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5. L’auteur d’un dictionnaire

6.3. Métalexicographie historique Vs métalexicographie achronique

6.4.2. La lexicographie Vs la dictionnairique

Au moment où la lexicographie s’est lancée dans la recherche scientifique, la dictionnairique se souciait surtout du goût du public. Sachant qu’on a assisté à un grand succès au près du consommateur de dictionnaires. Pour cela, on s’intéressait à tout ce qui se rapportait au dictionnaire en tant que produit commercial « prêt à plaire » et à « être vendu » avec le plus grand nombre d’exemplaires possible.

1 Ibid.

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La dictionnairique, une notion utilisée pour la première fois par Charles Nodier au XIXe siècle, mais tombée dans l’oubli, jusqu’à ce que B.Quemada l’emploie en deuxième. La dictionnairique est mêlée de son coté à l’élaboration des dictionnaires, mais comme on vient de le signaler ci-dessus, sous leur statut de « produit, offert à la vente, avec toutes les contraintes et les problématiques dont relève chaque réalisation ».1

A partir de cette illustration, nous pouvons avancer donc, qu’en plus des travaux faits sur les mots et le contenu (la qualité des informations données), nous prenons en considération les conditions pratiques du format achetable. En effet ; un bon dictionnaire au niveau du contenu n’est pas forcément réussi en tant que produit commercial. L’auteur d’un dictionnaire peut s’étendre dans ses recherches aussi profondément qu’il le désire, mais de la sorte, il risque de ne pas achever le dictionnaire au temps prévu : ce qui n’arrangerait pas trop l’éditeur, qui doit vendre ses produits et satisfaire les exigences de son public.

Néanmoins et à la fin du XXème siècle, nous assistons à la dominance de l’informatique quasiment dans tous les domaines y compris dans le domaine lexicographique ; on intègre davantage l’outil informatique à l’élaboration des dictionnaires. Cela n’a fait que renforcer l’utile distinction entre les deux disciplines : la lexicographie et la dictionnairique.

Car, à coté de la confection de nombreux dictionnaires tels que : - le Dictionnaire du français contemporain (1966).

- le Trésor de la langue française (1971-1994).

- le Grand Larousse de la langue française (1971-1978) et d’autres.

Et avec la nouvelle forme électronique, la dictionnairique a eu davantage la possibilité d’être une discipline autonome. Or, cela ne veut pas dire qu’on peut ignorer la lexicographie ; c'est-à-dire faire en sorte que les deux perspectives demeurent solidaires.

Finalement et après cette tentative de distinction, nous constatons que la lexicographie et la dictionnairique sont deux disciplines aussi complémentaires que différentes, dans la mesure où l’une ne peut se perfectionner sans l’autre ; d’une part, la dictionnairique ne peut être « intéressante si elle ne repose pas sur une solide

1 Ibid.

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lexicographie »1. D’autre part, cette dernière peut rendre son travail plus « efficace, si elle saura tenir compte des contraintes dictionnairiques de temps et de place»2.

Conclusion

De cette dernière réflexion alors, nous pouvons cerner la relation existante entre le dictionnaire et le facteur humain (social). Ce point sera abordé au fur et à mesure qu’on développera le chapitre suivant, étant donné que le facteur social influence, en grande partie, la réalisation de tout dictionnaire. Autrement dit ; un dictionnaire a sans doute, d’une façon ou d’une autre, une relation de dépendance, de complémentarité ou autre relation, avec la société dans laquelle il s’est élaboré et/ou à laquelle il s’adresse (le public visé).

Une relation nait à partir de ce raisonnement ; c’est-à-dire la dépendance du dictionnaire de la société à laquelle il est destiné. Il faut souligner, dans ce cas, que le dictionnaire est un ouvrage d’une organisation collective, car son auteur, lors de la réalisation, se fixe des éléments qu’il doit traiter afin de les rendre adéquats aux exigences auxquelles il tend obéir. En d’autres termes ; le dictionnaire est censé plaire à un public visé et bien ciblé.

C’est pourquoi, il doit intégrer plusieurs facteurs, « non seulement linguistiques mais aussi, sociaux, culturels… »3.

Tenir compte donc, de l’utilisateur, est l’un des objectifs primordiaux d’un dictionnaire. Celui-ci doit prendre en considération sa destination ; à quelle catégorie s’adresse-t-il ? Que doit-il présenter pour tel ou tel utilisateur ? Ou encore, faudrait-il sélectionner les informations fournies pour correspondre à un public donné ? Nous chercherons à savoir aussi, dans le chapitre suivant, quelle importance et quel rôle ont les conditions d’élaboration d’un dictionnaire ? Qu’elles soient d’ordre linguistique ou extralinguistique ou d’autres ordres. Nous mesurerons également, le degré d’influence existant entre le dictionnaire et la société à laquelle il est destiné.

Finalement, et avant de passer au deuxième chapitre en sorte de tenter de fournir des réponses aux questions posées dans le paragraphe précédent, nous rappelons que nous avons introduit ce chapitre par la discipline qui s’occupe de la réalisation d’un dictionnaire ; la lexicographie. Cette technique qui englobe les normes d’élaboration d’un dictionnaire puis, un

1 Ibid.

2 Ibid.

3 COLLIGNON Lucie et GLATIGNY Michel, les dictionnaires initiation à la lexicographie, Op. cit. p.183.

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parcours historique qui montre les débuts des travaux lexicographiques ainsi que leur évolution.

Dans le troisième point, nous nous sommes focalisée sur la période où la lexicographie a atteint le sommet de sa courbe : le XXème Siècle. À cette époque, maintes travaux se sont manifestés dont nous avons sélectionnés quelques uns de façon à souligner la diversité des contenus lexicographiques qui sont nés durant ce siècle là.

Après avoir abordé les fameux premiers travaux lexicographiques, nous avons mis l’accent sur les responsables de ces travaux, sans lesquels on n’aurait jamais obtenu de tels résultats : ceux sont les auteurs de dictionnaires ou bien « lexicographes ». En dernier, nous avons étendu le champ lexicographique vers les concepts qui lui sont relatifs. An particulier, les concepts qui sont nés de l’apprentissage du français en tant que langue étrangère.

Nous concluons, à la fin, que « L’objet de cette étude (discipline) est tellement vaste - la langue - que chaque minute, chaque heure, chaque jour apporte son lot de découvertes, de problèmes passionnants à résoudre, de sens à clarifier, à illustrer par des exemples, de nuances à apporter, de distinctions de sens, de questions à approfondir. »1.

1 DE VILLERS Marie-Eva, profession lexicographe, Op. Cit. P 20.

Chapitre 2

Eléments constitutifs d’un