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Mesure de l’inclusion financière du côté de la demande

CHAPITRE II : LES DIMENSIONS DE L’INCLUSION FINANCIERE

Section 2. Mesure de l’inclusion financière

1. Approches de mesures de l’inclusion financière

1.2 Mesure de l’inclusion financière du côté de la demande

Nous distinguons dans ce sous point, d’une part l’approche de la Banque Mondiale dirigée par les travaux pionniers de Demirguc-Kunt59 en matière de la recherche sur les questions de l’inclusion financière, et d’autre part les numéros des enquêtes dénommées FINSCOPE.

o Les travaux fondateurs de Demirguc-Kunt : GLOBAL FINDEX data base, première base de données issue d’enquêtes sur l’inclusion financière d’envergure mondiale

Les travaux de Demirguc-Kunt et Klapper (2012) ont permis de mettre en place « la

première base de données publique d’indicateurs permettant de mesurer de manière systématique l’utilisation que les populations font des produits financiers dans les pays et au fil du temps (Global FINDEX), elle vient combler un grand vide dans le domaine des statistiques sur l’inclusion financière. Cette base de données peut être utilisée pour suivre l’impact des politiques d’inclusion financière à l’échelle mondiale et pour se faire une idée plus complète et plus nuancée du comportement des populations du monde à l’égard de l’épargne, de l’emprunt, des paiements et de la gestion des risques. Dans la mesure où elles permettent aux décideurs d’identifier des groupes de populations qui, autrement, sont exclus du secteur financier formel, ces données peuvent contribuer à établir un ordre de priorité des réformes et aider à en suivre l’évolution au rythme des publications à venir de nouvelles statistiques » (p.4). Global FINDEX a été réalisée pour la première fois en 2011

(une deuxième en 2014 et la toute dernière en 2017) sur les populations d’environ 148 pays. Cette enquête porte habituellement sur les aspects suivant : « l’épargne, l’emprunt,

les paiements et la gestion des risques » (p.1). Des indicateurs sont élaborés sur la base

d’interviews menés auprès de 150 000 personnes adultes, à partir d’un échantillon représentatif au niveau national. Ces outils de mesure présentent la limite du fait qu’ils ne sont accessibles qu’à travers une enquête qui demande beaucoup de moyens financiers et matériels, donc ne pourraient être utilisés en permanence dans nos pays. En dépit de toutes ces initiatives et les efforts, à la fois au niveau national et international, le progrès accompli jusqu'ici, notamment en Afrique ne sont pas prometteurs. D'après les données disponibles, comparativement à une moyenne de 24% pour l'Afrique subsaharienne, 23% pour l’Afrique occidentale, 11% pour l’Afrique centrale, 28% pour l’Afrique orientale et 51% pour l’Afrique Australe, la proportion

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moyenne d'adultes ayant accès à des institutions financières formelles en Afrique tombe en dessous de la moyenne mondiale et beaucoup d'adultes en Afrique utilisent des méthodes informelles pour épargner (Demirgüç-Kunt et Klapper, 2012a).

Demirgüç-Kunt et al. (2014, 2017) présentent la deuxième et troisième édition de la base Global FINDEX qui a emprunté la même méthodologie pour aboutir aux données. L’intérêt des éditions suivantes est de permettre une comparaison entre les périodes (2011, 2014 et 2017) pour un même pays ou entre pays, ainsi que l’actualisation des données pour la recherche scientifique. Ils ont aussi permis de montrer les avancées réalisées par rapport à un certain nombre d’indicateurs tels que la proportion des détenteurs de comptes bancaires qui s’est considérablement améliorée.

o Les enquêtes sur les consommateurs des services financiers ou « FINSCOPE »

Réalisées dans une trentaine de pays à travers le monde, les enquêtes FINSCOPE ont comblé un grand vide en termes de statistiques sur les consommateurs ou utilisateurs des services financiers. Il s’agit bien des données collectées directement auprès d’un échantillon de personnes, représentatif au niveau national. A travers le programme

Making Access Possible (MAP) qui est un programme qui vise à élargir l’accès des

services financiers dans les pays en développement. C’est dans le but de favoriser la croissance inclusive du secteur financier que ce processus a été élaboré par l’UNCDF,

FinMark Trust60 et CENFRI, pour un objectif commun. Ainsi, « Au niveau pays, les

principaux partenaires du MAP collaborent avec d’autres intervenants clés et les donateurs pour assurer un processus inclusif et holistique »61. Ces intervenants sont le plus souvent le Ministère en charge des finances ou développement, la Banque Centrale, l’Institut National de la Statistique, le secteur privé, les ONG, les partenaires au Développement. Ce genre d’enquêtes poursuit en général les objectifs suivants :

- évaluer le paysage d’accès et d’utilisation des services financiers par les populations ; - répondre aux besoins d’informations des autorités et des autres acteurs ;

- permettre l’évaluation des impacts, et le suivi des politiques d’inclusion financière ; - identifier les contraintes ou les facteurs d’exclusion financière ;

- servir de référence pour les enquêtes ultérieures.

60 Une organisation indépendante qui œuvre pour “Faire fonctionner les marchés financiers au service des pauvres” à travers l’Afrique et l’Asie.

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Pour certains pays l’enquête prend en compte quelques aspects sociodémographiques pour mesurer les conditions de vie des populations en vue de les confronter avec les données de l’inclusion financière.

Tableau N° 11:Cadre analytique des enquêtes FINSCOPE

Source : Reconstitué à partir du Rapport FINSCOPE Togo 2016, page 2

A partir du cadre analytique ci-dessus, à l’issue de la collecte, un nombre important d’indicateurs est publié relativement aux différentes rubriques ci-dessous : - les caractéristiques socioéconomiques et démographiques de la population ainsi que leur accès aux services sociaux de base

- le paysage de l’accès aux services/bancarisation - l’épargne - investissement / crédit et emprunt - l’assurance et gestion de risques

- les envois d’argent et réceptions

- les transactions financières et paiements mobiles

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Méthodologie

Pour ce qui est de la méthodologie des enquêtes FINSCOPE, même si elle n’est pas identique dans tous les pays où l’enquête a été réalisée, les grandes lignes de la démarche adoptée restent les mêmes.

Source : Reconstitué à partir du Rapport FINSCOPE Togo 2016, page 10

Etant donné que l’enquête ne porte pas sur la population dans son ensemble, la population adulte issue du recensement constitue la base de sondage. Il s’agit de l’ensemble des personnes âgées de 15 ans et plus. L’échantillon considéré doit être représentatif au niveau national, si elle cible toutes les franges de la population en milieux rural et urbain. A l’issue de l’échantillonnage, les données seront « pondérées aux

projections de la population sur la base du recensement ». La collecte se déroule à l’aide

de questionnaire sous forme d’entrevue en face-à-face par des enquêteurs recrutés et formés à cet effet. La collecte dure à peu prés un à quatre mois selon la taille de l’échantillon. Le dépouillement, et le traitement des données pour aboutir aux différents indicateurs à publier, peuvent aussi prendre un temps considérable.

Le tableau N°12 présente la liste des différents pays dans lesquels les enquêtes FINSCOPE ont été menées ainsi que l’année de réalisation et la fréquence.

Tableau N° 12 : Récapitulatif des réalisations des enquêtes FINSCOPE

N° Pays Plusieurs

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