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Méthodes de mesure de la couleur 3.1.1.MESURE QUANTITATIVE DE LA COULEUR

Dans le document La couleur, variable d'action marketing (Page 106-109)

Plan du chapitre 3

Section 3.1. Méthodes de mesure de la couleur 3.1.1.MESURE QUANTITATIVE DE LA COULEUR

3.1.1.1.A

NALYSE PHYSIQUE DE L

ÉNERGIE RAYONNANTE

La colorimétrie (ou métrique des couleurs88) est une mesure quantitative de la couleur, c’est-à-dire une analyse physique de l’énergie rayonnante (Sève, 1996 ; Couwenbergh, 2003). La colorimétrie permet d’« […] associer à chaque stimulus visuel élémentaire (correspondant à une zone définie du champ visuel, placée sous un éclairage uniforme, sur un fond de couleur neutre, n’ayant pas de texture apparente) une mesure de stimulus couleur ». Les stimuli pré-sentés sont placés dans un champ visuel uniforme entouré d’un fond achromatique (Trémeau, Fernandez - Maloigne et Bonton, 2004). Les conditions d’une mesure des couleurs doivent être strictement spécifiées pour que les résultats soient raisonnablement reproductibles (Fleury et Imbert, 1996). La colorimétrie revêt plusieurs intérêts en marketing :

- elle permet de s’assurer que les sources d’éclairage artificiel rendent correctement la couleur des objets (Sève, 1996) ;

- elle permet de s’assurer que la couleur des produits soit dans des tolérances acceptables pour l’acheteur (Sève, 1996 ; Déribéré, 2000) ;

- elle permet la réalisation de produits sensibles, capables d’enregistrer et de restituer les cou-leurs avec fidélité (Sève, 1996) ;

- elle assure une communication précise de l’information sur la couleur au niveau des diffé-rents acteurs concernés.

Néanmoins, la colorimétrie présente également des limites importantes en marketing :

- elle ne permet pas de répondre aux problèmes de choix des couleurs et ne prend pas en compte les aspects esthétiques de la couleur (Sève, 1996) ;

- le coût d’un appareil permettant d’avoir un « observateur de référence » est élevé (Déribéré, 2000) ;

88 Déribéré, 2000.

- elle ne prend pas en compte ni le contraste simultané, ni le contraste successif, ni la cons-tance des couleurs (Fraser, Murphy et Bunting, 2003)

- le transparent n’appartient pas aux espaces de couleur à base colorimétrique ou bien il est confondu avec le blanc (Section 3.2.) (Sève, 1996) ;

- le noir est considéré comme une absence de lumière alors que le noir est une couleur (Sève, 1996) ;

- la comparaison des couleurs a lieu sous des sources-étalons alors que dans la pratique elles seront vues sous d’autres lumières (Déribéré, 2000) ;

- la colorimétrie donne des résultats issus de l’observation sous des angles très petits, alors qu’en général nous verrons les objets avec des surfaces plus grandes (Déribéré, 2000) ;

- elle implique le recours à un respect et une utilisation de normes ou recommandations qui évoluent parfois (Déribéré, 2000) ;

- deux couleurs peuvent apparaître différentes pour l’œil humain mais pas pour la colorimétrie (Fraser, Murphy et Bunting, 2003).

A titre d’illustration, la mesure colorimétrique de la couleur « naturelle » du bois, en associa-tion avec les avis des professionnels de la filière bois, apporte un certain nombre d’éléments dans le domaine industriel (Janin et alii, 2005) :

-l’éducation et la formation des acheteurs et des marchands de bois ; -la qualité de l’approvisionnement en usine ;

-la classification et la gestion des stocks en fonction de la variété des teintes de bois ;

-l’introduction d’une hiérarchie des prix en fonction de la couleur des produits dans la même espèce ;

-l’indication de références de couleur dans les contrats de ventes ou de commandes.

La colorimétrie présente donc des caractéristiques intéressantes, notamment pour le marketing industriel. Déribéré (2000) indique que la colorimétrie est plutôt utilisée par le chimiste, le coloriste ou le technicien des produits colorés ou teints. La colorimétrie sert à segmenter les tomates qui seront destinées aux conserves de tomates entières, et celles qui seront utilisées pour le concentré de tomates. La sélection s’effectue par une caméra qui trie les tomates en utilisant la couleur comme critère de segmentation. Cependant, la colorimétrie est bien adap-tée dans le cas de fruits avec une couleur uniforme (cf. une tomate par exemple), mais ce n’est plus le cas si la couleur n’est pas homogène (Blin-Barrois, 2003).

Bien que la colorimétrie ne permette pas le choix d’une couleur, elle permet d’une part de s’affranchir des facteurs qui ont un effet sur la couleur d’un objet et donc de pouvoir proposer au consommateur un produit avec une couleur qui soit dans des tolérances acceptables (cf. une voiture par exemple). Elle peut également, d’autre part, constituer un moyen de commu-nication sans ambiguité entre les différents services, une fois que le choix de la couleur est effectué, afin que la couleur créée et reproduite soit identique à celle choisie. Néanmoins, on communique dès lors sur la couleur sans jamais la voir….

3.1.1.2. C

OMPOSITION EN MATIÈRES COLORANTES

(

PIG-MENTS

)

La mesure de la couleur peut également s’appuyer sur la composition en matière colorante nécessaire afin d’obtentir une couleur. Ainsi, par exemple, on peut établir une correspondance entre les quantités d’encres cyan, magenta, jaune et noire qui permettent d’obtenir la couleur. La composition en matière colorante dépend bien entendu du domaine et du secteur d’activité.

3.1.2. M

ESURE QUANTITATIVE ET QUALITATIVE DE LA COU-LEUR

La psychométrie89 est une mesure quantitative et qualitative de la couleur, c’est-à-dire une évaluation visuelle de l’apparence des sensations colorées (Couwenbergh, 2003). La psycho-métrie permet une comparaison visuelle directe des couleurs et donc le choix des couleurs. Plusieurs critères peuvent être utilisés afin de mesurer la couleur : similitude d’apparence, constance des écarts perçus, spécification colorimétrique, etc. (Sève, 1996). Cette méthode de mesure consiste à présenter des échantillons de couleurs à des invididus puis à les interroger. Il leur est par exemple demandé d’indiquer à partir de quel moment ils perçoivent une diffé-rence de couleur, sans pour autant leur demander quel attribut a changé (teinte, pureté et/ou clarté par exemple). Un autre critère de mesure est de leur demander de décrire la couleur qui leur est présentée en termes de similitude par rapport à du bleu, jaune, rouge, vert, blanc et noir.

89 La pyschométrie est également appelée colorimétrie supérieure.

Dès lors, la psychométrie est une méthode de mesure qui convient non seulement à l’artiste, à l’esthéticien et au psychologue (Déribéré, 2000), mais également au praticien en marketing. Il convient néanmoins de ne pas perdre de vue les limites de cette méthode de mesure :

- l’œil est sujet à des erreurs, se fatigue, s’adapte, vieillit, varie (Déribéré, 2000) et il « se fait duper facilement » (Zananiri, 2000) ;

- l’œil humain voit la couleur dans un contexte (Fraser, Murphy et Bunting, 2003).

Les classifications de couleurs qui s’appuient sur une « mesure » psychométrique sont appe-lées ensembles ordonnés de couleurs, ou classifications méthodiques de couleurs, ou systèmes ordonnés de couleurs, voire atlas de couleurs90. Leur but est de « créer un système applicable à la totalité des couleurs perceptibles » (Sève, 1996).

Section 3.2. Mesure dimensionnelle de la couleur

Dans le document La couleur, variable d'action marketing (Page 106-109)