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Lutte contre le racisme et la xénophobie chez les jeunes

D. Diffusion des rapports relatifs à la mise en oeuvre de la Convention (article 44, par. 6)

III. PRINCIPES GÉNÉRAUX A. Non-discrimination (article 2)

2. Lutte contre le racisme et la xénophobie chez les jeunes

149. Bien que la discrimination soit interdite, il y a eu pendant la période considérée un certain nombre d'incidents et d'infractions de caractère raciste et xénophobe, qui ont souvent été le fait de jeunes.

150. Il importe par conséquent d'intervenir efficacement pour combattre le racisme et la

xénophobie chez les jeunes. Cela est l'un des principaux objectifs de la politique de la jeunesse de la République fédérale d'Allemagne, conformément aux dispositions de l'article 2 de la Convention.

151. Les infractions motivées par l'extrémisme de droite et le racisme sont essentiellement celles qui sont les plus fréquentes chez les jeunes, comme les coups et blessures, le vandalisme et la diffusion de propaga nde. La plupart de ces infractions sont dues à des groupes parmi lesquels il est difficile d'établir la ligne de démarcation entre les infractions à motivation politique et la

délinquance juvénile en général. Par suite de la dynamique de groupe, ces cliques et sous-cultures présentent un risque continu d'apparition, de développement et d'enracinement de comportements délictueux et violents. Étant donné les caractéristiques propres à l'adolescence, les jeunes sont sans doute particulièrement vulnérables aux slogans idéologiques.

152. La prévention a un rôle majeur à jouer pour combattre ce type de problème. Les différentes institutions sociales exercent une influence décisive sur les attitudes et les comportements des jeunes. En s'acquittant de façon responsable de leurs responsabilités, les familles, les écoles, les institutions de protection de l'enfance et de la jeunesse et l'environnement de travail contribuent

aussi à prévenir la délinquance et la violence. Dans ce contexte, les politiques du Gouvernement fédéral et les Länder concernant l'enfance, la jeunesse et l'éducation sont fondées sur les principes directeurs ci-après, généralement acceptés :

• Renforcement de la personnalité et de l'estime personnelle des enfants et des jeunes;

• Participation et intégration des jeunes à la société;

• Mise en oeuvre de politiques sociales de nature à garantir l'égalité des chances des enfants et des jeunes;

• Prise en considération, par les milieux d'affaires et la société en général, des intérêts des jeunes en tant qu'"investissement dans l'avenir".

153. Pendant la période considérée, le Gouvernement fédéral a entrepris de vastes programmes visant spécifiquement à combattre le racisme et la xénophobie. En 1995, par exemple, le Ministère fédéral de la justice a publié les résultats d'une étude scientifique effectuée sur sa demande, intitulée

"Fremdenfeindliche Gewalt junger Menschen" ("La violence xénophobe chez les jeunes")

(Ministère fédéral de la justice, 1995). À la lumière d'entrevues qualitatives en particulier, l'étude met en relief le rôle joué par les antécédents, le contexte familial et la dynamique de groupe ainsi que par d'autres facteurs sociaux dans les actes xénophobes de violence et passe en revue les possibilités qui existent d'exercer une influence politique sur les jeunes dans le contexte des poursuites pénales.

154. Un autre projet de recherche du Ministère fédéral des affaires familiales, du troisième âge, des affaires féminines et de la jeunesse a analysé le développement de l'extrémisme de droite chez les jeunes en Allemagne entre 1994 et 1998.

155. Ces dernières années, le Ministère fédéral de l'éducation et de la recherche a parrainé plusieurs projets de lutte contre le racisme, l'anti-sémitisme, la violence et l'extrémisme de droite. Il a également été entrepris des projets de développement pouvant contribuer indirectement à atténuer la xénophobie, en particulier en améliorant le niveau d'instruction et l'intégration sociale des

migrants qui vivent en Allemagne. L'on peut en citer comme exemple le projet intitulé "Élaboration de stratégies d'intervention pour combattre la xénophobie ainsi que de stratégies préparatoires en vue de la mise en oeuvre de concepts de prévention de la violence" ("Entwicklung von

Handlungsstrategien für die Bekämpfung von Fremdenfeindlichkeit und zur Vorbereitung der Umsetzung von Konzepten der Gewaltprävention").

156. Un projet continu, portant sur l'étude des "Attitudes des adolescents et des jeunes adultes", mené par l'Institut allemand de la jeunesse (Deutsches Jugendinstitut), a été élargi de manière à englober le thème spécifique de "L'extrémisme, la xénophobie et la violence", l'objectif étant d'établir une phénoménologie et une typologie des jeunes manifestant des tendances à l'extrémisme et/ou à la violence. Bien que la majorité écrasante des adolescents et des jeunes adultes interrogés continue de rejeter énergiquement les attitudes xénophobes, il ressort des données rassemblées en 1997 que la xénophobie chez les jeunes doit incontestablement être considérée comme un problème auquel doivent s'attaquer la société et le système politique dans son ensemble.

157. Un compte rendu détaillé, les conclusions retirées, l'expérience acquise et les

recommandations découlant du "Programme d'action contre l'agression et la violence" mené au moyen de quelque 130 projets différents par le Ministère fédéral des affaires familiales, du

troisième âge, des affaires féminines et de la jeunesse ainsi que du programme pilote intitulé

"Combattre et prévenir la violence dans l'environnement social local" ont été publiés dans une série de cinq volumes à l'intention des responsables et des experts intéressés. Plusieurs Länder ont mis en oeuvre des initiatives et des propositions issues de ce programme afin de combattre la xénophobie et le racisme.

158. À la suite de la Conférence européenne intitulée "Les religions, les minorités ethniques et l'État", qui a eu lieu à Berlin en avril 1999, le Ministère fédéral de l'intérieur et le Ministère fédéral de la justice ont créé une "Alliance pour la démocratie et la tolérance, contre l'extrémisme et la violence" qui a pour but de mettre en place un cadre de coopération entre tous les acteurs sociaux, gouvernementaux et non gouvernementaux intéressés pour promouvoir une coexistence pacifique des populations indigènes et halogènes et de la majorité de la population et des minorités, éliminer les préjugés et la xénophobie et réprimer la violence.

159. Le Gouvernement fédéral appuie des mesures spécifiques de lutte contre la discrimination à l'égard des minorités ethniques et contre la xénophobie par le biais du Centre d'information, de documentation et d'action contre la xénophobie administré par les associations et initiatives pour la jeunesse ainsi que par le biais des programmes d'encouragement de l'intégration des jeunes

étrangers. Depuis 1995, il a été entrepris dans le cadre de ces programmes d'intervention divers projets tendant à aider les jeunes étrangers à apprendre un métier et à trouver un emploi. Dans ce contexte, il est appliqué d'autres mesures fondées sur des approches et des initiatives nouvelles afin de compléter et de renforcer les services d'orientation actuellement fournis par les autorités

responsables du marché du travail et les prestations sociales offertes aux jeunes.

160. S'agissant des relations publiques, le Gouvernement fédéral s'est associé aux syndicats et aux travailleurs afin de mener à l'intention des jeunes apprentis un programme d'information intitulé

"Vivre avec des étrangers. La collaboration, clé du succès", et il a participé à la campagne

européenne intitulée "Tous différents, tous semblables" pour combattre le racisme, la xénophobie, l'anti-sémitisme et l'intolérance chez les jeunes.

161. En outre, des études destinées aux médias sont entreprises pour faire en sorte que la

xénophobie et l'extrémisme apparaissent sous leur jour véritable. Une brochure intitulée "Le rock de droite", qui contient des informations sur la musique rock de paroliers d'extrême droite, l'apparition de ce type de musique et son évolution et ses tendances, est régulièrement mise à jour et publiée dans de nouvelles éditions par le Ministère fédéral des affaires familiales, du troisième âge, des affaires féminines et de la jeunesse.

162. En outre, ce Ministère a préparé un programme de formation multimédia pour faire en sorte que les dirigeants de jeunesse, travailleurs sociaux et enseignants adoptent l'attitude appropriée en présence de manifestations d'extrémisme de droite et de xénophobie chez les jeunes.

163. Depuis 1988 – et par conséquent aussi pendant la période considérée – le représentant du Gouvernement fédéral pour les questions relatives aux étrangers décerne chaque année le prix CIVIS de la radio et de la télévision "Leben in der Kulturellen Vielfalt - Achtung des anderen”

("Vivre dans la diversité culturelle – Le respect de l'autre"), conjointement avec la Fondation Freudenberg et la chaîne publique de télévision Erstes Deutsches Fernsehen, représentée par Westdeutscher Rundfunk. Plusieurs centaines de producteurs et d'usagers des produits des médias collaborent chaque année à la préparation du prix CIVIS, et notamment à la constitution d'un jury spécial de jeunes chargé d'évaluer les contributions des jeunes ainsi qu'à la cérémonie de remise du prix lui- même. Le prix CIVIS joue un rôle important en sensibilisant les médias à l'approche à

adopter dans des domaines problématiques comme la discrimination, le racisme, la xénophobie, l'intégration sociale des migrants, la diversité culturelle en Allemagne et en Europe et les attitudes à l'égard de tout ce qui est étranger.

164. Le Gouvernement fédéral a donné un compte rendu factuel complet et détaillé des mesures et activités entreprises pour combattre l'hostilité et les préjugés à l'égard des étrangers dans les treizième et quatorzième rapports qu'il a présentés en application de l'article 9 de la Convention internationale sur l' élimination de toutes les formes de discrimination raciale (CERD/C/299/Add.5), auxquels le lecteur est invité à se référer pour plus amples informations.

165. Dans beaucoup de Länder, il est offert de leur propre initiative ou sur ordonnance des tribunaux, dans le contexte des peines de prison ou autres imposées conformément à la législation pénale, des programmes de formation visant à apprendre aux délinquants à régler les conflits sans avoir recours à la violence et à éliminer les préjugés xénophobes et/ou racistes.

166. Les États du Brandebourg et de Thuringe sont des exemples caractéristiques des efforts très divers entrepris par les Länder. Dans le Brandebourg, le gouvernement du Land a élaboré un plan d'action intitulé "Brandebourg tolérant" qui comporte notamment les mesures ci-après, mises en oeuvre dans le contexte d'une "Alliance active contre la violence, l'extrémisme de droite et la xénophobie" :

• Des services locaux de conseils et d'intégration sont établis à l'intention des immigrants;

• Il est appliqué des mesures visant à promouvoir la coexistence des nationaux et des étrangers;

• Les programmes d'échanges d'élèves et de maîtres sont élargis, de même que les programmes de jumelage d'écoles;

• Des programmes de formation continue et de services consultatifs sont établis à l'intention des maîtres et des personnalités pouvant jouer un rôle multiplicateur ;

• Il est entrepris des études sur les causes de la violence, de l' extrémisme et de la xénophobie;

• Des mesures sont adoptées pour aider et secourir les victimes; et

• Une intervention plus active de la police et le recours aux tribunaux sont envisagés.

167. En Thuringe, différents projets et programmes entrepris par les écoles ou en coopération entre les écoles et les élèves dans le but, entre autres, de sensibiliser les élèves à la xénophobie, à combattre les préjugés et à promouvoir de bonnes relations avec les minorités qui vivent dans le Land sont appuyés depuis 1994 conformément à une directive relative à la "Fourniture par le Land de Thuringe de subventions tendant à promouvoir l'atténuation des risques auxquels sont exposés les enfants et les jeunes".