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Deux mouvements de la libération

Dans le document Cogito, sujet, subjectivité chez Foucault (Page 51-61)

Chapitre I Les institutions du sujet fou

A. Deux mouvements de la libération

Le premier mouvement, à l’intérieur de l’espace défini par l’internement, est ce par lequel la folie spécifiée est détachée de la déraison. Au XVIIe siècle, la raison ambiguë comme celle de Descartes ne sait qu’exclure et dénoncer indifféremment le fou, elle se situe donc absolument à l’extérieur de lui. C’est cette raison extérieure de la déraison qui enferme les fous, de sorte que cette raison intellectuelle reste toujours extérieure de l’internement, se distingue de la déraison du fou. Néanmoins, après presque un siècle des expériences de l’internement, à travers les affrontements des visages multiples de la différence, dont aucune communication et aucune compréhension n’est possible par la raison du XVIIe siècle, la raison de

l’internement commence curieusement à avoir un épanouissement.

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En premier lieu, la raison de l’internement réussit à distinguer deux pôles des internés : fureur et imbécillité. Cela ne veut pas dire que la folie devient désormais connaissable et compréhensible, mais que cette raison commence à organiser « le domaine le plus visible de la déraison »118. D’un côté, les fous fabriquent les violences actives qui peuvent conduire

jusqu’à la mort, celles-ci sont effectuées soit sur les autres soit sur eux-mêmes ; de l’autre côté, les fous sont aussi incapables de subsister par eux-mêmes, cette incapacité les livre ainsi passivement aux périls et à la mort. Cette simple visibilité de la mort constitue la première base des positivistes, le premier langage que la folie commence à parler à partir du XVIIIe

siècle. À travers ce langage de la mort, autrement dit, par la mort, la folie se distingue de tout le reste qui n’est que « le grand fourmillement individuel des fautes et des défauts »119. En second lieu, et plus essentiellement, la raison de l’internement montre une autre distinction sur la folie : les insensés et les aliénés. La folie parle un langage, non plus celui qui « réfère à la mort et à la vie, mais à elle-même et à ce qu’elle peut comporter de sens et de non-sens »120 pour la folie elle-même. Les insensés sont reconnaissables non seulement par les autres, mais aussi par eux-mêmes. Ils ne sont plus entièrement étranges au monde de la raison, ils partagent la perception, le jugement et la croyance avec les autres, de cette manière qu’on la reconnaît, on la déduit, on adhère à l’intervention. En revanche, les aliénés sont inconnaissables pour les autres, si bien qu’on ne peut pas savoir s’ils sont connaissables ou pas pour eux-mêmes, mais ce qui est évident pour les autres, c’est qu’ils sont livrés à l’illusion de tous les sens, « chacune de ses vérités est erreur, chacune de ses évidences est fantôme », parce que tout ce qu’ils expriment est inaccessible pour les autres, tout ce qu’ils font sont du côté du non-sens pour les autres.

Partant de ces deux faits, la raison de l’internement développe trois notions de la folie : l’enragé qui est à la fois violent et incompréhensible, l’entêté qui est violent avec une idée compréhensible mais insensé et l’imbécile qui est insensé mais moins violent121. Pour la

première fois, la folie ne présente aucune puissance de l’extérieure, ni la prophétie, ni la transe ou la possession, ni la bouffonnerie, mais seulement celle de l’intérieure. Dans cette intériorité de la folie reconnue par la raison de l’internement, il semble qu’on commence à s’occuper du fou lui-même, mais en enfermant toutes les puissances diverses en lui-même, autrement dit, en « laissant l’homme seul avec ses passions »122. De cette façon, la déraison,

118 M. Foucault, Histoire de la folie à l’âge classique, Paris, Éditions Gallimard, 1972, p487 119 Ibid., p489

120 Ibid., p489 121 Ibid., p491

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rompant son rapport avec le cosmos, avec le mystère, avec toutes les possibilités d’accès à la vérité du monde, se réduit à une folie de l’homme, et de l’homme seul. La folie est libérée des puissances extérieures, mais enfermée dans sa propre puissance humaine. Il est difficile d’estimer à quel prix l’homme doit payer pour cette liberté prisonnière.

Le deuxième mouvement qui libère la folie se fait par les exigences économiques et sociales. À partir du XVIIe siècle, la folie est déjà une affaire de « police », l’internement est tout

d’abord une mesure de nettoyage qui met le fou hors du circuit de la société. Néanmoins, ce n’est pas hors du circuit de la main d’œuvre, comme Voltaire le dit, « Quoi ? […] vous n'avez pas encore le secret d'obliger tous les riches à faire travailler tous les pauvres? Vous n'en êtes donc pas aux premiers éléments de la police. »123 La police qui exécute l’internement ne le

fait que pour résorber les chômeurs et contrôler les tarifs124.

Un siècle après, c’est encore la police qui propose le départ des fous, parce qu’ils sont « bons pour les Îles »125, il vaut mieux de les libérer, mais libérer ailleurs, pour l’exploitation de l’Amérique qui favorise l’économie française. Ainsi, ces redoutables fous de la déportation depuis 1720 constituent une des parties des colons des Amériques. Cinquante ans après, ces fous font partie de ceux qui déclarent la Guerre d'indépendance des États-Unis, de ceux qui incitent une crise financière provoquant ensuite la Révolution française. Laissons d’un côté ce cercle de la puissance surprenante des fous, ce qui est certain pour la colonisation française du XVIIIe siècle, c’est que « l’internement devient l’entrepôt dans lequel on tient en réserve les

émigrants ».

Or, la colonisation n’est que l’un des phénomènes dérivés des crises économiques du XVIIIe

siècle en France. À cause du « petit âge glaciaire »126, le XVIIIe siècle a connu seize hivers

extrêmement froids, ces seize misérables périodes provoquent directement les mauvaises récoltes qui font baisser les revenus agricoles. En plus, à cette époque, le changement de la structure agricole qui favorise les grands propriétaires ruine les petits élevages, une grande population rurale détachée de la terre est exposée aux crises de production et au chômage. Ces misérables indigences et chômeurs font naître les workhouses et les hôpitaux généraux, « où

123 Voltaire, Œuvres complètes, Garnier, XXIII, p377 ; cf., M. Foucault, Histoire de la folie à l’âge classique, Paris,

Éditions Gallimard, 1972, p90

124 M. Foucault, Histoire de la folie à l’âge classique, Paris, Éditions Gallimard, 1972, p98 125 Ibid., p503

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manufactures et commerce s’étaient le plus rapidement développés, où la population était la plus dense » 127.

Loin d’être la solution efficace pour les trois graves crises économiques à partir du milieu du XVIIIe siècle, l’internement lui-même se trouve mis en question. Les deux premières crises en

1748 et en 1765 finissent par l’arrestation de tous les mendiants, qui sont constitués par les soldats licenciés, les indigents valides, les pauvres malades ou ceux qui se refusent à travailler. Quant à la troisième crise à partir de 1770, l’efficacité ancienne de l’internement est épuisée, la seule solution de la crise est la main d’œuvre plus nombreuse et plus flexible. Il faut des gens qui sont libres d’échanger au prix le plus bas selon le besoin du marché des marchandises. Et finalement, c’est ce prix le plus bas de la main d’œuvre, non le prix de marchandise, qui absorbe la crise, qui avale la misère collective, puisque la misère des individus libres est plus efficace que le travail des internés.

À partir du XVIIIe siècle, la puissance de la production des richesses ne se loge plus sur la logique du physiocrate, puisque « la médiation essentielle de la terre à la richesse »128 ne se règle plus par les mains d’œuvres à cause de la déclination de l’agricole ; la productivité se trouve sur la logique de l’économiste : c’est la pauvreté qui rend possible la richesse, « Un peuple serait pauvre, qui n’aurait pas de pauvres »129, puisque la richesse se produit plus vite

et crée plus de bénéfices au cours des transformations industrielles et de la circulation commerciale. Cela n’est possible que grâce aux pauvres qui travaillent beaucoup et consomment très peu. La libération des internés au marché de la main d’œuvre aura donc une double contribution : l’abaissement du prix d’investissement et la prolifération de richesse réelle.

À tel point, la charité pour l’assistance des pauvres par le système des fondations devient « une cause d’appauvrissement, l’immobilisation progressive de l’économie et comme la mort lente de toute la richesse productive »130. La libération des internés n’est essentiellement pas

là pour libérer leur misère, mais leur productivité. C’est pour cette raison qu’à l’époque, on distingue les pauvres valides et les pauvres malades selon leurs utilités sociales. Pour cette même raison, dans les nouveaux asiles, la fonction de guérison des malades est plus primordiale que la fonction de charité.

127 M. Foucault, Histoire de la folie à l’âge classique, Paris, Éditions Gallimard, 1972, p504 128 Ibid., p511

129 Ibid., p510 130 Ibid., p514

53 B. Trois structures de l’expérience de la folie

Du fait de ces deux mouvements, à l’intérieur et à l’extérieur de l’internement, la folie doit être reconnue comme une chose objective et médicale. Cela introduit trois structures de l’expérience de la folie au XVIIIe siècle : un espace médical de l’internement limité, une

surface objective de jugement et une combinaison du fou et du criminel131.

Premièrement, le vieil espace de l’internement servant à l’économie bourgeoise est obligé d’exécuter la fonction médicale. Mais cela ne se fait que dans les modifications et les épurations à l’intérieur de l’internement même.

Le XVIIIe siècle a brisé l’espace social de l’assistance, la charité sacrée n’a plus aucun lieu. Il ne reste que la « précieuse matière »132 pour le pauvre valide ; quant au pauvre malade, le fondement de l’assistance ne s’organise que par les « sentiments de pitié et de solidarité », qui sont à l’origine de la société, mais oubliés par elle. Par conséquent, l’hospitalisation du XVIIIe siècle s’installe par l’assistance personnelle là où il y a encore un lien qui unit la souffrance à la compassion, de la même nature que « l’imagination et la sympathie »133, autrement dit de la

même nature où la folie est en ordre bourgeoise : cette sympathie n’est pas inépuisable pour tous, surtout pour les inconnus. De là, la folie devient une chose privée, elle n’appartient qu’à la responsabilité des familles. Pour les riches, la famille peut bien soigner son fou en limitant son danger pour son entourage ; pour les pauvres, ses fous se trouvent toujours dans les correctionnaires quasi-prison et quasi-famille.

Or, dans cet espace social entièrement restructuré, il n’y a toujours pas de conversion réelle du savoir sur la folie. C’est encore ces vieux compagnons du XVIIe siècle, les pauvres, les

libertins et les malades, qui sont retombés, non pas dans la charité sacrée ou dans la morale sociale, mais dans le domaine privé. Les révolutionnaires philanthropiques présument que les aliénés doivent être traitées comme « un problème en soi et pour soi », et que l’internement n’est nécessaire que dans la mesure d’une solution médicale134. Ces idées modifient

profondément le sens de l’exclusion des fous : jadis, l’exclusion est absolue, entre la raison et la déraison, il n’y a pas de partage, entre la société et l’internement, il n’y a pas de confusion ; désormais, lorsque l’internement lui-même ne peut s’établir que par la ligne de partage entre

131 M. Foucault, Histoire de la folie à l’âge classique, Paris, Éditions Gallimard, 1972, p532-p533 132 Ibid., p517

133 Le lien entre la souffrance et la compassion s’établit sans doute selon le principe de l’imagination et de la

sympathie chez Hume. Cf., M. Foucault, Histoire de la folie à l’âge classique, Paris, Éditions Gallimard, 1972, p519

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« des sentiments et des devoirs, la pitié et l’horreur, l’assistance et la sécurité »135, la seule et

simple « valeur d’exclusion » n’a plus condition à exister , il faut l’accompagner d’une « signification positive »136 et d’une utilité sociale : le sentiment anthropologique pour le

devoir de l’assistance, la pitié de souffrance pour l’organisation de l’assistance et l’horreur de danger pour l’établissement de la sécurité. Car au XVIIIe siècle, ou même depuis le XVIIe

siècle, on est tous « intra muros »137 de la raison bourgeoise : un moral pragmatiste au niveau

de l’homme.

De ce point de vue, l’asile idéal pour les bourgeois est donc une harmonie de l’internement et du médical : par la protection contre les périls provoqués par les insensés, le danger public sera conjuré ; par l’effacement des signes de la maladie aux yeux des positivistes et des pragmatistes, les malades peuvent retourner au travail.

Deuxièmement, l’expérience de la folie au XVIIIe siècle se trouve aussi dans le rapport entre la folie et ceux qui la reconnaissent, par exemple, la surveille et la juge à l’intérieur de l’asile138. Bien que ce soit le XVIIe siècle qui a créé un champ de l’aliénation variée où le fou se trouve interné parmi tant de figures qui pour nous n’ont plus parenté avec lui, le XVIIIe siècle hérite sans hésitation de ce champ provisoirement mélangé comme la nature de la folie et ses contraintes historiques comme ses éléments déterminés, « ce qui était réforme sociale de l’internement, devient fidélité aux vérités profondes de la folie ; et la manière dont on aliène le fou se laisse oublier pour réapparaître comme nature de l’aliénation »139. Tout cela se

fait par une simple récurrence de l’objectivité, autrement dit, la répétition des concepts visibles.

La première couche de cette récurrence est celle du passage « du droit à la nature »140. La

tradition juridique depuis la Loi des Douze Tables141 par laquelle le fou est privé de droits

civils, le limite sous l’autorité de sa famille la plus proche. Ce contrôle de la liberté, ou même la suppression de la liberté, n’était qu’une conséquence juridique, ou plutôt une solution romaine qui servait à empêcher de prodiguer le patrimoine, elle contrôle la liberté avant

135 M. Foucault, Histoire de la folie à l’âge classique, Paris, Éditions Gallimard, 1972, p540 136 Ibid., p539

137 Ibid., p540 138 Ibid., p533

139 Pierre Jean Georges Cabanis (1757-1808, un médecin, physiologiste et philosophe français), 1791, cf., M.

Foucault, Histoire de la folie à l’âge classique, Paris, Éditions Gallimard, 1972, p546, note 1

140 M. Foucault, Histoire de la folie à l’âge classique, Paris, Éditions Gallimard, 1972, p547

141 Lex Duodecim Tabularum (451-449 av., J.-C.), Table V (succession) : « si furiosus escit, adgnatum

gentiliumque in eo pecuniaque eius potestas esto. Si quelqu'un est fou furieux et qu'il n'a pas de gardien, son agnat le plus proche a l'autorité sur lui et son patrimoine. » — Auct., Her., 1, 13, 23 ; « prodigum, cui bonis interdictum est, in curatione iubet esse agnatorum. Le prodigue ou le fou, auquel on a ôté l'administration de ses biens, est sous la curatelle de ses agnats. »— Ulpien, Reg., Livre XII, 2

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l’action. En ce sens, elle n’est pas la seule solution pour le crime. Allons encore plus loin, chez Homère, Agamemnon commit le crime en l’atê142, c’est-à-dire sans sa volonté propre, il

n’est pas coupable, mais il offre sa compensation. L’absence de la liberté dans sa propre volonté, autrement dit, dans l’état d’atê, n’est pas sa faute, c’est son action qui compte la responsabilité, qui demande la compensation. La punition grecque est donc une solution après le crime, elle ne contrôle pas la liberté, elle le fait récompenser. De ce point de vue, la liberté comme un droit juridique commence par la loi romaine143, la privation de ce droit d’être libre

en tant que solution pour empêcher le crime n’est point la seule et unique solution.

Or, quant au XVIIIe siècle, la logique de la loi romaine établie par le choix juridique de la

solution devient le seul lien absolu entre la raison et la liberté. « Liberté et raison ont les même limites. Lorsque la raison est atteinte, la liberté peut être contrainte. »144 Une menace pour l’existence de l’individu lui-même ou pour la liberté des autres atteste immédiatement la raison atteinte et la folie qui a perdu de la volonté. De là, sa liberté est abolie, sa nature est donc perdue, « la liberté est devenue pour l’homme une nature ; ce qui en empêche légitimement l’usage doit nécessairement avoir altéré les formes naturelles qu’elle prend en l’homme »145. Lorsque le fou a déjà aboli sa liberté au niveau de la volonté, alors l’internement du fou n’est que la sanction d’un état de fait. Pour le XVIIIe siècle, l’absence de

volonté est déjà un crime qui conduit à l’emprisonnement, elle indique immédiatement la privation de liberté, autrement dite, l’internement réel du fou. Cela se justifie au nom de la récurrence du droit à la nature comme dans la Loi des Douze Tables. Curieusement, cette contrainte de la liberté en tant qu’un droit limité évolue à partir du XVIIIe siècle comme la manière principale de la punition ou de la récompense146, l’internement du fou y contribue

sans doute singulièrement.

Ainsi naît la deuxième couche de la récurrence de l’objectivité. Lorsque l’absence de la volonté libre s’impose à la restriction de la liberté matérielle, la justice qui règne à l’asile n’est plus la chaîne, mais la camisole ; non plus la punition, mais la vérité ; non plus l’ordre moral, mais celui de la psychiatrie. Pour la première fois, la folie possède une histoire dont son quotidien dans l’asile fait partie, elle a aussi une vérité, une vérité dépouillée de la présence

142 « Ce n’est pas moi qui suis coupable, mais Zeus, et le Destin, et L’Érinyes qui marche dans l’obscurité : ceux-

là, à l’assemblée, mirent dans mon entendement une atê farouche. » cf., Homère, Iliade, 19.86 seq

143 Le Ve siècle av. J.-C., c’est aussi l’époque du rationalisme grec. Sur ce point de la liberté grecque, voir aussi le

chapitre I dans la troisième partie, où nous traitons le régime volontaire de l’homme libre chez les Grecs.

144 M. Foucault, Histoire de la folie à l’âge classique, Paris, Éditions Gallimard, 1972, p547

145 Pierre Jean Georges Cabanis, Vue sur les secours publics, 1798 ; cf., M. Foucault, Histoire de la folie à l’âge

classique, Paris, Éditions Gallimard, 1972, p547, note 1

146 Le premier code pénal français est celui de 1791, la même année où Cabanis montre l’héritage de

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profonde de la déraison. Elle devient communicable dans le cadre de tout ce qui est capable d’être neutralisé comme une objectivité, sur les secrets qui ne troublent pas, mais qui peuvent être verbalisés. Cette objectivité « maîtrise » la folie plus profondément que son ancien asservissement à la déraison, « le propre de l’expérience de la Déraison, c’est que la folie y était sujet d’elle-même ; mais […] en cette fin de XVIIIe siècle, la folie est aliénée par rapport

à elle-même dans le statuts d’objet qu’elle reçoit. »147

La troisième structure de l’expérience de la folie du XVIIIe siècle se trouve dans le rapport

entre la folie en dehors de l’asile et ceux qui la jugent et la répartissent selon les formes nouvelles de la morale, imposées par la Révolution française.

En premier lieu, l’ancien système de l’attestation du fou est détruit ou du moins modifié, la partie de l’autorité du magistrat et de l’administrateur est annulée et remplacée par cinq compagnies148 de la police qui sont formées de citoyens volontaires et chargées d’assurer le partage social immédiat. Cela ressemble au passage de la monarchie absolue à la monarchie

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