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L’accès au compte dans une institution financière formelle

Première édition envisagée

Section 2. Inclusion financière et la dynamique des taux d’intérêt débiteurs dans l’UEMOA : quelques faits stylisés l’UEMOA : quelques faits stylisés

1. Caractéristiques de l’inclusion financière des populations de l’UEMOA selon les données de Global FINDEX

1.1 L’accès au compte dans une institution financière formelle

L’accès au compte est la « porte d’entrée » de l’inclusion financière par une personne physique ou morale. Pour le mesurer on prend en compte généralement la proportion de la population adulte qui possèdent un compte bancaire dans une institution formelle. Il faut préciser qu’à ce niveau, à la différence des statistiques de la Banque Centrale, il ne s’agit pas de faire la sommation de tous les comptes ouverts dans

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les Banques, IMF et établissements financiers pour la diviser par le nombre de personnes adultes dans le pays. Cette méthode n’écarte pas par exemple les personnes possédant plusieurs comptes dans plusieurs institutions financières différentes. Il y a alors plusieurs doublons dans ce genre de données, néanmoins il peut être considéré comme un proxy de la proportion des personnes titulaires de compte bancaire. Pour ce qui est de Global FINDEX, il s’agit des données collectées directement sur les populations et qui nous donne la proportion réelle des titulaires de compte bancaire. Le constat est que la « bancarisation » ou la proportion des personnes titulaires d’un compte dans une institution financière toutes catégories confondues (banques, IMF, établissements financiers, etc), est beaucoup plus faible au niveau des pays de l’UEMOA comparée aux autres pays du monde.

Graphique N° 11: Populations âgées de plus de 15ans titulaires d’un compte bancaire dans une institution formelle (%)

Source : Global FINDEX, calculs de l’auteur

Le graphique ci-dessus montre que le taux au niveau de l’UEMOA (en moyenne) est de 8,26 % en 2011 et 17,97 % en 2014. Le taux de ‘’bancarisation’’ s’améliore au cours des années, cependant on constate une disparité au niveau des pays. Le Niger présente le taux le plus faible de l’Union. La proportion des adultes possédant un compte auprès d’une institution financière formelle est de 1,52% en 2011 et 6,71% en 2014. Les pays ayant les taux les plus élevés de l’UEMOA sont la Cote d’Ivoire (34,32%), le Mali (20,8%) et le Togo (18,25%) en 2014, néanmoins, ces taux restent nettement en dessous de la moyenne mondiale qui est de 50%. On peut retenir que les pays de l’Union ont un accès aux services financiers relativement limité comparés au reste du monde.

- 10,00 20,00 30,00 40,00

Benin Burkina Faso Cote d'Ivoire Mali Niger Senegal Togo

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Tableau N° 21: Comparaison des taux de bancarisation en %

2011 2014

UEMOA 8,26 17,97

East Asia & Pacific (developing only) 55,14 68,96

Europe & Central Asia (developing only) 43,25 51,43

France 96,98 96,58

Latin America & Caribbean (developing only) 39,26 51,40

Morocco 39,07 N/A

Sub-Saharan Africa (developing only) 23,87 34,21

United States 87,96 93,58

Source : Global FINDEX, calculs de l’auteur

L’accès aux services financiers pourrait être déterminé par le niveau de développement économique. Dans les pays de l’Afrique Subsaharienne et dans l’UEMOA, la part de la population de plus de 15 ans ayant ouvert un compte dans une institution financière formelle s’élève respectivement à 34,21% et 17,97 % en 2014, contre 93,58% et 96,58% pour les pays avancés, comme les USA et la France respectivement. Au niveau des pays en développement, le taux de l’UEMOA reste toujours inférieur aux pays de l’Asie de l’Est-Pacifique (51,4%) et l’Amérique Latine (51,4%). Nous chercherons à savoir dans la suite de ce travail quels sont les facteurs qui expliquent ce retard de l’UEMOA.

Pour pousser l’analyse, nous présentons à travers le graphique ci-dessous les caractéristiques de l’inclusion financière suivant quelques critères socioéconomiques et démographiques.

Graphique N° 12: Disparité de bancarisation entre catégories de populations

Source : Global FINDEX, calculs de l’auteur - 2,00 4,00 6,00 8,00 10,00 12,00 14,00 16,00

Femme 40% les plus

pauvres Edu. Niveau primaire ou moins

Pop. Rurales Jeunes (15-18ans) Benin Burkina Faso Cote d'Ivoire Mali Niger Senegal Togo

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Le constat est à peu près le même pour tous les pays de l’UEMOA. Les femmes et les populations rurales, sont moins bancarisées par rapport au taux global d’un pays. En comparaison, le Niger enregistre le taux le plus faible pour chaque catégorie.

Tableau N° 22: Comparaison entre les pays du taux de bancarisation par catégorie de

population Femmes 40% les plus pauvres Education Niveau primaire ou moins Populations Rurales Jeunes (15-18ans) UEMOA 10,34 10,34 9,55 9,97 6,93

East Asia & Pacific (developing

only) 66,72 66,72 63,60 64,27 60,26

Europe & Central Asia (developing

only) 47,39 47,39 34,70 45,71 35,52

France 95,47 95,47 ND 97,70 78,87

High income: OECD 93,77 93,77 ND 93,83 84,09

Latin America & Caribbean

(developing only) 48,50 48,50 42,88 45,74 36,92

Low & middle income 48,67 48,67 45,47 48,34 39,44 Sub-Saharan Africa (developing

only)

25,14 25,14 17,18 23,58 20,49

United States 94,80 94,80 ND 93,21 87,56

Source : Global Findex, calculs de l’auteur

L’écart de bancarisation ressort très important entre les femmes et les populations rurales des pays de l’UEMOA et celles des pays développés et asiatiques aussi. Cette disparité se ressent aussi du côté des jeunes et des personnes ayant un niveau d’instruction inférieur.

Pour mieux analyser l’accès et l’utilisation des services financiers, après avoir examiné l’accès au compte, il serait nécessaire d’appréhender les motifs d’ouverture des comptes bancaires ainsi que l’utilisation des moyens de paiements qui leurs sont associés. En d’autres termes, nous cherchons à savoir pourquoi les populations de l’UEMOA approchent les banques et IMF pour ouvrir un compte. Le graphique N°13 nous permettra d’arriver à cette fin.

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Graphique N° 13: Utilisation des comptes

Source : Global FINDEX, calculs de l’auteur

L’utilisation principale des comptes au Niger et dans l’UEMOA, réside dans le virement de salaire avec 0,91% et 2,66% respectivement. Les détenteurs de comptes déclarent aussi utiliser leurs comptes pour régler des frais de scolarité (0,20% pour le Niger et 0,48% pour l’UEMOA), pour régler des factures (0,03% pour le Niger et 0,55% pour l’UEMOA), pour recevoir des transferts publics (0,77% pour le Niger et 0,97% pour l’UEMOA) et pour faire des transactions à travers un téléphone portable (0 ,62% pour le Niger et 1,88% pour l’UEMOA). On constate en général, en plus du faible taux de bancarisation, une sous-utilisassions des comptes dans les pays de l’UEMOA comparés aux autres pays.

Graphique N° 14: L’accès aux moyens de paiements

Source : Global FINDEX, calculs de l’auteur

Concernant l’accès aux moyens de paiements, l’accès aux chèques et aux paiements électroniques demeure limité. Environ 0,67% et 1,03% des détenteurs de comptes bancaires émettent des chèques respectivement au Niger et dans l’UEMOA, et 0,17% et 0,37% effectuent des transferts électroniques. On note toutefois une utilisation relativement plus importante des cartes de débit ou de crédit et de la monnaie mobile au Niger (respectivement 1,13% et 0,62%) et dans l’UEMOA (respectivement 1,77% et

- 0,50 1,00 1,50 2,00 2,50 3,00 Virement de

salaire Transferts Réception publics

Transaction à travers un téléphone

Réglement

de factures Règlement de frais de scolarité Niger UEMOA - 0,50 1,00 1,50 2,00 Paiements

électroniques Chèques Cartes Téléphones mobiles

Niger UEMOA

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1,88%). Ceci s’explique surtout par le fait que dans l’Union la plupart des transactions et autres achats se font en cash. Les acheteurs ont une très forte préférence à garder de l’argent liquide d’une part, et d’autre part, les revendeurs dans les marchés ne disposent pas d’équipements (TPE) pour recevoir des paiements par carte, chèque ou virement.

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