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Plan de la thèse

2. Un symbole, mille visages de femmes et de filles : socio-économie historique du service

2.2 Mutations et continuités du service domestique

La place et le rôle de l’emploi domestique dans les bouleversements qu’ont connus les régimes de citoyenneté économique durant cette période sont peu connus. Perçu comme un héritage de la société de castes préindustrielle par certains, considéré pour son rôle dans la construction des identités de classe au plus fort du capitalisme industriel pour d’autres, le service domestique disparaît du radar vers le milieu du XXe siècle. Or les pratiques de travail domestique rémunéré non

seulement perdurent dans les décennies qui suivent la fin de la Seconde Guerre mondiale, mais se diversifient et s’infiltrent dans de nouveaux espaces sociaux.

2.2.1 Le service domestique au tournant du XXe siècle

Au cours du XIXe siècle, la main-d’œuvre domestique connaît de grandes

transformations, passant au Canada de masculine à 50% à féminine à 90%161. Au

tournant du XXe siècle, la plupart des grandes villes connaissent un différentiel

démographique des sexes significatif. À Québec, en 1901, la population compte 118 femmes pour 100 hommes, un taux supérieur à Montréal162, et l’écart est encore

plus prononcé chez les jeunes adultes. La capitale québécoise, dont le tissu ethnolinguistique change pour devenir au cours du XXe siècle de plus en plus

canadien-français163, attire les jeunes filles des régions rurales périphériques et de

161 Lacelle, Les domestiques, p.199.

162 Suzanne Cross, « La majorité oubliée : le rôle des femmes à Montréal au XIXe siècle », Marie

Lavigne et Yolande Pinard, dir., Les femmes dans la société québécoise, Montréal, Boréal Express, 1977, p.35.

163 En 1961, près de 95% de la population urbaine de Québec se déclare d’origine canadienne-

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l’Est de la province, qui quittent leurs villages en quête d’un emploi. Forme d’emploi prémarital généralisé dans les sociétés pré-industrielles164, le modèle de service

domestique urbain le plus courant demeure dans la première moitié du XXe siècle

incarné par la jeune fille campagnarde, fraîchement arrivée en ville, et qui vit chez ses employeurs. Que le service domestique ait aussi été, dans une moindre mesure peut-être, un travail rémunéré accessible aux femmes avec charge de famille est patent, bien que cet aspect ait été moins documenté dans l’historiographie. Lacelle rapporte, à partir d’une étude des recensements, que vers 1870, environ 30% de la main-d’œuvre domestique urbaine ne réside pas chez ses « maîtres »165. Les

registres d’une organisation charitable comme la société Saint-Vincent-de-Paul à Québec, mentionnent régulièrement au début du XXe siècle des cas de mères de

familles qui travaillent comme « femme de journée » ou « femme de peine », ce qui représente une des rares options de travail rémunéré « hors foyer » accessible aux femmes mariées166. À Québec, durant la crise des années 1930, l’Association des

femmes conservatrices met sur pied un « Patronage des femmes de ménage » pour servir d’intermédiaires aux femmes en quête d’un emploi d’entretien ménager dans les édifices gouvernementaux.167 Ces emplois domestiques « de jour », dont seules

quelques traces historiques témoignent, ont beaucoup moins intéressé les historiennes et les historiens, et la figure de la « bonne à tout faire » demeure emblématique de l’histoire du service domestique.

À la fin du XIXe siècle au Canada, le service domestique est la première

profession féminine, concentrant 41% de la main-d’œuvre féminine en 1891168, mais

les temps changent, et de plus en plus de jeunes filles ont accès à d’autres

(François Drouin, « La population urbaine de Québec, 1795-1971. Origines et autres caractéristiques de recensement », Cahiers québécois de démographie, 19, 1 (1990), p. 110).

164 Peter Laslett, The World We Have Lost, London, Methuen, 1965, 272 p.. 165 Lacelle, Les domestiques, p.101.

166 Gérin-Lajoie, « Travail des femmes ».

167 Denise Girard, Thaïs : La voix de la lutte des femmes, 1886-1963, Québec, Septentrion, 2012,

p.118-130. Merci à Jeannette Larouche d’avoir attiré notre attention là-dessus.

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opportunités d’emploi dans les usines, les magasins ou les bureaux pour gagner leur vie ou contribuer aux revenus de leur famille. Bien que ses effectifs continuent de progresser au cours de la première moitié du XXe siècle, le service domestique perd

progressivement sa prépondérance dans les statistiques de l’emploi féminin, jusqu’à ne représenter que 5% de la main-d’œuvre féminine au Québec en 1971, puis à peine 3% en 1981 (voir le tableau 5). Il n’en reste pas moins que jusqu’en 1941, la nébuleuse des services domestiques rassemble toujours entre le quart et le tiers de la main-d’œuvre féminine169. En revanche, bien que ces aperçus quantitatifs de

l’emploi domestique nous éclairent sur certaines évolutions du marché du travail au XXe siècle, et particulièrement du développement de secteurs d’emploi féminins

notamment dans les services, ils ne donnent qu’une vision partielle du sort réservé au service domestique dans ces nouvelles configurations du marché du travail. Tableau 5 : Proportion des services personnels dans l'ensemble de la main-

d'oeuvre féminine, province de Québec, 1921-1981170

169 Boucher, Le travail féminin. La question des recensements et des catégories socio-

professionnelles ouvre un autre volet de la critique des données quantitatives existantes sur le travail des femmes, dont Marie Lavigne et Yolande Pinard (Travailleuses et féministes : les femmes dans la

société québécoise, Montréal, Boréal Express, 1983, p.17). faisaient déjà état en 1983 en

mentionnant la sous-estimation du travail rémunéré des femmes, et l’invisibilisation de leur travail gratuit. En ce qui nous concerne, le champ des « services domestiques » souffre d’un manque particulier d’acuité statistique. Si, à prime abord, le secteur des « services » est, au vu de l’administration, un secteur résiduel, les « services personnels » sont quant à eux le fourre-tout des fourre-tout. Cette catégorie rassemble, selon les années de recensement, les coiffeuses, les tenancières de maison de chambres, les employées du secteur du nettoyage de vêtement, les concierges, etc. En conséquence, il est pratiquement impossible de dégager dans ces catégories des formes d’emploi dont on pourrait suivre l’évolution dans le temps. Certes, on peut isoler la rubrique « services domestiques » de l’ensemble des « services personnels », mais cette catégorie extrêmement restrictive laisse dans l’ombre la variété des emplois dans ce champ. En plus de ces importantes limites liées aux données disponibles et qui empêchent une évaluation précise du nombre d’emplois dans le secteur domestique, la prévalence du travail au noir constitue un autre obstacle majeur. En effet, Statistique Canada estime à 75% la part « souterraine » dans ce secteur, ce qui n’a rien de surprenant, considérant l’inscription séculaire de ce type d’activités rémunérées dans des échanges familiaux et informels (Canada, « Private Households and Other Personal and Household Services », Human Resources and Skills Development Canada, http://www.hrsdc.gc.ca/eng/hip/hrp/sp/industry_profiles/private_households.shtml, consulté le 15 avril 2011).

170 Sources : Pour 1921 à 1941 : Boucher, Le travail féminin, p.28, 38-42; pour 1951: Recensement

vol. IV, tableau 4; 1961 : catalogue 94-501, tableau 6; 1971 : cat. 94-715, vol.III, part. 2, tableau 2; 1981 : cat. 92-917, vol.1,4, tableau 1.

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On pourrait croire à partir de ces chiffres que l’emploi domestique n’est plus que marginal dans les années 1960, et est appelé à disparaître; c’est ce que laisse croire d’ailleurs l’historien D. Katzman pour qui le service domestique comme institution d’Ancien régime était dès la fin du XIXe siècle dans une phase de déclin

qui devait mener à sa disparition. Pourtant, les mutations qu’il connaît sont largement invisibles au regard statistique, et loin d’être une « classe résiduelle »171, la catégorie

des employées domestiques éclate vers le milieu du XXe siècle et devient de plus

en plus insaisissable, combinant des formes anciennes de mise au service à des nouvelles modalités bien ajustés aux réalités socio-économiques du moment.

2.2.2 Un anachronisme bien de son temps : travail et emploi domestique dans la société salariale

Comme T. Hareven l’a bien montré dans le cas des familles ouvrières de Manchester au tournant du XXe siècle, l’impact de l’industrialisation sur les

comportements familiaux n’est ni unilatéral, ni mécanique. Les familles s’adaptent à la modernisation économique et transforment celle-ci, dans une interaction

171 Boucher, Le travail féminin, p.53.

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dynamique aux temporalités différentes, et elles intègrent dans cette réponse à des conditions économiques nouvelles des pratiques anciennes et des logiques qui ne sont pas qu’économiques172. Malgré le déclin statistique, la mise au service

domestique des jeunes filles pauvres perdure au Québec au milieu du XXe siècle, et

le service domestique est resté durant cette période, particulièrement pour les femmes d’origine rurale, un premier emploi courant173.

Les archives de la Jeunesse ouvrière catholique féminine (JOC), révèlent qu’encore dans les années 1940 et 1950, et même dans les années 1960 en milieu rural, aller travailler « dans des maisons privées » demeure une pratique relativement fréquente dans les milieux populaires. Les enquêtes menées par ce mouvement d’Action catholique montrent bien que, même durant la Deuxième Guerre, alors que l’emploi industriel semble être une alternative au service domestique, elles sont encore nombreuses à être confinées aux emplois de servantes, dans un processus migratoire qui caractérise l’histoire du service domestique en Occident depuis des siècles174.

Figure 1 : Brochure de la Jeunesse ouvrière catholique féminine (JOCF), 1941175

172 Hareven, Families, History, and Social Change, p.81.

173 Voir entre autres la récurrence des témoignages de service domestique dans les ouvrages de

Lemieux et Mercier (Les femmes au tournant du siècle) et de Baillargeon (Ménagères au temps de

la crise).

174 Jeunesse ouvrière catholique féminine (JOCF), Mémoire sur le problème des jeunes filles de la campagne venant travailler dans nos villes : le cas particulier des servantes, 1941 (Archives

nationales du Québec à Montréal (ANQ-Mtl), Fonds de la Jeunesse ouvrière catholique, (P104), boîte 215). Au sujet du rapport historique entre migrations et service domestique, lire : Fauve-Chamoux, dir., Domestic Service.

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Au milieu des années 1960, à Québec, les militantes de la JOCF tentent encore de documenter les conditions de travail et les « problèmes des centaines d’aides-familiales qui travaillent en maison privée dans plus d’une dizaine de paroisses de la haute ville de Québec »176. Elles découvrent que « très souvent

l’histoire d’une aide-familiale commence avec la maladie de la mère. La jeune fille laisse l’école pour venir au secours de la «maisonnée»… puis après la guérison de la mère, elle est demandée par d’autres, ou ne veut pas retourner à l’école… et ainsi elle devient aide-familiale»177. L’histoire de plusieurs femmes rencontrées au cours

de cette enquête fait écho à ce constat de la JOCF.

176 Fonds JOC (P104, ANQ-Mtl), boîte 152.

177 JOC, «Compte rendu d’une rencontre de 17 aides-familiales de partout au Québec », 1969 (Fonds

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2.2.3 « Petites bonnes » canadiennes-françaises et domestiques étrangères L’emploi domestique, bien que largement organisé informellement, suscite l’intérêt des autorités publiques depuis au moins la fin du XIXe siècle, alors que le

monde occidental en pleine industrialisation connait une « crise de la domesticité ». Les féministes réformistes dites « de la première vague » en discutent abondamment dans leurs congrès et leurs revues, au Québec comme ailleurs en Amérique ou en Europe, chez les francophones comme chez les anglophones178. À la suite des

pressions d’associations féminines canadiennes anglaises préoccupées par la pénurie de main-d’œuvre, dont plusieurs s’occupaient déjà d’organiser l’immigration de domestiques179, le gouvernement fédéral met sur pied en 1919 une « section

féminine » au ministère de l’immigration dédiée prioritairement au recrutement outre- mer de servantes180. En 1911 en Ontario, les immigrantes composent le tiers de la

main-d’œuvre domestique, et elles sont très largement majoritaires dans l’Ouest du pays, alors en plein développement démographique181. Dans les familles de la

bourgeoisie francophone du Québec, pourtant, les servantes d’origine étrangère demeurent l’exception : au tout début du siècle, 90% des employées domestiques dans ces foyers sont d’origine canadienne française182.

Depuis la fin du XIXe siècle, la demande excède toujours l’offre en matière de

service domestique, et les femmes désertent généralement ce type d’emploi aussitôt qu’elles en ont la possibilité. Lorsque le pays ouvrira de nouveau ses portes à l’immigration après la Seconde Guerre mondiale, se succèderont les programmes fédéraux de recrutement de domestiques étrangères dont l’objectif sera très précisément de répondre à une demande pour des employées domestiques « à

178 Charron, La question du travail domestique.

179 Lire à ce sujet Lisa Chilton, Agents of Empire. British Female Migration to Canada and Australia, 1860-1930, Toronto, University of Toronto Press, 2007, 240 p.

180 Vallée, « L’immigration féminine ».

181 Barber, Les domestiques immigrantes, p.9.

182 Eric W. Sager, « The Transformation of the Canadian Domestic Servant, 1871-1931 », Social Science History, 31, 4 (2007), p.527.

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demeure », forme d’emploi à laquelle les Canadiennes de milieu populaire sont maintenant davantage en mesure de se soustraire183. Les conditions de travail et le

statut légal de ces travailleuses étrangères n’ont cessé de se dégrader dans la deuxième moitié du XXe siècle, résultat des politiques d’immigration ciblées d’un État

bien résolu à procurer une main-d’œuvre bon marché – et pour tout dire captive – aux familles canadiennes les plus aisées184. Les aides-familiales étrangères,

résidant chez leur employeur, en viennent dans la deuxième moitié du siècle à former une portion spécifique de main-d’œuvre domestique, distincte d’une autre portion beaucoup plus nébuleuse, beaucoup plus large, formée de femmes d’origine immigrante ou québécoise et qui se retrouvent dans une variété d’emplois de ménage et de soins non professionnalisés. Dans la ville de Québec, où la population immigrante n’a jamais dépassé 3% dans la deuxième moitié du XXe siècle, le bassin

de main-d’œuvre domestique semble, pour toute la période étudiée, constitué principalement de femmes de milieu populaire natives de la région ou des alentours185. Ainsi, Québec apparaît comme un terrain propice pour suivre l’évolution

historique de cette classe de travailleuses, filles de cultivateurs dont la trajectoire migratoire est relativement connue pour le début du XXe siècle, et dont on perd plus

ou moins la trace au tournant de la Seconde Guerre mondiale.

Depuis le XIXe siècle, les communautés religieuses qui contrôlent une grande

partie du réseau des services sociaux et d’enseignement destinés aux femmes et aux filles se sont occupées à petite échelle de placement de domestiques, à Québec

183 Audrey Macklin, «On the Inside Looking in: Foreign Domestic Workers in Canada», Wenona Giles

et Sedef Arat-Koc, dir., Maid in the Market. Women’s Paid Domestic Labour, Halifax, Fernwood Publishing, 1994, p.13-39.

184 Daenzer, Regulating Class Privilege; Bakan et Stasiulis, Not One of the Family. Elsa Galerand et

Martin Gallié, « L’obligation de residence: un dispositive juridique au service d’une forme de travail non libre », Revue Interventions économiques, 51 (2014). http://interventionseconomiques.revues.org/2203 (consulté le 27 novembre 2014).

185 Marc Vallières et al., Histoire de Québec et de sa région, Tome III: 1940-2008, Québec, PUL/INRS,

2008, p. 1904. Aucune étude cependant n’aborde la situation des travailleuses domestiques étrangères ou immigrantes à Québec; il est probable qu’elles soient surreprésentées non seulement parmi les aides-familiales résidentes, mais également dans d’autres formes de travail domestique rémunéré.

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comme ailleurs dans la province. Les orphelines qui sortent des institutions sont dirigées vers des emplois en maison privée ou employées au ménage dans des institutions. Les refuges pour jeunes filles ont aussi une fonction de bureau de placement : à Montréal, le Patronage d’Youville remplit cet office jusqu’au début du XXe siècle, l’Association catholique féminine fournit aussi un service de placement,

sans compter la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste qui va jusqu’à mettre sur pied une Association des aides-ménagères186. Vers le milieu du siècle, l’Institut

Notre-Dame-du-Bon-Conseil prend la relève auprès des domestiques montréalaises187. À Québec, un organisme comme l’œuvre Notre-Dame-du-Bon-

Conseil (sans lien direct avec l’Institut montréalais du même nom) sert d’intermédiaire entre les employeurs et les jeunes filles en quête d’emploi des années 1920 à la fin des années 1940188. Durant la crise des années 1930, le service

domestique aurait servi à absorber une main-d’œuvre féminine en quête d’emploi : les chômeuses sont d’ailleurs nombreuses à faire appel au service de placement de l’œuvre à cette époque :

Le chômage y amena beaucoup de clientes qui ne pouvaient réussir seules à se trouver du travail. […] Une grosse proportion des commis de magasins et des ouvrières de manufactures furent congédiées. Celles qui parvinrent à garder leur position touchaient des salaires très minimes. Elles ne gagnaient pas toujours suffisamment pour payer leur chambre et leurs repas. Les demandes d’emplois comme bonnes s’accrûrent. Et l’œuvre, étant surtout connue pour le placement en service domestique, fut très achalandée.189

Jusque dans les années 1960, les tentatives de formalisation du placement domestique dans le Québec francophone conservent une perspective ethnocentrée, catholique et fortement imprégnée de tradition réformiste. Cependant, bien que la proportion soit difficile à établir, il apparaît probable que, parallèlement à ces

186 Charron, La question du travail domestique.

187 Marie-Paule Malouin, Entre le rêve et la réalité - Marie Gérin-Lajoie et l'histoire du Bon-Conseil,

Montréal, Bellarmin, 1998, p.108, 148.

188 Reid, Monographie de l’oeuvre NDBC. 189 Reid, Monographie de l’oeuvre NDBC, p.34.

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intermédiaires institutionnels, l’essentiel du recrutement continue de se faire localement, de façon informelle la plupart du temps, par le biais « d’un parent, d’une amie, [ou via] les annonces classées des grands quotidiens »190.

Au tournant des années 1970, disparaît définitivement le discours de valorisation du métier d’aide-familiale dans sa version traditionnelle, qui met en valeur l’image de la jeune servante canadienne-française. À mesure que la relation ancillaire perd de sa légitimité et devient assignée, dans ses formes « résidentes », presqu’exclusivement aux travailleuses étrangères, c’est de plus en plus la figure de l’aide à domicile ― employée dont les prestations s’adressent à une population jugée vulnérable ― qui s’impose dans le langage officiel des politiques autour de l’emploi domestique, laissant dans l’ombre et dans l’informalité d’autres formes d’emplois dont le développement va de pair avec la polarisation économique de la société.

2.3 Dynamiques contemporaines des « secteurs domestiques»