• Aucun résultat trouvé

Organisation et division du travail au sein du groupe

Le montage et la conception des opérations d’habitat coopératif ou en autopromotion sont des processus longs et complexes qui n’aboutiraient pas sans un investissement important des habitants en temps et en compétences spécifiques. Ces critères sont parfois explicitement mobilisés pour le recrutement ou la cooptation des membres du groupe, le noyau d’origine pouvant avoir pleine conscience de l’importance de répartir la charge de travail, d’implication et de responsabilité sur la durée de l’opération et sur l’ensemble des membres du groupe d’habitants. On observe chez ces groupes, confrontés à la pratique, des modes d’organisation collectifs différents, des répartitions des tâches plus ou moins marquées par un clivage entre des habitants très au fait des questions opérationnelles et techniques mobilisées par le processus et d’autres qui les découvrent. De même dans leurs relations avec les professionnels, les positions respectives sont-elles négociées en fonction de la cohésion et de la pertinence dont les habitants parviennent à faire preuve, mais aussi en fonction de l’intérêt porté par les professionnels à la spécificité d’un tel dispositif et du souci qu’ils développent d’adapter leur modalité de travail à ce contexte.

1. Agencement des compétences et investissements individuels

Les compétences utiles au « travail » du groupe d’habitants sont multiples. Pour certaines, elles sont assez généralistes et relèvent de l’organisation de l'action collective telle qu’elle se pratique dans les emplois d’encadrement, de secrétariat et de gestion, mais aussi dans les contextes militants et associatifs : organiser une réunion, établir un compte-rendu, travailler en commission, établir des documents d'argumentation et de communication, interpeler les instances de pouvoir. De par leurs origines socio-professionnelles mais aussi du fait de l’articulation idéologique assez spécifique de l’habitat alternatif avec le militantisme, ce sont des compétences assez répandues dans les groupes d’habitants. En revanche, le processus implique aussi des savoirs professionnels spécifiques : en tant que maîtres d’ouvrage « quasi-professionnels », les habitants ont à s’initier aux mécanismes de la promotion immobilière, à la lecture et à l’analyse de plans architecturaux et techniques, à la mise en forme de propositions sous forme de maquettes ou de documents graphiques élaborés, voire même à l’initiation aux techniques collaboratives wiki dont certains groupes se sont dotés pour échanger informations et commentaires de façon numérique. Dans ces différents domaines, des savoirs peuvent être directement transférés des savoirs professionnels. On l’a vu, par exemple, dans la manière dont un ménage de professionnels de la communication graphique a pu conduire, à domicile, sur plusieurs écrans branchés en réseau, une réunion de travail du groupe Diapason pour élaborer leur document de présentation en direction de la Semavip, pour appuyer leur candidature à l’acquisition du terrain de la rue de l’Ourcq.

On notera que les opérations initiées « par le haut », qui font intervenir des populations issues du logement social et de classes sociales moins bien dotées sur le plan scolaire et

économique, bénéficient en moyenne d’un apport moindre de connaissances de ce type. Dans l’opération de Nanterre, les habitants tendent à établir une distinction claire, comme préétablie, entre les professionnels extérieurs, considérés comme seuls dépositaires des savoirs d’expertise et le groupe considéré comme « non professionnel » et « non-sachant ». Ainsi, à l’exception de quelques-uns, artisans dans le bâtiment, les coopérateurs semblent rester largement à distance des questions plus techniques, considérées comme relevant de savoirs professionnels. Non qu’ils ne s’y intéressent pas : ils ont été très attentifs, par exemple, à la conférence de l‘architecte de l’AMO, sur l’architecture écologique, mais davantage dans une perspective de formation que dans une perspective d’autonomisation critique par l’accès à de nouvelles informations ou de réflexion commune. Finalement, on a presque l’impression que cette conférence a eu pour conséquence de leur révéler l’ampleur de leur ignorance (supposée) et donc de renforcer le statut d’inaccessibilité des savoirs professionnels, plutôt que de renforcer leur capacité d’action et de jugement ou de co- production. Du reste, à l’issue de cette conférence, l’un des coopérateurs a fait la demande de nouvelles conférences sur le sujet. Cette remarque n’est certainement pas valable pour tous les habitants, ainsi l’un des leaders a pu d’emblée tirer les informations importantes de cette conférence pour le groupe. Mais dans l’ensemble, c’est une tendance qui traverse le collectif naissant tel qu’il se représente à la fin de l’année 2009. Cette tendance s’est ainsi exprimée de façon particulièrement patente quand les institutions de tutelle ont annoncé aux habitants que, faute de disposition juridique ad hoc, ils ne pourraient pas faire construire leur logement par une structure coopérative autonome mais qu’ils devraient faire appel à un promoteur extérieur. L’annonce aurait pu être reçue de façon brutale par les habitants. Elle a été reçue au contraire comme un soulagement par les habitants, qui se sont sentis allégés de n’avoir pas à se charger eux-mêmes de la direction de la construction. Seul l’artisan du bâtiment, qui souhaitait avoir une maîtrise et un regard plus direct sur les travaux voire finir lui-même la construction, s’est senti « trahi ».

La question du travail collectif met en évidence les apports en compétence des individus qui y participent. Mais leur participation aux réunions, leur implication dans la réflexion, la prise en charge des tâches, la prise de décision est plus déterminante encore. Ainsi les groupes « éliminent »-ils très vite les dilettantes et les individus trop indisponibles. Il s’agit ainsi pour eux de préserver un fonctionnement collectif sain, dans lequel les participations diffèrent mais s’équilibrent, et de rappeler l’esprit constitutif du projet : « On n’est pas des promoteurs immobiliers ; on est un groupe d’habitat autogéré. Si les gens ne peuvent pas venir aux réunions on les oublie » (entretien avec F., Diapason).

Dans des opérations de grande taille, comme celle de Toulouse, la participation de chacun est aussi le garant de l’accroche des discussions à la réalité des demandes : « Dans les réunions, on a une règle stricte, c’est que chacun doit parler en son propre nom. Par exemple, il n’y a pas de pouvoir possible, pas de délégation. Tout ça c’est exclu. Si chacun respecte ces règles, on peut construire un projet à plusieurs. Je raconte une anecdote souvent, c’est un des premiers groupes, il y a une dame qui a dit : ‘Moi je voudrais faire un barbecue’ et qui commence à développer des grandes théories sur la convivialité où chacun laisse tomber ses codes habituels, etc… Et puis, le groupe envisage ‘oui, c’est vrai, oui c’est vrai’, et puis un moment, j’ai senti quelque chose qui n’allait pas et puis on est revenu vers la

première personne : ‘Mais est-ce que vous, qui faites cette proposition, vous allez vous en servir du barbecue ou … ?’ ; ‘Ah non, non, moi je n’aime pas trop ça’ » (entretien avec P.-E. Faure, architecte de l’AERA, La Reynerie).

« Il faut que les gens expriment le mieux possible ce qu’ils veulent pour eux-mêmes, et c’est ça et c’est qui leur ait demandé, d’exprimer le mieux possible et de voir de quelle façon ce qui est le mieux pour eux est compatible, peut s’arranger avec ce qui est le mieux pour le voisin mais surtout pas… qu’ils ne s’imaginent pas que ce qui est le mieux pour eux, est le mieux pour le voisin, toujours il y a ce réflexe-là et il y a beaucoup beaucoup d’attitudes idéalistes ou idéologiques, qui considèrent bon bah que la bonne idée, elle est la bonne pour tout le monde. Alors là, on est très très vigilant à ce que chacun s’exprime pour soi, en fonction de ses besoins, de sorte à ce qu’on va pouvoir organiser au mieux la co-construction. » Stéphane Gruet, AERA Toulouse

2. « Sachants / non sachants »

Selon les cas, les groupes d’habitants sont plus ou moins homogènes dans leurs compétences par rapport aux exigences du projet. Le groupe Diapason est le plus illustratif de cette organisation interne décrite, par les habitants eux-mêmes comme un clivage « sachants / non sachants ». Au sein du groupe initial, deux femmes ont un rôle moteur indéniable dans la première phase : M., qui est à l’origine du projet, n’est plus en activité à plein temps, participe à toutes les réunions, et importe son réseau de relations de conseil et d’appui politique dans le travail sur le projet. Elle est en cela complémentaire avec F., qui occupe une position d’expert, de par ses compétences professionnelles en urbanisme et sa connaissance du champ immobilier, foncier, et des acteurs. Le groupe repose beaucoup sur ses connaissances du montage d’opération ainsi que sur ses réseaux. Le fort remaniement du groupe au moment des négociations sur le terrain et de la désignation des maîtres d’œuvre voit arriver de nouveaux « sachants », architectes et maître d’ouvrage public, et c’est à ce moment-là que cette terminologie commence à circuler dans les réunions de travail.

Le terme de « sachant » semble issu du droit civil, où il désigne « une personne bien informée que le technicien commis par le juge peut entendre au cours de ses investigations, en dehors des formes prescrites pour l'enquête »45. Il apparaît donc comme une forme

édulcorée d’expert, pouvant faire état de connaissances ou de savoir-faire circonstanciels et relatifs. Le terme s’introduit actuellement dans le milieu des ressources humaines où les « sachants » peuvent être amenés à former des « apprenants », jeunes recrues ou personnels en mobilité, dans le cadre de l’apprentissage organisationnel.

Cette présence de professionnels du montage d’opérations et de la conception architecturale au sein des projets est bien sûr garante d’efficacité. On verra plus loin comment l’équipe

« technique et architecturale » du groupe Diapason, composée de trois architectes, d’une spécialiste du montage d’opération chez un promoteur immobilier ainsi que d’un ancien maître d’ouvrage public complétant actuellement sa formation à l’Ensa de Marne-la-Vallée a mené la consultation de maîtrise d’œuvre pour désigner le concepteur de son opération. Du point de vue même de la Semavip, partenaire du groupe d’habitants dans cette consultation, elle a été menée par cette équipe avec une finesse, une exigence et une qualité que nombre de maîtres d’ouvrage publics professionnels n’atteignent pas. La forte présence de « sachants » comporte également des inconvénients, reconnus tant par ces individus eux- mêmes que par leurs partenaires au sein des groupes d’habitants. D’une part, le fait de détenir des compétences spécifiques peut amener à une sur-responsabilisation, très exigeante en temps, très délicate à gérer aux moments de crise traversés par le projet. Ainsi pour le groupe Diapason, F. est-elle très active dans la désignation d’un maître d’ouvrage délégué qui va lui permettre de se décharger d’une partie du travail et des responsabilités qu’elle comporte. La division du travail est toujours négociée au sein des groupes et si l’investissement très spécifique de certains, souvent au nom de leurs compétences, n’est généralement pas monnayé (par des salaires ou des avantages en nature), il est encadré par le souci d’équité et de solidarité d’une part, par la crainte de prises de pouvoir individuelles de la part des habitants-experts d’autre part.

De temps à autre, apparaît aussi l’idée que la présence d’experts au sein du groupe serait contre-productive à certains égards : ainsi, la connaissance des procédures traditionnelles, des contraintes, des coûts briderait-elle parfois à l’excès l’invention de solutions nouvelles, l’expression de désirs originaux, le dialogue avec les partenaires professionnels et institutionnels. Cela peut conduire à un questionnement en termes de « circuit court », cette notion économique qui prend un certain essor actuellement dans l’agro-alimentaire (AMAPs, vente directe) et qui qualifie la présence plus directe du consommateur dans le processus de production46. Si l’on transpose cette notion à l’habitat autogéré, on peut se demander si la

participation entre habitants et concepteurs n’est pas plus riche quand les uns et les autres se situent chacun sur son terrain, dans des approches complémentaires quant à la manière de poser les questions, d’analyser les propositions, manières de faire, goûts, usages, etc.

3. Prise en compte de ces savoirs par les partenaires professionnels.

Ces savoirs et savoir-faire mis en œuvre par les habitants font l’objet d’un statut très hybride pour les professionnels qui y sont confrontés. Ils semblent d’autant mieux reconnus qu’ils sont perçus comme circonscrits ; les propos ne s’appesantissent pas sur l’existence de ces compétences – le fait même de participer à une opération de ce type va souvent implicitement de pair avec cette position – mais sur les phases auxquelles ils opèrent et sur les formes de collaboration qu’ils impliquent.

Ainsi, dès les prémices du projet, la question de l’élaboration des comptes-rendus se pose avec acuité, d’une part parce qu’elle révèle le niveau de compréhension du rédacteur ou de la rédactrice par rapport aux propos échangés, ses qualités de synthèse et d’écriture, mais

aussi parce que cette tâche est la première à déplacer le cadre des réunions du contenu convivial et relationnel qui y est valorisé à un contenu opérationnel. Dans le groupe Lo Paratge où l’assistante à maîtrise d’ouvrage a un rôle central, et dès le début du projet, ces enjeux d’évaluation des savoir-faire est très présent dans les propos qu’elle tient : « Je leur ai dit : ‘c’est vous qui faites les comptes-rendus, c’est votre projet’… J’en ai fait quelques-uns quand c’était un peu technique, mais après je leur dit : ‘C’est vous qui le faites !’… C’était marrant les comptes-rendus au début, c’était : ‘On s’est réuni, c’était vraiment très agréable’… Mais les décisions, les points importants que l’on prenait…Donc il fallait expliquer à quoi servaient les comptes-rendus … bon que c’était bien de dire qu’on était content d’être ensemble mais en fait l’objet de la réunion, c’était de prendre un certain nombre de décisions… à la limite déjà relever une décision, c’est quand même ça, le plus important… Et puis les comptes rendus, des fois c’était : ‘C’est vachement bien ton compte- rendu, la seule chose, c’est que l’on voit que tu n’as pas du tout compris’ » (entretien avec L.Battais).

A l’étape de la formulation des besoins et de la réflexion collective sur la programmation, plusieurs situations se présentent dans l’interface entre les habitants et les professionnels. Il y a des projets extrêmement nourris, dès l’amont, de connaissances et de réflexions spécifiques ; le professionnel est alors invité à négocier ses propres diagnostics à ceux qui lui sont fournis par le groupe et à les mettre en perspective dans une logique d’intervention. Ainsi, pour la Maison des Babayagas, les habitantes arrivent-elles dès le début de la programmation avec un savoir constitué, se revendiquant d’ailleurs comme universitaire, sur la question du vieillissement. « Au départ, elles étaient très calées sur tout ce qui était gériatrie, connaissant bien les professeurs, les méthodes différentes… ayant travaillé en lien avec l’hôpital (…). Et donc là, on se retrouvait à un croisement, c’est fréquent pour l’urbaniste, mais là quand même, c’était un croisement professionnel un peu atypique, c’est- à-dire qu’il fallait croiser la connaissance professionnelle médicale un peu pure et dure, avec la nôtre, qu’est-ce que ça signifiait pour la conception de l’espace, etc. (…). C’était une méthode un peu d’accoucheur d’idées… oui, qui n’est pas celle que l’on a habituellement puisqu’on est d’habitude plus actif d’emblée et moins dans une inversion du système où finalement elles avaient autant à m’apprendre que moi j’avais à leur apprendre. Chacun alimentait l’autre. Et puis on avait constitué, comment… une expertise ensemble avec une base de données, tout était bien regroupé, bien classé » (entretien avec V. Vergès). Fréquemment, et c’est une remarque qui est souvent faite dans les dispositifs de démocratie participative à l’échelle urbaine, la compétence des habitants est davantage reconnue à l’échelle micro- que dans les échelles supérieures. « Plus l’échelle est importante, ça tout le monde le dit, tous les gens qui ont écrit sur la participation disent que l’habitant a des compétences très pointues sur ce qui le concerne directement. C’est-à-dire sauvagement, plus on agrandit l’échelle et plus l’appréhension de problèmes et plus l’expertise de l’habitant diminue. Et plus on doit stimuler » (entretien avec P.-E. Faure, AERA). On note aussi une manière différente d’aborder les questions : « On parle d’une salle polyvalente, les habitants tout de suite, ont posé la question des clés, est-ce qu’il faudra payer un peu plus à chaque fois qu’on l’utilise ? Heu… est-ce qu’on pourra inviter des personnes de l’extérieur… voilà toutes les questions de pratique, de l’espace émergent immédiatement. Si j’ai un jardin en bas, qui va passer au bout ? Comment ça va se passer la limite entre mon jardin et ce qui est coopératif ». On reconnaît volontiers à l’habitant un savoir d’usage, celui qui va accoler à l’expression d’un besoin une réflexion très pragmatique sur les conditions de satisfaction de ce besoin dans la conception, sur les problèmes de sa réalisation et de sa gestion. « ‘Je

veux pouvoir manger sur ma terrasse’ ou ‘je souhaite une terrasse suffisamment large pour pouvoir mettre une table’ et heu … mais sans donner une dimension… » (entretien P.-E. Faure). Et le même acteur, en position d’assistance à maîtrise d’ouvrage pour l’opération de La Reynerie argumente en faveur d’un échange basé sur la réaction des habitants à des propositions spatiales élaborées par les professionnels : « La difficulté [pour les habitants] c’est d’inventer les dispositifs. Ça je crois que c’est extrêmement difficile pour l’habitant mais par contre, dès qu’un dispositif est là, il y a une expertise immédiate sur comment ça va fonctionner, quels problèmes ça peut créer et quels avantages ça peut avoir. Et donc du coup il y a une capacité à prendre les décisions » (entretien avec P.-E. Faure).

Dans leurs échanges avec les concepteurs, c’est sans surprise la question de la lecture des plans et de la compréhension des documents graphiques qui est présentée comme déterminante. Dans une première phase, le concepteur évalue la familiarité que peuvent avoir ses interlocuteurs futurs habitants avec les codes graphiques qu’il manie dans les échanges qu’il a avec eux : « Dès qu’il commence à y avoir les premières images de projet, là la compétence elle est sur la lecture du projet. Et là il faut expliquer, il faut décrire ce qui est dessiné. Les parcours rentrent, ‘c’est là qu’il y a une boîte aux lettres personnelle’, tout ça … c’est tout le décodage de passer du plan aux usages que rend possible le plan. C’est difficile d’évaluer s’ils savent lire un plan ou pas » (entretien avec P.-E. Faure).

Pour le groupe Lo Paratge, « ce ne sont pas des personnes qui sont formées à lire un plan déjà, donc il a fallu leur faire des petits dessins pour qu’elles comprennent mieux comment cela fonctionnait » (entretien avec L. Battais). Les architectes précisent cette position, en distinguant les échelles, l’échelle de la proximité étant, cette fois, celle qui demande un plus gros effort, sans doute parce que les attentes y sont plus précises : « Nous, comme tous les architectes, nous avons nos moyens graphiques, nos plans en 2D et en 3D, nos perspectives, on travaille avec des logiciels. On essaie de leur montrer le plus possible à