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La voie pacifique comme source de conflits au Chili et au sein du mouvement communiste international communiste international

CHAPITRE II : LE PARTI COMMUNISTE CHILIEN ET LA CONCURRENCE AU SEIN DU SYSTÈME DE PARTIS AU SEIN DU SYSTÈME DE PARTIS

B. La voie pacifique comme source de conflits au Chili et au sein du mouvement communiste international communiste international

Étant donné que les domaines sociétal et téléologique composent les PC, le contexte national e t du m onde communiste se ront f ondamentaux p our la c onstruction e t la consolidation dans le s PC d’ un habitus. Si l’ habitus démocratique du PCCh ré sulte d e l’internalisation de l’ensemble des règles du système politique à travers l’expérience du parti, l’approche d u PCCh e nvers l es lignes du m ouvement communiste i nternational (MCI), en soutenant celles qui soient en accord avec le système démocratique libéral et en négligeant celles qui s’y opposent, joue aussi un rôle central dans la formation et la consolidation de son habitus démocratique.

Cette question se révèle parti culièrement nette lorsque la voie pacifique devient la source des v ives po lémiques au sein du MCI lors du c onflit sino -soviétique et de la réussite de la révolution c ubaine. Le PCCh se v oit ob ligé à prend re position, ce qui entraîne la définition de ce rtaines questions omises jusqu’à ce moment –comme l’usage des deux voies ou la description d’une possible voie violente au Chili- et la consolidation

623 Ibid. p.5, 12 et 5

624 Ibid. p.9 et 7

625 Ibid. p.10-11

626 León, R. « La « vía pacífica » de Corvalán…p.7

de s on engagement e n f aveur de s moyens pa cifiques de lutte, au sein du MCI e t du système de partis chilien627.

En effet, la contestation de la voie pacifique comme moyen pour arriver au pouvoir qu’élève le PC chinois (PCC) au sein du MCI, met l’usage des méthodes pacifiques et la lutte armée au centre d’une polémique qui s’avère un problème crucial dans les années soixante, notamment pour le s PC latino-américains, e n général, e t pour le PCCh, en particulier628. Car la réussite d e la Révo lution cubaine et la rapide radicalisation d e ce régime semb laient donn er raison a ux Chinois, qu i on t con sidéré « la lutte du peuple cubain et sa victoire » comme un « abondant fournisseur d’expérience » et un « exemple pour tou s l es p euples opp rimés dans l e monde, p articulièrement p our le p euple l atino-américain »629. Ce la e xplique sel on quelques auteurs, pourquoi le dé bat s ur la voie pacifique a eu en Amérique latine plus de conséquences que dans d’autres pays630.

Ainsi, le débat concernant la voie pacifique prend la dimension, tel que le reconnaît le communiste français J.P. Febrer, d’un débat continental entre deux conceptions de l a révolution631. Ou plutôt trois632, puisque d’abord on trouve les « orthodoxes » –l’URSS et la plupart des PC, dont le PCCh-, qui soutiennent la voie paci fique comme possibilité et le rôle fondamental du PC comme condition fondamentale pour gagner le pouvoir, tel que l’avait déterminé Lén ine. Ensuite la po sition chi noise, qui in sistait sur la nécessité de marcher sur les « deux jambes », c’est-à-dire, la voie pacifique et la lutte armée, ainsi que sur le rôle des paysans comme première source révolutionnaire, ce qui allait à l’encontre de la théorie classique léniniste, pour qui la force révolutionnaire principale était la classe ouvrière. Enfin, la position de Castro et du Che Guevara, qui discutaient trois aspects de la doctrine léniniste classique. Premièrement, pour Lénine, la révolution ne réussirait que si les conditions étaient favorables, alors que pour les cubains il ne fallait pas atteindre cet état, puisque le foco guerrillero pouvait créer ces con ditions favorables. Deuxièmement, pour les cubains la lutte armée devait être développée principalement dans la campagne, alors que Lénine insistait sur le rôle fondamental du prolétariat urbain comme moteur de la révolution. Enfin, la stratégie de la guérilla affirmait que, à cause de l’in capacité des partis communistes latino-américains pour mener une lutte cohérente pour le socialisme, il était nécessaire de créer un nouveau parti révolutionnaire à partir du foco guerrillero633. Ainsi, la posit ion du PCCh se voit confrontée aux thèses cubaines et chinoises. Le PCCh insiste sur le fait que l’Amérique latine n’est pas un continent « homogène » et que

627 Les critiques les plus importantes contre le PCCH dans l’espace national viennent du PS. Voir Ch. 4

628 Halperin, E. Nationalism… p.63

629 Communiqué conjoint signé à Pékin par le Che Guevara et Li Hsien Nien, le vice-premier ministre chinois. Ratliff, W. Castroism and Communism in Latin America, 1959-1976, Stanford University Press, 1976, p.19

630 Furci, C. Op.cit. p.83

631 Febrer, J.P. Dans Corvalán, L. Les communistes dans la marche vers le communisme, Paris, Éditions sociales, 1972, p.53

632 Furci, C. Op.cit. p.84

633 Guevara, E. Guerra de guerrillas, Ocean Pr, 2006 ; Furci, C. Op.cit. p.84 ; « Guerrilla Warfare », New York, Monthly Review Press, 1961, p.15; Halperin, E. Op.cit. p.65-66; Debray, R. Révolution dans la révolution ? & autres essais, Paris, François Maspero, 1972

les conditions varient d’un pays à l’autre. Le modèle de la lutte armée et de la guérilla à la cubaine, ne serait donc pas applicable partout et c’est l a voie pacifique qui s’impose dans le cas du Chili. Dans ce cadre, la défense de la voie pacifique du PCCh est d’autant plus m éritoire q u’il n avigue e n q uelque so rte à con tre-courant e n cette ép oque d e développement des luttes de guérilla en divers endroits de l’Amérique latine, et qu’il est en butte à l’hostilité de l’extrême gauche et même à l’incompréhension de certains autres partis communistes latino-américains634.

Le PCCh doit faire face aux groupes qui « ne font que combattre, avec toute sorte d’armes, la thèse marxiste-léniniste de la voie pacifique », comme le dénonce Corvalán, et qui identifient cette stratégie « avec le révisionnisme et le réformisme, en la présentant comme une transgression du marxisme et un renoncement à la ré volution »635. En plus, ces groupes « répandent les plu s terribles épithètes contre les parti s communistes qui considèrent que dans l eur pays il y a des possi bilités d’aboutir à des changem ents révolutionnaire p ar cette voie », se plaint Corv alán, pu isqu’« ils se fout ent roy alement que les partis communistes soient à la tête des revendications des masses (…) La seule chose à laquelle ils font attention, c’est au fait que les PC ne soient pas avec le fusil sur les épaules, dans les guérillas ou dans les barricades. »636

Pourtant, o utre les dim ensions idéologiques e t tactiques, ce dé bat comporte u ne dimension politique au sein du MCI. L’affrontement entre le PCUS –partisan de la voie pacifique- et le PC ch inois (PCC) –d éfenseur de la lu tte armé e- cr istallise en fai t la bataille pour le l eadership du MCI. Dans ce cadre, soutenir ou refuser la voie pacifique, suppose la prise de position pour l’un ou l’autre.

C’est ainsi qu e l a po sition chilienne représente, à la fo is, le soutien de l’URSS comme leader indiscutable du MCI ma is aussi de la tactique que le PCCh met en place depuis sa création. Dans le conflit qui oppose le PCC et le PCCh, trois sujets concentrent le débat : les critiques chi noises en raison de la pol itique de c oexistence pacifique, préconisée e t mise en p ratique pa r K hrouchtchev à l’ égard de l’ occident c apitaliste, le rôle du PCUS comme leader naturel et in discutable du MCI et, e nfin, la v oie pacifique, soutenue par le PCUS officiellement depuis son XX Congrès en 1956. Si le PCCh prend publiquement la défense de l’URSS dans tous les domaines, nous allons nous concentrer sur la voie pacifique.

L’affrontement en tre le PCUS et le PCC commence l orsque ce de rnier met e n question la thèse de la voie pacifique et plus généralement, la totalité du XX Congrès du PCUS de 1956, en le qualifiant de « révisionniste »637. C’est-à-dire, parce qu’il met en question les règles fondamentales définies par Lénine pour toute révolution. Pour le PCC, la reconn aissance exp licite de la voie p arlementaire c omme accès au pouvoir fai te p ar

634 Febrer, J.P. Op.cit. p.54-55

635 Corvalán, L. « La vía pacífica es una forma…p.46

636 Ibid. p.46-47

637 Les critiques du PCC contre le PCUS apparaissent pour la première fois dans le texte « Viva el Leninismo » et sont approfondies dans le discours de la délégation chinoise à la Conférence des 81 et dans les lettres envoyées par le PCC au PCUS, notamment le 10 septembre 1960 et le 14 juin 1963

Khrouchtchev dans son rapport au XX Congrès du PCUS, allait contre le mot d’ordre de Lénine, selon lequel sans ré volution vio lente, il est im possible de subs tituer l’É tat prolétarien à l’État bourgeois638. Selon le PCC, la ligne du PCUS réhabilitait les thèses de Bernstein, critiqué par Lénine en raison de sa confiance dans la voie parlementaire et son caractère non révolutionnaire, et accordait à la voie parlementaire une importance telle, qu’elle d eviendrait pre sque le moyen ex clusif pour a ccéder au socialisme639. Pou r le PCC, la ré volution n’est po ssible qu’à t ravers la lutt e armée. Ainsi, l e PCC assu me le leadership du « mouvement marxiste-léniniste » au sein du MCI, secondé par le Parti du travail albanais (PTA)640.

La d éfense de l’URSS est assumée publiquement p ar le PCCh, lorsqu e les deux positions s’affrontent pour la première fois de manière officielle lors de la Conférence des 81 Partis communistes et ouvriers, réalisée à Moscou en novembre 1960641.

La délégation du PCCh –ayant à sa tête José González, membre du BP- réaffirme sa confiance dans la voie pacifique comme moyen de lutte au Chili et déclare que « notre parti se battra pour le développement de la lutte révolutionnaire par la voie pacifique tant que les conditions le permettentront »642. La délégation refuse sans appel la thèse chinoise des « deux v oies » et dé clare qu e si les co mmunistes chiliens sont p rêts « à prendre la voie qui convienne le mieux selon les conditions de chaque pays », cela ne signifie pas l’acceptation des deux voies en même temps. « Lorsque l’on parle de deux possibilités, nous ne proposons pas une stratégie duale, c’est-à-dire, qu’on devrait être préparés pour les deux possibilités », explique González643.

En fait , la direction du PCCh con sidère que, bien que l’id ée d es deux voies so it

« juste en termes g énéraux », elle di sperse les forces révo lutionnaires, favorise l’aventurisme et risque de provoquer un coup d’état :

« Se préparer à l’alternative de la violence, là où la possibilité de la voie pacifique existe, ne sup pose p as de s’é vertuer, par ex emple, à mettre sur pied d es groupes a rmés. C ela reviendrait dans la pratique à avoir une double ligne d’action, à m archer simultanément sur deux routes, ce qui entraînerait l a dispersion des forc es et po urrait exposer le mouvement populaire, ou un e p artie d e lu i, à l’ave nture, à la pro vocation putschiste, à une ligne gauchisante et sectaire »644

638 Lénine, V.I. L’État et la révolution, Paris, éd. de Pékin, 1978

639 La thèse de Bernstein dans La grève politique des masses et la situation politique de la sociale démocratie allemande et les critiques de Lénine dans La victoire des cadets et les tâches du parti ouvrier.

640 Les thèses du PCC trouvent un certain soutien des PC de la Birmanie, la Thaïlande, la Malaisie et, se montrant plus réticents, l’Indonésie, la Corée du Nord et le Vietnam. González, J. « Informe de la delegación chilena a la Conferencia de los 81 », Documentos e informes… pp.136-150, p.137

641 Enver Hoxha, président de la délégation du PTA prononce son discours « Rejeter les thèses

révisionnistes du XX Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique et la position anti-marxiste du groupe de Khrouchtchev ! Arborer le marxisme-léninisme ! ».

642 González, J. « Informe de la delegación… p.148

643 González, J. cité par Halperin, E. Nationalism…p.68

644 Corvalán, L. Chili. « Acerca de la vía…p.20

L’affrontement e ntre l e PCC e t le PCCh prendra des a llures de plus e n plus violentes au fur et à mesure qu’un accord entre le PCUS et le PCC résultera impossible et que l’éventualité d’arriver au pouvoir par les élections du PCCh s’avèrera réelle dans les années soixante. D’une part, le soutien du PCCh à l’URSS empêche toute entente avec le PCC et, d’autre part, pour le PCC le triomphe du PCCh par les élections confirmerait la thèse de la voie pacifique et irait donc à l’encontre de ses propres thèses. « En Amérique latine, la « voie pacifique » que vous encouragez, fait justement un contraste marqué avec le chemin révolutionnaire de Fidel Castro et d’autres camarades qui ont conduit le peuple cubain à l a v ictoire », affirme la direction du PCC d ans un e lettre envoyée au CC du PCCh645. Le P CCh répond qu e « l’application d e la voie pacifique o u d e l a voie no n pacifique, est une question de la compétence des révolutionnaires de chaque nation » et ajoute que « notre Parti n’indique ni encourage aucune ligne en dehors des frontières de son pays »646.

Si le PCCh accuse le PCC d’avoir des positions « dogmatiques et sectaires » et fait de cette question la tâc he centrale du parti, en déterminant la réalisation des réunions à tous les niveaux du PCCh destinées à « l’éclairage idéologique et à révéler les postions erronées des camarades chinois »647, le PCC pour sa part, décide de ne plus demander au PCCh l’envoi de pro fesseurs d’espagnol et de littérature –le PCCh étant l’un des partis qui ont p lus collaboré d ans ce sens ave c le PCC p endant des ann ées- e t p réfère embaucher des militants communistes chiliens à son compte. En plus, le PCC fait circuler des centaines des documents parmi les militants communistes chiliens afin d’influencer la base du PCCh. Le PCCh répond par l’interdiction aux militants de se rendre en Chine et critique la campagne « souterraine » chinoise : « Si le PCC considère que notre position est erronée, il pourrait s’adresser au Co mité Central de notre parti et nous présenter ses points de vue », se plaint la direction du PCCh et dénonce que, en revanche, le PCC, « en bravant to utes les norm es qui rè glent les rapports entre le s p artis, s’est a ppliqué à propager ses concepts erronés dans les rangs de nos militants, à gagner des adeptes pour sa position »648.

La question cubaine ne se révèle pas moins compliquée pour le PCCh à l’heure de défendre la voie pacifique. Au-delà de la négation des règles classiques d e la d octrine léniniste sur la prise du pouvoir qui sèm e l a confusion p armi la gau che latino-américaine649, la réussite du Movimiento 26 de julio a provoqué la remise en cause de la voie pacifique au sein de la gauche chilienne.

645 « Carta del Partido Comunista Chino al Comité Central del Partido Comunista de Chile », cité par Corvalán, « La vía pacífica es una forma… p.58-59

646 Corvalán, L. « La vía pacífica es una forma…p.59

647 Frías, W. « Declaración de la Comisión Política del Partido Comunista de Chile », 20 juillet 1963, dans Documentos e informes…p.239-242, apparu dans Principios, sept.-oct. 1963 La déclaration du PCCh est en réponse de la lettre envoyée par le PCC au PCUS le 14 juillet 1963

648 Corvalán, L. « Las discrepancias con los camaradas chinos », Intervención del secretario general del Partido Comunista de Chile, Pleno del Comité Central, juin 1963, dans Documentos e informes…p.253-274, pp.268, 269, 270

649 Arrate, J. et Rojas, E. Memoria de la Izquierda…p.334

D’abord, on constate la radicalisation d’une partie de la gauche –notamment du PS-, qui se déplace d’une ligne plus « réformiste » vers la gauche du PCCh. Ensuite, elle va favoriser l’apparition de groupes de guérilleros partout en Amérique latine, y compris le Chili, notamment le Mouvement de gauche ré volutionnaire, M IR, qui s outiendront l’action armée en opposition à la voie pacifique. C’est pourquoi certains auteurs affirment que « le processus révolutionnaire cubain est peut-être l’événement externe ayant eu le plus grand impact dans l’existence du socialisme chilien »650.

Dans la première étape de l’insurrection cubaine, le PCCh a considéré Fidel Castro et son m ouvement de gu érillas c omme de sim ples ave nturiers651. D’abo rd, parce que Castro suivait une stratégie qui n’avait le soutien d’aucun PC du monde, ensuite parce qu’il n’était pas Marxiste –d’ailleurs l a révolution de Castro ne se dé clare socialiste que deux ans après avoir pris La Havane- et enfin, parce que le PC cubain ne faisait pas partie du mouvement de guérilla652.

Pourtant, le PCCh s’est félicité du triomphe c astriste s ur l’impérialisme et une collaboration assez limitée s’est installée dans le temps au fur et à mesure que le régime cubain se revendique du socialisme et adopte le PC comme parti unique653. La solidarité du PCCh avec la révolution cubaine se voit ainsi accompagnée d’une politique et d’un discours combinant les points d’accord et les divergences publiques, puisque si le PCCh reconnaît et val orise la popularité du m ouvement guérillero, il n e peut pas a ccepter le leadership du mouvement révolutionnaire que réclame le P C surgissant de la f usion des forces triomphantes cubaines. Cela signifierait revenir sur sa stratégie pacifique vers le socialisme. L e P CCh récuse, su rtout, la remise e n ca use q ue les c ubains f ont des méthodes pacifiques du PCCh. Comme l’explique l’ex militant du MIR, Carlos Parker,

« les cubains, jusqu’en 1980, n’ont respecté aucune force politique qui, comme disaient les cubains, n’ait pas tiré des balles »654.

En effet, comme en t émoigne América Godoy, militante du PCCh qui a travaillé comme secrétaire à l’Ambassade de Cub a au Chili pendant les années soixante-dix, les cubains ne perdaient jamais l ’opportunité de critiquer la voie paci fique utilisée par les communistes chiliens comme méthode pour arriver au pouvoir. « Ils me disaient, et vous, quand faites-vous l a ré volution ? », se souvient Godoy , qu i répondait d ’un ton acide

« Quand nous voudrons, pues »655. Pourtant, les c ubains i nsistaient : « Mais com me ça vous ne la ferez jamais ». « Cela ne regarde que nous. C’est le Chili », ripostait Godoy.

Pourtant, lorsque les cubains répliquaient encore que « cependant, vous ne pouvez pas

650 Ibid. p.335

651 Voir Ampuero, R. La polémica socialista-comunista, CC PS, Santiago, Prensa Latinoamericana, 1962, p.16, cité par Halperin, E. Nationalism…p.63

652 Ni Fidel ni ses camarades avaient milité au Parti Socialiste Populaire (le PC cubain) et les relations entre le PSP –dirigé par Blas Roca et Juan Marinello- et Castro ont été très difficiles jusqu’au début des années soixante

653 Des groupes de communistes chiliens sont partis à Cuba (Fausto Suárez, Raúl Maldonado) très peu d’entre eux ayant eu des hauts postes de responsabilité. Sauf Armando Ataste, responsable de la Banque Centrale cubaine. Godoy, A. Entretien avec l’auteur, Santiago, 20.04.05

654 Parker, C. Entretien avec l’auteur, Bucarest, 18.07.08

655 Godoy, A. Entretien avec l’auteur, Santiago, 20.04.05

être contre ce qu e nous pensons », Godoy se voyait obligée à reconnaître : « Je ne suis pas contre. Vous avez votre révolution, je la salue, je l’admire et je chante la gloire de la révolution cubaine », disait-elle, « notamment parce que j’avais beaucoup de camarades à l’ambassade qui avaient fait partie de la révolution. Mais ils ne peuvent pas nous obliger à fa ire c e qu e les eu ropéens faisaient, par e xemple en Esp agne, ou les Fra nçais ou le s Italiens »656.

En ef fet, le s com munistes c hiliens ne pouvaient pa s se pe rmettre d e crit iquer Castro, le leader le plus populaire de la gauche en Amérique latine. Toute attaque n’aurait entraîné que la perte de soutien pour le propre PCCh657. Le parti tente donc de chercher les aspects de l’expérience cubaine qui puissent venir en aide à sa propre thèse, la voie pacifique. C’est ainsi que Corvalán souligne la voie cubaine comme u n exemple de la réussite des voies nationales spécifiques, du rôle dirigeant qu’a joué la petite bourgeoisie révolutionnaire au d ébut du processus, de la possibilité de faire la révolution « soit près

En ef fet, le s com munistes c hiliens ne pouvaient pa s se pe rmettre d e crit iquer Castro, le leader le plus populaire de la gauche en Amérique latine. Toute attaque n’aurait entraîné que la perte de soutien pour le propre PCCh657. Le parti tente donc de chercher les aspects de l’expérience cubaine qui puissent venir en aide à sa propre thèse, la voie pacifique. C’est ainsi que Corvalán souligne la voie cubaine comme u n exemple de la réussite des voies nationales spécifiques, du rôle dirigeant qu’a joué la petite bourgeoisie révolutionnaire au d ébut du processus, de la possibilité de faire la révolution « soit près