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CHAPITRE- I- LA CONSTRUCTION DANS L’ECONOMIE NATIONALE La rareté des études sur l‟importance et la nature des mécanismes et de la structure de

T- n°6- nature de la croissance (∆X) entre 1974-1979(en millions DA courant)

Branche ISMME MTX BTP Chimie Bois SevETS RestEcon Total

A 3264 -4553 -1278 4951 3742 -17179 6557 -4496

B 23803 17610 16678 29840 14603 26156 71286 199976

∆X 27067 13057 15400 34791 18344 8977 77843 195480

T.n°-7- Production apparente – BTP – Prix constants 1978 1967 1973 1977 1978 1992 1994 PIB (Mrds DA) 4,6 7,1 11,6 12,8 26 15,2 Emploi (millier) 71 190 364 399 684 600 PIB/emploi (DA) 64 790 37 370 31 860 32 000 38 000 25 300 S.Public/PIB 37% (1) 47% 79% 73% 73% 40%

(1)- 1969 Source: MPAT 1978; MUCH 1992; ONS-D.St. n°232

Mais la connaissance du fait qu‟une branche absorbe une certaine partie de la production d‟une autre branche (l‟information donnée par les coefficients de débouché) peut-elle faciliter l‟analyse de la prévision économique (pôle moteur de croissance) car en économie sous développée l‟hypothèse de la stabilité des coefficients techniques reste faible du fait de l‟incorporation de technologie nouvelle ainsi que la stabilité des coefficients de débouché (influencés par des changements techniques ou des variations dans la structure des prix). Le TEI peut paraître livré l‟image d‟une société industrielle homogène, parfaitement équilibrée, dans le sens que toute modification de la situation d‟une branche se répercute nécessairement sur la situation des autres branches.

D‟autre part, même si l‟incidence des relations intersectorielles ne saurait être ignorée, pour déterminer s‟il existe un pôle moteur dynamisant l‟économie nationale, il est vrai aussi que la croissance économique relève de l‟ensemble des jeux impliqués par les interactions et corrélations des différentes couches sociales. C. Palloix (cité par K.Sahbi (9)) : « Quel crédit peut-on accordé à la hiérarchie des industries d’un système productif, réduit à l’épaisseur de coefficients techniques relatifs à …des échanges (approvisionnement-livraison) mais vide de tout acte productif »

a)-Les relations interindustrielles du BTP :

La branche BTP consomme productivement les ventes intermédiaires de toutes les branches à l‟exception de quatre d‟entre elles : « Services et Travaux Pétroliers », « agro-alimentaire », « cuirs et peaux » et « services aux ménages » dont les fournitures sont nulles ou très faibles.

a)-En premier lieu, elle est fortement dépendante de deux secteurs celui des ISMME et des matériaux de construction dont la part à eux deux dans ses consommations intermédiaires représente 55 à 72% selon les périodes.

Des « ISMME », en tête, jusqu‟à la fin 1980 où les moyens de réalisation étaient encore essentiellement composés des entreprises publiques (74% de la VA du BTP) bien équipées en matériels, procédés de construction industrialisés et dont les inputs provenaient essentiellement de ces secteurs industriels.

Quatre vingt dix pour cent des investissements du BTP sont réalisés auprès de la branche des industries mécaniques et le taux de consommations de fonds fixes (CCF) passe de 2,84 à 7,38% de la production brute du BTP entre 1974-79. Ce taux ne cessera pas de chuter de 5% en 1989 à 3,5% en 2000 ; il atteindra en 2011, au moment même des grands programmes, son niveau le plus bas à 2,35% illustrant le peu d‟équipement des entreprises de réalisation du secteur et la désindustrialisation qui touche l‟économie globale et particulièrement la construction.

En effet, les montants des consommations de fonds fixes ajoutés aux fournitures intermédiaires par les ISMME leur donnent un taux de participation dans la production brute du BTP en régression (de 20% en 1974-1979 à 15,35 en 1989 et 9,95% en 2000), et s‟il y a une reprise de ce taux en 2011 à 16,25%, les fournitures sont alors assurées par des ressources où la part des importations a atteint 85% . En volume, la production industrielle ne cessera pas de baisser depuis le PAS avec un taux de croissance annuel négatif de moins 8% atteint en 1999 (Graphe n°3)

De la branche « Matériaux de Construction » qui prend la première place au dépend des ISMME après la dissolution des entreprises publiques (PAS : 1994-1998) et la phase de désindustrialisation en général (les fournitures des ISMME chuteront à 6,44% des CI du BTP en 2000 contre 10,35% en 1989 et 17,33% en 1974) et de l‟industrie de la construction en particulier, maintenant dominée par un secteur privé peu équipé et réalisant sa rentabilité de manière extensive en exploitant une main d‟œuvre précarisée et peu qualifiée.

L‟apparition des entreprises étrangères (2/3 des programmes de logements et presque la totalité des grands équipements et infrastructures) dés 2001 ne semble pas renverser la position de tête du secteur des matériaux comme fournisseur (16,93% des CI) par rapport à celui des ISMME (13,90% des CI) en 2011 même si cette présence a atténué cet écart qui était en 2000 respectivement de 27,99 contre 6,44%.

b)-Les fournitures de la branche «Services aux Entreprises » au BTP sont essentiellement constituées du poste « Engineering » (Process, Bâtiment-Génie Civil, TP, Architecture,..). Ces fournitures n‟ont pas gardé une position stable dans les TEI décennaux :

 La diminution constatée de leur part (de 4,55 à 2,49% des CI) entre 1974-79, même si leur valeur a été multipliée par 1,6 en termes courants est le fait de la création des grandes entreprises publiques de bâtiment qui ont intégré en leur sein des structures d‟études propres à leurs procédés de construction industrialisés importés accompagnées souvent d‟assistance technique étrangère.

 En 1989, la chute de cette part (1,18 contre 2,49% en 1979), est elle due à la crise des équilibres extérieurs (1985-86) qui va entrainer un arrêt des grands chantiers et au peu de sollicitations et de rémunérations des BET et aux « services aux entreprises » par des entreprises privées à faibles capacités et se retrouvant seules sur le marché de la réalisation. En valeur, l‟augmentation de 1,6 fois par rapport à 1979 ne suit pas celle des consommations intermédiaires multipliées elles par 3,6.

 Cette situation perdurera jusqu‟en 2000 où la part « services aux entreprises » sera au plus bas (0,73% des CI) ; son augmentation en valeur courante, 4,3 fois celle de 1989 (quand les CI sont elles multipliées par huit), n‟est due qu‟au niveau atteint par l‟inflation dans la décennie (autour de 30%/an).

 Avec le retour des grands plans de relance (rétablissement des équilibres extérieurs et remboursement anticipé de la dette extérieure), la part de la branche « Services aux Entreprises » et notamment dans sa partie « Etudes » va connaître en 2011un bon considérable en valeur courante (7,5 fois celle de 2000 avec un taux d‟inflation de 4%/an de moyenne) face à une augmentation de 4,5 du total des consommations intermédiaires et sa part repasse de 0,73 à 1,24%. Au niveau de la part des importations de cette branche, on retrouve les mêmes taux en 2011 (69,40% imports/ressources de la branche) que ceux de 1974 (66%) avec le lancement des premiers plans de relance du BTP suite à l‟augmentation des revenus pétroliers de 1973, sauf que ce ne sont plus les entreprises algériennes du BTP qui s‟équipent mais il s‟agit d‟importations nettes de services d‟études au service d‟entreprises étrangères. Ces taux sont descendus à 14,60 en 1989 après la chute de ces mêmes revenus (voir T- Etudes).