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CHAPITRE II : LE PARTI COMMUNISTE CHILIEN ET LA CONCURRENCE AU SEIN DU SYSTÈME DE PARTIS AU SEIN DU SYSTÈME DE PARTIS

A. Le mouvement ouvrier et les fiefs électoraux du PCCh

Si l e système d e partis chilien s’est org anisé en tre 1820 et 1850 à partir de la différenciation d es partis autour du con flit Église-État et i l s’est consolidé après 1890, pendant le XXème siècle le système se restructure autour de l’axe socio-économique, ou de cla sse.390 Le di fficile c ontexte so cioéconomique, l’arrivée au Chili des doctrines marxistes et la séparation définitive de l’Église de l’État stipulée dans la Constitution de 1925, on t con tribué au ch angement d’axe déterminant la différ enciation des parti s. En effet, le s di fférences de c lasse –en t ant qu’elles s e m anifestaient dans les diverses politiques socioéconomiques des dirigeants des partis et des organisations syndicales et

388 Valenzuela, S. « Orígenes… »

389 Valenzuela, S. Ibid. ; Valenzuela, A. « The Breakdown … Ce dernier assume que la chute de la démocratie chilienne est due au déplacement de la Démocratie chrétienne d’une position centriste–comme c’était traditionnellement dans le système de parties- à une position de centre-gauche, ce qui aurait aidé à la polarisation des forces politiques. L’auteur présente une position plus nuancée dans «Orígenes y

características del sistema de partidos en Chile: proposición para un gobierno parlamentario », Estudios Públicos, no. 64, printemps 1996, pp.1-70

390 Scully, Valenzuela, Samuel et Valenzuela, Arturo

des entreprises-, s ont devenus la p rincipale rupture s ociale g énératrice de partis. Ce nouvel a xe de différenciation, a vec de s groupes s ociaux e t de subcultures nationales ayant d es no uveaux référents idéologiques et programmatiques, s’est superposé partiellement à l’axe précédent.391

Cet ax e socio économique a été toujours p lus im portant pour le PCCh que l’axe religieux, m ême si p endant des a nnées certains d e ces m embres é taient profondément anticléricaux. La restructu ration du sy stème d e p artis au tour du nouv el ax e l’a donc bénéficié : l es sujets a nticléricaux dis paraissaient des c ampagnes électorales e t c ela entraîne la disparition de l’influence des démocrates.

Afin de trouver une place au sein du système d e partis et en tant que « nouvel » acteur, le PCCh se voit obli gé à m obiliser d e ressources nouvelles (à savoi r, qui se trouvent « à l’extérieur » du champ politique) en plus des ressources habituelles. C’est-à-dire qui existent déjà au sein du champ politique392. Ces re ssources nouvelles viendront du ch amp du so cial à trav ers l’in corporation au c hamp po litique d es organisations sociales, particulièrement, les syndicats.

C’est ainsi qu’on reconnaît au PCCh une base largement ouvrière, au contraire de quelques u ns des homologues latino-américains, comme le PC péruvien, d ont les militants étaient par la plupart des intellectuels ou des paysans.393 Cet te caractéristique réponde à une stratégie concrète de la part des dirigeants communistes depuis les débuts du parti. Déjà le IV Congrès du PCCh en 1925 stipulait dans ses nouveaux statuts (Art.3) que pou r entrer au p arti o n devait êt re « affilié à une org anisation sy ndicale ouvrièr e, ayant au moins une année d’ancienneté » et « avoir démontré pendant ce temps la ferveur révolutionnaire et ferme conviction dans la doctrine communiste »394

Cette tendance « ouvriériste » se développe avec succès. En 1919 Recabarren avait pris le leadership de la Fédération Ouvrière du Chili (FOCh) et avait fait les démarches pour que l’organisation p uisse f aire pa rtie de la Fé dération in ternationale de s yndicats rouges. C’e st p ourquoi qua nd le POS décide en 1 921 s oumettre a ux m ilitants la proposition d ’adopter les 21 conditions et devenir Parti c ommuniste, il a dopte l e programme de la FOC h, dont le c ontenu a u n caractère marxiste bi en m arqué. Les rapports étroits entre le parti et la FOCh créent un mélange entre les pratiques du parti et les pratiques de l’o rganisation, en p artageant dirigeants, militants, discours e t actions politiques. « Votez pour le candidat de la Fédération Ouvrière du Chil i sans aucune condition »395, a ppelle Reca barren –dirigeant de la FOCh- lo rs d e sa can didature au Parlement en 1921 en tant que militant du POS, puis, communiste. Cette étroite analogie entre le militantisme co mmuniste et l ’appartenance aux orga nisations ouvrières,

391 Scully, T. Rethinking the Center: Party Politics in Nineteenth- and Twentieth-Century Chile , Stanford, Stanford University Press, 1992, et Valenzuela, Samuel, Democratización vía reforma… analysent la création du système de partis chilien à partir de l’idée de ruptures ou divisions sociales. Ils ont pris cette notion (cleavages) developpée par Lipset, S. et Rokkan, S. « Cleavage Structures, Party Systems, and Voter Alignments: An Introduction », dans Lipset S. et Rokkan, S. eds., Party Systems and Voter Alignments: Cross National Perspectivas, Nueva Cork, The Free Press, 1967, chpaitre 1

392 Voir Burdieu, P. Propos sur le champ…

393 Lumbreras, et al. Nueva historia general del Perú. Lima, Mosca Azul Editores, 1985

394 Les statuts du PCCh sont reproduits par Ramírez Necochea, H. Origen…p.297-298

395 Recabarren, L.E. El Socialista, Antofagasta, 28 février, 1921

notamment à la FOCh , se t raduit au début par « une corrélation directe » entre les travailleurs affiliés à la FOCh et la prése nce électorale du POS 396. P our Ramírez Necochea, cette « déviation de type syndicaliste » est compréhensible lors que l’on étudie le d éveloppement d u mouvement o uvrier chilien et l ’importance d e l’o rganisation syndicale.397 Pourtant, ce n’est pas le développement du mouvement ouvrier chilien tout seul qui expliquerait cet en chevêtrement, mais plutôt la formation du P OS dans la zone du nord du Chili où le mouvement ouvrier était particulièrement présent. Et ce n’est pas par hasard. Pinto soutien que l’installation de Rec abarren à Iquique sans être invité par personne, est due à une analyse politique préalable qui a pris en compte les possibilités que l a p rovince de Tarapacá offrait en tant qu e territoire p ropice pour la propagande sociale.398 C’est pourquoi Recabarren fond e le POS à Iquique et , e n tan t qu’héritier directe du POS, le PCCh garde l a relation qui fait croire à une dépendance réciproque entre le mouvement syndical et le parti.

Cet enchevêtrement se ra c onsidéré ap rès co mme u ne déviation étant la source de certains problèmes pou r la direction du PCCh e t p our le s Co ngrès, ce qui f ait dire à l’histoire officielle du parti que cette déviation a été « extirpée » après avoir « mené une lutte id éologique large et di fficile » et assure qu’il reste j uste « quelques mauvaises habitudes »399 Pourtant, l’a malgame entre mouvement syndical et parti re stera toujours incontestable et sera consolidé dans le temps. Nombreux étaient les cas des dirigeants et qui étaient à la fois membres du Comité Central (CC) du PC ou du Bureau politique et à la fo is préside nt ou vice-p résident de la Confédérati on unique de travailleurs (CUT) étaient nombreux e t pe ndant le go uvernement de l ’Unité p opulaire, le m ilitant communiste, membre du CC et président de la CUT, Luis Figueroa, est devenu en plus ministre du Travail.400 La forte influence du PCCh au sein du mouvement ouvrier n’a pas été mise en péril par aucun des partis : ni par le PS ni par le PDC, malgré leurs efforts et une certaine réussite dans la conquête d’une partie des travailleurs.401

Cette influence du PCCh se voit surtout cristallisée dans la radiographie du soutien électoral du parti, pu isqu’on constate qu e le s f iefs qu e l’organisation gardera jusqu’en 1973 co rrespondent aux sec teurs où h istoriquement le mouv ement ouv rier a eu un e présence impo rtante e t coïncident a vec des z ones d e forte concentration ouvrière et industrielle. Déjà Recabarren avait concentré ses campagnes électorales dans des zones où se tr ouvaient des noyaux ouvriers, notamment du t ype m inier : An tofagasta e t Tarapacá402. Le POS garde cet électorat et gagne six sièges municipaux en 1915, trois en 1918 et hu it en 192 1, tous d ans l a zone no rd, sauf un sièg e403. On c onstate d éjà la

396 Ramírez Necochea, H. Origen y formación… p.343

397 Ibid. p.154

398 Pinto, J. « Socialismo y Salitre…p.321

399 Ramírez Necochea, H. Origen… p.154

400 Entre le 2 novembre 1972 et le 5 juillet 1973

401 Sur les rapports entre le mouvement syndical et les partis, Angell, A. Partidos políticos…

402 Voir Tableau 1, p.5

403 En 1915 : deux sièges à Pisagua et un à Iquique, Caracoles, Calama et Aguada. En 1918 un siège à Santa Luisa, Aguada et El Rosario et en 1921 deux sièges à Pisagua, quatre à Calama (où le POS devient la deuxième force politique après les radicaux) et un à Viña del Mar. Durán, L. « Visión cuantitativa… pp.346 et 370

concentration des votes d ans la z one du N ord grand e t d ans une moindre m esure, à Santiago.404

Le PCCh hérite de cette représentation et ses voix s e c oncentrent da ns le nord minier (Tarap acá-Antofagasta), l e c entre in dustriel (San tiago), le sud minier-industriel (Concepción) et quelques ports d’importance (Valparaíso). Ces zones resteront les piliers de la votati on du PCCh au niveau national. D’abord, comme le montrent les premières élections en tant que PCCh en 1924, l’héritage du POS dans les zones du nord grand, centre et sud du pays se maintient mais avec quelques différences significatives.

Tableau 7 : Votation du POS et du PC (élections parlementaires et municipales 1915-1924)405

Département 1915 (M) - POS 1918 (M)- POS 1921 (P)- POS 1924 (P)- PC

Votes % Votes % Votes % Votes %

Pisagua-Tarapacá 1440 59,1 5181 46,0 1943 88,5 45 2,1

Antofagasta - - 2856 50,3 - - 466 21,4

Atacama - - - - - - 83 3,8

Tocopilla-Taltal 68 5,6 - - - - - -

Valparaíso-Casablanca 168 3,9 - - - - 670 30,8

Santiago 2172 27,5 1183 3,3 807 11,5 412 18,9

Concepción 48 3,9 - - - - 500 22,9

Totaux 3896 100 9220 100 2750 100 2176 100

Totaux nationaux 150.306 (0,4%) 181.227 (0,3%) 197.301 (1,4%) 11.774 (1,1%)

Alors que le PC perd du soutien dans la zone du nord grand, il gagne dans la zone du c entre-sud, notamment à Valparaíso et Concepción, c e qu i p eut être exp liquée par différents facteurs. Durán explique le changement de la concentration des votants par la forte m igration des t ravailleurs qui on t quitté la zo ne nord pou r s e déplacer à la zone centrale.406 Mais, même si l’on trouve que la zone centre-sud a gagné 775 votes, la zone nord a e n a perdu 1 349, d onc il y a une pe rte d e v otes pour les parti d e 574 votes (26,37%) au niveaux total du pays.407 Sauf si les votants manquants se sont déplacés vers des zones où le PC n’a pas présenté des candidats. Néanmoins, l’historiographie montre que les migrations se sont produites notamment de la zone nord aux centres producteurs d’emplois (Valp araíso, Santiago ou C oncepción), ce qu i coïncide avec l es pôles d es candidatures du PC. Autrement dit, il est fort improbable que les travailleurs qui votaient par le P C dans la zone nord aient migré à des zones sans candidats communistes. Il ne

404 La zone de Pisagua et Tarapacá a concentré en 1915 59,1% des voix du parti, en 1918 ce chiffre a augmenté à 88,5% -du fait que le parti s’est présenté seulement à Tarapacá et à Santiago, où il a eu 11,5%-et en 1921 a diminué à 46,0%, car le POS s’est présenté à Antofagasta pour la première fois en obtenant 50,3%. À Santiago le POS a eu 27,5% en 1915, 11,5% en 1918 et 3,3% en 1921 À l’énorme concentration dans la zone du Nord grand, on ajoute une petite présence dans quelques centres urbains du centre et du sud (Valparaíso et Concepción) et l’absence d’électeurs dans les secteurs agricoles. En effet, les paysans ne concentraient pas l’attention du POS. Oficina central de Estadísticas, Censos electorales años 1915, 1918 y 1921, s/e, s/d

405 Oficina central de Estadísticas, Censos electorales años 1915, 1918 y 1921, s/e, s/d et Urzúa, G., Diccionario Político… p.30

406 Durán, L. « Visión cuantitativa…p.347

407 Partagés comme suit : l’apparition de 0.33% à Valparaíso, l’augmentation de 0.16% à Santiago et l’apparition de 0.25% à Concepción

s’agit pas alors seulement du déplacement des électeurs, mais de la baisse de la votation du PCCh.

On de vrait d onc p eut-être ajouter à l’explication de D urán q ue c e n’e st pas négligeable le fait que Recabarren ref use de se présenter comme can didat pa r la zone nord, tel qu’il l’avait fait lors des six él ections précédentes. Certes, 59.1% des votes on été apportés au POS par Recabarren dans les élections de 1915 et 50.7% en 1921. On voit dans la décision d e Recabarren le p ropos d ’élargir l’action d u nouv eau PC et d e consolider son influence h ors du no rd minier. De fai t, le leader avait critiqué la faible influence du POS, laque lle d’après lui il fallait encourager et c onsolider à tr avers un e action plus concrète.408 En plus, l a dispersion des vot es au lieu de l a concentration en 1921, peuvent avoir empêché l’obtention de postes dans le Parlement, puisque même si 1,1% obtenu au niveau national par le PCCh en 1924 peut être considéré comme très bas, le POS avait réussi à installer deux députés en 1921 avec juste 1.4%.

De toute façon, le pôle électoral le plus important pour le PCCh se trouvera dans la zone nord, le Norte grande, notamment dans les provinces de Tarapacá et Antofagasta, où le PC est devenu la principale force politique en dépassant largement tous les partis entre 1937 et 1948.

Tableau 8 : Évolution du pourcentage de votes du PCCh à Tarapacá et Antofagasta (élections parlementaires 1937-1973)

1937 1941 1945 1961 1965 1969 1973

Tarapacá 20.03 35.3 25.6 24.7 38.1 33 .1 34.74

Antofagasta 23 43.7 34.6 21.1 21.65 24.1 21.9

Graphique 7 : Comparaison des pourcentages des partis à Tarapacá et Antofagasta (élections parlementaires 1937-1969)409

0%

20%

40%

60%

80%

100%

E. 1937 E. 1941 E. 1945 E. 1949 E. 1953 E. 1957 E. 1961 E. 1965 E. 1969

Autres P.C.

P.S.

D.C.

P.R.

P.N.

P.L.

P.Cn.

408 Recabarren, L.E. Journal El Socialista, Antofagasta, 10.05.1920

409 Les données correspondent aux moyennes entre les pourcentages obtenus à Tarapacá et Antofagasta par chaque parti. Le P. conservateur (PCn) n’a pas présenté des candidats à Tarapacá à partir de 1945, donc a considéré seulement le pourcentage obtenu à Antofagasta, où il n’a pas eu des candidats non plus en 1965.

Le PL n’a pas eu des candidats à Tarapacá en 1937 et on a appliqué le même calcul que pour le PCn. Le Parti national (PN), étant le produit de la fusion du PCn et du PL s’est presenté aux élections pour la première fois en 1969. Pour ce qui est de la Démocratie chrétienne, on a pris en compte les pourcentages de la Phalange national jusqu’en 1957. Source : Urzúa, G. Historia política… pp.685-688

Outre la représentation électorale presque inexistante de la droite, on peut voir que, à exception faite de l’époque d’illégalité, le PC se place au-dessus des principaux partis du système politique, sauf en 1961 (dépassé par le PR) et en 1965 (dépassé étroitement par la DC). En 1969 le PC (27.5%) d épasse l égèrement l a DC (26.8) En fait , 196 1 marque les premières élections après dix années d’illégalité, donc, si l’on peu dire que le PCCh a du m al à r écupérer la f orce électorale qu’i l avait avant 1948, en mê me temps l’obtention de 22,9% de voix dans la région doit être considérée un exploit plutôt qu’un échec. Quant aux élections de 1965, le PC reçoit le coup porté par la DC, qui profite de son meilleur moment électoral de l’histoire suite au triomphe du candidat Eduardo Frei comme présidence de la République en 1964. On constate en plus que durant la période d’illégalité, les partis augmentant leur présence dans la région (le PS e t le PR) le font avec des fluctuations importantes, sans pouvoir dé velopper u ne continuité da ns leurs électorats.

D’autre part, durant la période d’illégalité du PCCh on voit augmenter fortement la catégorie « Autres » ( abstention et v otes e xprimés hors des par tis principaux), pourcentage qui descend aussi f ortement l orsque l e PCCh ret rouve sa légalité. On pourrait penser que l’abstention a augmenté dans la zone, produit de l’illégalité du parti et de la f idélité de l’électorat a ux c andidats PC. Pou rtant, l e graphique suiva nt c ompare strictement les votes des partis p rincipaux p ar rapport les v oix exp rimées pour d ’autre organisations et la tendance est exactement la même :

Graphique 8 : Comparaison entre les pourcentages des votes représentés par les partis mentionnés et les votes qui ne le sont pas (élections parlementaires 1937-1973)

100 2030 40 5060 70 8090 100

E.

1937 E.

1941 E.

1945 E.

1949 E.

1953 E.

1957 E.

1961 E.

1965 E.

1969 E.

1973

Total partis Autres

On conclut donc que cette augmentation des votes hors des partis principaux, soit bénéficie des ca ndidatures in dépendantes, s oit e lle v a e n faveur des ca ndidatures des communistes qui se présentent sous le nom d’autre organisation. En effet, le communiste Víctor Galleguillos, est élu député dans la région (Antofagasta, Tocopilla, El Loa, Taltal) pour la période 1949-1953 et 1953-1957, en pleine période d’illégalité et persécution, ce qui montre l’e xistence d’ une masse de v otants disc iplinée, c ohérente et avec un gr and sens de cohésion.

Le deuxième pôle électoral important se trouve dans les provinces de Concepción et Arauco, à l’origine fi efs des partis Radical et Dém ocratique e t où la dr oite gardait de bases importantes.

Tableau 9 : Évolution du pourcentage de votes à Concepción et Arauco (élections parlementaires 1937-1973)

Provinces 1937 1941 1945 196 1 1965 1969 1973

Concepción 7.3 31,8 34.2 16.6 24.8 27.05 15.1

Arauco 34.9 28.6 23.9 21.4 24.4 49.7

Graphique 9 : Comparaison des pourcentages des principaux partis à Concepción et Arauco (élections parlementaires 1937-1973) 410

0%

10%

20%30%

40%50%

60%70%

80%

100%90%

E. 1937 E. 1941 E. 1945 E. 1949 E. 1953 E. 1957 E. 1961 E. 1965 E. 1969

Autres P.C.

P.S.

D.C.

P.R.

P.N.

P.L.

P.Cn.

Le Graphique 9 montre une présence de la droite majeure que dans la zone du Norte grande, notamment e n c e qui concerne le P Cn. À p artir de 1 941 e t a vant la période d’illégalité, le PCCh dev ient un acteur im portant dans la z one, é tant en 1941 l a f orce principale et en 1945 la deuxième force électorale après le PR (le parti du président de la République). Po urtant, étant son concurrent le plus proche, le PR ne c onnaît pas u ne augmentation lors de la p ériode d’i llégalité du PCCh jusqu’aux dernières él ections en 1957, quand le Parti socialiste voit aussi sa votation augmenter. En revanche on voit la catégorie « Autres » augmenter fo rtement, notamment pour les élec tions de 1953 et o n pourrait appliquer les mêmes conclusions que pour le Norte grande. En effet, le militant communiste Alejandro Toro se présente aux élections et est élu député pour Concepción et To mé po ur la période 1953-1957. Pou rtant, lo rs des él ections de 19 57 un a utre communiste e st é lu, J orge Montes, pour le même dé partement et a u lieu de voir u ne augmentation de la catégorie « Autres », on constate un e forte bai sse. En revanche, on voit une augmentation du PR et du PS.

Tel q ue dans la ré gion du Norte g rande, on p eut dire que l e PCCh a du mal à récupérer la force électorale qu’il avait avant 1948 et pire encore, que la concurrence du PR en 1961 et d e la DC en 1965 et 196 9 ne lui permettra p lus de récu pérer sa place privilégiée. De toute façon, après di x ans d’illégalité, 19.6% gagné l ors des élection de 1961 m ontre au ssi la capacité du pa rti pour m aintenir sa pré sence d ans la zone et la fidélité de son électorat. En plus, on voit l’augmentation constante de sa re présentation :

410 Moyennes entre les pourcentages obtenus à Concepción et Arauco par chaque parti. Pour les partis qui n’ont pas présentés des candidats (le PCn à Arauco en 1941, 1961 et 1965 ni à Concepción en 1945 et le PL à Arauco en 1949, 1957, 1961, 1965 ni à Concepción en 1945) on n’a considéré que les pourcentages obtenus par les zones où ils se sont présentés. Calculs réalisés à partir des chiffres électoraux d’Urzúa, G.

Historia política… pp.685-688

19.6% en 1961, 22.85% en 1965 et 24.75% en 1969, ce qui le permet de diminuer l’écart avec la DC et dépasser le PR à partir de 1965.

Si dans le troisième pôle électoral, situé dans les prov inces urbaines du centre du pays –Santiago e t Valparaíso-, le PCC h n’a pas e u la p lace de rep résentation incontestable que dans les autres deux zones, il a montré une forte régularité électorale.

Tableau 10 : Évolution du pourcentage de votes à Santiago (élections parlementaires 1937-1973)411

1937 1941 1945 1961 1965 1969 1973

Santiago 4.1 13.63 11.88 15.04 13.76 19.94 15.81

Valparaíso 10.6 14.8 10.6 15.5 14.02 17.6 14.6

Graphique 10 : Comparaison des pourcentages des partis à Santiago (élections parlementaires 1941-1973)

0%

20%

40%

60%

80%

100%

1941 1945 1961 1965 1969 1973

Autres PN P.Con.

PL PR PDC PS PCCh

Le Graphique 10 nous montre que cette circonscription reproduit assez fidèlement la réalité de la re présentation des partis politiques au niveau national, ce qui se t raduit dans la p lace que l’organisation oc cupera a u se in de l’ordre politique. O n v oit par exemple, qu’alors que le PDC monte spectaculairement à partir de 1961, tous les partis subissent d es pe rtes lourdes. Le PR diminue pr ogressivement j usqu'à pres que sa disparition et l’influence importante de la droite d escend brut alement en 196 5 pour se récupérer à la fin, justement lorsque le PDC diminue ses forces, même s’il reste comme l’organisation la plus i mportante d u système de par tis. Même le PS souffre u ne diminution de sa représentation en 1961 et 1965 et se recupere après, tel que la droite. En revanche, le se ul p arti qui garde un vote s table q ui ne s emble pa s ê tre affecté p ar la montée du PDC est le PCCh . Le PCCh a même r éussi à faire é lire en pleine p ériode

411 Les données concernant Santiago correspondent à des calculs réalisés par l’auteur à partir des chiffres enregistrés dans les archives du bureau de Registro electoral. Archivos del Registro electoral. Pour les

411 Les données concernant Santiago correspondent à des calculs réalisés par l’auteur à partir des chiffres enregistrés dans les archives du bureau de Registro electoral. Archivos del Registro electoral. Pour les