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CHAPITRE II : LE PARTI COMMUNISTE CHILIEN ET LA CONCURRENCE AU SEIN DU SYSTÈME DE PARTIS AU SEIN DU SYSTÈME DE PARTIS

B. L’expérience reinosiste cristallise le choix pacifique

Lorsque les ministres c ommunistes so nt obligés de quitter le g ouvernement de González Videla cinq mois après avoir assumé leurs fonctions504, le PCCh se trouve dans

500 Dans l’hebdomadaire Mundo nuevo, organe des JJCC, l’usage de la force, l’organisation paramilitaire de la jeunesse et la lutte de masses sous la forme de pouvoir populaire sont des sujets qui reviennent

constamment.

501 Le patronat avait organisé des milices, notamment dans la campagne, pour empêcher le projet du gouvernement de syndicalisation paysanne. Les partis Conservateur et Libéral ont menacé de s’abstenir pour les élections parlementaires de 1944 en protestation contre les actions des communistes qui

attaquaient les secrétariats des partis traditionnels afin d’éviter le cohecho lors des processus électoraux- et de bloquer le travail parlementaire entre 1940 et 1944

502 Journal El Siglo, 23.12.1940, p.9 ; Journal El Siglo, 01.12.1940, p.3 et 29.11.1940, p.8

503 La plupart se sont dissoutes lorsque des événements comme la Loi qui a donné aux Forces armées le contrôle des processus électoraux, l’arrêt du projet de syndicalisation paysanne par le gouvernement et le veto mis par le président Aguirre contre le projet de loi anticommuniste, ont décompressé l’ambiance politique. Voir le texte complet de la loi qui donne le contrôle des élections aux forces armées afin de rassurer les partis « traditionnels » « Texto íntegro de la Ley promulgada no.6825 », El Siglo, 02.03.1941

504 Après les élections municipales de 1946, le président González Videla forme un nouveau gouvernement composé exclusivement par des radicaux. Peu après, il formera un autre cabinet, cette fois avec les radicaux

une situation paradoxale. Il est isolé dans le système de partis et en même temps il a un soutien des masses très important, constaté lors des élections municipales de 1947 et des mobilisations des syndicats505. Face à la possible rupture avec le gouvernement, le PCCh voit s’affronter lors de l a Conférence nationale de mai 1947 deux tendances : l’une qui plaide pour la rupture avec tout le régime démocratique en vigueur, gouvernement inclus, et l’autre qui propose juste la rupture avec le gouvernement, en le considérant comme une dictature oligarchique.

À la tête de la première tendance se trouve Luis Reinoso, secrétaire d’organisation du PCCh et deuxième dans l’échelon de la hiérarchie. Pour lui, la « position privilégiée » du PCCh au sein des masses ne garantissait pas la prise de pouvoir par les élections, car – tel que le montrait le paradoxe communiste, à savoir, bénéficier d’une position privilégiée au sein des masses et en même temps se voir exclu du gouvernement et isolé du reste des forces politiques 506- confi rmait qu’au Chili est bafoué le principe de tout régi me démocratique, selon lequel un parti qui obtient le plus de votes et de représentants gagne le droit l égitime d’ augmenter da ns l a m ême proportion ses responsabilit és dans l e gouvernement507. En revan che, Rein oso voit que « lorsque les partis pro létaires conquièrent l’adhésion d e la p lupart d e la population et se t ransforment en une fo rce dirigeante à t ravers les chem ins de la démocratie bou rgeoise » au Chili, « les antidémocrates commencent à dévoiler leur vrai visage hypocrite »508.

Pour Reinoso, cette situation était la preuve que le régime démocratique chilien comportait des difficultés endémiques qui empêchaient d’aboutir au socialisme par la voie électorale, depuis le gouvernement et l es institutions bourgeoises. Étant donné qu’aux yeux de Reinoso l e PCCh a vait su ffisamment grandi au sein des masses, il estimait que le parti devait alors profiter de cet ancrage pour lancer une offensive de masses afin de lancer la révolution, par exemple, au moyen d’une grève générale :

« trente cinq années de lutte nous ont convaincu qu’on ne peut pas tout faire depuis la hauteur [du po uvoir] (…) c’est le peup le e t la mobilisation c ombative des m asses qu i prononcent le dern ier mot. Le PC doit passer à l’o ffensive et promouvoir rapide ment l’accomplissement du programme »509

et les libéraux, qui feront partie du gouvernement jusqu’à la fin du mandat. Urzúa, G. Historia política de Chile...p.543 ; Arrate, J. et Rojas, E. Op. Cit. p.241

505 Sur les élections de 1947, voir Ch. 2. Pour la mobilisation des syndicats, voir Gómez, M.S. « Factores nacionales… et Angell, A. Partidos políticos…

506 « Nous nous trouvons dans le paradoxe suivante : (…) Les communistes doivent abandonner le gouvernement parce que le peuple leur donne son soutien chaque jour de plus en plus. Les réactionnaires utilisent le prétexte que les communistes croissent dans le gouvernement et, donc, doivent sortir du cabinet » Reinoso, L. « La jornada electoral … p.7-12

507 « La solution donnée à la récente crise politique, remplaçant le cabinet précédant par un autre avec seulement des radicaux (…) a rompu une norme que la bourgeoisie a simulé traditionnellement respecter : reconnaître le droit de gouverner aux partis majoritaires qui ont constitué la base du triomphe de l’actuel gouvernement. » Ibid.

508 Ibid.

509 Ibid.

L’autre p oint de v ue correspondait au secrétaire général d u PCCh et numéro un dans la hiérarchie du parti, Ricardo Fonseca, et à Galo González, qui deviendra secrétaire général à la mort de Fonse ca en 1949. Ils pr ivilégiaient u ne ac tion p olitique ré alisée depuis l’É tat e t plaidaient donc pour se rep lier afin de d iminuer les t ensions avec les autres act eurs et se ré incorporer l e p lus tôt possible au ce ntre du sy stème d e p artis.

D’après Galo González, cette tact ique é tait né cessaire pour évi ter un ma l majeur : l’illégalité du PCCh et la répression du mouvement ouvrier par le gouvernement. Dans ce sens, González se m ontre contre toute action qui puisse mettre le PCCh en con flit avec les autres acteurs du système, grève générale incluse :

« Quelques g auchistes d u sec teur o uvrier p laidaient po ur la g rève gén érale. Cela entraînerait l’ill égalité du Parti communiste, le fait que le P arti radic al co mmence u ne dictature sanglante et qu’il devienne un docile instrument des ordres de l’étranger et des intérêts des propriétaires fonciers. Un e g rève g énérale aura it é largi l’E tat d’U rgence à tout le pays, on aurait utilisé l’armée de terre contre le mouvement ouvrier et cela aurait produit u n gou vernement d ictatorial, réaction naire et militaire q ui mettrait le Parti Communiste hors la loi. »510

Ils proposent donc de rester dans l’étape de la révolution démocratico-bourgeoise, de continuer l’action du parti au sein du régime démocratique, d’abandonner l’idée de la lutte de masses préconisée par le XIII Congrès et de chercher des alliés dans le reste des forces politiques. Ils refusent l’idée de s’isoler, de commencer une action violente contre le régime en vigueur et même d’organiser des grèves nationales. « Il est fondamental de garder la li gne indépendante du prolétariat à tra vers le s o bjectifs de la ré volution democratico-bourgeoise et de c hercher des alliés », af firme G onzález, car, éta nt donné que « nous sommes en train de commencer une période de grandes difficultés (…) on ne peut pas accepter les g rèves revendicatives spontanées et désorganisées ». Dans ce sens,

« il n’est pas possible que les travailleurs se laissent entraîner par le désespoir anarcho-syndicaliste de la grève indéfinie »511.

En effet , tel que le craignaient Fonseca et Gon zález, ce se ra fin alement la participation du PCCh à la grève du charbon ce qui a donné en 1948 les argu ments au gouvernement de González Videla pour faire passer la Loi de défense de la démocratie et mettre le PCCh hors-la-loi. Désormais, ce sera la manière de faire face à l’illégalité ce qui opposera les deux tendances.

Dans un premier moment la ligne de Reinoso semble s’imposer. On met en place une politique de repli c ombatif dont l ’objet serait « la chute contre l a d ictature ». En accord avec la n ouvelle orientation, un gr oupe m ilitaire appelé « Actif », c réé comme organisation secrète avec quelques centaines de militants et con trôlé par Reinoso, reste parallèle à la st ructure ré gulière et prend à sa ch arge les actions armé es ain si que le s rapports avec les comités régionaux les plus importants. Le reste du parti applique, pour sa part, la politique officielle de repli combatif de façon défensive.

510 González, G. « Conferencia del Partido… p.1-11

511 Ibid.

En avril 1949, en pleine clandestinité, Reinoso envoie un rapport au BP du CC très critique vis-à-vis de l’attitude du PCCh lors des dernières él ections parlementaires du 6 mars. Même si le PCCh n’a pas participé officiellement, il a présenté quelques candidats en obtenant même un député pour la période 1949-1953512. Cela correspondait à la ligne décidée par le BP de participer activement aux élections malgré l’illégalité du parti, sans tomber dans « des illusions légalistes electoreras ». Car, d’après le parti, il ne fallait pas oublier le s co nditions a bsolument anormales da ns le squelles les é lections se déroulaient513.

Pourtant, étant d onné q ue pour Re inoso le résultat électoral ne correspond p as à l’opinion du peuple à cause des nombreux éléments qui ont détourné la volonté populaire –comme l’illégalité d u pr opre PCCh514- et de l a corrup tion du Parlement515, l e leader critique la décision du B P et acc use le responsable de s affaires électorales du PCCh (Abarca) d’avoir contribué à créer des illusions légalistes su sein des masses sans voir la taille de la machinerie crée par la « dictature » : Abarca aurait ainsi « aidé à donn er une image de légalité à la fraude électorale en semant la confusion parmi les militants » Dans ce cadre, Reinoso estime que « pour les communistes » le chemin de la reconquête des libertés publiques « ce n’est poi nt le chemin électoral », mais celui du renversement du gouvernement : « Les communistes, no us ne cr oyons plus aux v ertus de la dém ocratie bourgeoise », déclare Reinoso et conclut que « le chemin signalé par le Parti communiste et que aujourd’hui est tou t à fait en vigueur, c’est c elui de la lutte organisée et liée aux masses »516. Pou r renverser le gouvernement, Reino so propose un Plan de Sa lvación Nacional et l’organisation d’un front de résistance, qui met l’accent sur l’unité du peuple à partir de la base plutôt que des dirigeants et la formation des « comités de résistance » dont la mission sera de lutter contre le gouvernement pour les revendications des masses dans la rue et pour la réorganisation de la terre par la prise de terrains par la force sans attendre des lois sur la question517.

Le discours de Reinoso se voit accompagné dans la pratique par des actions isolées, comme des assauts à des boulangeries, des épiceries et des incendies des bus, réalisées notamment par des m ilitants des JJCC, dont l a posi tion du secrétaire général, Daniel

512Le député Víctor Galleguillos pour la province d’Antofagasta, Tocopilla, El Loa et Taltal De Ramón, A.

Biografías de Chilenos… p.128

513 Outre l’illégalité du PCCh et l’effacement des listes électorales d’une partie de l’électorat, Le BP avait dénoncé l’intervention flagrante de la part du gouvernement

514 Reinoso parle particulièrement du cohecho, de la pression faite sur les fonctionnaires sous la menace de licenciement, l’inexistence des garanties, l’interdiction de rassemblements, la révision des discours des politiques par les Intendentes, les gouverneurs, les sous-délégues ou les chefs de la police, le contrôle et la mise sur écoute des stations de radio, l’interdiction aux candidats proches du PCCh de faire campagne, la suppression de quelques trente mil électeurs des listes électorales et l’altération des résultats par les gobernaciones, les intendencias et par le Ministère de l’intérieur pour faire gagner des candidats précis.

Reinoso, L. « El Pueblo de Chile no está vencido: lecciones de los 17 meses de resistencia de nuestro pueblo », Cité par Gómez, M.S. « Factores nacionales…p.121-122

515 Reinoso cite même le Parti conservateur, qui avait déclaré que l’élection avait été gagnée par la dictature de l’argent Reinoso, L. « El Pueblo de Chile…

516 Reinoso, L. « El Pueblo de Chile…

517 Ibid.

Palma, était très proche de celle de Reinoso. América Godoy avait 14 ans à l’époque et en tant que militante des JJCC, elle a fait partie d’un groupe d’assaut organisé par Reinoso :

« Nous apportions des pierres, de la propagande, tout. On a appris même à fabriquer une bombe Molotov et nous avions des bombes Molotov dans nos sacs. On partait avec ces trucs au centre vill e e t d ès qu ’il se p assait qu elque chose, o n don nait les pierres à de s camarades garçons qui étaient plus adroits que nous »518

Elle raconte que lors de l’organisation des actions,

« on se foutait complètement de ce dont il s’agissait. Un jour Lucho Fuentes me dit, « on y va. Il faut aller attaquer la boulangerie. » Et moi, je suis partie. J’avais quatorze ans.

(…) On a donc attaqué la boulangerie et j’ai dû courir avec Lucho blessé par ball e. (…) Quand il y a eu les grands affrontements au centre ville contre les voitures, les bus, nous avons renversé u n bu s e n pleine Ala meda et Teatinos e t le bu s s’est embrasé. No us l’avions arrosé d’essence. »519

En effet, Reinoso a pu organiser quelques actions en toute liberté puisque, d’abord, la dureté de la répression de la première période d’illégalité ne permettait pas le contrôle absolu pa r les di rigeants d u pa rti des ac tions des militants. Ensuite, ses pos tulats comptaient de nombreux adeptes parmi les militants, notamment à cause de la mi se en illégalité du PCCh. Enfin, Reinoso était le deuxième dans la hi érarchie du PCCh et ses ordres n ’étaient d onc guè re contestés p ar le s m ilitants d e base : « Reinoso était le secrétaire d ’Organisation et nous ét ions d es membres de la Jeunesse com muniste. Je n’aimais pas beaucoup cette histoire, mais on était comme ça : où il y avait à faire, on y allait »520, affirme Godoy.

Le plan d ’action de Re inoso a provoqué la cond amnation du secrétaire g énéral Fonseca e t de s on s uccesseur, G alo Go nzález. Pour Fo nseca, l’action violente pouvait entraîner le PCCh à l’isolement et l’abstention électorale pouvait le conduire à la perte de son r ôle d’avant-garde du m ouvement ou vrier. Fo nseca et la di rection du p arti o nt soutenu que « l’abstention ne c orrespond pas à la pol itique d es c ommunistes », c e qu i n’empêche que dans certaines conditions le PCCh puisse enc ourager le boycott électoral521. La d irection du PCCh c onclut que les condi tions requ ises pou r le boycott n’existaient pas au C hili et q ue le PCC h de vait d onc participer a ux élections522. Néanmoins, d’a près la vers ion of ficielle, Re inoso n’a s uivi qu e pa rtiellement ce tte résolution. Du rant et a près l e proc essus électoral, il a con tinué à plaider con tre le s élections et à encourager les militants à ne pas participer à la campagne électorale.

518 Godoy, A. Entretien, Santiago, 07.05.2005

519 Ibid.

520 Ibid.

521 « Dans une période d’offensive du mouvement populaire et de décomposition de l’adversaire, quand on a établi les principes qui influent directement sur la prise du pouvoir, le parti du prolétariat pourrait encourager et diriger le boycott électoral, qui est différent de l’abstention, parce que c’est une forme de lutte active, en plus d’une forme plus élevée de lutte, une forme de lutte directe pour le pouvoir. » Corvalán, L. Ricardo Fonseca, combatiente ejemplar, Santiago, Austral, 1972, pp.217-218

522 Corvalán, L. De lo vivido… pp.53-55

La direction du PCCh condamne, en outre, la lutte violente préconisée par Reinoso, puisqu’elle estime que les conditions ne lui sont pas propices. Pour González, le f ait de décréter une insurrection armée sans la préparer, signifie mener la classe ouvrière et son avant-garde (le PCCh) à u ne aventure c atastrophique. Ca r pou r passe r à u ne telle offensive i l faut que « le p rolétariat, à tr avers sa p ropre e xpérience, soi t conv aincu d u besoin de passer à des formes plus élevées de lutte »523.

Or, la plupart des masses populaires, tel que le constate la direction du PCCh, ne se sont pas mon trées prêtes pour ce genre d’action et ont p référé se reti rer de m anière organisée. V u la « passivité » des masses face à l a répression contre les co mmunistes, seulement une partie de la classe ouvrière aurait appuyé le PCCh dans un mouvement de type insurrectionnel, affirme Luis Corvalán. Il fallait, donc, se retirer de façon organisée et développer une résistance destinée à sauver l’organisation et les cadres524.

La di rection critique aussi la proposition de Re inoso d’installer la dic tature du prolétariat sous la forme des démocraties populaires européennes. González estime qu’au Chili, au Brésil et e n Argentine, n’existaient pas encore les conditions pour abandonner l’étape de la rév olution dém ocratico-bourgeoise e t é tablir la dict ature du prolétariat525. L’alternative pour le cas chilien se trouve plutôt dans la mise en place de gouvernements du type du « front unique national ». C’est-à-dire, des gouvernements qui puissent ouvrir le chemin à la révolution dém ocratico-bourgeoise et au socialisme si, et seulem ent s’il existait la pression d’un fort mouvement populaire pour le faire et si le prolétariat avait conquis l’hég émonie de ce m ouvement et av ait abouti à réaliser l’a lliance ouvrière-paysanne526. Dans ce sens, la direction du PCCh soutient les accords avec une partie de la bourgeoisie comme stratégie politique et désapprouve la critique que Reinoso fait à cet égard.

La direction du PCCh c onclut que Reinoso n’avait fait que discréditer la consigne du parti. Au lieu de suivre les p ropositions reinosistas, Fonseca crée un secrétariat par lequel il orga nise l e passa ge compl et du parti à l ’illégalité. Mal gré les m auvaises conditions, le PC Ch n’arrêt pas le travail politique –une combinaison de lute légale et illégale- et continue à e ncourager la lutte revendicative. C’est-à-dire, afin de réunir des nouvelles forces pour organiser la résistance contre le gouvernement de González Videla, le PC Ch en illégalité sou tient des g roupes et des organisations qui dem andaient, par exemple, l’augmentation des sa laires, la baisse d u p rix des lo yers ou des produits de première nécessité527.

523 González, G. « El Partido Comunista de Chile es indestructible e indivisible », Principios, no. 3, mai 1951, p.1-8

524 Corvalán, L. De lo vivido… pp.53-55

525 Les démocraties populaires correspondent à la perspective de la révolution au sein du bloc socialiste d’après le modèle soviétique, entendues comme défense de l’URSS. Dans cette dynamique, toute différence avec les directives du modèle soviétique était vue comme une trahison à l’URSS

526 González, G. « El Partido Comunista de Chile…

527 Gómez, M.S. « Factores nacionales…p.123

Le BP décide de bannir complètement la position de Reinoso en 1951 et d’expulser les leaders du mouvement528. Accusés d’ultra gauchistes, leur expulsion sera ratifiée lors de la IX C onférence Nationale d u Pa rti c ommuniste, en s eptembre 1952. Les charges étant : avoir été un groupe putschiste qui a essayé de changer les m éthodes de lutte des masses p ar l ’action d irecte d e petits groupes isol és et qui a m is des obstacles au développement du mouvement de m asses, avoir préconisé une politique terroriste, avoir attenté c ontre l’unité du parti e n ay ant p roposé aux JJCC la div ision du PCCh, avoi r transformé la Com mission d’organisation du PCC h en une sor te d e se conde direction, avoir tent é de discréditer le PCCh à l’étr anger et, en fin, avoi r m is des o bstacles aux relations fraternelles entres divers partis frères dans le continent529.

Même les militants de base ayant participé aux actions organisées par Reinoso ont été expulsés ou ont reçu des sanctions. « Nous avons dû bajar el moño face à la direction

Même les militants de base ayant participé aux actions organisées par Reinoso ont été expulsés ou ont reçu des sanctions. « Nous avons dû bajar el moño face à la direction