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Description des effets spéciaux dans les films d’arts martiaux

Dans le document L'imaginaire des arts martiaux dans le cinéma (Page 174-180)

Partie III – Analyse et interprétation

Chapitre 6 : Les agencements sonores, matériels et spatiaux

6.5 Effets spéciaux

6.5.1 Description des effets spéciaux dans les films d’arts martiaux

Tableau 22 : Les effets spéciaux dans les films d’arts martiaux

Descriptions Scènes

Aucun effet spécial 1-RH2, 2-RH2, 3-RH2, 5-

RH2, 1-KK2, 2-KK2, 4-KK2, 5-KK2, 6-KK2, 7-KK2, 8- KK2, 9-KK2, 1-T&D, 6-T&D, 1-TKK, 2-TKK, 4-TKK, 5- TKK, 3-UnSi, 2-TLS, 3-TLS, 4-TLS, 5-TLS, 3-TLS, 4-MK, 1-KB1, 4-KB2, 6-KB2, 1- HTK, 2-HTK, 5-He, 1-BLS, 3-BLS

Coups de feu et explosions : (balles à blanc), (ricochet des balles sur des surfaces solides), (boulets de canon), (un corps explose), (explosion de voitures et grenades).

4-RH2, 6-RH2, 4-UnSi, 5- UnSi, 7-TLS, 2-MK, 2-UnS Briser du verre : (verre en sucre : vitres de bâtisses, de voitures et objets de verre). 4-RH2, 3-KK2, 1-UnS Cascades : (chutes), (saut d’un immeuble), (meubles qui se brisent lorsque les

personnes chutent dessus), (encaisser de multiples frappes ou impacts).

6-RH2, 6-TLS, 2-KB1, 4- HTK, 4-RMD, 1-UnS, 2-UnS, 1-SF

Blessures par maquillage et trucage : (faux sang), (peau lacérée par un impact), (blessures par balles), (coupures de la peau, décapitations, mutilations), (poutre qui traverse la poitrine), (armes qui entrent dans la chair, épée, couteau, objets contondants), (scie qui charcute un corps), (arracher ou briser des parties de corps :

10-KK2, 4-T&D, 1-UnSi, 2- UnSi, 4-UnSi, 5-UnSi, 6- UnSi, 1-TLS, 6-TLS, 2-MK, 5-MK, 2-KB1, 3-KB1, 4-

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une trachée avec la main, crever ou arracher un œil), (saigner de la lave par les blessures), (jets de sang), (trancher un crâne avec une épée), (enfoncer une queue de billard cassée dans le corps d’un assaillant, de la clavicule jusqu’au cœur), (brûlures sur du métal chauffé à rouge), (fracasser la tête de quelqu’un sur une stèle mortuaire).

HTK, 4-RMD, 2-UnS, 2-BLS, 6-BLS, 1-SF

Défier la gravité : (câbles de soutien pour maintenir les corps dans les airs), (trampoline pour accentuer la hauteur et la durée des sauts), (câbles qui tirent le personnage rapidement vers l’arrière pour accentuer un impact), (le personnage se tient debout sur une épée tenue par quelqu’un d’autre), (maintenu dans les airs pour l’exécution de frappes, notamment les coups de pieds, frapper trois personnes avant de revenir au sol ***cela n’est pas impossible, mais assure l’esthétique des mouvements devant la caméra), (les personnages semblent bondir et flotter).

2-T&D, 3-T&D, 4-T&D, 5- T&D, 6-TLS, 2-MK, 3-MK, 2-KB1, 5-KB2, 3-RMD, 4- RMD, 1-He, 2-He, 3-He, 1- SF, 2-SF

Jeu de lumière (donner un effet d’illumination grâce à l’angle du soleil par rapport à la caméra), (effet d’ombre et de lumière montre une dimension surréaliste, épique et désolante), (rayon de lumière floue et blanchâtre pour illustrer une dimension magique), (donner une impression ou la présence d’une aura), (la lumière qui émane du personnage illustre ses pouvoirs mystiques), (des arcs électriques dans les yeux montrent la présence de pouvoirs mystiques), (effet shadow de lumière dans le déplacement d’un personnage signale ses pouvoirs), (lumière de couleur qui provient de derrière un personnage exprime le lien entre la volonté et le pouvoir surnaturel), (l’image devient noire et blanche pour marquer un moment important : arracher un œil avec une technique particulière et marquer la souffrance), (scène de combat en ombre chinoise), (jeu d’ombre sur fond rouge pour marquer l’essence de l’art martial que le personnage a appris, en référence aux films classiques), (combat en noir et blanc pour montrer que le combat se déroule dans l’esprit des combattants), (le paysage tourne graduellement au rouge pour symboliser la mort d’un personnage à la fin d’un duel), (une lumière révèle l’arme à utiliser pour vaincre l’adversaire).

3-TKK, 7-TLS, 5-TLS, 6- TLS, 1-MK, 2-MK, 5-MK, 2- KB1, 5-KB2, 1-He, 2-He, 5- BLS

Ralenti donne de l’importance à un acte que fait ou subit le personnage : (enflammer une allumette pour débuter un rituel de guérison), (rendre spectaculaire et impressionnant des gestes ou des mouvements lors d’un affrontement, des gestes que l’on souhaite montrer comme décisifs pour l’issue d’un rapport de force, une importance capitale), (personnage qui observe une scène de combat de l’extérieur, un arrêt comme prise de conscience du tragique), (marquer davantage la souffrance que le personnage ressent), (courir au ralenti avant une attaque pour allonger le suspense avant le prochain assaut), (appuyer les gestes spectaculaires en augmentant le temps d’appréciation ***ex. voir les gouttes d’eau au ralenti durant l’affrontement) (augmenter l’intensité des actions), (exacerbe l’apparence de la force et des répercussions des frappes, des chutes et des impacts d’objets), (personne projetée par une explosion), (marquer la frustration du personnage par le fait qu’il se lève au ralenti devant les flammes), (pour augmenter l’effet de grâce et de finesse des mouvements des personnages), (porter une attention particulière au danger qui arrive et à la souffrance occasionnée par la blessure), (voir l’explosion des blocs de glace la position décisive de Bruce Lee à la fin de la casse ***cliché de ses films classiques), (porter le coup final d’un combat pour achever l’adversaire).

6-TKK, 7-TKK, 7-TLS, 6- TLS, 3-KB1, 1-RMD, 2- RMD, 3-RMD, 4-RMD, 1- UnS, 2-UnS, 1-He, 2-He, 2- BLS, 5-BLS, 2-SF

Expressions de la magie : (symboles orientaux apparaissent, créent un effet magique qui donne l’explication de ce qui se passe), (modélisation des éléments manipulés par les personnages, soit une visualisation réelle qui concrétise le lien entre un effet magique incompréhensible ou improbable et de simples gestes), (lancer une corde vivante par la paume de la main), (lancer des flammes par la bouche), (création d’une sphère aux capacités glaçantes), (lancer de l’eau qui se transforme en glace), (un corps qui se recouvre graduellement de glace), (tirer une boule de feu avec les mains), (surpuissance : faire un trou avec son poing dans une planche de quatre pouces d’épaisseur), (briser un makiwara avec une simple frappe), (casser une queue de billard sur la tête de quelqu’un), (le personnage maîtrise le vent par des mouvements d’épée), (briser un bureau d’une seule main), (faire éclater des blocs de glace d’un seul coup de poing), (le personnage brise ses menottes d’un seul coup), (de l’électricité émane des mains du personnage pour montrer la puissance de son pouvoir).

1-TLA, 2-TLS, 4-TLS, 6-TLS, 2-MK, 3-MK, 5-MK, 5-KB2, 3-HTK, 4-HTK, 2-He, 4-BLS, 5-BLS, 1-SF, 2-SF

Flou de l’image : (identifie le monde des esprits), (illustre un portail de téléportation vers un autre monde), (exprime la transformation d’une personne en un autre corps), (rendu flou des âmes qui s’échappent d’un corps hôte), (un rayonnement flou émane autour d’un personnage qui donne un ordre d’exécution, comme si son désir ou sa

5-TLS, 2-MK, 5-MK, 2-KB1, 4-He, 1-SF

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volonté émanait d’une puissance métaphysique qui influençait les actes de ses sbires), (le flou sert de transition de visage d’un personnage pour montrer son vieillissement par un saut dans le temps), (la superposition floue des yeux et du sourire en feu du foyer en forme de crâne avec le visage du personnage ajoute une touche de sadisme, voire une incarnation de méchanceté).

Présence de créature imaginaire (dragon). 5-TLS

Voix modifiée : (la voix grave et l’écho mettent l’accent sur le caractère divin du personnage), (la voix résonne comme pour donner un effet de profondeur et de tragique du destin).

1-MK, 3-KB1

Modifications corporelles : (des yeux blancs rappellent le monde des morts ou des esprits), (enlever la peau de sa tête pour laisser apparaître le crâne), (un personnage se transforme en cadavre décomposé en quelques secondes).

2-MK, 5-MK

Effet rayon X : (lors de l’impact, on voit les répercussions sur la structure osseuse de la personne pour que le spectateur voit davantage les effets physiologiques des dommages infligés).

1-RMD, 4-RMD

Répétition de séquence : (la répétition d’une même séquence de frappes sous un angle différent augmente l’impression de la souffrance infligée, ou encore une augmentation de la force de l’impact).

2-SF

Plusieurs scènes de films d’arts martiaux ne présentent aucun effet spécial. Cependant, il est à noter que tous les films d’arts martiaux analysés, sans exception, en font usage à un moment donné. Dans ces scènes, une multitude de types d’effets spéciaux sont à l’œuvre. Les coups de feu et les explosions peuvent être réalistes ou exagérés. Dans les deux cas, il s’agit d’effets spéciaux contrôlés pour être plus ou moins spectaculaires. Les cartouches à blanc sont utilisées pour produire le son d’un coup de feu et l’effet de recul des armes. Les effets de ricochets et de trous des balles sur des surfaces quelconques sont réalisés par des explosifs à distance. Il en va des mêmes techniques pour les boulets de canon, les grenades et les explosions de voitures. Le répertoire des armes à feu et des engins explosifs vient appuyer la puissance et la volonté des personnages ou l’environnement périlleux ou apocalyptique qu’ils ont à traverser.

Les cascades réalisées par les acteurs ou leurs doublures constituent des effets spéciaux qui soulignent la témérité des personnages. Les chutes, les sauts du haut d’un immeuble, les meubles et les objets en verre enfoncés par la masse des corps, ainsi que les multiples frappes ou impacts encaissés montrent l’endurance à la douleur physique.

Les effets spéciaux de mutilations sont nombreux : coupures et peaux lacérées par armes blanches, blessures par balles, décapiter ou briser des membres du corps, objets contondants traversant toutes les parties du corps, chairs charcutées, crever ou arracher des yeux, jets de sang, brûler la chair selon diverses méthodes, fracasser une tête, faire exploser un corps. Bien entendu, toutes ces blessures sont réalisées grâce à des maquillages, des trucages et des modifications par ordinateur. Ces altérations des corps servent soit à révéler la tolérance des personnages, soit à exprimer des sentiments de colère ou de haine en infligeant des blessures.

151 Certains personnages défient la gravité de plusieurs manières. Des câbles peuvent soutenir ou maintenir les corps dans les airs ou tirer rapidement les personnages vers l’arrière pour exagérer un impact. Des trampolines peuvent accentuer la hauteur et la durée des sauts. Par ces techniques, les personnages semblent bondir et flotter. Cela permet, entre autres, d’exécuter plusieurs frappes avant de revenir au sol. Ces frappes de pieds et de poings en vol ne sont pas possibles dans la réalité, mais assurent l’esthétisme des mouvements devant la caméra. Ces effets spéciaux participent à la construction du fantastique des films d’arts martiaux en extrapolant les capacités physiques de la force des personnages.

Les jeux de lumière ont une importance particulière dans les films d’arts martiaux. Dans un premier temps, certains personnages baignent dans la lumière pour signaler une dimension ou un caractère divin. Par exemple, un personnage peut être filmé devant le soleil pour symboliser le moment de son illumination ou de sa sélection divine. La lumière peut également émaner directement du personnage pour signaler l’activation de pouvoirs mystiques, une dimension magique ou la présence d’une aura. Dans un deuxième temps, les jeux de lumière marquent des moments importants. Par exemple, lors d’un affrontement militaire, le héros prend conscience de la situation simultanément épique et désolante. Ce moment est marqué par un assombrissement accentué des couleurs. Dans une autre scène, le paysage vire graduellement au rouge pour symboliser la mort d’un personnage à la fin d’un duel. Certaines séquences de scènes de combat se déroulent derrière des paravents et produisent un jeu d’ombres chinoises. Comme nous l’avons déjà mentionné, ce type de jeu d’ombres marque des clichés de certains mouvements techniques des disciplines d’arts martiaux et est une référence classique de ce genre cinématographique. D’autres combats se déroulement entièrement en noir et blanc pour montrer que l’affrontement se déroule dans l’esprit des combattants. De courtes séquences de combat peuvent également devenir noires et blanches pour marquer un moment décisif. À l’opposé, une lumière éblouissante peut cibler un personnage pour exprimer l’apogée de sa volonté lors du point culminant d’un combat. Dans un troisième temps, les effets de lumière servent à identifier des objets dont le rôle a une importance cruciale dans le récit ou pour une scène. Par exemple, la présence d’arcs électriques dans les yeux d’un personnage montre qu’il possède des pouvoirs importants. Une succession d’ombres rouges décalées les unes des autres, soit un « effet shadow » lors du déplacement d’un personnage annonce l’utilisation de ses pouvoirs. Dans certaines scènes, une lumière révèle l’arme à utiliser pour vaincre l’adversaire.

Dans les films d’arts martiaux, les images floues possèdent deux fonctions. Premièrement, elles expriment les phénomènes surnaturels. Par exemple, l’accession au monde des esprits est révélée par un flou omniprésent. Toutefois, ce flou peut être permanent ou s’illustrer comme un portail de téléportation vers un autre monde. La représentation des âmes et la métamorphose passent également par une image floue. Dans

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certaines scènes, un rayonnement flou émane autour du personnage lorsqu’il verbalise un ordre d’exécution, comme si son désir ou sa volonté prenait une forme métaphysique pour influencer les actes de ses sbires. Deuxièmement, les images floues marquent des associations. Par exemple, les moments où l’image est floue peuvent servir de transition pour montrer le vieillissement d’une personne par un saut dans le temps. Une image floue peut également servir à superposer deux visages pour les fondre en un seul : les yeux et le sourire en feu d’un foyer en forme de crâne s’unissant avec le visage d’un personnage et lui ajoutent une touche de sadisme et une incarnation de méchanceté.

Les effets spéciaux permettent de modifier les voix pour accentuer des traits en fonction des rôles des personnages. Par exemple, une voix grave et écho peut mettre l’accent sur le caractère divin d’un personnage. Dans une autre situation, une voix résonnante avec un effet de profondeur peut correspondre à une complainte face au tragique du destin.

L’utilisation du ralenti est fréquente. Sa fonction est simple, il donne de l’importance à un acte lors d’une scène. Toutefois, dans les films d’arts martiaux, le ralenti sert à faire ressortir des éléments bien précis. D’abord, il ajoute au mysticisme oriental lorsqu’il y a des manipulations techniques qui octroient certains avantages aux héros. Par exemple, lorsqu’un maître enflamme une allumette pour commencer un rituel de guérison. Ensuite, le ralenti augmente l’intensité de l’action et des affrontements par l’augmentation du temps d’appréciation de certains moments. Il rend davantage spectaculaires et impressionnants des gestes ou des mouvements lorsqu’ils sont décisifs pour l’issue d’un rapport de force. Par exemple, le ralenti exacerbe l’apparence de la force et des répercussions des frappes, des chutes et des impacts d’objets lors d’un combat ou, encore, il permet de voir plus longtemps une personne se faire projeter par le souffle d’une explosion. Montrer l’esthétique des corps dans la réalisation de techniques relatives aux disciplines des arts martiaux est un autre élément que le ralenti met en évidence. Il augmente l’effet de grâce et de finesse des mouvements des personnages. Par exemple, il permet d’apprécier le mouvement de frappe qui engendre l’explosion de blocs de glace ou, ce qui est régulièrement le cas, de montrer le héros qui porte le coup final d’un combat. Le ralenti sert aussi à marquer certaines émotions, dont le plus souvent la souffrance des héros. Par exemple, montrer la frustration d’un personnage par le fait qu’il se lève au ralenti devant les flammes ou, encore, porter une attention particulière au danger ambiant et à la souffrance occasionnée par des blessures. Voir ces émotions au ralenti permet d’allonger le suspense avant le prochain assaut. De plus, le ralenti montre des personnages qui observent un combat de l’extérieur. Cela constitue un arrêt qui permet une prise de conscience du tragique par les spectateurs du film.

Les effets spéciaux rendent possible l’expression de la magie. Dans les films d’arts martiaux, la magie apparaît sous différentes formes symboliques à l’intérieur d’un univers holistique où tout est lié. La première forme d’expression de la magie par les effets spéciaux est constituée par les gestes qui forment un symbole. Le personnage

153 exécute une technique qui trace des traits sur une quelconque surface ou dans l’air. La plupart du temps, ces traits représentent des symboles orientaux ou des idéogrammes qui renseignent les spectateurs sur le caractère mystique des connaissances d’un personnage. La seconde forme d’expression magique par les effets spéciaux est l’utilisation de gestes incantatoires pour maîtriser les éléments de la nature. De simples gestes, au départ incompréhensibles et vides de sens, prennent un effet magique qui permet aux personnages de manipuler des éléments. Par exemple, certains personnages expriment cette magie en lançant une arme vivante par la paume de la main, en crachant des flammes par la bouche, en créant une sphère aux capacités glaçantes, en tirant une boule de feu avec les mains, en maîtrisant le vent par des mouvements d’épée, en lançant de l’électricité avec les mains, etc.

La troisième forme d’expression magique par les effets spéciaux a une fonction identitaire et révèle le caractère surnaturel d’un personnage. Dans l’univers fantastique des films d’arts martiaux, les personnages qui manipulent des éléments sont liés à l’élément spécifique qu’ils maîtrisent. Par exemple, lorsqu’un personnage associé au feu subit une entaille profonde, il est possible que son corps saigne de la lave. Si le personnage est un adepte de la manipulation d’éther frigorifiant, son corps peut se recouvrir graduellement de glace lors de son décès. Le caractère surnaturel d’un personnage se révèle donc par l’apparence. Grâce aux effets spéciaux, les modifications corporelles singularisent et identifient les personnages. Par exemple, des yeux blancs rappellent le monde des morts ou des esprits, un crâne en guise de tête signifie que le personnage provient d’outre-tombe et la transformation rapide d’un personnage en cadavre décomposé montre qu’il ne vivait qu’en sursis.

La dernière forme d’expression magique par les effets spéciaux est la surpuissance. Dans certains films, les personnages acquièrent ou possèdent déjà une force surhumaine. Cette force est souvent le résultat d’un rite de passage qui s’apparente à un rituel sacré d’invocation ou de transmission de secrets mystiques qui permet l’accès à des connaissances ésotériques qui décuplent le potentiel d’un personnage. Cette force associée à un potentiel magico-religieux s’exprime de diverses façons. Par exemple, un personnage peut être capable de faire un trou avec son poing dans une planche de quatre pouces d’épaisseur, briser un bureau d’une seule main, faire éclater des blocs de glace d’un seul coup de poing, briser des menottes d’un seul élan. Ensuite, grâce aux nouvelles technologies informatiques, il existe l’effet rayon X. Cet effet permet de voir ce qui se déroule dans le corps de la personne qui reçoit un impact dévastateur lors d’un affrontement. En fait, il s’agit de montrer les répercussions sur la structure osseuse de la victime pour que le spectateur constate davantage les effets physiologiques des dommages infligés par la puissance de frappe d’un personnage. Enfin, la répétition de certaines séquences constitue un effet spécial en soi. Par exemple, la répétition d’une

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même séquence de frappes sous un angle différent augmente l’impression de la souffrance infligée, ou encore une augmentation de la force de l’impact.

Il y a aussi la présence des créatures imaginaires. Notons que la ligne est mince entre les personnages aux caractéristiques surnaturelles et les créatures imaginaires. Ce qui les départage est le fait que les créatures imaginaires sont entièrement réalisées par ordinateur. Par exemple, les dragons sont présents dans certains films d’arts martiaux, même si parfois ce sont des personnages qui se métamorphosent en cette créature. Grâce aux effets spéciaux par ordinateur, les créatures imaginaires, voire mythologiques, peuvent participer aux récits.

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