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Un périmètre d'étude marqué par la prégnance de ses quartiers centrau

II Eléments de cadrage

II.2 Un périmètre d'étude marqué par la prégnance de ses quartiers centrau

La commune de Strasbourg regroupe des quartiers de fonctions et d'épo- ques diérentes. En référence à la construction historique de la ville, nous pouvons discerner le centre-ville  historique  auquel est associé un centre- ville plus récent qualié  d'Haussmannien  (quartiers de la Gare, Tribu- nal, Orangerie, Conseil des XV, Bourse, Esplanade, Krutenau, Neudorf)16.

A leur périphérie se trouvent les faubourgs à vocation résidentielle (quartiers de Neuhof, Cronenbourg, Hautepierre, Robertsau, la Meinau partie Nord) ou industrielle (Port du Rhin, Elsau, Montagne Verte, Koenigshoen). Stras- bourg s'est construite et développée en préservant son héritage urbain et topographique. La localisation de la population et des emplois relève ainsi de cette organisation spatiale historique et naturelle qui tend à renforcer le poids du centre-ville.

II.2.1 Localisation comparée des actifs et des emplois

La commune de Strasbourg qui comptait, en 1999, 264 115 habitants (RGP 1999) répartis sur 78 km2 est considérée comme la 7eme ville de France

au sens de l'INSEE tandis que la commune d'Illkirch-Graenstaden recensait 23 814 habitants (RGP 1999)17. Les résultats du recensement de 1999 font ap-

paraître une adéquation globale entre la localisation de la population et celle des emplois (cf. gure 2). Les zones les plus denses en termes de population sont essentiellement localisée dans les quartiers du Centre et de l'Ouest de la ville, tandis que le nombre d'emplois par km2 est supérieur à 4 880 dans

l'ensemble du centre-ville élargi (soit sur une surface de 11 km2) et dans

quelques zones industrielles. Les emplois sont sur-représentés par rapport à la population (ratio emplois/population supérieur à 30%) dans les quartiers

16Voir carte des quartiers en annexe 2

17Les estimations de l'INSEE, pour 2005, sont de 272 500 habitants à Strasbourg et de

du centre de Strasbourg et sur la quasi-totalité de la commune d'Illkirch. Si la localisation de la population semble héritée de l'évolution géographique de la ville et des politiques d'habitat, la concentration des emplois s'explique par la prégnance du secteur tertiaire (activités nancières, d'études, de conseil, de services aux entreprises . . . mais aussi activités commerciales et touris- tiques), activités centrales par excellence. Soulignons toutefois la présence de zones d'activités industrielles situées dans la partie Est de Strasbourg telles la Plaine des Bouchers ou le Port du Rhin.

Fig. 2  Répartition spatiale des emplois, répartition et évolution de la po- pulation

II.2.2 Une évolution de la population qui tend à spécialiser les quartiers

Contrairement à ce qui pouvait être observé entre 1975 et 1990, la com- mune de Strasbourg voit, depuis 1990, sa population 18 augmenter de 0.5%

par an (entre 1990 et 1999 puis entre 1999 et 2005) 19. Ce taux est expliqué

par le solde naturel lié à la jeunesse de la population (35% des résidents ont entre 20 et 39 ans) [93] et non par le solde migratoire qui reste négatif malgré les eets frontaliers et l'attraction d'étudiants étrangers.

Une évolution inégale selon les quartiers

La gure 2(c), met en évidence les quartiers (plus précisément les zones Iris) ayant bénécié de cet accroissement de population entre 1990 et 1999. Ainsi, au-delà des quartiers centraux, déjà parmi les plus peuplés en 1990, les quartiers de la Roberstau et de Koenigshoen ont vu leur population croître de plus de 15%, en neuf ans, grâce notamment au dynamisme de construc- tion (pour la quartier de Roberstau où 20% des logements ont été construits depuis 1990) ou l'installation de jeunes ménages (pour le quartier de Koenig- shoen). A l'inverse, les quartiers qui ont vu leur population diminuer sont, à l'exception du Sud-Est de Strasbourg peu peuplé, situés dans la partie Est du centre-ville élargi ou aux frontières Nord-Ouest et Ouest de Stras- bourg. Pour expliquer ce phénomène, le Plan Local d'Urbanisme (PLU) de Strasbourg avance deux explications [2]. Les quartiers du centre-ville élargi présentaient  une population déjà vieillie en 1990  et les quartiers aux fron- tières de la ville sont essentiellement composés de logements sociaux (Cité de l'Ill, Hautepierre, Neuhof, par exemple). Ces quartiers n'ont pas vu leur parc de logements se renouveler et doivent également faire face à une baisse de la taille des ménages (comme le reste de l'agglomération).

Des populations aux caractéristiques très diérentes selon les quartiers Intéressons-nous maintenant aux caractéristiques du parc de logements et de ses occupants, très marquées en fonction des quartiers. Comme le

18En raison de l'absence de données précises sur la structures et l'évolution du nombre

d'emplois dans les années 90, nous n'aborderons pas la question de l'évolution des emplois par quartiers.

souligne le PLU, les quartiers se diérencient par des structures familiales et socioprofessionnelles hétérogènes auxquelles sont corrélées les caractéris- tiques du parc de logements. La taille des ménages augmente avec la dis- tance au centre. Ainsi, les quartiers centraux sont majoritairement composés de ménages d'une ou deux personnes (souvent des couples non mariés) en raison notamment de la forte présence d'étudiants (26% de la population du centre-ville). A la périphérie du centre, on trouve des quartiers de jeunes actifs (vivant en couple pour une partie) ou bien des  familles en constitu- tion (Neudorf ou Koenigshoen), tandis que les familles sont localisées dans les quartiers périphériques du Nord (Roberstau), de l'Ouest (Cronenbourg- Hautepierre) ou du Sud de Strasbourg (la Meinau).

La structure du parc de logements correspond à cette typologie sociale. De fait, les quartiers centraux et du Neudorf présentent une part importante de logements de petite taille (la moitié des logements ont une surface inférieure à 40 m2). A l'inverse, les quartiers au sein desquels les grands logements (dont

la surface est supérieure à 100 m2) représentent plus de 25% du parc sont

localisés au Nord-Est de Strasbourg.

La typologie par catégories socioprofessionnelles présentée par le PLU met en évidence une zone s'étendant du centre à Robertsau, en passant par les quartiers de l'Orangerie et du Neudorf, majoritairement composée de cadres voire de professions intermédiaires. Le secteur Ouest de la ville mêle em- ployés, ouvriers et professions intermédiaires tandis que le secteur Sud est plutôt composé d'ouvriers. Les quartiers d'habitat social sont majoritaire- ment composés d'ouvriers et d'employés et présentent un taux de chômage plus élevé que la moyenne20 qui concerne plus d'un actif sur trois.

* * *

Cette section, en fournissant au lecteur des éléments de cadrage, vise non pas à faire un  état des lieux  exhaustif en recensant l'ensemble des données relatives à la situation socioéconomique de Strasbourg mais à insister sur les points clés pour appréhender les résultats présentés dans les chapitres 5 et 6. La prégnance du centre-ville et la localisation centralisée de la population et plus encore des emplois est à considérer. Par ailleurs, nos travaux évaluant

des niveaux d'accessibilité aux emplois pour des actifs résidant en tous points du territoire, il semble intéressant de savoir qui sont ces actifs et, de manière plus générale, quel(s) type(s) de population(s) compose(nt) ces territoires. A la lumière du Plan Local d'Urbanisme, associé aux données de l'INSEE, nous pouvons dégager une typologie sociale des quartiers en fonction de leur localisation. Les quartiers centraux et de l'Est de la ville, en pleine expansion, sont essentiellement composés de cadres ou de professions intermédiaires. Les quartiers de l'Ouest et du Sud mêlent principalement employés et ouvriers même si les professions intermédiaires y sont également présentes.