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Choix du terrain

Par l’intermédiaire du Centro de Investigación en Ecosistemas de la Patagonia11 (CIEP), le

gouvernement régional d’Aysén et le fonds de recherche CONICYT financent depuis dix ans des chercheurs dans de nombreux domaines des sciences de la nature et du social afin qu’ils analysent les systèmes en place et les modalités de développement de son territoire. Outre les études en lien avec le développement de l'hydroélectricité, de l’industrie du saumon, de la pêche ou du bois, celles sur le tourisme sont apparues. Les opportunités socio-économiques qui lui sont associées sont de première importance pour cette région isolée, peu peuplée et bénéficiant de nombreux espaces naturels. Grâce à son attractivité paysagère et aux nombreuses campagnes de promotion, une relative augmentation du tourisme a lieu depuis 2005. Cependant, dès 2010, des signes de tensions sur le territoire montrent que malgré les faibles flux de visiteurs chiliens et étrangers les problèmes sont réels. On observe des impacts environnementaux, des services touristiques de mauvaise qualité et des inégalités dans la répartition des bénéfices du tourisme. Des conflits d’usage autour des espaces les plus prisés, notamment autour de l’octroi de concessions touristiques dans les parcs, ont vu le jour. Un double questionnement, sur la stratégie à mettre en œuvre pour augmenter le tourisme et assurer sa qualité et sur les retombées économiques locales, a amené le gouvernement régional à solliciter le CIEP. Celui-ci a proposé de mettre en place une étude compréhensive des enjeux et des dynamiques territoriales afin d’orienter la politique du développement touristique régional. Dans le cadre d’un accord de collaboration initié en 2010, l’Université de Grenoble a été sollicitée, afin d'encadrer un projet de thèse de doctorat sur le sujet. La commande étant assez ouverte, il a été nécessaire de définir l’objet de recherche, à savoir un espace touristique émergent, les acteurs en présence et les dynamiques territoriales à analyser. En fonction de cette problématique, une méthode de recherche mixte empirique et théorique a été choisie, induisant une procédure d’acquisition d’un corpus de données par étapes.

Face à la situation spécifique de la recherche, ayant « un donné et non un corpus, autrement dit des données issues d’une contingence autre » (Sarrazy, 2012), une stratégie d'enquête de type qualitative et fondée sur les discours des acteurs a été retenue.

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Figure 3 : Théorie méthodologique générale de l'enquête d'après Salès-Wuillemin

(Salès-Wuillemin, 2006)

Au regard de la démarche théorique proposée par Abric (2003 In Salès-Wuillemin, 2006), la phase exploratoire de l’enquête, réalisée en 2014, nous a conduit à choisir une stratégie de type qualitative, et non quantitative (Claval, 1972), pour mener la seconde phase en 2015. Enfin, une troisième phase a été nécessaire, entre 2016 et 2017, afin d’approfondir les

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observatoires et d’obtenir les données nécessaires à notre recherche. La systématisation et le codage des entretiens des travaux de terrains ont été finalisés en 2017.

Le choix de notre cadre conceptuel, avec une place centrale accordée aux acteurs et à leurs représentations, nous a conduit à mettre en œuvre une stratégie permettant de révéler les valeurs et principes caractérisant leurs relations au territoire. Une approche compréhensive, qui considère « les faits humains ou sociaux [comme] des faits porteurs de significations véhiculées par les acteurs » (Paillé & Mucchielli, 2008), a orienté l’enquête de terrain vers la recherche des représentations, des pratiques et des discours. L'approche qualitative, orientée vers la compréhension des processus, plus que les mesures quantitatives et des analyses statistiques, a été privilégiée. Des éléments quantitatifs ont cependant été mobilisés pour étayer la validité de schémas abstraits (Claval, 1972). Les matériaux collectés sont des sources directes, des discours issus d’enquêtes de terrain, contrastés par l’analyse de sources indirectes, tels que des rapports et des produits externes au cadre de la recherche. Les discours institutionnels et promotionnels des entités publiques ou organisations privées et de la société civile, nous ont permis de préciser leurs positionnements, contraster les discours spontanés recueillis et ainsi saisir la complexité des positionnements et représentations individuelles.

Matériau discursif issu d’entretiens semi-directifs

Les enquêtes cherchent à affiner les connaissances concernant les dynamiques du territoire. Les sentiments, impressions et avis ainsi obtenus permettent une « mise en perspective qui révèle la pensée, l’opinion et le vécu » (Amalric, 2005). Ces données subjectives nous intéressent, car elles nous permettent de cerner les processus d’action, de création et recomposition du territoire lors de sa mise en tourisme.

Nous avons choisi l’entretien de type semi-directif parce qu’il laisse une large place à la libre expression de l’acteur enquêté. Il permet de recueillir des discours non contraints par un questionnaire fermé et un véritable dialogue avec les acteurs du territoire, en travaillant autour de thématiques préalablement établies. La trame de discussion a permis de collecter des données clefs nécessaires pour répondre à la problématique de recherche formulée en amont. Cette modalité a favorisé la consolidation de notre théorie à partir des enquêtes, au lieu de construire des enquêtes ou les questionnaires à partir d’un modèle théorique préexistant (Beaud & Weber, 2008). Le format d’enquête choisi s’inscrit dans une posture compréhensive, convaincu que « les hommes ne sont pas de simples agents porteurs de

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structures, mais des producteurs actifs du social, donc des dépositaires d’un savoir important qu’il s’agît de saisir de l’intérieur » (Kaufmann, 2008).

Malgré des critiques sur les limites des méthodes qualitatives, celles-ci sont un outil précieux pour cerner les représentations des acteurs impliqués dans l’objet d’études de cas (Yin, 1990 ; Martínez, 2006). Elles permettent de formuler et de vérifier des hypothèses par le biais d’observations empiriques, pouvant ensuite expliquer et approfondir des théories existantes. L’objectif étant de cerner la perception des acteurs du tourisme des confins touristiques de nature et d’identifier les facteurs favorisant l’association des formes de développement. La méthodologie qualitative a facilité une approche globale de notre problématique scientifique. Elle a permis de mieux appréhender le sens des actes, ce que n'aurait pu faire une quantification d'informations, pouvant ne pas traduire la complexité du réel.

Conduite des entretiens

La démarche choisie exige une conduite de l’entretien précis. Il encourage l’enquêté à exprimer ses points de vue et sa perception de la réalité. Cependant, il doit aussi permettre par la suite, dans l’analyse, d’identifier dans les discours des objets conceptuels spécifiques. Dans les entretiens approfondis, sans imposer dans la formulation des questions des termes trop spécifiques, il a été nécessaire de proposer des cadres généraux de réponse. Cette orientation de choix a permis par la suite de catégoriser les réponses.

Un guide d’entretien a été établi afin de couvrir les thématiques clefs de notre sujet de recherche, selon les types d’acteurs choisis à la suite de la phase exploratoire. La présentation et la question d’annonce sont volontairement simples dans le but d’ouvrir une discussion libérée du formalisme d’une enquête qualitative. Afin d’éviter les incertitudes aux réponses posées, tel que le facteur de satisficing (Krosnick, 1991), c’est-à-dire de réponses incomplètes ou non satisfaisantes par facilité (réponses rapides ou évasives), consensuelles, préétablies ou induites par les questions posées ou l’attitude de l’enquêteur, le questionnaire semi-directif a

inclut des réponsesouvertes, fermées et redondantes. Ceci a permis de vérifier la nature des

affirmations de la personne enquêté.

L’entretien suit une trame, mais est flexible afin de rendre l’interaction avec l’interlocuteur spontanée et équilibrée, entre liberté de parole et structuration de l’entretien autour des éléments clefs nécessaires à la recherche. Elle a été affinée au fil des quatre années de recherche et des trois phases de terrain. Elle a été progressivement enrichie par des éléments issus des premiers entretiens. La trame présentée en annexe 1 est celle retenue pour les dernières séries d’enquêtes en 2016 et 2017.

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Les entretiens ont pour la plupart duré entre 1h et 1h30. Ceux-ci ont été réalisés sur les lieux de travail ou en marge d’activités en lien avec le développement touristique du territoire. Ils n’ont pas été intégralement enregistrés, dans l'idée de ne pas créer une situation trop formelle et donc d'induire une conduite non spontanée de l’enquêté. L’exigence pour l’enquêteur ayant été d’être pleinement à l’écoute de l’interlocuteur tout en prenant des notes et en transcrivant mot à mot les discours clefs pour la recherche. En essayant de ne pas nuire à la qualité de l’écoute (Beaud & Weber, 2008), des questions fermées ont cherché à caractériser objectivement l’acteur enquêté. D’autres questions ouvertes cherchaient à favoriser la libre discussion pour cerner des discours. Des phrases emblématiques pouvant expliciter des dynamiques des acteurs sur le territoire, tensions, confrontations ou compromis avec d’autres acteurs, ont été retranscrites intégralement sur le moment.

Les acteurs rencontrés

Les échantillons collectés sont de type « non probabilistique et par convenance, choisis par l’enquêteur afin de développer une idée ou vérifier une hypothèse » (Malhotra & Krosnick, 2007). Des entretiens préparatoires avec des gestionnaires de projets de développement ont permis d’établir l'univers de personnes à enquêter. Partant du fait que l’on « ne peut espérer prendre un point de vue totalisateur et que l’on peut seulement tenter de totaliser différents points de vue » (Beaud & Weber, 2008), des profils d’acteurs variés du tourisme local ont été identifiés durant la phase exploratoire. Par la suite, lors des phases d’entretiens approfondis, il s'est agi de respecter la diversité des points de vue, sans viser l'obtention d'un échantillon statistiquement représentatif, ce qui était cohérent avec notre objectif de compréhension des processus et non de leur quantification. En ce sens, la définition d'un agent de développement touristique a été volontairement large. Des acteurs formalisés ou non, endogènes ou exogènes, installés de longue date ou nouveaux venus, importants ou discrets, d’un point de vue économique ou social dans leur apparition publique (presse locale et rapports), ont été considérés.

Centrée sur l'étude des jeux d’acteurs du tourisme dans les confins de nature notre échantillon de recherche a été établi sur la base de données fournie par le centre de recherche CIEP, notamment du réseau d’acteurs intéressés par le tourisme scientifique, projet en développement au moment de la recherche. Les personnes finalement enquêtées représentent la diversité des profils et des logiques d’action, territorialité et modes de participation aux projets de développement proposés par l’État. Les acteurs du tourisme les plus passifs et peu désireux de participer aux actions collectives (acteurs du monde rural,

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petits commerçants et prestataires de services spécifiques), sont donc ici certainement sous représentés. La phase I, exploratoire, nous a conduits à réaliser de nouvelles enquêtes afin d’assurer une meilleure représentativité de l’univers des acteurs du développement touristique des confins de nature. Des institutions, scientifiques ou non, publiques et privées et à but commercial ou non, participant directement ou indirectement du développement touristique ont ainsi été prises en compte. Il est important de signaler que de nombreux acteurs ont une double casquette d’organisateur, d'usager ou de gestionnaire de l’offre touristique ; un acteur peut être un prestataire de services, un consultant ou un employé au sein d’institutions publiques. Il peut avoir une incidence sur l’activité touristique, mais être à la fois un directeur d’une association culturelle, sportive ou de protection de l’environnement. Chaque acteur agit à titre individuel, mais aussi, souvent, au nom d’une institution et selon des stratégies différenciées et des parcours complexes. Les stratégies des acteurs ne sont en effet pas exclusivement déterminées par leur appartenance à une institution, car ils endossent différents rôles, selon les contextes dans lesquels ils sont amenés à intervenir (Gumuchian & al., 2003).

Les 85 acteurs retenus pour les entretiens sont :

- 47 entrepreneurs touristiques, dont : des entrepreneurs venus d’ailleurs et installés

sur le territoire (23), des microentrepreneurs locaux originaires du territoire (18) et des grandes entreprises nationales opérant sur le territoire (6) dont une de croisières et un centre de ski ;

- 13 acteurs du secteur public et para public : communes, gouvernement régional,

agents de l’État participants à l’aménagement, au positionnement du tourisme ou chargés de la gestion des visiteurs dans les villages ou parcs (CONAF) ;

- 10 acteurs du développement local et de la conservation : organisations ou membres

d’associations de la société civile, religieuse, d’aide au développement, de valorisation de la culture ou de la protection de la faune et de la flore et propriétaires d’espaces naturels pour la conservation, nationaux ou étrangers impliqués dans la culture et la conservation ;

- 5 visiteurs, familles, nationaux ou internationaux, sportifs ou récréatifs au sens large

de passage dans la région ;

- 10 acteurs proximaux : artisans pêcheurs, guides locaux ou paysans impliqués dans le

tourisme rural.

La catégorisation des acteurs sera mobilisée dans notre analyse théorique des dynamiques territoriales (partie II) selon une catégorisation ajustée : 1. Acteurs politiques, législatifs et

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collectivités territoriales, 2. Acteurs proximaux et traditionalistes, 3. Entrepreneurs, alternatifs, locaux ou nationaux opérant sur le territoire, 4. Grandes entreprises, de type industrielles et technologiques, 5. Membres d'organisations écologistes et de la conservation 6. Acteurs du développement local alternatif et 7. Visiteurs et consommateurs d’activités récréatives. À titre d’exemple, au sein des acteurs identifiés comme des entrepreneurs, on retrouve une grande diversité de motivations et de valeurs qui sous-tendent leur action (Bouhaouala, 2007). Un entrepreneur national ou étranger venu s’installer dans la région, pour réinventer sa vie et vivre dans un territoire isolé, agit selon des motivations très spécifiques et différentes d’une entreprise s’installant dans un territoire d’opportunités économique ou d’un colon, installé depuis deux ou trois générations, formalisant l'existence d'une microentreprise familiale.

La répartition géographique des enquêtes réalisées selon des recommandations émanents d'organismes régionaux, tel que le CIEP, SERNATUR, la CORFO, les Chambres de Commerce ou des dirigeants locaux. Le choix reflète, en définitif, bien la réalité touristique : 14 localités ont été visitées parmi neuf des dix communes qui constituent la région d'Aysén (seule la commune de Lago Verde n’a pas été visitée). Du nord au sud, 1000 km environ séparent les villages visités. Ces derniers sont : Raúl Marín Balmaceda (8 enquêtes), La Junta (6), Puyuhuapi (11), Puerto Cisnes (5), Puerto Gaviota (1), Puerto Aguirre (1), Puerto Aysén (3), Puerto Chacabuco (1), Coyhaique (26), Puerto Tranquilo (6), Puerto Guadal (5), Puerto Bertrand (2), Cochrane (3), Tortel (6) et Villa O’Higgins (1).

Au total 130 entretiens ont été réalisés auprès des 85 acteurs sélectionnés (annexe 2). Le nombre d’entretiens réalisés diffère du nombre d’acteurs rencontrés, car certains ont été doublés (23 cas) ou triplés (10 cas) lors des trois phases d’enquêtes. Il s’agissait d’approfondir les échanges auprès des acteurs ayant une incidence prépondérante ou en débat, afin de bien cerner les logiques d’actions et les formes de développement présentes sur le territoire. Dans certains entretiens deux interlocuteurs, dirigeants d’une organisation, institution ou entreprise, couple au sein d'une entreprise familiale ou un groupe de touristes, sont intervenus conjointement. Dans la plupart des cas un seul entretien a été comptabilisé, sauf lorsque les deux acteurs avaient une divergence d’approche significative.

Lors de la phase III d’approfondissement et de contrôle, menée entre 2016 et 2017, des entrevues complémentaires ont été réalisées afin d’inclure un nombre supplémentaire d’acteurs ayant organisé ou participé à des activités de tourisme scientifique (ateliers, projets pilotes ou création de circuits). Des visiteurs ont aussi été enquêtés pour cerner le niveau de participation à l’offre de tourisme scientifique à la fin du projet mené par le CIEP, entre 2013 et 2016.

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Étapes des enquêtes

La formulation de l’hypothèse générale initiale a été basée sur des observations et des entrevues exploratoires de terrains réalisées en 2014. Ayant cerné les enjeux du territoire, l’objet d’étude a été précisé. Une nouvelle série d’enquêtes semi-directives de type qualitatif a été choisie afin de comprendre les dynamiques socio-spatiales qui pouvaient structurer la mise en tourisme spécifique du territoire. Fin 2015, il est apparu nécessaire de comprendre la nature et l’origine de conflits et d’associations identifiés lors des phases précédentes. Il en a résulté un dernier travail d’enquêtes visant à approfondir la compréhension du système, des valeurs et principes qui sous-tendent les dynamiques territoriales, mais surtout de comprendre le positionnement des acteurs au regard d’un projet de développement régional spécifique, celui du tourisme scientifique.

Les dates auxquelles ces entretiens ont été réalisés marquent les limites temporelles de notre analyse de l’état du système touristique. Trois périodes d’enquêtes distinctes existent :

 Phase exploratoire des dynamiques territoriales lors de la mise en tourisme d’un confin

de nature : du 5 février au 15 mars 2014

 Phase approfondie autour de l’identification des formes de développement : du 4 mai

au 25 août 2015

 Phase approfondie d'étude du positionnement des acteurs sur les projets du territoire

et du tourisme scientifique en particulier, du 25 septembre au 15 novembre 2016 et du 15 septembre au 30 novembre 2017.

La réalisation du travail de recherche et des enquêtes, sur un terrain éloigné et immense (les villes les plus éloignées étant bien souvent distante de 300 km, vers le nord et vers le sud, de la capitale de la région d'Aysén) a été complexe et coûteuse. Les déplacements depuis Coyhaique vers la localité la plus au nord (Raúl Marin Balmaceda) demandent 8h de route et 15h vers la localité de l’extrême sud (Villa O’Higgins). Les terrains ont été financés en partie par le CIEP et l’Université de Grenoble Alpes (de février à avril 2014), par le projet ECOS SUD C15H01 (de mars 2016 et mars 2017) et par le projet CIEP-BID-FOMIN ATN ME 13635 (en mai et août 2015 puis octobre et novembre 2016, pour des enquêtes approfondies). Une dernière série d’enquêtes complémentaires a été réalisée sans financements en octobre et novembre 2017 à Coyhaique.

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Corpus de données discursives obtenues

Comme expliqué précédemment, les entretiens ont été partiellement retranscrits, dans un document d’environ 6 pages chacune. Les informations recueillies représentant un volume de données conséquent, et seuls les éléments essentiels à notre démonstration, les discours représentatifs respectant la spontanéité des propos recueillis, ont été intégré dans le texte du présent manuscrit. Le verbatim d’entretien a fait l’objet d’une analyse qualitative en gardant à l’esprit l’hétérogénéité des discours, du fait de la diversité des statuts des acteurs rencontrés, de leur spontanéité, de leurs origines culturelles (paysans, chiliens de Santiago ou descendants de colons européens, acteurs entrepreneuriaux étrangers, nord-américains, européens et sud-américains). Leur sensibilité au sujet du développement du tourisme et leur implication plus ou moins récente (les pionniers du tourisme dans la région d'Aysén ou les paysans et pêcheurs récemment reconvertis) dans celui-ci, est très variée.

Seules 3 entrevues ont été réalisées en français. Les traductions des propos en espagnol pour la plupart des cas et en anglais (2 entrevues) sont libres. Maîtrisant parfaitement l’espagnol du Chili, l’esprit du propos a été préservé au mieux. Le traitement manuel des données a été transcrit en tableaux Excel afin de systématiser certaines données et mieux mobiliser des extraits de discours. Une analyse quantitative de données factuelles, caractérisant l’échantillon d’acteurs, leur typologie, pratiques touristiques et logiques d’actions, a permis

de contraster les informations émanent de la CORFO12 (agence de développement), de

SERNATUR (Service National du Tourisme), de l’INDAP13 (programme d’aide à la petite

Agriculture) et du CIEP (centre de recherche universitaire). En définitive, au regard des statistiques présentées dans le chapitre 3.2 de la première partie de la thèse, l’univers enquêté est représentatif de l’ensemble des acteurs impliqués dans le développement du tourisme régional.

Données complémentaires

Les entretiens ont fait l’objet de plusieurs lectures et ont été confrontés aux discours identifiés dans la presse ou entendus au cours d’ateliers et de réunions de travail groupales, en particulier lors des rencontres du tourisme scientifique d’août 2015, de l’atelier de clôture du projet de mars 2016 et des rencontres des programmes de la CORFO PER Turismo et de

12 Corporación de Fomento, du ministère de l'économie

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SERNATUR (lors du Global Sustainable Tourism Council de septembre 2017) ou de celles du Tourisme Rural de INDAP (octobre 2017).

Pour compléter le corpus de données discursives de nombreux éléments ont été mobilisés :

- éléments issus de la littérature grise ; documents officiels (services décentralisés de