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CHAPITRE-IV - ORGANISATION DE LA PROMOTION IMMOBILIERE

T- n°80 - Distribution de la population par taille du logement

Nombre de pièces Population % 2008 (%)

Non déterminé 12 769 0,0 6,3 1 1 495 495 04,1 8,8 2 6 383 979 17,4 21,9 3 13 187 902 35,9 33,4 4 8 275 621 22,5 18 5 3 294 431 09 ,0 5,9 6 et + 4 066 727 11,1 5,7 total 36 716 925 100 100

42% 29% 17% 9% 3% Rural LSL LSP-LPA Auto-const loc-Vente Gr-n°-Répartition des logts construits - 2006-2012 Au niveau des programmes et encore plus au niveau des réalisations effectives ce sont donc les logements destinés aux tranches de revenus moyens ou supérieurs qui sont privilégiés. Ce sont ces logements en accession à la propriété qui incorporent le plus de subventions foncières et bonifications des taux d‟intérêt. Les entreprises de réalisation qualifiées évitent les marchés publics des logements sociaux locatifs car les enveloppes sont les plus faibles et les localisations dispersées d‟où la chute des réalisations (graphe suivant); ce sont donc de petites entreprises très peu qualifiées, exclues des grands projets qui en bénéficient leur faisant connaître retards et abondants.

Source : Lasla Y (op. cité)

La répartition du programme 2005-2009 illustre cette situation ; alors que les besoins de logements sociaux (LSL) sont évalués à 283 000, moins de la moitié seront programmés (120000). Inversement, les programmes des logements promotionnels en accession représentent 615000 pour des besoins estimés à 519 553.

T- 81- Répartition programme 2005-2009 Type Besoins Progr. effectifs

LSP 198 470 215 000 Location Vente 80 000 122 830* Promotionnel 198 253** 320 000 S/Tot. Accession 519 553 615 000 LSL (social) 283 000 120 000 Rural 286 700 275 000

Source : Rapport sectoriel-MHU- SNAT. *- programme reconduit pour 2010-2014. **- Y-C Auto construction

0 10000 20000 30000 40000 50000 60000 70000 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Logt social LSP Promotionnels rural

Gr- -Evolution des livraisons de logements publics Gr37

Carte 1 : Le logement social en Algérie (2007)

« Afin de desserrer l’étau sur le logement social et de satisfaire les recommandations des organismes internationaux (Banque mondiale et Fonds monétaire international), notamment par l’application du plan d’ajustement structurel (PAS), l’Etat algérien a voulu innover, mais de manière tout à fait paradoxale, en lançant des programmes d’habitat social « nouvelle formule », tout en encourageant l’accès à la propriété » [SA Souiah, F. Bendraoua

(4)].

Le logement social locatif (LSL), totalement financé sur fonds publics, est le seul programme qui soit véritablement destiné aux familles les plus démunies. Le projet d‟un million de logements prévu dans le cadre du programme quinquennal 2004-2008 réserve une part équivalente à 21 % du total en formule LSL. En 2007, 140 919 logements sociaux étaient en cours de réalisation, tandis qu‟un bilan effectué pour la période 2005-2006 indique que 88 310 logements sociaux locatifs étaient totalement achevés (Lyes Malki, 2007 cité par Souiah SA, ibid.). La répartition selon les 48 wilayat du pays montre que l‟effort dans la réalisation des logements sociaux est très contrasté. En moyenne, une wilaya réserve 27,41 % de son programme d‟habitat au LSL.

Par wilaya (carte1), la répartition est très contrastée, ce sont surtout celles de l‟intérieur qui disposent de réserves foncières qui arrivent à des taux importants de réalisation de logements sociaux. Les grandes métropoles où le foncier est rare et les prix élevés privilégient les programmes d‟accession à la propriété de logements aidés même si leurs programmes sociaux locatifs sont importants en termes absolus.

En effet, l‟importance des aides accordées aux programmes d‟accession à la propriété a créé une demande qui ne correspond pas ou pour une faible part à un besoin absolu de se loger mais à une demande de rentes (placement refuge contre l‟inflation ou spéculatif) cristallisées dans ces logements ou de blanchiment de fortunes informelles à l‟aides de prêtes noms de membres de la famille. L‟ouverture de la souscription au programmes de location vente AADL, dont plus de la moitié du coût de construction (entre 52 et 55%) est à la charge du Trésor public, a enregistrée 700 000 demandes et parmi elles, 200 000 proviennent de la Wilaya d‟Alger ce qui donne une situation irréaliste où presque la moitié (46%) de la population de la Wilaya de 2008 cherche à se loger.

C‟est beaucoup plus la demande de rentes qui fait pression sur l‟offre et donc sur les prix que le facteur démographique. Il ne peut donc y avoir le jeu de la démographie pour aggraver une crise du logement, Encore moins dans les grandes villes, où on l‟incrimine le plus, qui connaissent les taux les plus faibles avec des soldes migratoires négatifs (voir carte).

b)- L’urbanisation

Une concentration urbaine effrénée, « exponentielle » alors qu‟elle ne passe plus par les grandes villes. Ces dernières connaissent des soldes migratoires négatifs par des desserrements vers les périphéries ou vers des villes moyennes de l‟intérieur d‟occupés promus ou à la recherche de foncier abordable pour les constructions individuelles. La carte pour les Hauts Plateaux Est montre que toutes les grandes villes connaissent un solde migratoire négatif (couleur bleue) au profit des petites et moyennes agglomérations souvent situées dans leurs proches couronnes.

Source ANAT

Les mouvements de population se font surtout entre centres ruraux et petites villes. C‟est plutôt l‟urbanisation sur place d‟agglomérations rurales. Les formes récentes d‟urbanisation naissent sur place en zone rurale avec des taux de croissance de 5 à 7% par

concentration de l‟habitat (programmes sociaux d‟habitats collectifs), ou par desserrement en habitat individuel de fractions de couches moyennes et aisées des villes proches. D‟autres centres de 2000 à 9000 habitants concentrent des populations près des services publics ou de commerce routier. Ceci a impliqué un desserrement urbain et une consommation d‟espace ruraux.

Ce sont donc les taux d‟agglomération qui ont connu une évolution accentuée : 46% en 1977, 75% en 1998 et 85% en 2012. L‟évolution du taux d‟urbanisation de 56% en 1995, 58% en 1998 à 65% en 2008 est surtout le fait des villes de moins de 50 000 qui composent l‟essentiel de l‟armature urbaine et dont le taux de croissance est supérieur à celui des villes de + de 100 000 habitants.

Source :RGPH-2008-ONS

L‟urbanisation s‟est traduite par la naissance de petites et moyennes villes qui étaient à la limite de l‟urbanisation en 1987. Le nombre des agglomérations de 5 à 10 000 habitants et de 10 à 20 000 est passé respectivement entre 1987-1998 de 185 à198 urbaine de 92 à 201 ; ce qui correspond à une progression dans la population totale de près de cinq points pour la première (sa part passe de 3,6 à 8,9%) et plus de trois points pour la seconde (de 12,8 à 16%).

Tableau n°82 Evolution du nombre d'agglomérations selon la taille. Taille des

agglomérations

Nombre d'agglomérations au RGPH Structure

1966 1977 1987 1998 2008 1966 1977 1987 1998 2008 moins de 5 000 1616 1985 2962 3218 3562 90,4 88,9 85,4 79,3 78,1 5 000 à 10 000 84 113 260 409 465 4,7 5,1 7,5 10,1 10,2 10 000 à 20 000 46 73 100 216 257 2,6 3,3 2,9 5,3 5,6 20 000 à 50 000 27 38 93 133 178 1,5 1,7 2,7 3,3 3,9 50 000 à100 000 10 16 37 51 61 0,6 0,7 1,1 1,3 1,3 100 000 et plus 4 8 18 30 40 0,2 0,4 0,5 0,7 0,9 Totaux 1787 2233 3470 4057 4563 100 100 100 100 100 Variation nette du nbre d'agglo -- 446 1237 587 506 Source : RGPH- 2008- ONS C‟est entre 1987 et 1998 que la croissance des petits centres (moins de 10000 hts) est la plus prononcée ; en plus des facteurs économiques et sociaux liés à la disponibilité de l'emploi et à l‟accès aux services de base qui favorisaient l‟exode rural, le facteur sécuritaire est venu bouleverser les tendances habituelles. En effet, sous l‟effet de l‟insécurité, la population rurale avait dans certaines régions, quitté les campagnes et s‟était réfugiée dans les agglomérations. Ainsi, durant cette période la population vivant en zone éparse a enregistré une baisse de plus de 1,3 million d‟habitants. Depuis 1987 ce sont les petits centres qui voit leur pourcentage se renforcés, tout en passant dans la catégorie supérieur dans la structure urbaine grâce à leurs taux de croissance élevés. La population, par exemple de la strate 10 000-20 000 a été multipliée par 2,5 entre 1987-2008 avec un taux de croissance moyen de 6,78%/an.

Si le nombre des villes de « + 100 000 » a plus que doublé en 21 ans (de 18 à 40), le poids de leur population dans la population agglomérée totale a peu augmenté de 19% en 1987, 21% en 1998 à 23% en 2008. Cette déconcentration parallèle à « l‟exode urbain » (A. Prenant, op. cité) affecte nombre de ces villes qui ont des taux de croissance de moins de 2%/an.

La surface des villes s‟est étendue plus que n‟a grossi leur population : l‟exigence de logements moins exigus, l‟encouragement depuis 1980 aux coopératives immobilières et le lancement de programmes promotionnels dans le cadre de l‟ouverture du marché immobilier, ont multiplié les chantiers à coté du logement social destiné aux mal logés.

Plus que les usines et les zones industrielles, les diverses formes d‟habitat ont prélevé un vaste espace discontinu et disparate. Le passage du collectif à l‟individuel sous occupé sur des lots très vastes est plus responsable dans cette consommation d‟espace que la réponse à un besoin réel. Plus de la moitié des deux millions des demandes ne paraissent pas justifiées, les besoins avoisines les inoccupés (922000 en 1998 et 1,3 millions en 2008).

Les taux d‟occupation de logement (TOL) ont partout baissé mais surtout le nombre de pièces s‟est accru dans les nouveaux logements abaissant les taux moyens TOP à moins de deux en quartiers aisés mais encore à trois par pièce en zone marginalisée. « L’évolution des conditions d’accès au logement sont l’un des facteurs de l’aggravation des

inégalités sociales que la permanence des services publics (santé, scolarisation, …) tend à contenir » [A. Prenant, op. cité).