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Le paradoxe de l’ordre formel

Dans le document La forme ou l'arithmetique du temps (Page 151-155)

4. La forme empirique ou la ternaire de la distinction

4.5. Le paradoxe de l’ordre formel

A = A A 6= A `

a la lecture instante, la forme pr´ec´edente ´ecrit l’indistinction (( avant )) la dis- tinction. Cette forme d’´ecriture est forme du d´eveloppement ´ecrit. Qu’est-ce qu’un d´eveloppement formel ?

Toute forme, en particulier la forme ´ecrite, ne se pratique instantan´ement que dans l’unification [imaginaire] de la (( succession-lue )) des formes ´el´ementaires ´ecrites pr´ec´edentes qui la composent. L’´evidence est que la forme d’(( un d´eveloppement )) r´esulte de la succession formelle de sa pr´ec´edence imaginaire. Toute forme ´ecrite imm´ediate, rel`eve forc´ement d’un d´eveloppement et pratique la succession formelle. Tout simplement, il ne s’´ecrit qu’une lettre, un mot, une phrase `a la fois [instant

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apr`es instant] qui forment le d´eveloppement ´ecrit-lu du texte, la dur´ee ´ecrite-lue du texte.

La pratique de lecture distingue [imagine] la pratique d’´ecriture pr´ec´edente dans tous les ordres de ses formes ´el´ementaires [signes]. En effet si la pratique d’´ecriture ne peut ˆetre que succession d’´ecrit [ou re-pr´esent´e comme tel par sa lecture(( ´epel´ee ))], les ´

etudes montrent que la pratique de lecture se forme ind´ependamment de la stricte suc- cession cursive du d´eveloppement ´ecrit. Il faut que l’enfant devienne lecteur [s’´ecrive en lecteur] pour d´epasser la forme(( ´epel´ee )) et passer `a une forme (( globale )) ou (( semi- globale)) de lecture. C’est pourquoi on s’accorde `a dire (( qu’on apprend `a lire toute sa vie)). En d’autres termes, tout humain se forme `a la diff´erenciation-indiff´erenciation [distinction-identification] de l’´ecrit-lu durant toute sa vie. Le lecteur(( apprend )) la [se forme en] dualit´e ´ecriture-lecture en re-´ecrivant ce qu’il lit et en re-lisant ce qu’il ´

ecrit ou ce que d’autres ont ´ecrit.

Ainsi un d´eveloppement identifie en lecture la forme successive cursive unifi´ee une transition pratique ´ecrite-lue. L’autre-forme lue-re-´ecrite [unificatrice de l’ordre des formes pr´ec´edentes] d´efinit le d´eveloppement lu. Il faut souligner que toute forme ´

ecrite-lue d´evelopp´ee n´ecessite imp´erativement une identit´e d’ordre unique, uni, et unitaire de ce d´eveloppement : ainsi A s’´ecrit(( avant )) U pour former (( AU )) car si U est (( avant )) A se forme (( UA )). Il existe bien dans la forme ´ecrite un (( ordre )) implicite qui identifie cette forme `a sa d´efinition.

Ainsi les formes suivantes ´ecrites :

A = A AA

n’ont pas la mˆeme homog´en´eit´e si elles sont lues-re-´ecrites(( ´epel´ees )) ou si elles sont lues re-´ecrites(( globalis´ees )). Dans la forme ´epel´ee, un A (( ouvre )) `a l’´egalit´e `a l’(( autre A)), lu-re-´ecrit (( A ´egale A )). La lecture globale de ces formes ´ecrites ouvre `a la (( sym´etrie-lue )) de ces formes-´ecrites, `a savoir `a (( l’´egalit´e-lue des A )) ou (( une dualit´e-lue de A)). C’est `a dire que l’homog´en´eit´e de la forme ´ecrite-lue-re-´ecrite ne d´epend plus de (( l’ordre )) des formes ´ecrites ´el´ementaires [unifi´ees dans l’une- pratique ´ecrite] mais de la(( nouvelle )) unit´e formelle r´eordonn´ee par la lecture re-´ecrite d´esormais :

A 6= A A = A

Il est `a constater que, `a ce niveau encore, se pose la question de la succession formelle des propositions ´ecrites [puis] lues [puis] re-´ecrites en(( extension )) {A distinct de A, A indistinct de A}. En effet ces ´ecritures (( hi´erarchisent )) les propositions en (( pla¸cant )) la distinction (( avant )) l’indistinction dans l’ordre de pr´ec´edence [de pr´es´eance, de pr´ecession ?] re-´ecrit. Pour essayer de r´esoudre cette hi´erarchie inh´erente

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`

a la forme ´ecrite on peut re-´ecrire successivement les(( deux ordres possibles )). C’est `

a dire re-r´e´ecrire la relecture de la re-´ecriture.

A 6= A A = A A = A A 6= A

Mais l’´ecriture pr´ec´edente ouvre `a sa lecture-re-´ecriture dans son nouvel ordre :

A 6= A A = A A = A A 6= A `

a nouveau incompl`ete, puisque appelant `a un nouvel ordre incomplet de l’´ecrit-lu-re- ´

ecrit. Car les ordres unis, uniques et unitaires des pratiques de lecture et d’´ecriture sont formellement inhomog`enes. Il est ´evident que se forme un nouveau paradoxe sur l’inhomog´en´eit´e absolue des ordres des pratiques duales qui les distinguent en autre unit´e forme-d´efinition. Ainsi l’ordre inh´erent `a la forme ´ecrite est bien paradoxe formel de l’´ecrit-lu-re-´ecrit puisque c’est sa pratique duale de lecture qui le d´efinit, et que les ordres de ces pratiques distinctes sont justement distincts par leur ordre [ordre second de l’ordre premier].

L’ordre re-lu-re-´ecrit identifie la forme du d´eveloppement de l’´ecrit-lu-re-´ecrit. Le d´eveloppement ´ecrit-lu-re-´ecrit identifie l’ordre imaginaire d’un premier ´ecrit-lu.

Plus g´en´eralement, la lecture instante identifie [imagine] un ´ecrit pr´ec´edent, le re-´ecrit instant identifie une lecture pr´ec´edente.

Ainsi, par exemple, l’ordre formel A (( puis )) U d´efinit le d´eveloppement de la forme ´ecrite-lue-re-´ecrite AU . L’ordre U (( puis )) A d´efinit le d´eveloppement UA. De la mˆeme fa¸con que les diphtongues AU et U A d´efinissent l’ordre-lu du d´eveloppement lu-re-´ecrit des lettres A et [puis] U , U et [puis] A. Il est ´evident d’ailleurs que, dans les ´ecritures occidentales, les enfants apprennent `a ´ecrire dans l’ordre formel (( de la gauche vers la droite)). En arabe l’ordre formel est de (( la droite vers la gauche )). Dans les id´eogrammes d’Asie Orientale l’ordre est(( du haut vers le bas )). Quelle que soit la forme d’´ecriture, donc, l’ordre est une de ses composantes formelles. Or, cet ordre correspond bien `a une (( orientation spatiale )) de ses espacements gra- phiques, `a un (( sens-lu )) spatio-temporel de ses graph`emes. Cet ordre de l’´ecrit-lu, ´

evidemment non re-´ecrit en soi mais (( associ´e-lu )) `a la forme ´ecrite pour la d´efinir et re-´ecrire en(( signifi´e-lu )) de l’´ecrit, est inhomog`ene `a l’unicit´e de la pratique ´ecrite, le d´eveloppement simple des graph`emes en une ´ecriture et une seule. L’ordre de la forme ´

ecrite-lue ouvre `a un(( autre ordre )) de re-´ecriture. Cet autre ordre est appel´e couram- ment(( sens du texte )) [signifi´e de l’´ecrit-lu]. Ainsi le paradoxe de l’ordre de l’´ecriture [forme ´ecrite-lue] d´efinit {l’´ecrit-lu-r´ecrit} [dans sa totalit´e d´evelopp´ee en ordre imagi- naire] en tant qu’unit´e superstructurelle. C’est l’ordre des lettres qui identifie le mot, c’est l’ordre des mots qui identifie la phrase, c’est l’ordre des phrases qui identifie le texte. . .etc. Or cet ordre n’est pas forme graphique pure [former des lettres] mais

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composante d’une(( autre dimension )) [autre d´efinition-lue, autre (( espace-lu ))] de la forme ´ecrite-lue : la pratique distincte de lecture-re-´ecriture. En effet, si est ´ecrit :

TU AIMES ne se lit-re-´ecrit pas :

AIMES TU ni :

SEMIA UT ni :

ME TUAIS etc.

Enfin il est important de constater que l’association formelle ordonn´ee de lettres ordonn´ees ´ecrites :

TU ME TUAIS ET TU AIMES TES US ouvre `a un ordre formel lisible [´ecrit lisible].

Cette phrase n’est formellement lisible que si l’ordre des mots ´ecrits [lettres ordonn´ees] d´efinit un ordre de lecture [lisibilit´e]. En effet l’´ecrit :

AIUM TS MTE

n’est pas ´ecrit-lisible mais un d´eveloppement de graph`emes que ne d´efinit aucun ordre de lecture pr´ec´edemment ´ecrit. Donc, l’ordre homog`ene de(( lecture typographique )) des formes ´el´ementaires ´ecrites, re-´ecrit un (( ordre inhomog`ene )) `a la pratique de (( lecture signifiante )). Les lettres de (( AIUM )) sont bien ordonn´ees de fa¸con homog`ene en mot-lu mais ce mot est inhomog`ene en sa d´efinition de mot car il n’existe pas un ´

ecrit-lu(( AIUM )) pr´ec´edent [du moins dans son domaine de d´efinition : le fran¸cais] pour s’identifier au(( AIUM )) lu-´ecrit.

Il est `a remarquer que souvent les petits enfants, avant(( de savoir ´ecrire )), forment des dessins plus ou moins analogues `a des(( lettres )) pour (( jouer `a ´ecrire )). A cette ´etape de leur formation, les enfants se forment en (( grapheur d’´ecrits )), ce qui (( pr´ec`ede )) forc´ement l’´etape o`u ils se formeront en r´ecrit(( lecteurs d’´ecrit )) [phonateurs d’´ecrits- lus-re-´ecrits en sons]. Ainsi la formation de l’humain `a [en] l’´ecriture suit bien l’ordre mˆeme de la forme ´ecrite, une ´etape scripturale(( puis )) une ´etape lisible re-´ecrite de l’´ecrit premier. Comme il est pr´ecis´e au tout d´ebut du §4.1, il est patent que toute forme homog`ene `a l’ordre d’une unit´e ´ecrite-lue-re-´ecrite quelconque est bien forme ´

ecrite-lue. En effet, quand l’enfant(( apprend )) `a lire-re-´ecrire le A, il ne (( sait )) [lire-re- ´

ecrire] d’abord que le A mais il sait(( tout le A )), car il est fond´e, alors, de la totalit´e du A en sa forme [scripturale] et sa d´efinition [lue] en lettre-r´ecrite dans l’autre-pratique de lecture. L’enfant est alors fond´e [form´e] `a l’ordre de la dualit´e du A, dualit´e qui d´esormais ouvre `a sa re-´ecriture lue par une autre lettre [suivante].

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