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Section 1 Mécanisme et principales caractéristiques des véhicules d’investissement du

1.1 Les opérateurs et les flux du capital risque

Chapitre 2 : Caractéristiques d’un financement par

manque d’information des acteurs, l’opacité et le risque à assumer. Il y a plusieurs types d’agents impliqués dans cette situation: les investisseurs dont les apports sont regroupés dans des fonds, la société de capital-risque, le dépositaire, l’entrepreneur, et une myriade d'intermédiaires.

Schéma 2 : Les opérateurs et les flux du capital risque

Cette partie développe davantage les spécificités de chaque acteur.

1.1.1 Les investisseurs :

Les principaux investisseurs en capital-risque en France sont les banques d'affaires, suivies des compagnies d'assurance, de familles et de particuliers aisés et des fonds de pension.

Depuis peu, une nouvelle catégorie d'investisseur émerge: les institutions financières de développement.

Avec la croissance du capital risque, le marché s'est sophistiqué. L’apparition d’un marché secondaire avec la mise en place de certains mécanismes permet aux investisseurs de revendre leur participation dans un fonds à d'autres investisseurs. De fait, dans les pays développés, les

investisseurs peuvent bénéficier d’un marché du capital-risque plus liquide (et donc plus attractif).

L’investissement dans le capital risque peut se faire par l’intermédiaire:

- d’actions de sociétés non cotées, en direct.

- d’un fonds d’investissement, à côté d’autres investisseurs (ou à travers un fonds spécialement créé pour répondre aux besoins d’un investisseur) depuis sa construction jusqu'au désinvestissement

- d’un fonds de fonds;

La plupart des investisseurs institutionnels investissent dans des fonds de capital risque pour des raisons strictement financières : obtenir des rendements supérieurs aux autres types d'investissement, diversifier leurs portefeuilles et obtenir des avantages fiscaux. D'autres institutions, comme les banques, sont motivées pour investir dans cette industrie pour des raisons de synergies potentielles avec leurs propres activités. Les principaux clients des banques commerciales sont de petites et moyennes entreprises, qui sont potentiellement candidates au capital risque. Parallèlement, en apportant des capitaux aux fonds de capital risque, les banques peuvent bénéficier de nouvelles opportunités en prêtant ensuite aux entreprises dans lesquelles le fonds investit. En investissant en capital-amorçage ou en capital développement les entreprises peuvent repérer des jeunes entreprises qui, à terme, pourraient correspondre à leurs propres objectifs stratégiques.

1.1.2 Les sociétés de gestion du capital-risque :

Le gestionnaire de Fonds appartient à une société de capital-risque (communément appelée Firme), qui rassemble quelques associés à responsabilité non limitée (General Partners). Il s’agit en général de petites structures, dix ou douze personnes au maximum. Selon G.

Mougenot (2003), l’équipe de la société de gestion se présente comme suit :

- Des seniors partners (associés seniors) : ce sont les dirigeants et les décideurs.

- Des juniors partners (associés juniors): ils se chargent de la gestion des

- Des seniors analysts (chargés d'affaires): ils font l'étude des dossiers d'investissement et se chargent de leur suivi.

- Des juniors analysts (chargés d'affaires juniors): ils assistent les chargés d'affaires dans l'étude et le suivi des dossiers d'investissement.

Par un accord de partenariat, une firme est chargée de gérer et de faire fructifier les capitaux collectés par un Fonds. A noter qu’une firme peut lever des fonds par elle-même grâce à son réseau de commercialisation ou être confiée à la gestion d’un fonds levé par un quelconque promoteur.

Une firme peut passer des accords de partenariat avec plusieurs Fonds. D’ailleurs, un Fonds peut, une fois “ fermé ”, se prolonger par un autre Fonds rassemblant éventuellement les mêmes partenaires limités. Ainsi il existe des “ familles ” de Fonds du genre : SOGE Innovation I, SOGE Innovation II etc.

Il existe une variété de catégories de Firme. Le statut ou le type d’une société de capital-risque se détermine essentiellement par les liens d’affiliation vis-à-vis d’une autre société, d’intégration dans un programme spécifique ou, inversement, par son indépendance.

- Les Firmes indépendantes : ces sociétés constituent leurs capitaux à partir de sources multiples et externes. Ces Firmes ne sont pas la filiale d’aucune autre entité, ni financière ni industrielle. Leurs statuts sont en général le statut de sociétés de personnes (partenariats) plutôt que celui de société non financière (corporate).

- Les Firmes semi-captives: elles gèrent les fonds qu'elles récoltent d'investisseurs externes à la société, mais agissent également pour le compte d'une maison mère qui est une institution financière ou une grande société industrielle.

- Les Firmes captives: ces sociétés agissent exclusivement pour le compte de leur maison mère. L'équipe de gestion forme un département ou une filiale de l'institution, et ses membres ont un statut d'employé.

- Un autre cas est celui des firmes mises en place pour permettre la réalisation de programmes d’investissement gouvernementaux. On peut citer en France des firmes comme Champagne Ardenne Croissance, Bioam Gestion etc.

En France, il existe un équilibre entre les firmes indépendantes et les firmes filiales ou associées à une banque ou à une compagnie d’assurance.

Plusieurs Firmes de capital-risque peuvent se syndiquer afin d’apporter à une compagnie en portefeuille (portfolio company) le montant d’investissement nécessaire et partager les risques.

Dans la littérature consacrée au capital-risque, qu’elle soit professionnelle ou académique, la Firme de capital-risque est assimilée à un intermédiaire financier. Selon ce point de vue, la firme constituerait une spécialité nouvelle venant compléter et enrichir les métiers d’intermédiation du système financier. A la limite, ce serait l’évolution de la division du travail au sein de l’intermédiation financière et la tendance vers une spécialisation accrue qui expliquerait l’émergence, dans la sphère financière, de cette activité ou industrie nouvelle.

1.1.3 Le dépositaire

En France, le dépositaire joue un rôle important dans la gestion ainsi que dans la levée des fonds. Dans plusieurs cas, une banque ou une institution financière est à la fois le promoteur, qui propose à des investisseurs de souscrire à des parts d’un fonds, et le dépositaire d’un fonds d’investissement à capital risque (Par exemple : la banque UFF est à la fois le promoteur et le dépositaire du fonds UFF - INNOVATION 4 dont la gestion est confiée à la firme Turenne Capital Partenaires).

Un dépositaire est une entité qui a deux fonctions principales, la conservation des actifs et le contrôle de la régularité des décisions de gestion du fonds. Comme la société de gestion, le dépositaire doit agir au bénéfice exclusif des porteurs de parts. La personne morale dépositaire doit donc présenter des garanties suffisantes en ce qui concerne son organisation, ses moyens financiers, l’honorabilité et l’expérience de ses dirigeants et prendre les mesures propres à assurer la sécurité des opérations.

Le dépositaire est choisi par la firme parmi les personnes habilitées figurant sur une liste établie par le ministre chargé de l’Economie. Il s’agit de la Banque de France, de la Caisse des Dépôts et Consignation, des établissements de crédit, des prestataires de services d’investissement ainsi que la société des Bourses françaises, des entreprises d’assurance et de capitalisation régies par le Code des assurances.

Le dépositaire établit conjointement avec la firme le règlement nécessaire à la constitution du

1.1.4 Les entreprises cibles

Les entreprises cibles au capital-risque sont différentes selon leur taille et les motivations qui les poussent à lever du capital. Dans la mesure où le capital risque est une forme de financement très contraignante, elles partagent toutes un point commun : la difficulté ou l'impossibilité de lever la dette auprès des banques ou des capitaux sur les marchés boursiers.

Les entreprises ciblées par des fonds de capital-risque sont généralement des entreprises jeunes, souvent des entreprises innovantes développant des activités susceptibles de connaître une forte croissance dans le futur. Elles peuvent également être des entreprises en création, encore au stade de R&D et des premières tentatives de commercialisation, ou des entreprises plus mûres à la recherche d'opportunités de croissance.

Depuis le début des années 80, le capital d’amorçage est devenu marginal et a laissé la place, en termes de volumes d'investissement, aux autres segments du capital risque ciblant des entreprises plus établies. La majorité des capitaux est investie dans des entreprises de taille moyenne. Ces entreprises sont souvent stables et bénéficiaires, avec des activités dans la production, la distribution, les services et les biens de consommation. Elles lèvent des capitaux auprès des fonds de capital risque pour financer leur expansion – en renouvelant leur moyens de production ou en faisant l'acquisition d'autres entreprises - ou pour modifier la structure de leur capital (dans les années 90, une vague de départ à la retraite de nombreux dirigeants d'entreprises a accéléré la croissance du capital risque).

Il est également fréquent que des entreprises cotées en difficulté financière se tournent vers des fonds d'investissement, pour éviter la mise en faillite; dans la mesure où ils investissent à plus long terme que les acteurs des marchés boursiers, ces fonds peuvent plus facilement prendre le risque d'investir dans des entreprises au bord de la faillite.

1.1.5 Agents et consultants

Avec la croissance du capital risque, tout un secteur d'activité s'est mis en place, spécialisé dans l'intermédiation et la production d'information. L’intérêt pour l’entreprise de recourir à un intermédiaire est de gagner du temps pour se concentrer sur le développement de son projet. Les gestionnaires de fonds utilisent les services d’intermédiaire pour leurs propres levées de fonds dans le but de gagner du temps et d’être plus efficaces.

Pour lever des fonds, les sociétés de gestion mettent en place un réseau de distribution, qui peut adopter divers canaux de commercialisation.

- Commercialisation en direct auprès des investisseurs institutionnels.

- Courtier en ligne : Ils s’occupent de la distribution des fonds en ligne et proposent les fonds aux Conseillers en Gestion de Patrimoine ou aux particuliers.

- Les Conseillers en Gestion de Patrimoine Indépendants : ils participent aussi à la distribution des parts de fonds auprès de leur clientèle privée, qu'ils conseillent - Gérants privés, banques privées et Family office: Les clients cibles des banques

privées sont des personnes fortunées. Les Family offices sont des cabinets qui gèrent le patrimoine d’une famille fortunée uniquement ou de plusieurs familles.

- Banques à réseau: Les clients cibles des banques à réseau sont des particuliers aux revenus moyens. Plusieurs réseaux, tels Leonardo Finance MGT et Chausson Finance ou Union Financière Française se sont mis en place.

De plus, l’intermédiaire aide les capital-risqueurs à optimiser le coût de la recherche d’investissements qui représente beaucoup de temps et d’argent.

A côté des entrepreneurs, l’intermédiaire ayant généralement la confiance d’un grand nombre d’investisseur qu’il connait, crédibilise l’offre, la rend compréhensible et en adapte la présentation aux attentes. Il rassure l’entrepreneur en l’accompagnant lors des séances de présentation du projet aux capital-risqueurs. Il facilite l'accès des entreprises en recherche de financement à des fonds de capital risque et peuvent intervenir au niveau de la structuration de l'investissement, de la valorisation et des négociations.

En quelque sorte, ces intermédiaires ont permis de fluidifier l'industrie du capital risque