Le lycée Juliette-Récamier : « le lycée des Arabes »

Juliette-Récamier est u l e situ au œu du ua tie Ai a da s le 2ème arrondissement de L o . Ou e t da s les a es sous l’i pulsio d’Édouard Herriot, alors maire de L o , le l e Juliette R a ie est d’a o d u l e de jeu es filles. Pa le jeu de la a te scolai e, le e ute e t s’effe tue a tuelle e t da s deu oll ges de L o du ème et du 7ème arrondissement), ainsi que dans ceux de Saint-Fons et Feyzin. Pour ces deux communes, à l’issue du oll ge, les l es souhaita t pou sui e e fili es g ales et technologiques o t le hoi e t e l’ ta lisse e t de V issieu et Juliette R a ie . De fait, le l e Juliette Récamier a la particularité de scolariser des adolescents de Lyon et des communes p iph i ues du sud de l’agglo atio l o aise.

Le lycée Juliette Récamier propose trois filières générales : scientifique, économique et sociale, litt atu e et s ie tifi ue ai si u’u e fili e te h ologi ue “TMG s ie es et technologies du management et de la gestion). Il offre de plus deux options : une option de spécialité « arts danse » ai si u’u e optio a t plasti ue. “eul le l e R a ie dispe se l’optio « arts danse » au sei de l’a ad ie e ui e t ai e u la gisse e t de p i t e de recrutement au-delà des collèges désignés par la carte scolai e. L’ ta lisse e t s ola ise 850 élèves dont 550 seulement dans le cycle secondaire. Les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) et la formation de brevet de technicien supérieur (BTS) également dispensés accueillent près de 300 élèves.

Le lycée Juliette Récamier, grâce à son périmètre de recrutement, est caractérisé par une e tai e di e sit so iale ie u’u e pa tie des l es soit issue de ilieu populai es et sont des enfants ou petits-e fa ts d’i ig s. D’ap s le p o iseu de l’ ta lissement, qui a précédemment travaillé au lycée Robert Doisneau à Vaulx-en-Velin, Juliette Récamier est caractérisé par des mixités :

« I i je et ou e les i it s pa e ue ’est u ta lisse e t de e t e –ville et on offre ces mixités, scolaires, sociales, géographiques, culturelles, etc. Et je trouve ça super, tous les établissements de centre-ville devraient être comme ça. Et je t ou e ue ’est t s ie de pou oi off i ette oppo tu it à e tai s jeu es de Saint Fons, de Feyzin, de pouvoir venir dans un lycée de centre-ville, ils découvrent aut e hose, ils oie t aut e hose, ils so t e tou s d’aut es hoses, il pa tage a e d’aut es, et . Et ça ’est u e hose i t essa te, ’est u ho pou u e tai nombre, un vrai choc des cultures. Mais l’a a tage, à la diff e e de e tai s ta lisse e ts où ’est u ou deu u’ils o t p is o e ça pa e ue ils ie e t faire japonais 23, ici, comme il y en a un certain nombre qui viennent, ici, même si ’est u ho et ue ça ha ge u peu pa appo t à e u’ils a aie t o u

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jus u’à ai te a t où ils taie t u peu…e fe s, pas da s le ghetto ais j’allais di e de a i e alsai e da s e o o ui se o fo d ui a p is des habitudes à la fois malsaine et fataliste etc. De sortir un peu de ça. Pour certains, e ’est pas fa ile, ais de e pas t e seul, d’ t e a e les aut es et ., il e a beaucoup qui sont là, fait que la majorité franchit le pas. »

(Proviseur du lycée Juliette Récamier)

Cette diversité sociale et culturelle est loin de refléter la populatio du ua tie d’Ai a ui jou te l’ ta lissement. Le ua tie d’Ai a da s le uel se situe l’ ta lisse e t est situ da s la pa tie sud de l’h pe -centre de Lyon. Il est encadré par les deux fleuves qui dessinent la P es u’Ile, le Rhô e et la Saône. Au nord, il est délimité par la place Bellecour et au sud par la Place Carnot. Ce quartier est un des hauts lieux de résidence de la bourgeoisie traditionnelle lyonnaise. Il se a a t ise aujou d’hui pa u e a hite tu e hauss a ie e ainsi que de divers bâtiments remarquables et hôtel particuliers. Le lycée Juliette Récamier e s ola ise u’u e petite i o it d’adoles e ts issus de e ua tie où l’ ite e t s olai e est particulièrement important.

Pa i les jeu es ui o t pa ti ip à l’e u te, p s de la oiti d’e t e eu ie e t de la ville de Feyzin et quelques-uns de la ville de Saint-Fo s. L’histoi e de Fe zi , ui est i e e t appel e da s l’e ad e ui suit est diff e te de elle de Vaul -en-Velin. Alors ue l’histoi e de la ille de Vaulx-en-Veli est e pa tie a u e pa l’u a is e de g a d-ensemble et les épisodes de violence urbaine, Fe zi ’a pas fait l’o jet d’u programme de

o st u tio de loge e ts d’e e gu e u’o t o stitu les )UP. En effet, une ZUP a bien été créée pou po d e au esoi de loge e ts su e te itoi e, ais ’est le plateau des Minguettes à Vénissieux, plus au nord qui en a été le support (Voisin, 2005).

L’a e e 2 montre que Feyzin est une commune qui accueille un nombre relativement important de populatio i ig e e t e et % elati e e t à l’e se le de l’agglo atio . Toutefois, ela est sa s o u e esu e a e des illes telles ue Vaul -en-Velin, Vénissieux ou encore Saint-Fons (ces communes comptent plus de 15 % de population immigrée).

Ce tai s ua tie s de Fe zi o t fait l’o jet d’i te e tio s au tit e de la politique de la ville, notamment en 2006 où le quartier de la Raze a été identifié comme priorité de niveau 2 dans le cadre des Contrats urbain de cohésion sociale (Cucs). Aujou d’hui, Fe zi e fait plus l’o jet d’i te e tio au tit e de politique de la ville contrairement à Saint Fons et Vaulx-en-Velin.

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Tableau 1. Populations vivant en quartier prioritaire à Vaulx-en-Velin, Saint-Fons, Feyzin et Lyon23 Commune Vaulx-en-Velin Saint-Fons Feyzin Vénissieux

Population totale 2013 vivant en quartier prioritaire

24 159 7 372 0 24 405

Population totale de la commune en 2014

45 294 17 735 9 383 62 575

Médiane du revenu24 disponible par unité de consommation en 2014, en euros

15 015 15 337 20 388 15 636

Taux de pauvreté en 2014, en % 31,8 30,0 12,7 30,5

Ainsi, de manière schématique, la conclusion peut être faite que si Feyzin est une commune plutôt populai e de la M t opole de L o , elle ’est pas, omme Vaulx-en-Velin composée de grands ensembles ségrégués.

23 Source : Ces do es so t issues du site du s st e d’i fo atio g og aphi ue de la politi ue de la ille du Ministère de la cohésion des territoires : https://sig.ville.gouv.fr/Territoire. Ce site s’appuie su des do es INSEE.

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Encadré 3. Feyzin, une commune marquée par l'industrie de la chimie

Fe zi est u e o u e au œu de la Vall e de la hi ie, te itoi e où se o e t e l’a ti it de l’i dust ie hi i ue au sud de l’agglo atio l o aise. La Vall e de la hi ie comprend également les communes du Saint-Fons25, Pierre Bénite et une partie du 7ème

arrondissement de Lyon. Au XIXème, Saint-Fons et Feyzin26 sont des hameaux où les habitants i e t ota e t de l’a ti it ag i ole. Le d eloppe e t de l’i dust ie hi i ue au XIX e, ui a o pag e l’i dust ie te tile, a se fai e esse tielle e t su es o u es du sud de l’agglo atio l o aise pa g a t ai si les ha ita ts de L o des nuisa es et de la pollutio asso i es à e t pe d’a ti it . E effet, à pa ti de , u arrêté préfectoral va entrainer la délocalisation de plusieurs industries polluantes jus u’alo s situ e da s L o à “ai t-Fons. Tout au long du XXème si le, l’a ti ité industrielle va se développer et se moderniser au grès des évolutions technologiques et sociales. Au d ut des a es , l’a ti it p t o hi i ue a gale e t s’i pla te su la o u e et une raffinera sera mise en service en 1964.

L’ olutio o o i ue de e te itoi e e t ai e l’i pla tatio d’u e populatio ou i e d’a o d issue des gio s oisi es puis t a g es. Des it s ou i es oie t le jou sous l’i pulsio des i dust iels i pla t s su la o u e. A l’issue de la se o de gue e mondiale, des logements sociaux sont construits dans les communes de Saint-Fons et Feyzin afin de répondre à la demande croissante de logements. C’est toutefois à V issieu que sera implantée une ZUP qui engendrera la construction de 9200 logements (Voisin, 2005).

Les chocs pétroliers des années 1970 et le a o e e t à l’i te atio ale de l’i dust ie p t o hi i ue e t ai e u esse e e t de l’a ti it su les g oupes les plus e ta les. U p iode de d si dust ialisatio ui s’ te d a jus ue da s les a es 90, va entrainer diverses mutations sur le territoire et une augmentation importante du taux de chômage. Da s les a es , plusieu s d lo alisatio s d’usi es a e tue t e o e la d p ise économique : « Chô age, paup isatio et d g adatio de l’ha itat, sont les corollaires de ces restructurations. Saint-Fo s, ui, jus u’à la fi des a es , o aissait u e uasi situatio de plei e ploi, se t ou e aujou d’hui o f o t à u tau de hô age de p s de 20 %, largement supérieur à la moyenne nationale. » (Voisin, 2005 :17).

La p se e de e tissu d’a ti it e t ai e gale e t de o eu e jeu e te es de risques industriels. En 1966, une explosion fait 18 mots et de nombreux blessés et a des répercussions dans un périmètre de plusieurs kilomètres. Cet évènement a largement a u la oi e olle ti e et a a u l’histoi e de la o u e. Aujou d’hui, la raffinerie est classée « Seveso » et le te itoi e de la Vall e de la hi ie fait l’o jet de Pla s de préventions des risques technologiques (PPRT).

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Cliché 8. Le l e R a ie au œu de L o

Cliché 9. L'entrée du lycée Récamier

25 Saint-Fons deviendra une commune indépendante en 1888. Avant cela, ce hameau appartient à la commune de Vénissieux.

26 Nous concentrerons notre propos sur les communes dont les collèges appartiennent au bassin de recrutement du lycée Juliette Récamier.

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Cliché 10. La Place Carnot à proximité immédiate du lycée Récamier

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1.4. Montréal : une première expérience du