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4. METHODE D’ANALYSE ET RAISONS DU CHOIX

4.2. Les représentations et les stratégies comme outils d’analyse

Nous avons eu recours au concept de « représentations » dans notre Cadre théorique pour pouvoir traiter nos corpus car ce concept est par excellence un concept opératoire transverse pour nos analyses et dans le domaine de la didactique des langues. Nous avons choisi cet outil parce que les représentations permettent d’avoir la possibilité à l’accès aux perceptions de nos informants et d’identifier leurs éléments. Selon cette théorie, les individus sont actifs face à la réalité :

Les représentations sociales ont une fonction d’interprétation de la réalité qui se fait sur la base de catégorisations simplifiées de l’environnement physique et social, avec une tendance à accentuer les différences entre catégories276

276 Doise, 1976 ; Moscovici, 1961

Nous avons également choisi comme concept opératoire pour notre analyse le concept de stratégie277. Gohard-Radenkovic (2006)278 voit dans ce concept deux dimensions d’analyse possible :

les stratégies participent à la transformation de l’identité sociale des individus. Il s’ensuit que les individus créent des stratégies tout en incorporant. Ainsi, les stratégies relèvent non seulement des jeux interactionnels inscrits dans un contexte spatial et temporel donné, mais aussi et surtout des expériences et du parcours individuel de l’être humain qui développe des pratiques, des stratégies et des techniques – des « tactiques » – plus ou moins explicites pour atteindre ses objectifs à travers une négociation complexe des rapports de force interindividuels.

5. CONCLUSION INTERMEDIAIRE

Dans cette étape de notre thèse, nous avons présenté nos choix méthodologiques de recueil de témoignages et de collecte de documents ainsi que nos méthodes d’observation participante et d’analyse, en justifiant à chaque étape les raisons de nos choix.

Pour notre premier corpus, nous avons opté pour l’étude des syllabus pour l’enseignement des langues étrangères en adoptant des grilles d’analyse selon une approche comparative ; pour le deuxième corpus, nous avons choisi d’analyser des méthodes locales de français et d’anglais, toujours selon une démarche d’analyse comparative ; pour notre troisième corpus, nous avons interviewé quatre enseignantes de français et deux enseignantes d’anglais en optant pour des entretiens semi-directifs; pour notre quatrième corpus, nous avons observé quatre classes de français et trois classes d’anglais des enseignantes que nous avions interrogées.

Nous synthétisons nos quatre corpus constitués dans le tableau ci-dessous :

Quatre corpus pour notre recherche

4 syllabus pour l’enseignement des langues étrangères 2 méthodes locales de langue de français et d’anglais 4 enseignantes de français et 2 enseignantes d’anglais 4 classes de français et 3 classes d’anglais observées

277 Voir le Cadre théorique

Du fait des divers choix méthodologiques (constitution des corpus, méthodes d’enquête et méthode d’analyse) que nous avons opérés ci-dessus, nous pouvons définir nos objectifs de recherche spécifiques à l’analyse de chaque corpus, que nous présenterons dans cet ordre et qui sera aussi celui de nos analyses, comme suit :

1- A travers l’analyse des curricula puis l’analyse des méthodes et manuels existants élaborés pour le français comme deuxième langue étrangère (LE 2) en comparaison avec ceux conçus pour l’anglais, nous tenterons d’identifier les similarités et les différences entre ces documents et productions de l’URILM, et de cerner les effets (éventuels) de Bologne (CECR, Portfolio et leurs principes) sur les matériaux pédagogiques étudiés (organisation, contenus, démarches, activités, objectifs, supports, illustrations, etc.)

2- A travers les témoignages des enseignants de français et d’anglais interviewés, nous tâcherons d’identifier puis de typifier, à partir de leurs parcours et données sociobiographiques, leurs représentations, sur :

- le nouveau statut des langues étrangères dans le cadre du « Concept du trilinguisme », et notamment celui de la langue française comme deuxième langue étrangère à l’URILM dans le cadre des nouveaux programmes inspirés du Conseil de l’Europe (CECR, Portfolio) dont les principes ont été adoptés par les universités kazakhstanaises dans le domaine des langues et cultures ;

- leurs publics étudiants (profils, besoins, compétences), les méthodes ou manuels utilisés, les approches didactiques (des langues étrangères, du plurilinguisme) en classe de langue, leurs conditions d’enseignement, les pratiques d’enseignement que les enseignants de français et d’anglais mettent œuvre, etc. ;

3- A travers l’observation des stratégies et pratiques des enseignants en classe de langue étrangère, qui enseignent la LE1 (l’anglais) ou la LE2 (le français) à l’URILM et appréhender les (éventuels) changements de pratiques enseignantes survenus dans le cadre des nouveaux programmes se réclamant des principes du CECR et du PEL

Nous analyserons ces corpus dans une perspective qualitative et comparative à l’intérieur de chaque corpus puis nous croiserons dans une Synthèse finale les résultats des analyses de nos quatre corpus et tâcherons de mener une analyse à la fois descriptive puis interprétative, selon une approche comparative, tout au long de notre recherche.

CINQUIEME CHAPITRE. ANALYSE COMPARATIVE DE DOCUMENTS D’ENSEIGNEMENT DES LANGUES ETRANGERES

Comme nous l’avons déjà mentionné dans notre deuxième chapitre qui décrit notre Cadre contextuel, l’URILM est l’une des premières universités à être entrée dans le processus de Bologne en 2010, en vue, selon les enjeux et objectifs officiels du gouvernement, d’internationaliser l’éducation, d’unifier les contenus d’enseignement et les critères d’évaluation, d’aligner l’accréditation sur les standards internationaux, tout en favorisant la mobilité académique en général et plus spécifiquement la mobilité des étudiants à travers des programmes d’échanges, avec la création de diplômes doubles (soit reconnus au Kazakhstan, en Europe ou dans un autre pays du monde).

Dans ce contexte en mutation, nous avons décidé d’étudier les documents produits par l’URILM : d’une part les syllabus (Corpus1) et les méthodes de langues (Corpus2) car nous les considérons étroitement liés et solidaires également des deux autres corpus (Corpus3 et Corpus4) que nous traiterons dans le prochain chapitre. En effet les concepteurs de ces programmes ont recommandé des objectifs, des compétences, des contenus, des supports, etc., en regard des nouvelles directives du Concept d’enseignement pour les langues étrangères, élaboré dans le cadre la politique trilingue du Kazakhstan.

Mais avant de présenter les objectifs spécifiques à l’analyse chacun des deux Corpus que nous aborderons dans ce chapitre selon une démarche comparative, il nous faut rappeler brièvement les questions de départ qui ont motivé le choix de notre sujet et de notre terrain d’études ainsi que les objectifs généraux de recherche qui en ont découlé.

- Rappel des questions de départ

- Quelles sont les politiques linguistiques, nouvelles mesures adoptées dans le cadre du Concept du Trilinguisme, et quels sont leurs effets sur l’enseignement des langues étrangères dans les institutions éducatives, notamment celles du supérieur ?

- Quels sont les effets de l’introduction de Bologne dans l’institution universitaire et l’adoption des recommandations du Conseil de l’Europe, dont celui de l’éducation plurilingue, à travers les conceptions et approches du Cadre Européen commun de référence pour les langues (CECR), sur les discours, les produits et pratiques pédagogiques des enseignants dans l’enseignement des langues étrangères à l’université ? - Comment concevoir une didactique adaptée à l’enseignement d’une deuxième langue étrangère LE2, ici le français, en concurrence avec d’autres langues, en tenant compte de l’apprentissage de trois autres langues obligatoires (kazakh, russe et anglais), dont l’anglais langue hégémonique, par des publics étudiants déjà plurilingues?

- Rappel des objectifs généraux de recherche

- analyser et typifier les échos et les écarts entre les conceptions et consignes dans les documents produits par l’URILM pour l’anglais ET les conceptions et consignes dans les documents produits par l’URILM pour le français;

- analyser et typifier les échos et les écarts entre les conceptions et consignes dans les documents produits par l’URILM ET les réalités du contexte et de la classe en français en anglais et en anglais ;

- analyser et typifier les échos et les écarts entre les conceptions et consignes dans les documents produits par l’URILM pour l’anglais et le français ET les lignes directrices du Concept d’enseignement des langues étrangères, s’appuyant sur la « Théorie cognitivo-linguo-culturelle communicative » de Kunanbaeva ;

- analyser et typifier les échos et les écarts entre les conceptions et consignes dans les documents produits par l’URILM pour l’anglais et le français ET les principes pédagogiques du CECR.

Pour répondre à ces questions de départ et mettre en œuvre nos objectifs généraux de recherche, nous nous proposons d’analyser selon une approche descriptive puis comparative de ces programmes-types pour l’enseignement des langues et des méthodes de langues produits par l’URILM pour les enseignants de langue, et qui servent désormais de modèles de référence pour les autres universités.

1. ANALYSE DESCRIPTIVE ET COMPARATIVE DES SYLLABUS POUR