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CHAPITRE 3 – PROPOSITION DE RECHERCHE ET MÉTHODOLOGIE

3.2 Méthodologie de la recherche

La méthodologie de la recherche a pour objectif de présenter le parcours entrepris sur le terrain afin de trouver des réponses aux questions que soulève la proposition de recherche. Cette section se divise en sept parties. La première présente l’approche générale de la recherche. La deuxième section expose le terrain de la recherche c’est-à-dire l’industrie choisie ainsi que les acteurs retenus, leurs qualités et leurs profils respectifs. La troisième section explique comment les données sont recueillies. Les différents aspects du traitement de ces données font l’objet de la quatrième section. La cinquième section décrit le processus d’analyse et d’interprétation des données. La sixième section s’attarde aux critères de qualités d’une recherche. Enfin, la septième section fait état de la dimension éthique de la recherche.

3.2.1 Approche, objet et perspective de la recherche

La construction de l’objet de la recherche consiste à formuler une question qui articule des objets théoriques, empiriques ou méthodologiques. Cette question va permettre de créer ou de découvrir d’autres objets théoriques, empiriques ou méthodologiques dans le but d’expliquer, de prédire, de comprendre ou de changer la réalité (Thiétard, 2007).

Tel que mentionné plus tôt, la ou les questions posées découlent d’une insuffisance relativement à la problématique de la gestion des GPJ dans la théorie et les travaux en gestion de projets. La recherche vise donc à découvrir des objets empiriques afin de mieux comprendre la réalité associée à la problématique à l’étude et ainsi contribuer à la théorie sur la GRH des GPJ. Ainsi, en interrogeant de manière objective des faits sur le terrain, la recherche s’inscrit dans une perspective positiviste (Thiétard, 2007). Les données devraient permettre de combler les lacunes observées dans la littérature afin de contribuer de façon empirique à la connaissance actuelle sur le sujet.

De façon plus spécifique, à l’instar de d’autres chercheurs en gestion de projets (Keegan et al., 2000; Huemann et al., 2004; Turner et al., 2008a; 2008b), cette recherche emprunte la voie de l’exploration empirique. Selon la définition de Thiétard (2007), cette approche consiste à découvrir ou approfondir un fonctionnement dans le but d’expliquer ou de comprendre. L’intention de l’exploration vise à proposer des résultats théoriques novateurs et/ou intégrer de nouveaux concepts dans un champ théorique donné.

3.2.2 Unité d’analyse de la recherche

La définition de l’unité d’analyse découle de la formulation de la question de recherche (Yin, 2003). Également, cette recherche s’intéresse aux acteurs de cette prise en charge dans les entreprises. À l’instar de d’autres chercheurs du domaine de la gestion de projets (Huemann et al., 2004 ; Turner et al., 2008a ; 2008b) qui s’intéressent à la gestion des acteurs projets, l’unité d’analyse de la présente recherche consiste ainsi en l’organisation de haute technologie.

3.2.3 Stratégie de la recherche

La stratégie de recherche est la logique qui relie les données à recueillir, et les conclusions à en tirer, à la question de recherche (Yin, 2003).

Dans le cadre de cette recherche, il s’avère pertinent de recourir à la méthode des cas compte tenu des caractéristiques propres de la problématique à l’étude. Comme le souligne Gagnon (2005), l’étude de cas est particulièrement appropriée pour des questions pratiques, où l’expérience des participants est importante et le contexte de cette expérience essentielle est à connaître. Également, l’étude de cas s’avère pertinente dans le cadre d’une recherche de type exploratoire comme celle-ci (Gagnon, 2005) puisqu’il s’agit d’une recherche dont le sujet a été peu considéré de façon empirique par les chercheurs à ce jour.

3.2.3.1 Méthode des cas

La méthode des cas est une approche qualitative de recherche empirique qui permet d’étudier en profondeur un phénomène social complexe, un événement, un groupe ou un ensemble d’individus, sélectionnés de façon non aléatoire, afin d’éventuellement décrire de manière précise ce phénomène et de l’interpréter en fonction des conditions du contexte au sein duquel il s’inscrit (Yin, 2003 ; Roy, 2005).

La méthode des cas permet aussi d’identifier les caractéristiques holistiques et signifiantes du phénomène à l’étude (ex. : des processus organisationnels). Pour Yin (2003), cette approche est pertinente lorsque le chercheur s’intéresse au «comment» et au «pourquoi» d’un phénomène. Également, lorsqu’il n’a pas ou peu de contrôle sur les événements qu’il étudie. Enfin, la méthode des cas s’avère appropriée alors que l’objet de la recherche s’insère dans un contexte présent ou actuel par opposition à un contexte historique.

La présente recherche s’intéresse au «comment» d’un phénomène. Elle vise également à décrire ce phénomène, à l’illustrer et, si possible, à l’expliquer. Pour ce faire, la recherche emprunte à une technique propre à la recherche qualitative, soit l’entrevue semi-dirigée (voir section 3.4.1), plutôt qu’à une des techniques associées à la recherche quantitative comme l’est, par exemple, la collecte de données par questionnaire. Enfin, cette recherche se penche sur un phénomène organisationnel qui se déroule dans le temps présent.

3.2.3.2 Qualités de la méthode des cas

L’étude des cas doit être significative, complète, considérer des perspectives alternatives, démontrer suffisamment de données et être rédigée de façon engagée (Yin, 2003).

La recherche porte ainsi sur un phénomène socio-organisationnel qui suscite de plus en plus l’intérêt de chercheurs du domaine de la gestion de projets. Plus spécifiquement, elle propose de contribuer aux connaissances sur la GRH des GPJ par la mise en relief de l’exercice des pratiques de GRH à l’endroit d’un acteur central dans la gestion de projets dans les entreprises de haute technologie, soit le GPJ, ainsi que par l’identification des acteurs de sa gestion ou prise en charge et de leurs interrelations.

La méthode retenue pour la cueillette des données permet de recueillir une quantité importante d’informations lesquelles, une fois analysées et mises en relation avec l’état des connaissances actuelles sur la GRH des GPJ, s’avèrent, une fois analysées et interprétées, concluantes en regard de l’état actuel de la connaissance sur le sujet.

Toutes les entreprises sollicitées et intéressées par la recherche sont retenues aux fins de cette recherche. Il en va de même pour les participants issus de chacune de ces entreprises. Tant que leurs caractéristiques correspondent aux critères pré établis de la recherche, chacun d’entre eux est interviewé.

Les données obtenues sont présentées de la façon la plus neutre possible. Également, elles sont analysées dans le respect des différents points de vue des participants, positifs comme négatifs, au sujet de la GRH des GPJ telle qu’elle s’effectue dans leur contexte organisationnel. Le style d’écriture se veut dynamique. Tandis que les citations, en appui à la description des données, sont choisies en fonction de leur pertinence et leur force évocatrice du vécu des participants.

Pour ajouter de la rigueur à l’étude de cas, les données de cette recherche sont recueillies selon un protocole détaillé (Huberman et Miles, 1991 ; Yin, 2003). Les entrevues, enregistrées audio numériquement et les notes manuscrites qui s’y rapportent, font d’autant plus l’objet d’une transcription intégrale (Poland, 1995). Afin d’ajouter de la robustesse aux données et d’en tirer des conclusions analytiques plus larges que ce que permet l’étude d’un seul cas (Einsenhardt, 1989), cette recherche multiplie les cas à l’étude (Yin, 2003) à l’intérieur d’une même industrie. C'est-à-dire qu’elle recueille ses données auprès de huit entreprises au sein desquelles prévalent plusieurs exemples de situations de GRH des GPJ.

Chacune des entreprises et des situations de GRH des GPJ ont l’avantage de présenter des caractéristiques communes (ex. : même industrie, structure matricielle, acteurs projets et acteurs

GRH) afin de permettre la réplication et la comparaison des données et éventuellement générer de la théorie (Eisenhardt, 1989, Yin, 2003).

Par comparaison avec d’autres stratégies de recherche qualitative (ex. : ethnographie, observation participante), la méthode des cas exige un investissement sur le terrain d’une durée moins longue. Le temps passé dans les entreprises participantes à cette recherche s’élève à moins de 75 heures au total. Le travail sur le terrain permet évidemment de recueillir une quantité appréciable de données. Les 57,5 heures d’entrevues réalisées auprès des 65 participants totalisent, une fois retranscrites à interligne simple, quelque 600 pages de verbatim.

Les activités de transcription des données d’entrevues et leur codification consomment quant à elles une somme beaucoup plus considérable de temps. À titre indicatif, plus de 300 heures sont consacrées à la transcription des entrevues. Tandis que la codification s’étend sur une période d’environ deux mois. Les efforts fournis assurent par ailleurs un accès facile à l’ensemble des données de la recherche lesquelles s’avèrent, de surcroît, parfaitement lisibles.