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Dans le document SUR LES PAYS LES RAPPORT (Page 46-49)

exportations, en s’affranchissant de la dépendance à l’égard des produits de base au profit de produits plus dynamiques, c’est-à-dire des produits dont la demande connaît une plus forte croissance sur les marchés internationaux et qui peuvent par conséquent, grâce à cette demande, donner une impulsion à la croissance économique dans le pays exportateur. Ensuite, il réduit l’élasticité de la demande d’importations par rapport au revenu, ce qui signifie que la croissance de l’économie nationale se traduira progressivement par une augmentation moindre des importations. Enfin, le développement des capacités productives favorise une mobilisation plus efficace des ressources intérieures aussi bien publiques que

privées, ce qui permet d’accroître les investissements des secteurs public et privé.

Des politiques de change dynamiques et des mesures de contrôle des mouvements de capitaux peuvent aussi aider à préserver la stabilité et la compétitivité du taux de change réel, ce qui stimule la demande d’exportations. Toutefois, ces avantages sont subordonnés à des facteurs économiques et politiques et, à long terme, ne peuvent à eux seuls sous-tendre l’industrialisation et la croissance (Frenkel and Rapetti, 2008  ; UNCTAD, 2016b  ; UNCTAD, 2018c). En outre, il reste préférable, de manière générale, de financer l’investissement en ayant SECTEUR EXTÉRIEUR

DEMANDE INTÉRIEURE OFFRE INTÉRIEURE

Besoins d’investissement

élevés

Faible développement

des capacités productives Objectifs

de développement durable

Transformation structurelle

lente

Faible capacité d’épargne Faible revenu

Déficits courants persistants

Produits de base Forte concentration

des exportations Articles manufacturés à faible valeur

ajoutée

Forte élasticité de la croissance par rapport aux importations

Dépendance à l’égard des financements

extérieurs

Sources publiques

Sources privées

Biens de consommation

Biens d’équipement Figure 1.2

Transformation structurelle, déficits extérieurs et financement du développement dans les pays les moins avancés

Source : CNUCED.

principalement recours à l’épargne intérieure plutôt qu’à l’épargne étrangère, ce qui, souvent, confère plus de stabilité à la croissance et accroît quelque peu la marge d’action. D’où l’importance que revêt la mobilisation efficace des ressources intérieures (Cavallo et al., 2018). Néanmoins, la faiblesse des revenus rend bien souvent impossible le financement de l’investissement par l’épargne intérieure, comme c’est le cas dans les PMA. En effet, les ressources intérieures sont limitées et la mobilisation des ressources laisse à désirer (en raison des défaillances des systèmes fiscaux et financiers nationaux), alors même que ces pays ont besoin d’investissements beaucoup plus conséquents. Par ailleurs, de nombreux PMA pâtissent du volume important des sorties de capitaux illicites, qui sapent les efforts de mobilisation des ressources intérieures7.

E. Résultats économiques, transformation structurelle, ressources et déficit courant

1. Croissance, transformation structurelle et déficit courant

Bien que depuis la crise financière mondiale de 2008/09, la plupart des PMA aient enregistré un taux de croissance respectable, les résultats qu’ils ont obtenus ne leur ont jusqu’à présent pas permis de corriger certaines des causes structurelles de leur vulnérabilité, en particulier leur dépendance accrue à l’égard des ressources financières extérieures pour l’investissement et la contribution généralement négative du commerce à la hausse de la demande globale. En outre, même si elle a été forte, l’augmentation des exportations des PMA enregistrée ces dernières années s’est accompagnée de peu de changements structurels, comme en témoigne la lenteur du développement d’activités relativement plus productives, notamment dans le secteur manufacturier (UNCTAD, 2018a  ; UNCTAD, 2019b).

Dans la plupart des cas, le modèle de spécialisation se caractérise plutôt par une forte prédominance des produits de base et de produits manufacturés dans lesquels la part nationale de la valeur ajoutée est limitée, d’où les difficultés à assurer le maintien d’une croissance à long terme. Ces questions – largement examinées dans les livraisons du Rapport sur les pays les moins avancés et dans d’autres publications de la CNUCED – sont exposées dans la présente section, à la fin de laquelle sont examinées leurs incidences sur le déficit courant.

7 Cette question est examinée plus avant dans le chapitre 4.

Depuis la crise financière de 2008/09, la croissance des PMA a été encourageante, quoique généralement inférieure au taux de 7 % fixé à la cible 8.1 des objectifs de développement durable. Par exemple, pour les PMA dans leur ensemble, le taux de croissance moyen du PIB réel s’est élevé à 4,6 % pour la période 2011-2017 (2,1 % par habitant). L’économie mondiale a enregistré une reprise inégale qui, conjuguée à la faiblesse des cours des produits de base pendant la majeure partie de la dernière décennie, a certainement entraîné une dégradation des résultats par rapport à ceux de la période antérieure à la crise. En 2019, sept PMA, soit environ moitié moins qu’au début des années 2000, devraient atteindre l’objectif d’un taux de croissance de 7 %, tandis que le nombre de ceux connaissant une contraction du PIB réel par habitant ne devrait être que légèrement inférieur au pic atteint en 2015-2016 (UNCTAD, 2018a  ; UNCTAD, 2019b)8. En outre, la croissance a été principalement soutenue par la vitalité du secteur des services, où une multitude d’entreprises traditionnelles (et souvent informelles) s’adressent au consommateur, ainsi que par l’existence de poches d’activités relativement plus productives telles que la conception de logiciels ou les services financiers (UNCTAD, 2018b). Les secteurs agricole et manufacturier ont été relativement peu dynamiques, surtout le second, et ont nettement moins contribué à la croissance que le secteur des services. En particulier, malgré l’augmentation de la valeur ajoutée manufacturière, seuls quelques PMA ont échappé à un coup d’arrêt de leur industrialisation, voire à une désindustrialisation prématurée9 (UNCTAD, 2018a  ; UNCTAD, 2019b, UNCTAD, 2016b). Au vu de cette évolution sectorielle de la croissance, il demeure difficile d’accroître la productivité agricole et de créer des emplois dans les secteurs à plus forte productivité au moyen d’une réaffectation des travailleurs qui stimule la croissance économique (McMillan et al., 2014  ; UNCTAD, 2016b ; McMillan et al., 2017 ; UNCTAD, 2018 b).

Du côté de la demande, les taux d’investissement des PMA ont été relativement élevés (au moins depuis le milieu des années 2000), mais la consommation absorbe en moyenne 80  % du PIB. Les PMA dépendent depuis toujours de l’épargne extérieure pour financer l’essentiel de leur accumulation de capital (UNCTAD, 2019b). Cette dépendance n’a que peu diminué au cours de la dernière décennie, car les besoins d’investissement restent en général considérables, tandis que l’épargne intérieure n’a guère progressé en raison d’un pouvoir d’achat

8 Bangladesh, Burkina Faso, Cambodge, Éthiopie, Rwanda, Sénégal et Soudan du Sud.

9 C’est-à-dire la stagnation ou la baisse de la part du secteur manufacturier dans la valeur ajoutée totale.

limité. Au cours de la période 2015-2017, le déficit de ressources (c’est-à-dire la différence entre l’épargne intérieure et la formation brute de capital fixe) des PMA a représenté en moyenne 8 % de leur PIB. Seuls quelques pays exportateurs de pétrole –

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