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CHAPITRE II : LE PARTI COMMUNISTE CHILIEN ET LA CONCURRENCE AU SEIN DU SYSTÈME DE PARTIS AU SEIN DU SYSTÈME DE PARTIS

B. La professionnalisation des élus communistes 413

Pour entrer à la scèn e politique, il ex iste la n écessité pour les nouveaux partis de faire appel à des qualités nouvelles avec l esquelles ils puissent conquérir leur électorat, tout en m ettant e n pla ce le s règles du jeu, au risqu e, dans le c as contrai re, de se vo ir

413 Étant donné le manque d’archives du PCCh concernant notamment l’organisation interne et les listes de militants, les graphiques qui sont présentés dans cette partie ont été réalisés sur la base des données recueillies au cours de la recherche de ce travail et correspondent donc à des entretiens, à des biographies des militants, de mémoires, des ouvrages, des pasquins, des journaux. Même si on est arrivé à reconstruire la liste complète d’élus communistes, il reste encore certaines lacunes par rapport à des questions précises et des données contradictoires, lesquelles ont été exclues des opérations. Dans chaque opération on mettra le pourcentage du total auquel correspond l’échantillon qu’on utilise. Dans ce sens, on pense qu’un travail reste à faire avec les archives que l’ex Union soviétique garde par rapport la structure interne du PC chilien

rejetés. Le proc essus d’a pprentissage d es règ les du je u va de pa ir a vec la professionnalisation d es partis et l’a pparition d u perm anent, lequel, pour les pa rtis communistes, s’inc arne da ns la f igure du « révolutionnaire professionnel »414. C elui-ci devra jouer avec les règles du jeu tout en se manifestant prêt à les changer.

C’est dans ce cadre que, d’une part, le PCCh fait appel aux re ssources nouvelles, voire mouvements sociaux, qui se trouvent normalement en dehors du champ politique, comme l es syndicats. L’identification du PCCh parti a vec l a classe ouv rière suppose, d’abord, la revendication de sa représentation, laquelle il re connaîtra comme exclusive avec un e position plu s nu ancée à la fi n d es années soi xante, lors qu’i l fait partie de l’alliance avec le PS. Ensuit e, cette identification entraîne l’effacement de limites, car le PCCh se considère étant non seulement l’avant-garde de la classe ouvrière –comme le font d’ail leurs tous les PC d u m onde-, mais la c lasse ou vrière e n elle-même. La représentation de la classe ouvrière suppose donc pour le PCCh, la revendication de la condition « ouvrière » comme qualité spécifique à l’heure de mettre en place la stratégie de séduction de son électorat. On le constate dans les appels de Recabarren en 1921 mais aussi dans les discours du parti dans les années soixante et soixante-dix.

D’autre part, on ne sa urait confondre p ourtant la re vendication d’une q ualité

« ouvrière » avec les compétences exigées aux candidats, car le PCCh, en faisant preuve du pragmatisme et de la maîtrise des règles du système politique, fait une distinction très claire entre les compétences techniques désirées pour un poste administratif (représentant du pouvoir ex écutif a ux régio ns, ministres, etc.) et les co mpétences spécifiquem ent politiques exigées plutôt pour des postes de représentation (députes, maires, sénateurs), parmi lesquelles la loyauté au parti est fondamentale aussi bien que l’expérience.

Pour faire face à l’absence de maîtrise des formes instituées de la politique, ce qui se traduit normalement par la stigmatisation et la disqualification des p remières générations d’élus ou vriers,415 le PCCh m et en place –comme la pl upart de P C du m onde- de s bibliothèques et des écoles de formation ad hoc. En fait, la professionnalisation des partis communistes occupe une place centrale dans la doctrine léniniste, car la nécessité de faire preuve des compétences suffisamment importantes pour faire face aux adversaires dans le jeu po litique n ’a pas passé in aperçue à Lénine. Il a tra nsformé cette règ le du syst ème politique en point central de l’idéal de l’action et du militant communiste : pour gagner la révolution il faut les m eilleurs hommes « l’avant-garde du prolétariat », ce qui suppose le

414 Lagroye, J. et al. Sociologie politique… p.239-240

415 Voir l’analyse de ce phénomène dans Offerlé, M. « Illégitimité et légitimation du personnel politique ouvrier en France avant 1914 », Annales E.S.C.HTSAE5ET/’L, 39 (4), 1984 Voir aussi Lefebvre, R. Le socialisme saisi par l’institution municipale. Jeux d’échelles, thèse pour le doctorat en science politique, Université de Lille 2, p. 340 et Lefebvre, R. « « Le conseil des buveurs de bière » de Rubaix (1892-1902).

Subversion et apprentissage des règles du jeu institutionnel », Politix, 53. Cette article montre l’expérience du parti guesdiste en Rubaix en 1892 et l’échec de la première équipe municipale conduite par un militant ouvrier, où les accusations du patronat concernant l’incompétence, l’alcoolisme, la corruption ont arrivé à contraindre le parti de mettre une nouvelle équipe dirigée cette fois par un employé de commerce formé à la comptabilité (Jean Lebas) qui « incarne un socialisme austère, rigide et méthodique ». Ces accusations ont été efficaces auprès des électeurs, ensuite auprès des instances du parti qui ont été obligés de changer ces pratiques.

rejet de l ’amateurisme et le spontanéisme des m asses d ans le f ondement du Parti bolchevique en 1902.416 Angenot constate, pour le cas français, un contraste constant entre la représentation du militant, « soldat de l’Idée », conscient, énergique et « viril », et de la masse du pro létariat : « aveugle, abroutie, am orphe, résign ée, pour tout dire

« émasculée »417.

Lors que Recabarren f onde l e PO S et après le PCCh, il lance des campagnes d’éducation d es ouv riers en me ttant en pla ce des p ratiques simi laires à c elles que le mouvement ouv rier et mutualiste de l a fi n du XIXème siècle av ait connu es. En effet, il considérait qu’il fallait « perfectionner la capacité des plus capables pour les transformer en moyens de perfection de la capacité de l’ ensemble »418 Cette recherche de perfection des militants allait de pair avec la conviction du leader du fait que la masse ouvrière était incapable de p arvenir toute s eule a u niveau souhaité de la c onscience e t l ’action politique : « cette certitude et cette force, disait Recabarren, ne p eut pénétrer dans les pensées vierges de s masses ouvrières que par le moyen de la pres se ou vrière et les conférences au sein de l’organisation »419 C’est ainsi qu’il lance des journaux, des livres de chansons populaires, qu’il met en place des centres artistiques, culturels et d e loisirs, qu’il organise de s c onférences, des dé bats, des ré unions et de s a teliers pour que les ouvriers puissent apprendre à lire et, surtout, à réfléchir d’après les doctrines du parti.420

Dans le temps, le PCCh met en place de s écoles spéciales pour les militants, des Écoles d e c adres, sp écifiquement o rientées à les in struire dans la théorie marxiste-léniniste. Il les avait très simples, dont les contenus se développaient autour de concepts les plus basiques. Ces écoles étaient destinées à des militants de base et l’objectif était de les transformer en dirigeants locaux à petite échelle. Elles se réalisaient au Chili par d es militants plus e xpérimentés e t normalement, dirigeants du pa rti, dé signés pour la Commission d’éducation du parti. La méthode changeait selon le professeur. Les éco les plus complexes visaient les militants destinés à avoir des postes dirigeants dans le pa rti ou dans des fronts spécifiques. Ces écoles se réalisaient au Chili et ailleurs, normalement en Union soviétique, dont le sujet était généralement très précis et destiné aux leaders et dirigeants des PC du monde.421

Par e xemple, América G odoy, militant de b ase et née de f amille c ommuniste, a intégré deux écoles de cadres, la première pendant le gouvernement de González Videla.

« Dans la première il y a eu un m onde qui s’est ouv ert à m oi. Dans la seconde, je parlait déjà », dit Godoy et ajoute que ces écoles « aidaient beaucoup à la formation des

416 « Sans une dizaine de chefs capables (les esprits capables ne surgissent pas par centaines), éprouvés, possédant leur métier, instruits par un long apprentissage et en parfaite intelligence les uns avec les autres, aucune classe de la société moderne ne peut résolument mener la lutte » V. I. Lénine, Que faire ?..., p. 196

417 Ce contraste structure le discours de propagande révolutionnaire française à la fin du XIX siècle, particulièrement socialiste et anarcho-syndicaliste. Angenot, M. « Masses aveulies et militants virils », Politix, 14, 1991, p.79

418 Recabarren, L.E. « Proyeccion de la acción sindical » dans El Pensamiento de Luis Emilio Recabarren, T2, p.12

419 Recabarren, L.E. Journal El Socialista, Antofagasta, 02.07.1920

420 Sur les initiatives de Recabarren et les expériences des militants, voir Ramírez Necochea, H. Origen y formación… et Lafferte, E. Vida de un comunista… p.186

421 Tous les interviewés ont reconnu avoir intégré au moins une école de cadres.

gens », puisque « après avoir participé à une école, j’était dirigeante ». 422 En re vanche, José Cademártori, qui intègre le P CCh durant la période d’illégalité autour de ses vingt ans, au ra droit à une é cole plus complexe. Certe s, en tant qu’Ingénieur co mmercial de l’Université du Chili (UCH), professeur de l’é cole d’Économie de l’UCH, assesseur du ministre de mines lors du second gouvernement d’Ibáñez, ministre d’économie pendant le gouvernement d ’Allende et reconnu c omme « intellectuel » au sein du PCCh , il n’a participé qu’à une École de cadres, à Moscou, et sur le sujet précis du capital.423

Dans le souci d ’encourager la p rofessionnalisation des militants et des diri geants, vers 1940 l e PCCh a comm encé un processus consci ent d’éducation de ses m ilitants, lequel –a u-delà des Écoles de cadres- e nvisageait l’ obtention des titres sc olaires, notamment, uni versitaires. « Le parti a di t n ous a llons a voir besoin d’ ingénieurs, constructeurs, av ocats, ayant de s licences dans tou s les domai nes » exp lique Am érica Godoy, « et il y avait beaucoup d’étudiants qui, soit devaient quitter le parti pour gagner leur v ie, s oit restaient a u pa rti mais il s n’exerçaient plus leur p rofession. ». A lors le PCCh a lancé une enquête pou r savoir qu i était u niversitaire et qu i n ’avait p as eu son diplôme : « on a o bligé donc un tas de ca marades q ui a ppartenait à la Jota [jeun esses communistes] à f inir le urs é tudes. »424 Parmi eux Enrique Kir berg, q ui de viendra le recteur de l’Universidad técnica del Estado. Godoy se corrige immédiatement :

« enfin, on les a pas obligé… le parti a dit plutôt : -camarade, allez-vous être ingénieur ou non ? Parce qu’il semble que vous avez aband onné vos études... Allez-y, obtenez votre titre d’ingénieur e t après vous revenez e t no us allons v ous re connaître en tan t q ue professionnel. »425

Cette p réoccupation du parti pour l’éducation et les d iplômes apparaît clairement lors qu’on r egarde l es chiffres c oncernant l e niveau d’études des p arlementaires communistes. On vo it b ien qu’une large majorité a réalisé des étud es p rimaires complètes, dont la plupart dans des écoles et lycées publiques.

Graphique 15 : Niveau d’études primaires Graphique 16 : Type d’établissement des élus communistes (1922-1973) primaire des élus PC (1922-1973)

4.44%

6.66%

57.77%

c/e completos c/e incompletos s/e

19%

60%

11%

5% 5%

Ecoles publiques reputees (Santiago) Lycees et ecoles publiques Ecoles privees religieuses Ecoles publiques religieuses Ecoles nocturnes

422 Godoy, A. Entretien avec l’auteur, Santiago, 20.04.05

423 Cademártori, J. Entretien avec l’auteur, Santiago, 10.05.05

424 Godoy, A. Entretien avec l’auteur, Santiago, 20.04.05

425 Ibid.

On c onstate en plus, q ue c ette p réoccupation a ugmente dans l e temps lo rsque l e parti se professionnalise, puisque dans la seconde étape de légalité du parti (1958-1973), les députés sans études primaires diminueront brusquement. Mais, on ne saurait pourtant attribuer to ute la responsabilité a u PCCh, car il faut t enir co mpte aussi des politiques publiques qu i ont été l ancées pour élargir l e réseau éduca tionnel a u Ch ili et diminuer l’analphabétisme.

Graphique 17 : Niveau d’études primaires Graphique 18: Niveau d’études primaires des députés communistes (1922-1948)426 des députés communistes (1949-1973)

11%

61%

28% s/etudes

avecetudes etudes in

5%

90%

5% s/etudes

avecetudes

etudes incom.

On constate la même situation quant aux études supérieures, c’est-à-dire, une augmentation constante dans le temps (Graphique 20). Cependant, bien que la majorité des élus du PCCh ait réalisé des études supérieures, la différence avec ceux qui se trouvent sans études est moindre, puisque la majorité des parlementaires travaillent en tant qu’ouvriers et dans des « petits boulots » ou emplois précaires, comme on verra après.

Graphique 19 : Niveau d’études supérieures Graphique 20 : Niveau d’études supérieures des élus communistes (1921-1973) des élues communistes par période

51%

31%

18%

c/euniversitari osesc.

normales

ed. tecnica 19

9

20 36

0 20 40 60

1922-48 1949-73

c/e superiores s/e superiores

426 On a décidé de travailler les députés, puisque le manque de données concernant les sénateurs pendant la période 1922-1948 diminuait la taille des données à 50%, ce qui rendait trop large le marge d’erreur. En effet, des six sénateurs, trois avaient des études primaires et trois manquaient d’information. La

méthodologie utilisée pour calculer ces chiffres a consisté à enlever le nombre des cas sans information, calculer quel pourcentage du total de cas représente l’échantillon et faire une projection d’après ce pourcentage. Pour les députés 1922-1948, l’échantillon représentent 60% du total des cas, alors que pour les députés 1949-1948, l’échantillon représente 75% du total des cas.

On voit que entre 1922 et 1948 une large majorité des élus (19 cas qui représentent 67.85%) n’on t p as réalisé d es étud es supérieures, alors que seu lement 9 (32 .14%) se trouvent d ans le cas contraire. E n revanche, entre 19 49 et 19 73, 6 4.28% des parlementaires ont réalisé des études supérieures, alors que 35.71% des parlementaires ne l’ont pas fait.

On constate d onc la préo ccupation du PCCh pou r que ses m ilitants réal isent des études supérieures (tel que témoigne América Godoy) ce qui se cristallise dans les profils des p arlementaires communistes. Parmi l es parlementaires qui ont fa it d es étud es supérieures, on distingue une forte majorité d’études universitaires, suivie de loin par les professeurs des écoles normales et un très bas pourcentage d’études techniques.

Graphique 21 : Type d’études supérieures Graphique 22 : Niveau d’études supérieures des élus communistes (1921-1973) des élus communistes par période période 1949-1973. Deux éléments confluent à ce résultat. D’une part, l’élargissement de l’accès à l’université à un plus grand nombre d’individus qui résulte de la gratuité des études, de l’augmentation des places pour les étudiants dans les universités traditionnelles et d e la création d e nouvelles institutions, c omme l ’Université Technique de l’Ét at427. D’autre part, le PCCh connaît dans la seconde étape un processus d’élargissement de sa basse militante à des secteurs sociaux que lui étaient plus ou moins étrangers auparavant.

C’est ainsi que pendant cette période, le parti incorpore à ses files des professionnels et des individus ve nant de la classe moyenne, ce q ui ne change pas p ourtant la nat ure à majorité ouvrière de ses militants.

Cela explique la corrélation négative existant entre la variable « parlementaires sans études » (qu i diminue brusquement d ans la sec onde étape, vo ir Gra phique 2 0) e t la variable « parlementaires avec étu des universitaires), qu i explose p endant la seconde période, notamment pour les députés : 8.33% des députés ayant des études universitaires pendant la pre mière période a ugmentent à 37. 17% dans la période 1949-1973.

L’augmentation touche aussi les catégories « écoles normales » (12.5% pour la première période et 19. 14% pour la seconde) et « instituts techniques » (8.33% dans la première période et 8.51% pour la seconde)

427 Voir Correa et al. Historia del siglo XX…

Quant aux universités préférées par les élus communistes, la plupart ont assisté à des institutions se trouvant dans des zones urbaines importantes où, le pa rti compte détient une forc e élec torale importante. On voi t qu e l ’Université du C hili représente le 85%

des parlementaires « professionnels », ce qui, ajouté au 5% de l’Université Technique de l’État –se tr ouvant aussi à Sa ntiago- nous permet de con clure que la plupart des parlementaires « professionnels » on fait leurs études dans la capitale. Autrement dit, une bonne partie de la « professionnalisation » du PCCh passe par Santiago, ce qui ne veut pas dire que les professionnels restent dans la capitale une fois élus députés. Seulement trois assumeront des postes d’élus à Santiago, dix seront élus ailleurs, soit dans les fiefs électoraux d u par ti ( Concepción, Valparaíso, Arica, Pisa gua), soit d ans des circonscriptions m oyennes ou de basse représentations du p arti (Ranca gua, Valdivia, Osorno, A ysén) e t trois é lus ( tous des dirigeants im portants du parti, membres d u C C et/ou du Bureau politique) représenteront des circonscriptions différentes dans diver ses périodes légi slatives. C’est le cas de Carlos Contrer as Labarca (ex sec rétaire général), Jorge Insunza et Volodia Teitelboim. Le re ste des professionnels se partagent entre les universités publiques qui se trouvent dans les autres fiefs urbains du parti : les régions de Valparaíso et de Concepción. On constate, en revanche, qu’il n’y a pas des professionnels ayant fait des études dans les universités du nord du Chili, où le PCCh avait pourtant un électorat i mportant. Dans cette qu estion jo ue un rôle fo ndamental la cent ralisation de l’éducation et de la concentration d’établissements dans la région centrale du pays.

carrières à partir desquelles on peut contribuer au développement social ou de services à la communauté, comme les domaines de la santé, l’éducation ou le droit. Les carrières de médicine, dr oit et en seignement se t rouvent largement au-dessus des autres catégories, comme les fina nces ou l’architecture (voir Graphique 24). L’élargissement des carrières se produira dans le temps et c’est ainsi que dans la seconde période on trouvera des élus ingénieurs civils (J orge Ins unza), in génieurs e n f inances, (J osé Cademártori) e t architectes (Carlos Gon zález) C et él argissement répo nde à l’ existence d e nouvelles carrières universitaires au Chili, puisque l’offre éducationnelle de la première moitié du XX siècle était e n général trè s restreinte. D ans ce se ns, l’ évolution des c arrières universitaires et des activités des é lus communistes va de pair avec celle que connaît le Chili, ce qui montre que le PCCh est capable de suivre les pratiques et les tendances en vigueur, malgré la période d’illégalité de dix années.

On ne pourrait pas connaître le profil des élus communistes sans avoir une idée de leurs ac tivités, v oire, de le ur pr ofil professionnel. L equel, bie n qu’il soit la rgement déterminé par les études qu’ont été faites, permet de rendre plus visible la diversité qui se cache derrière l’opposition manichéenne utilisée par le PCCh d’ouvrier v/s intellectuel.

On con state qu’un e large maj orité des parlementaires appartiennent à la catégorie

« ouvriers - em plois précaires », suivis, de loin, par des professionnels ayant réalisé des études universitaires et plu s loin encore par des professeurs sortis des écoles normales.

Par contre, il n’y a presque pas des industriels ou des commerçants.

Graphique 25 : Activités des parlementaires du PC (1921-1973)428

25%

16%

1% 8%

41%

3%3%3%

professionnels prof. normaliens techniciens employes ouvriers, petits boulots journalistes

Bien que la catégorie « ouvrier et petit bou lots » const itue toujours un ax e fondamental dans les deux périodes, on not e que chez le s sénateurs de la pre mière période l a différence e ntre cette catégorie e t les a utres e st légère, al ors que chez les députés, la catégor ie « ouvrier et petit boul ots » se trouve largement au-dessus de toute autre c atégorie. Da ns le cas de s sénateurs de la seconde p ériode, e lle atteint le même niveau que d’autres catégories comme les professeurs normaliens et les pr ofessionnels, alors que chez les députés cette catégorie se trouve au même niveau que la catégorie de

« professionnels » On peut conclure que, d’abord, il y a chez les sénateurs une recherche de professionnalisation majeure que chez les députés depuis la première période. Ensuite, même si ceux q ui t ravaillaient comme des ouv riers ou d ans d es emplois p récaires continuent à être choisis pour le p arti comme can didats, cett e cond ition n’est plu s privilégiée au sein du pa rti, p uisque les professionnels et les pr ofesseurs n ormaliens trouveront aussi une place importante au sein des élus communistes.

428 Dans le cas des activités, l’échantillon correspond au 85% du total des cas.

Graphique 26 : Comparaison des activités des parlementaires du PC par période et poste

Outre les profils académiques et pr ofessionnels des élus communistes, les critères

Outre les profils académiques et pr ofessionnels des élus communistes, les critères