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Ville et tissu urbain, visées, objets d’étude et méthodes

2 Contexte historique et contexte documentaire

2.3 Les sources de l’étude

2.3.3 Les sources iconographiques

Après l’écrit, l’autre source importante est l’image. En ce qui nous concerne, il s’agit à la fois des plans parcellaires de la ville, des dessins pittoresques des rues ou des maisons, des photographies anciennes ou des plans des maisons étudiées.

Comme pour les sources écrites, les paragraphes suivants n’ont pas pour but un inventaire de ces représentations. Il en existe une quantité considérable, notamment de dessins, de cartes

postales ou de photographies anciennes. Au lieu de présenter l’ensemble des documents consultés, j’ai préféré sélectionner ceux qui se sont révélés utiles au cours de mon étude : leur présentation préalable permet d’en souligner les caractéristiques et les limites.

2.3.3.1 Les documents planimétriques représentant la Cité

Tours et ses environs (BmT, Ms 1200, c. 1670) – annexe 1.2.1

La première représentation planimétrique de la ville de Tours date des années 1670 : il s’agit du plan Tours et ses environs (BmT, Ms 1200, c. 1670) attribué à l’ingénieur Tonon de Rochefou. Si la levée n’est pas parfaite, que la forme de l’amphithéâtre n’y est pas véritablement lisible et que le bâti n’est pas représenté, le plan renseigne assez justement l’organisation du réseau viaire et le positionnement des principaux monuments de la vie religieuse et politique de la ville (BISSON 1995 : 64 et LEFEBVRE 2007). En revanche, la représentation du système défensif urbain est plus discutable. D’autres renseignements sont bien plus surprenants encore comme, dans le quartier canonial, le dessin d’un bâtiment en « u » nommé « La commanderie » (LEFEBVRE 2003 : 74).

Plan minute de la justice des Bains et fief des Bains en la ville de Tours (ADIL G197, entre 1765 et 1788) – annexe 1.2.2

Le Plan minute de la justice des Bains... (ADIL G197) est un document auquel l’étude se réfère souvent puisqu’il s’agit de la première représentation connue du découpage parcellaire de la partie méridionale de la Cité. Chaque entité est individualisée par une couleur qui la distingue de ses voisines ; à l’intérieur, le bâti est rigoureusement dessiné, ainsi que la forme des jardins. Toutes les parcelles sont numérotées et, sur les parcelles les plus vastes, est inscrit le nom du propriétaire. De toute évidence ce plan correspondait à un terrier : les numéros des parcelles renvoyaient certainement à un registre perdu16.

Ce plan ne porte aucune date, pourtant le dessin de la rue Fleury indique qu’il fut réalisé après 1765. D’autre part, la mention du chanoine Sorbière oblige à proposer qu’il fut réalisé avant 178817. Ainsi, et même si les noms des chanoines ont été ajoutés sur un plan plus ancien (ce qui ne semble pas être le cas), il est certain que ce document fut réalisé entre 1765 et 1788.

16 Il est toutefois possible de lier ce plan au registre censier conservé sous la cote G181 aux ADIL (entre 1740 et 1790), dont on ne connaît (conserve) pas de plan associé.

17 Il est attesté que dès 1788 le chanoine Barat-Devilliers occupe la maison du feu chanoine Sorbière (ADIL G181).

Il faut souligner la qualité du dessin de ce plan et sa justesse géométrique. Malheureusement sa grande fragilité ne permet pas d’en obtenir une copie sinon par photographie. L’intégralité de ce plan n’a donc pas pu être vectorisée.

Plan sans titre (ADIL, V/1.1.5, seconde moitié du 18e s.) – annexe 1.2.3

Il existe un autre plan de la fin du 18e s. qui représente plus largement toute la partie orientale de la ville de Tours située au-delà du chevet de la collégiale Saint-Martin. La fonction de ce plan sans nom et sans date n’est pas connue. Il s’agit d’un plan dessiné à l’encre noire où pour la partie orientale de la ville, les masses bâties sont représentées sans tenir compte du découpage parcellaire. En revanche ce n’est pas le cas pour la partie occidentale. Cette différence de traitement semble indiquer que le document que nous connaissons est un levé inachevé de la ville. Cette hypothèse est renforcée par d’autres aspects du dessin du plan, notamment autour de Saint-Martin où l’on remarque que le dessin de la basilique n’est pas complet ou qu’un îlot incomplet est traité différemment, comme s’il était en cours de relevé.

Cette hypothèse d’un document inachevé, ou plutôt d’un relevé préparatoire, expliquerait pourquoi seul l’espace situé à l’est de Saint-Martin est représenté. On comprendrait également pourquoi il manque à plusieurs endroits les limites de parcelles. Selon cette hypothèse il est compréhensible que le plan n’ait ni titre, ni date, ni auteur, puisque ces informations figurent traditionnellement dans le cartouche qui est réalisé à l’achèvement du document.

Ceci dit, on remarque sur cet état de plan le grand soin porté au levé des jardins et surtout à celui des édifices religieux qui sont tous nommés et signifiés par une croix. Pour les églises les plus importantes, c’est même leur plan détaillé qui fut dessiné et non un simple plan de masse comme pour le reste du bâti. Il convient également de souligner à certains endroits la médiocrité du levé : celle-ci est particulièrement flagrante dans le dessin de l’hôtel du Doyenné (actuel 17, rue Racine).

Comme pour le Plan minute de la justice des Bains... (ADIL G197), le dessin de la rue Fleury oblige à proposer une datation postérieure à 1765. On note d’ailleurs qu’entre ces deux plans la disposition du bâti inscrit sur l’amphithéâtre est identique : à moins d’envisager que l’un ait copié l’autre, sans doute leur date de réalisation fut-elle assez proche.

Les plans du cadastre

Dans les études de topographie historique, le recours aux plans cadastraux est une pratique ancienne qui a fait ses preuves. Des trois versions du plan du cadastre relevé à Tours, c’est essentiellement la plus ancienne, celle du « cadastre napoléonien » qui fut utilisée dans l’étude. La planche contenant le secteur de la Cité correspond à la section B « de St-Gatien à St-Pierre-des-Corps » ; elle fut levée en 1836 (ADIL 3P2/302 – annexe 1.1.4). La vectorisation de ce plan puis

son géoréférencement ont permis de le comparer aux états plus récents et d’en constater la précision (annexe 1.2.4).

La version « rénovée » de 1970 (ADIL 907 W 264, section CH – annexe 1.2.5) ne fut que marginalement utilisée. En revanche, à défaut de relevés topographiques, j’ai utilisé le cadastre actuel numérisé (LAT-ToToPI – annexe 1.2.6) afin de géoréférencer les plans des bâtiments composant le corpus.

2.3.3.2 Les dessins pittoresques du 19e s.

Il existe une kyrielle de dessins, gravures ou croquis du 19e s. qui représentent chacun un aspect pittoresque de la ville de Tours, un bâtiment particulier. Plusieurs d’entre eux ont été précieux lors des études du bâti, puisqu’ils représentent parfois le seul témoignage d’une construction aujourd’hui détruite. Le tableau présente simplement les dessins utilisés au cas par cas lors des études du bâti (annexe 1.4 – Les dessins).

Titre Auteur Date Référence Renvoi Commentaire

Chapelle de

l'Archevêché Clarey-Martineau 1841

dossier Inventaire IA00071561 fig. GM02_3 à gauche on remarque l'ancien bâtiment du 2, rue du Général Meusnier (EC 430) aujourd'hui détruit

Poterne de la Porte Rouline à Tours

Bergeron 18 septembre 1842 BNF : IFN-7741517 Figure 54 p. 211 /

Porte Rouline

Tours Bergeron 18 septembre 1842 BNF : IFN-7741518 fig. GM14_2

Façade occidentale du bâtiment enjambant la rue du Général Meusnier, à l'est de la Porte Rouline

/ Flandrin 1868 BmT, LC 2336 Figure 52 p. 210 Vue du bastion chemisant la tour sud de l’enceinte

Porte rue de la

Basoche Guéritte 1908 (publication) Le vieux Tours fig. BA05_32 Portail du 5, rue de la Bazoche

Porte rue du Général

Meusnier Guéritte

1908

(publication) Le vieux Tours fig. GM10_20 Portail du 10, rue du Général Meusnier

Portail de 1673 Gatian de Clérambault 1912 (publication) Tours qui disparaît fig. GM10_21 Portail du 10, rue du Général Meusnier 3, rue de la

Bazoche Gatian de Clérambault 1912 (publication) Tours qui disparaît fig. BA05_33 Vue de la façade sur rue du 5, rue de la Bazoche

Carrefour de Saint-Nicolas-des-quatre-coins

Gatian de

Clérambault 1912 (publication) Tours qui disparaît / Vue de la façade sur rue du 5, rue de la Bazoche

Passage de la

2.3.3.3 Les photographies

En fonction de leur sujet, deux catégories de photographies se sont révélées utiles lors de l’étude, d’une part les clichés aériens qui embrassent l’ensemble du quartier et d’autre part les images dont le sujet est une maison en particulier ou l’un de ses aspects.

Le fonds de photographies aériennes Arsicaud (ADIL 5fi) – annexes 1.5.1 et 1.5.2

Ce fonds déposé aux ADIL comprend les très nombreux clichés aériens effectués par René Arsicaud et son fils André entre 1947 et 1991. Le dépouillement de ce fonds a permis de découvrir plusieurs photographies aériennes effectuées à la fin des années 1940 dont le sujet était visiblement l’ancien amphithéâtre ou la partie méridionale de la Cité. Deux de ces clichés sont reproduits en annexe (annexes 1.5.1 et 1.5.2).

Les fonds privés

Plusieurs photographies utilisées lors des études de bâti proviennent de fonds privés que les propriétaires ont bien voulu me confier. Il s’agit tout d’abord d’une photographie aérienne effectuée vers 1985 par le cabinet Solaire Photo pour la Maison d’enfants Verdier. L’angle de prise de vue de ce cliché très rapproché rend parfaitement lisible la forme de l’ancien amphithéâtre dans la forme actuelle du tissu urbain (annexe 1.5.3).

Les autres photographies utilisées concernent non plus l’ensemble, mais un aspect particulier du quartier. Il s’agit principalement de clichés qui illustrent les bâtiments du 4bis, rue Manceau (fonds de M. Barbier) et ceux du 5, rue Manceau (fonds de la famille Morrachini) avant et pendant la réalisation de travaux. Certaines de ces photographies sont reproduites dans la section documentaire des études de bâti concernées (cf. MA04b et MA05).