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Les nouvelles logiques de la pratique du port du voile

Chapitre I : Le processus du rétablissement de la pratique du port voile en Tunisie :

II. Les nouvelles logiques de la pratique du port du voile

La période qui précède la prise de décision de porter le voile revêt une importance considérable. Elle est marquée par le tiraillement entre les hésitations personnelles et les pressions du groupe. La réticence se manifeste entre ce que désire la femme et les attentes de son entourage, indépendamment du style de l’habit adopté. La recherche d’informations relative à la question constitue une étape où les tiraillements sont prégnants. Le fait de s'imaginer en situation de porter le voile et d'imaginer les réactions potentielles de son entourage est un aspect crucial la démarche. La femme ne franchit le pas que dans des conditions précises qui lui facilitent la décision. Ce constat ne peut pas être généralisé à toutes les femmes, mais dépend du groupe d'appartenance et du parcours personnel de chacune, ainsi que des précédentes habitudes vestimentaires. En revanche, que ce soit par le biais de ses commentaires ou de ses critiques, de ses jugements ou de ses félicitations, l'AUTRE fait partie du jeu.

L'adhésion à cette pratique est considérée comme un « projet » de vie et /ou pour la vie, du moins dans la pensée de nos interlocutrices. Toute femme cherche des arguments et des justifications qui légitiment les transformations de son comportement vestimentaire (au moins dans un premier temps, car en deuxième temps, la femme chercher à justifier son choix esthétique, voire le style du voile qu’elle adopte). Les réponses « ordinaires » à propos de leur adhésion à la pratique est quasiment la même : « j’en suis convaincue ! » ; « cela était mon choix !» ; « c'est de ma propre volonté ! » ou « c'est Dieu qui m'a indiqué le bon chemin » ; « c'est le droit chemin », etc. Les phrases courtes ne sont pas de même ordre. Le premier ordre renvoie au choix personnel et à l’initiative individuelle et volontaire. Le second renvoie au surnaturel, à une certaine fatalité : c’est la volonté de Dieu qui a déterminé les femmes à se convertir.

Ces réponses, consciemment ou inconsciemment, sont évidentes pour celles qui les donnent. Néanmoins, les femmes les plus instruites insistent sur le libre choix individuel, en le présentant comme une décision indépendante de toute influence extérieure. Elles essaient d’afficher une volonté émancipée et une autonomie par rapport à la gestion du corps. Les

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femmes les moins instruites affirment que le recours à la pratique du port du voile n'est qu'une indication divine qui les a conduites sur le bon chemin, sur « le chemin de la vérité ».

Pour certaines femmes, la peur d’être stigmatisée ou de se couper du groupe d’appartenance retarde le passage à l’acte. Ce sont les femmes possédant un haut niveau d'instruction qui semblent éprouver le plus de difficultés dans cette initiation Elles vivent une rupture qui concerne leurs habitudes vestimentaires et comportementales. Elles sont les plus concernées par les frustrations psychologiques et sociales engendrées par ce choix. Leur passage à l'acte est plus dur et marqué par des stratégies multiples. La prise de distance, par rapport au groupe d'appartenance initial, est accompagnée par des conflits et des tensions aigües. Ce constat vaut surtout pour les interviewées qui se sont converties à la pratique du port du voile avant sa banalisation.

1. « Contre tout le monde »

Comme nous l’avons rappelé, le changement de l’image sociale, notamment de l’allure, qu’engendre le passage au port du voile est loin d’être une décision facile. Le paraître a une importance incontestable aux yeux des femmes converties au voile : Il constitue une remise en cause de leur mode d’être femme ainsi que de leur mode de vie.

Nous avons repéré quatre différentes manières de s'initier au port du voile, voire de se lancer dans la pratique, reflétant les différents parcours des adeptes. En effet, la réinstallation de la norme et son adoption procède de plusieurs stratégies qui dépendent, pour une grande partie, des conditions personnelles, de la capacité de la personne à s’engager, mais aussi des conditions sociales et culturelles de l’environnement local, régional et global. La femme tunisienne, étant un « acteur », elle use de plusieurs moyens tactiques, oscillant entre la confrontation, la négociation d’un passage pacifique, le contournement, le recul puis la réitération des tentatives, etc.

Le passage à la pratique, pour (H) - architecte et ex-assistante à l’Institut des Beaux- arts -, a nécessité quatre ans de réflexion. En parlant de son recours au voile, elle dit : « Cela faisait longtemps que je réfléchissais à ça (…) presque quatre ans. J’ai pris tout mon temps durant quatre ans et j’ai bien réfléchi. La question m’a beaucoup travaillée (…). Cette année, comme je n’ai pas enseigné, j’ai décidé de mettre le voile. Donc, lorsque je n’ai pas enseigné j’ai pris ma liberté et ma décision, c’est ça qui m’a dérangé le plus. J’étais gênée parce que tu ne peux pas enseigner avec (le voile), je devais l’enlever avant

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d’entrer à la faculté, sinon j’aurais été exclue de mon travail. La décision était juste reportée à plus tard !»344

Sa situation professionnelle l'a donc amenée à retarder sa prise de décision. Elle a considéré l'interdiction administrative du voile comme un obstacle. La décision a été reportée jusqu'à la fin de son contrat administratif avec l'établissement où elle exerçait le métier de professeur contractuel. Mais, outre l’interdiction administrative, la peur du regard de l'autre faisait partie des causes implicites de l’ajournement du passage au port du voile. Son entourage professionnel et amical est hostile à cette pratique qu’il rejette de façon catégorique. Il a donc fallu qu'elle se détache de ce cadre qui stigmatise l'image de la femme voilée pour pouvoir passer à l'acte. Selon elle, les réactions de ses collègues étaient prévisibles. Elle disait à ce propos «(…) D’ailleurs mes collègues ne me parlaient plus (...) j'ai perdu tout contact avec eux (…) je les connais, ils sont contre ! (…) Sans comprendre les raisons personnelles, ils croient que l’être va changer à cause de ce qu’il porte ! »345

Pour les personnes qui contestent cette pratique, le changement du comportement vestimentaire est perçu comme une remise en cause des liens, une nouvelle mentalité ; certains vont, dans certains cas, jusqu’à afficher leur mépris à l’égard de la femme voilée. Cette attitude négative est due à l’énigme du voile et de ses usages et fonctions multiples, que ce soit en Tunisie, ou dans d’autres pays, musulmans ou non musulmans.

Par conséquent, la femme tunisienne cherche à partager ses soucis et ses tiraillements personnels avec les plus proches pour changer le regard qu'ils portent sur son comportement. Sa prise de décision nécessite un minimum d'acceptation de sa nouvelle allure vestimentaire et comportementale de la part de son entourage. Ce faisant, elle invite les autres femmes à y réfléchir.

2. « Changement de parcours »

Les expériences des femmes voilées diffèrent et se rejoignent selon le contexte, l'entourage et l'image perçue du corps, mais, également, selon la perception de l’image de soi et la capacité à prendre une décision ou à faire un choix individuel. (N) est une étudiante en première année de faculté, qui a adhéré à la pratique depuis son adolescence. Dès l’âge de 18

344 Jeune fille, âgée de 34 ans, architecte de formation, doctorante, d’une famille aisée, résidant dans le quartier

des Berges du Lac.

345Jeune fille, âgée de 34 ans, architecte de formation, doctorante, d’une famille aisée, résidant dans le quartier

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ans, elle a décidé de porter le voile malgré l’hostilité de ses parents. Après avoir arrêté ses cours de danse, elle a décidé de porter le voile. Bien que douée pour la danse moderne et membre d’un club professionnel, elle a changé de parcours. Le refus de ses parents de la laisser partir effectuer des stages de danse à l’étranger, avec son groupe, l’avait frustrée. Elle a donc arrêté son activité et cherché dans la religion un refuge contre l’entêtement de ses parents qui l’ont empêchée de développer ses dons : « Je faisais de la danse ... oui (sourire !), de la danse moderne jusqu’au jour où j’ai porté le voile, (itdayyint) ! (…) Mes parents me laissaient faire tant que mon frère m’accompagnait, il pouvait garder un œil sur moi à El Menzah (…) Maman m’a dit : ‘‘Il y avait ton frère avec toi, ça va …mais à l’étranger ! Non. Je ne serai pas rassurée pour toi’’, (mâ nithannâch ‘lîk)»346.

Le port du voile a donc été une façon de compenser une volonté contrariée. Malgré l’hostilité de ses parents, (N) a soudainement décidé de porter le voile comme pour les punir. Elle a remplacé le choix de la danse par celui du port du voile. Le passage à l’acte était plus au moins brusque. Elle explique cela par un « ressentiment » qui l’a envahie ; elle revendique son opposition à l’autorité parentale : « Je n’étais pas influencée, pas du tout. Au contraire, j’ai imposé ça à mon père et à ma mère ; j’ai voulu me voiler (…) Je suis allée avec mon père à la prière du vendredi. J’ai senti quelque chose (...) je ne peux pas l’expliquer, c’était un sentiment très fort !»347

(N) est passée à l’acte de porter le voile pour manifester sa révolte contre l’autorité parentale, (ses parents étaient contre sa carrière de danseuse et contre son port du voile). Le désir contrarié de poursuivre une carrière de danseuse professionnelle a été compensé par le refuge dans la religion. Le port du voile a représenté pour l'adolescente une façon de s'affirmer, de renforcer sa personnalité par rapport à l’autorité de ses parents. Ce choix procède d’un refus de la pression sociale contre les choix individuels. L’affirmation de son égo s’est faite via le changement de son image sociale. Plus sa famille voulait la décourager, plus elle la confortait dans son choix. Elle dit : «Même ma grand-mère m’a dit : ‘‘tu es encore jeune ! Tu vas te sacrifier et te marier avec le voile ? Tu seras une mariée avec le voile ?’’ Mon père a dit : ‘‘laissez- la ! Elle va le mettre pour une période puis elle va l’enlever toute seule’’ ! Je lui ai prouvé le contraire. ! Voilà, ça fait quatre ans que je suis voilée !»348

346 (N) jeune fille, âgée de 22 ans, étudiante, issue d’une famille modeste, résidant au Bardo. 347 (N) jeune fille, âgée de 22 ans, étudiante, issue d’une famille modeste, résidant au Bardo. 348 Jeune fille, âgée de 22ans, étudiante, issue d'une famille modeste, résident au Bardo.

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3. « La deuxième fois, c’est mieux » !

L'expérience de (I) 349 est différente. Son passage au statut de femme voilée s'est fait dans les deus sens (un « aller-retour », selon son expression). Dans ce cas précis, le rapport entre les circonstances du passage à l’acte de porter le voile et le parcours personnel est très important. Le passage au statut de femme voilée, même s’il est valorisé socialement, ne va pas de soi.

Lorsqu’elle était étudiante, (I) a connu un homme pieux. Alors que leur relation s'approfondissait, il lui a proposé d’écouter quelques chansons d’amour, en lui donnant des cassettes. Plus tard, il lui a suggéré d’écouter le Coran quotidiennement (puisqu’elle priait déjà). Il lui a donné ensuite des cassettes de « leçons religieuses », concernant surtout la vie, la mort et l'au-delà promis aux musulmans pieux.

Arrêtons-nous un instant sur ces cassettes et leurs messages : le prédicateur : (du nom de Soudayssi), est un homme de religion de tendance islamiste, orateur charismatique, avec une voix forte prononçant ses prêches de façon théâtralisée.350 Les leçons religieuses de ce

cheikh (et, derrière lui, la volonté du jeune homme) ont réussi à convaincre la jeune fille de porter le hijâb. Après des discussions avec son ami, la jeune étudiante décide de porter le voile, pendant la période des vacances. Quelques semaines plus tard, elle enlève son foulard et reprend ses cours universitaires comme d’habitude, sans voile. (I) évite d’en discuter, même avec ses amies voilées.

Son premier essai de porter le voile s’est fait en 2003, période où le contrôle et la répression, dans les établissements étatiques, les écoles et les universités, étaient d’une extrême rigueur. Elle se servait de ce motif pour enlever son hijâb. Elle justifie son changement de décision par le malaise et les agressions subies. Mais, ce ne sont pas les seules raisons. Car ses paires voilées, étudiantes, ont résisté malgré la pression des autorités publiques. La peur de la police était un prétexte pour faire marche arrière.

Les obstacles, réels, imaginés ou inventés, n’étaient qu'une excuse pour échapper à tout jugement négatif contre son inconstance. Deux ans plus tard, (I) a repris l’expérience. Cette fois-ci, elle est plus sûre d’elle. Sa relation amoureuse s'est consolidée et a pris une voie officielle. Entre-temps, la pratique du port du voile est devenue plus banale sur la scène

349 Jeune fille, âgée de 27 ans, titulaire d’une licence en gestion des entreprises, animatrice dans un jardin

d’enfant, issue d'une famille modeste, résidant à Bab Souika.

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publique tunisienne. Après une remise en question de son choix, (I) décide de se revoiler, « une bonne fois pour toutes », dit-elle. Cette deuxième fois, elle a beaucoup plus de confiance en elle, car elle est plus soutenue par ses amies et son fiancé. En effet, elle se sent confortée dans son choix. Le sentiment de culpabilité a disparu. La pratique du voile est déjà normalisée et banalisée. «J’étais très contente, très épanouie, je me sentais beaucoup plus sûre de moi-même. J’ai plus de confiance en moi-même. Du côté religieux, je me sentais plus à l’aise et j’ai beaucoup plus de confiance. Le voile m’a donné de l’énergie et de la force intérieure»351.

Cette jeune étudiante n’est pas la seule à vivre l’expérience du port du voile à travers des étapes successives dans le temps. Nombreuses sont celles qui ont vécu la même situation et celles qui ont adopté le port du voile sans être préparées à assumer le nouveau statut et ses attributs sociaux. La prise de décision rapide n'est pas sans répercussion. Le détachement du parcours personnel et par rapport aux habitudes liées au corps est très important. La mutation d’une conformité nécessite un nouveau dressage du corps afin de pouvoir assumer des rôles conformes au nouveau statut. Dans ce sens, Kaufmann considère que «La répétition du normal est principalement guidée par la recherche de tranquillité : en faisant comme tout le monde, l'on pense simplement se garantir contre tout risque de problème»352.

La pratique du port du voile n’est pas un acte qui passe inaperçu et libre de tout contrôle social. La prise de décision de (I) était rapide, ce qui explique son agacement et sa frustration. Elle n’avait pas eu le temps nécessaire pour assumer son nouveau statut. Dans une prise de décision « rapide », comme elle l'avait faite (I), la conséquence est le regret, tout aussi rapidement. Le changement brusque de l’image de soi est mis en avant en avant par (I) pour expliquer ses revirements. La femme a besoin de temps, d’entrainement et d’un rythme plus au moins long pour accepter de montrer une nouvelle image d'elle-même. En outre, la capacité à changer diffère d’une personne à une autre et selon ses traits sociaux les plus significatifs.

Le passage de l'idée à l'acte demande un travail sur soi. L'acteur social teste, examine, observe son entourage avant de prendre sa décision. Dans ce cas précis, nous nous limitons au processus qui commence de l’idée à la prise de décision. Ce processus se caractérise par le dressage qui se définit par l’entrainement psychologique et physique, avant de passer à l’acte.

351 Jeune fille, âgée de 27 ans, titulaire d’une licence en gestion des entreprises, animatrice dans un jardin

d’enfant, issue d'une famille modeste, résidant à Bab Souika.

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Mais cela n’exclut pas d’autres facteurs, d’une importance considérable, contribuant à motiver la femme dans sa prise de décision comme les chaines de télévision qui ont un impact, parfois, déclencheur.

4. Banalisation du passage à l’acte et socialisation conservatrice

D’autres entretiens révèlent des itinéraires différents de ceux qui précédent. (J) est une célibataire, âgée de 40 ans, quasiment analphabète ; elle travaille comme aide-ménagère permanente et elle est d'origine rurale. La présentation des informations concernant les acteurs est plus au moins développée à dessein : nous essayons, chaque fois, de mettre en avant les informations qui permettent de comprendre le sens donné au port du voile, et qui servent de « carte de visite » de chaque interviewée. Dans ce cas précis, le passage à l'acte était imprévu. (J) qui habitait avec sa famille dans une ferme, était quasiment voilée par rapport au regard étranger avant même de porter le hijâb. Elle avait les habitudes familiales et culturelles des ruraux, de ne pas rencontrer les hommes étrangers à son foyer paternel. La dissimulation par rapport au regard masculin était établie par l'espace. Elle disait «Chaque fois qu'on reçoit une personne étrangère, mes cousins, les amis de mon frère, les amis de mon père, on reste à l'intérieur (...) moi, ma mère et mes sœurs. On ne sort qu'après son départ».353

Le jour du souk, pour faire des courses ou pour se promener dans le village, elle portait un foulard sur sa tête. Lorsqu'elle venait à Tunis, pour rendre visite à son frère résidant dans un quartier populaire, elle couvrait sa tête, également, par pudeur. Ses vêtements habituels sont relativement amples et longs. C'est son habitude vestimentaire.

(J) a porté le voile en 2002, dès qu'elle a commencé à travailler en tant qu'aide ménagère. Son foulard se transforme d’un foulard de pudeur, au sens traditionnel, en hijâb religieux. Le port du voile date de la rupture de ses fiançailles. A l'époque, le nombre de femmes voilées dans son entourage était beaucoup plus limité. En revanche, pour (J) le port du voile n'était pas un événement particulier, bien qu'elle soit la première de sa famille à l'adopter. Car le changement n'a pas été d'une importance remarquable ni au niveau de son allure ni au niveau de son comportement. Sa famille était contente de la voir transformer son apparence d’une allure de pudeur à une allure de piété, percevant cela comme plus rassurant

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pour elle. Ses deux frères notamment considèrent cette situation comme plus sécurisante pour elle.

Par le biais des habitudes culturelles, la socialisation conservatrice des paysans effectuée par la distinction entre les sexes, ainsi que la division sexuelle de l’espace, la femme intériorise les coutumes, au sein de sa famille, et se trouve « prête » à intégrer d’autres modèles qui préservent la différence sexuelle assimilée et intériorisée, sans nécessairement se poser beaucoup de questions. L’acte s’inscrit dans le prolongement de la même logique de socialisation antérieure, celle qui assure « l'intégration sociale de l'enfant qui passe par l'intériorisation des différents modes relationnels que le sujet peut et/ ou doit entretenir avec les membres de son groupe»354.

En effet, dans ce cas, l’habitude de porter le foulard facilite le passage d’une image sociale à une autre. En même temps, le fait d’adopter le voile peut renforcer son statut social « fragile », comme aide ménagère. Il s’agit dans ce cas du remplacement du foulard, comme symbole culturel, référant à la tradition, par un symbole signifiant l’adhésion à la morale religieuse. Le port d’un habit dit religieux valorise le corps et le fait passer d’un corps pudique à un corps pieux et protégé contre les agressions physiques ou symboliques. Dès lors, le