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Musiques et sons

Dans le document L'imaginaire des arts martiaux dans le cinéma (Page 155-160)

Partie III – Analyse et interprétation

Chapitre 6 : Les agencements sonores, matériels et spatiaux

6.1 Musiques et sons

Les films d’arts martiaux sont accompagnés de musiques et de sons qui leur sont propres ou empruntés à certaines traditions cinématographiques relatives à des films classiques d’arts martiaux.

6.1.1 Description des musiques et des sons dans les films d’arts martiaux

Tableau 14 : Musiques et sons dans les films d’arts martiaux

Descriptions des musiques et des sons Scènes

Une musique instrumentale rythmée qui fait sentir la tension de l’action, une poursuite ou autre. La musique est dans le même genre que les Looney Tunes de Warners Bros. Elle rappelle et propose un mélange d’humour et d’action, de prise de risque sans conséquence. La musique a un côté festif et impose une aisance, une dimension qui enlève le sérieux de l’affrontement.

1-RH2, 3-RH2, 4-RH2, 5-RH2, 6-RH2, 4- T&D, 2-RMD, 3-RMD, 1-UnS

Une musique instrumentale qui débute uniquement au moment où un combat ou un entraînement commence et se termine lorsque la tension diminue. Par exemple : (la musique rehausse le sentiment de courage), (combat à mort avec tambour rythmé, combat à mort avec une musique tribale), (la musique exprime la prise de contrôle de la situation), (musique tribale et entraînante pour appuyer l’esprit de décision du personnage).

2-RH2, 3-KK2, 10-KK2, 7-KK2, 6-UnSi, 2- TLA, 4-TLA, 6-TLA, 1-MK, 2-HTK, 1- RMD, 1-BLS

Musique instrumentale lente, dramatique et pesante lorsque les méchants agissent. On présume que cette musique les identifie. Par exemple : (les méchants complotent entre eux), (briser le genou du héros, infiltration sournoise des méchants).

1-KK2, 2-TKK, 7-KK2, 6-TLS, 4-HTK

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de la tension, du danger, de la souffrance et du suspense de l’action : (dès qu’une méchante se met à parler, la musique commence, puis les insultes et le combat, des corbeaux qui survolent et croissent au-dessus de la scène ajoutent au dramatique), (il y a un va-et-vient entre une musique douce et intense, car se succèdent des dialogues et des affrontements), (à mesure que l’action se déroule, la musique devient plus forte et ajoute en gravité des instruments et des sons), (la musique suit les hauts et les bas de la bataille, elle marque les victoires et les pertes en hommes : du tragique et de l’épique dans le même affrontement), (la musique appuie les accélérations avec les élans de courage et les ralentissements avec les craintes et les incertitudes durant le combat), (la musique suit les aléas de la confrontation).

UnSi, 5-UnSi, 7-TLS, 6-TLA, 2-MK, 3- MK, 5-MK, 2-KB1, 4-RMD, 2-UnS, 1-He, 1-SF, 2-SF

Musique douce et calme. La musique rappelle l’Orient, une dimension mystique de la maîtrise de soi et des émotions, une recherche de sérénité, de nostalgie et de salvation. Par exemple : (flûtes de pan revient souvent), (des exercices qui nécessitent de la concentration), (techniques de respiration, formes d’arts martiaux), (musique dans les lieux orientaux : temple, salle sacrée), (procédé mystérieux de médecine chinoise traditionnelle), (utilisation de techniques orientales secrètes et mystiques), (dans la nature : forêt, lieux isolés), (moments de contemplation), (appui le sentiment d’harmonie ente les gestes et les mouvements), (lien ou contact spirituel, état mystique), (le personnage plonge à l’intérieur de lui-même, de ses pensées, prend contact avec soi), (la musique impose la grandeur divine du personnage), (appuie un phénomène surnaturel de la psyché humaine : incantation nécromancienne), (moment magique d’accession à un rêve), (rituel sacré), (un côté mystique au personnage du maître), (satisfaction du travail accompli), (manifestation ésotérique d’esprit).

4-KK2, 6-KK2, 7-KK2, 9-KK2, 4-KK2, 6- KK2, 7-KK2, 2-TLS, 3-TLS, 4-TLS, 5- TLS, 1-TLA, 5-TLA, 6-TLA, 1-MK, 5-MK, 1-KB1, 5-KB2, 3-HTK, 4-He, 6-BLS

Une musique vient mettre l’accent sur l’état émotif d’une personne qui découvre quelque chose d’important ou de déconcertant. Par exemple : (la réalité des combats à mort), (l’existence d’une école de kung fu), (la passation d’un savoir entre maître et élève qui révèle la nature d’un art martial), (musique d’ambiance d’une quête mystique, allant de pair avec les moines méditant et les marches de l’escalier sans fin du temple chinois), (la découverte d’un passé oublié, qu’il soit beau ou triste).

5-KK2, 1-TKK, 3-TKK, 4-KK2, 3-TLA

Une musique calme et douce vient accompagner la sincérité et le respect que deux personnes se portent. Le contexte peut être joyeux ou triste, mais nécessairement sentimental. Par exemple : (deux amis proches se témoignent l’affection et de la reconnaissance), (démonstration d’affection et d’amitié entre maître et élève), (moments de confidence).

1-T&D, 6-T&D, 5-KK2, 1-HTK

Musique joyeuse de la victoire et de la réussite d’une épreuve. Par exemple : (remporter un tournoi).

7-KK2 Sons : (bruits d’orage et d’éclairs qui font ressortir les peurs et les

craintes des personnages), (chacun des mouvements est accompagné de sons ajoutés qui donnent une impression de vitesse et de puissance), (ajout de bruits pour les armes, une impression de couper constamment quelque chose), (rapidité d’exécution), (craquement des articulations, rotation des épaules, claquement des frappes, exagération des impacts, etc.).

4-MK, 1-RMD, 1-He, 2-He, 3-He, 2-BLS, 5-BLS, 6-BLS

Musique thème marque l’événement au cœur du récit ou de son dénouement : (« Mortal Kombat », « Don’t let me be misunderstood» - pour marquer un combat).

5-MK, 3-KB1, 4-BLS

Caméo : (la musique et sa qualité sonore d’époque rappellent les vieux films d’action), (les gestes sont accompagnés de musique et de bruits de frappes ajoutés qui rappellent les films classiques de kung fu des années 70).

131 Les musiques de films d’arts martiaux sont souvent des créations originales. Pour convenir à des scènes spécifiques, des compositions de musiques instrumentales peuvent s’adapter et varier en fonction de la tension, du danger, de la souffrance et du suspense. Par exemple, dès qu’un personnage entame un dialogue avec son opposant, la musique débute. Puis s’en suit un crescendo avec la succession des insultes et des combats. S’impose alors un va et vient entre une musique douce et intense, car se succèdent régulièrement des dialogues et des affrontements. À mesure que l’action progresse, la musique devient plus forte et des instruments et des sons s’ajoutent. Bref, la musique épouse les hauts et les bas de la bataille, elle marque les victoires et les pertes en hommes. Il peut très bien se côtoyer du tragique et de l’épique dans un même affrontement lors d’une scène. La musique suit les aléas des confrontations. Durant le combat, la musique vient donc appuyer les accélérations avec les élans de courage et les ralentissements avec les craintes et les incertitudes. Ces séquences se terminent souvent par des musiques joyeuses lorsque les héros accèdent à la victoire ou à la réussite d’une épreuve ou d’une mission.

Dans certaines scènes, la musique instrumentale débute uniquement au moment où un combat ou un entraînement a lieu et se termine lorsque la tension diminue. Lors de ces scènes, la musique rehausse le courage attribué aux personnages. Par exemple, un combat à mort peut être accompagné d’une musique de tambour rythmé. Selon la séquence montrée par le film, elle peut également mettre en évidence la prise de contrôle de la situation par le héros ou encore l’esprit de décision d’un personnage.

Dans notre corpus, on retrouve aussi les musiques ou chansons thèmes. Ces musiques possèdent la même fonction que les musiques instrumentales, soit ponctuer les aléas des personnages durant leur parcours; elles viennent marquer les événements forts au cœur du récit ou de son dénouement. Par exemple, dans l’analyse, nous avons rencontré les thèmes musicaux du film Mortal Kombat (1995) et de Dragon : The Bruce Lee Story (1993). Dans les deux cas, les chansons thèmes se modifient pour s’adapter à l’événement ou au contexte. Par contre, il arrive que l’on retrouve des succès de la musique populaire pour associer une ambiance, l’esprit d’une époque ou d’une génération à certains films ou à certaines scènes. C’est le cas dans le film Kill Bill : Volume 1 (2003) avec la chanson

Don’t let me be misunderstood, version disco-flamenco de 1977 réarrangée par Santa Esmeralda. L’aspect esthétique de la danse dans la chorégraphie de combat est d’autant

plus mis en évidence avec cette chanson.

Une musique instrumentale, quelle qu’elle soit, vient donc mettre l’accent sur l’état émotif d’un personnage qui accède à quelque chose d’important ou de déconcertant lors du déroulement de l’intrigue ou de la quête lors du film. Par exemple, une scène où un personnage apprend l’existence ou la réalité des combats à mort est accompagnée d’une musique qui révèle sa surprise et son effroi. Encore, l’extase d’un personnage qui découvre une école de kung fu dans son quartier est appuyée par une musique qui

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souligne sa grande joie. Les révélations sont aussi des moments que les musiques instrumentales mettent en relief. La passation d’un savoir entre un maître et son élève est toujours un moment haut en couleurs dans la palette des émotions du héros. La découverte d’un passé oublié, qu’il soit beau ou triste, se joint à ces révélations.

Les musiques instrumentales lentes, dramatiques et pesantes indiquent habituellement les agissements des antagonistes. L’organisation de complots, la réalisation de plans mesquins et l’infiltration sournoise des personnages qualifiés de méchants sont des scènes typiques où les musiques interprètent des tonalités associées à des actions lourdes de conséquences.

Ensuite, pour distinguer les héros des antagonistes, il y a les musiques calmes et douces. Ces musiques accompagnent les personnages vertueux. Le contexte peut être joyeux ou triste, mais nécessairement sentimental. Il s’agit, par exemple, de deux amis proches qui se témoignent de l’affection et de la reconnaissance, des moments de confidence, ou, encore, une démonstration d’affection et d’amitié entre un maître et son élève.

Les genres de musiques identifient aussi autre chose que les héros et les antagonistes. La musique que l’on retrouve dans plusieurs films d’arts martiaux est souvent associée à l’Orient : une dimension mystique de la maîtrise de soi et des émotions, une recherche de sérénité, de nostalgie et de salvation. Lors de ces scènes, la flûte de pan est l’instrument le plus utilisé. Ces scènes montrent, par exemple, une quête mystique dans des lieux orientaux (temple chinois, salles sacrées, forêts et lieux isolés) ou, encore, elles sont associées à des pratiques orientales considérées comme secrètes (procédé mystérieux de médecine chinoise traditionnelle, des exercices qui nécessitent de la concentration, des techniques de respiration). Cette musique accompagne également les états d’âme vécus par les personnages lorsqu’ils sont associés aux orientalismes : des moments de contemplation, un sentiment d’harmonie entre les gestes des personnages et les mouvements musicaux (rythmes et cadences), les liens ou contacts spirituels qualifiés de mystique, les plongeons dans l’intériorité psychique. Cette musique peut aussi appuyer les manifestations associées à une forme d’expression de religiosité : l’aspect divin d’un personnage, un phénomène surnaturel de la psyché humaine, un moment magique d’accession à un rêve, un rituel sacré, une manifestation mystique ou ésotérique de la part d’un personnage.

Il y a également les musiques instrumentales rythmées humoristiques qui appuient certains moments de tension, d’actions ou de poursuites. Cette musique est dans le même genre que celle des Looney Tunes de Warners Bros. Elle rappelle et propose un mélange d’humour et d’action, de prise de risque sans conséquence. Cette musique induit une ambiance festive et dédramatise le sérieux des affrontements.

133 Dans plusieurs scènes, les sons et les bruits occupent une place importante. Par exemple, les bruits d’orage et d’éclairs peuvent faire ressortir les peurs et les craintes des personnages. Parfois, les mouvements des personnages sont accompagnés de sons ajoutés qui donnent une impression de vitesse et de puissance. Il en va de même pour les ajouts de bruits pour les armes, donnant une impression de couper constamment quelque chose. Bref, les sons et les bruits ont pour objectif d’accentuer certains aspects que les réalisateurs souhaitent mettre en valeur : la rapidité d’exécution des gestes, le craquement des articulations, le claquement des frappes, l’exagération des impacts, etc. En fait, l’ajout des bruits pour les frappes et les mouvements lors des affrontements est un classique des films d’arts martiaux hongkongais. Ils rappellent les films de kung fu des années 70.

6.1.2 Description des musiques et des sons dans les films d’action

Tableau 15 : Musiques et sons dans les films d’action

Descriptions des musiques et des sons Scènes

Une musique instrumentale rythmée qui fait sentir la tension de l’action, une poursuite ou autre. La musique est dans le même genre que les Looney Tunes de Warners Bros. Elle rappelle et propose un mélange d’humour et d’action, de prise de risque sans conséquence. La musique a un côté festif et impose une aisance, une dimension qui enlève le sérieux de l’affrontement.

MMS

Une musique instrumentale qui débute uniquement au moment où un combat ou un entraînement commence et se termine lorsque la tension diminue. Par exemple : (la musique rehausse le sentiment de courage), (combat avec une musique tribale), (la musique exprime la prise de contrôle de la situation), (musique tribale et entraînante pour appuyer l’esprit de décision du personnage).

TMR, SH

Présence d’une musique instrumentale constante varie en fonction de la tension, du danger, de la souffrance et du suspense de l’action. Par exemple : (il y a un va-et-vient entre une musique douce et intense, car se succèdent des dialogues et des affrontements), (la musique suit les hauts et les bas de la bataille, elle marque les victoires et les pertes en hommes : du tragique et de l’épique dans le même affrontement), (la musique appuie les accélérations avec les élans de courage et les ralentissements avec les craintes et les incertitudes durant le combat), (la musique suit les aléas de la confrontation).

MI2

Sons : (chacun des mouvements est accompagné de sons ajoutés qui donnent une impression de vitesse et de puissance), (ajout de bruits pour les armes, une impression de couper constamment quelque chose), (rapidité d’exécution), (grésillement des frappes laser, exagération des impacts, etc.).

TMR, SW1, SH

Musique thème marque l’événement au cœur du récit ou de son dénouement : (« Vedette Wars » - pour marquer un combat).

SW1

Comme pour les films d’arts martiaux, c’est la musique instrumentale qui ponctue les aventures des personnages des films d’action : les tensions, les dangers, les souffrances et les suspenses. Les musiques débutent aussi au moment où un combat ou un entraînement

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commence et se terminent lorsque la tension diminue. La musique accompagne toujours les rapports de forces, appuyant l’état d’esprit des personnages.

Des musiques thèmes existent aussi pour les films d’action. Dans notre corpus, la plus évidente et aussi la plus connue est la musique thème des films Star Wars. À l’instar de la musique instrumentale, elle marque les événements importants du récit.

La musique instrumentale rythmée humoristique est également présente dans les films d’action. Encore une fois, elle rappelle et propose un mélange d’humour et d’action, de prise de risque sans conséquence. Elle crée une dimension qui enlève le sérieux ou la gravité de l’affrontement.

Des ajouts de sons et de bruits sont aussi présents dans les films d’action. Par contre, ce qui les rend différents des films d’arts martiaux, c’est l’absence de références des classiques des films hongkongais. Les mouvements accompagnés de sons demeurent plus sobres et naturels. Les ajouts les plus évidents sont ceux des films Star Wars, avec le grésillement des frappes laser et l’exagération des impacts.

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