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Les objectifs et les méthodes du diagnostic financier

Tout processus rationnel de gestion s'organise en trois phases fondamentales.

Une première phase consiste en un diagnostic préalable à l'action. Dans cette phase, les gestionnaires concernés cherchent à analyser et à apprécier la situation et les condi-tions d'activité afin de définir les orientacondi-tions et préparer les projets à mettre en œuvre.

Une deuxième étape consiste dans la prise de décisions concrètes et dans leur mise en œuvre. Ce passage à l'action s'appuie sur le diagnostic préalable en ce sens qu'il vise soit à confirmer les orientations et les caractéristiques favorables décelées par l'analyse, soit à corriger les traits défavorables qui auront pu être mis en lumière.

Enfin, une troisième étape porte sur le contrôle et l'évaluation des actions entreprises.

Elle permet parfois de constater la convergence entre les projets initiaux et les réalisa-tions effectives ; dans ce cas, le contrôle débouche sur la validation et la confirmation des actions en cours. Mais, le plus souvent, le contrôle débouche sur le constat de néces-saires réorientations requises soit à cause d'un écart préjudiciable entre les prévisions et les réalisations, soit à cause du constat d'une inadaptation des projets initiaux par rap-port à l'évolution de l'entreprise et de son contexte.

Dans le cas de la gestion financière, la démarche de diagnostic revêt également une importance déterminante dans la phase de préparation de projets nouveaux comme dans la phase de contrôle et d'évaluation de projets passés ou en cours de réalisation. L'objet du diagnostic financier se définit d'abord par les thèmes d'analyse qui lui sont dictés à cause de certaines contraintes pesant sur l'entreprise. En effet, le diagnostic financier vise essentiellement à apprécier la façon dont l'entreprise intègre les contraintes majeu-res de performance, de solvabilité, d'autonomie, de flexibilité financière (section 1)

C'est seulement par rapport à ces préoccupations essentielles qu'il est possible de jus-tifier les outils, les méthodes et les démarches mises en oeuvre par les analystes finan-ciers pour formuler un jugement sur la situation, les performances de l'entreprise et sur le niveau de risque qu'elle assume (section 2).

SECTION 1 - LES OBJECTIFS MAJEURS DU DIAGNOSTIC FINANCIER

Dans ses développements traditionnels, l'analyse financière s'attache à étudier les entre-prises afin d'apprécier leur solvabilité et leurs performances. Cependant, les thèmes ana-lytiques se sont considérablement enrichis grâce à l'extension du champ de la discipline et englobent aujourd'hui des préoccupations situées à l'articulation entre le diagnostic finan-cier et le diagnostic stratégique, commercial, technologique, social ou organisationnel.

A - L'APPRECIATION DE LA SOLVABILITE OU DE L'ÉQUILIBRE FINANCIER

La solvabilité ou l'équilibre financier de l'entreprise traduisent l'aptitude éventuelle de cette dernière à « faire face à ses engagements » c'est-à-dire à régler ses dettes, au fur et à mesure qu'elles viennent à échéance.

Ce thème revêt une importance majeure dans les développements de l'analyse finan-cière. D'une part, il constitue historiquement son premier domaine de préoccupation : les outils de l'analyse financière ont été créés par des banquiers et autres créanciers, soucieux de juger de façon rigoureuse les risques de non recouvrement ou de défaillance liés à un débiteur actuel ou à un emprunteur potentiel. D'autre part, le thème de la solvabilité pré-sente un caractère vital dans la mesure où une entreprise insolvable encourt un risque de faillite et se trouve donc exposée à la menace d'une disparition pure et simple. En ce sens, l'appréciation de la solvabilité ou du risque de faillite constitue un thème fondamental de tout diagnostic financier.

Dans son principe même, le diagnostic relatif à la solvabilité se heurte à une difficulté majeure. L'appréciation de la solvabilité met en cause une démarche de prévision rela-tive aux conditions dans lesquelles l'entreprise étudiée semble à même de faire face à ses échéances futures. Le diagnostic financier doit ainsi procéder à une anticipation ou énoncer un pronostic sur l'évolution prévisible de l'entreprise, de sa situation financière et de ses équilibres financiers. Or, comme toute démarche de prévision comporte un caractère de fragilité, on pourrait être tenté d'émettre des doutes sur la possibilité même d'un diagnostic financier pertinent et efficace. Malgré ces difficultés, les démarches de l'analyse financière ont fait la preuve de leur efficacité grâce à la solidité de deux orienta-tions méthodologiques majeures.

D'une part, l'étude du bilan permet de comparer un état actuel des engagements (passif) et des liquidités prévisibles (actif) et donc de justifier un pronostic relatif à l'ajustement futur des règlements obligatoires et des recettes à prévoir.

D'autre part, l'étude de l'évolution passée des résultats et de la situation financière per-met de déceler des tendances lourdes susceptibles de se prolonger dans l'avenir.

Figure 1 - Principes d'analyse de la solvabilité ÉTUDE DE L'ÉVOLUTION PASSÉE ET DE

L'ÉTAT PRÉSENT

\ Structure des actifs

Évaluation des liquidités présentes et

futures

\

Structure du passif Évaluation des

exigibilités futures

Anticipation des conditions futures d'équilibre financier ou pronostic

relatif à la solvabilité future

OBJECTIFS ET METHODES DU DIAGNOSTIC FINANCIER

B - L'APPRECIATION DES PERFORMANCES FINANCIERES

La première tâche des analystes financiers consiste dans la mesure précise des résul-tats obtenus dans le passé ou le présent et dans l'anticipation des tendances d'évolution susceptibles de les affecter dans le futur. De cette mesure découle une appréciation qui porte donc sur les niveaux, l'évolution et l'instabilité (ou la volatilité) éventuelle de ces résultats.

Mais une fois ces résultats mesurés, ils doivent être comparés à des grandeurs de réfé-rence traduisant soit le niveau des opérations de l'entreprise (production ou ventes par exemple), soit le montant des moyens engagés pour obtenir ces résultats. C'est seule-ment dans de telles comparaisons que l'efficacité de l'entreprise peut être évaluée. On apprécie alors son aptitude à mener des activités suffisamment rémunératrices pour com-penser le coût des ressources qu'elle utilise et son aptitude à valoriser les moyens réels et financiers qui lui sont confiés.

Enfin, le jugement relatif à l'efficacité doit prendre en compte l'influence déterminante exercée par certaines caractéristiques de l'activité : la structure des coûts et les conditions technico-économiques de la production, la structure du financement, ainsi que les contraintes stratégiques, commerciales ou sociales qui pèsent sur l'entreprise.

Figure 2 - Principes d'analyse des performances Mesure des résultats comptables et financiers : appréciation de leur niveau et de leur volatilité

Comparaison entre . Résultats . Flux d'activité

(Ventes, Production)

Comparaison entre . Résultats

. Moyens réels et financiers mis en œuvre

Appréciation relative :

. à la profitabilité (ou capacité bénéficiaire) . au rendement des actifs

. à la rentabilité des capitaux propres . au rendement des actions

C - L'APPRÉCIATION DES AUTRES CARACTÉRISTIQUES FINANCIÈRES MAJEURES

Si l'étude des performances et l'analyse des équilibres constituent des thèmes fon-damentaux du diagnostic financier, ce dernier s'attache également à la mise en évidence d'autres caractéristiques financières majeures. Parmi ces caractéristiques l'autonomie (ou l'indépendance), la flexibilité et, plus généralement, l'ensemble des traits stratégico-financiers significatifs sollicitent l'attention particulière de l'analyste.