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Le doctorat constitue l’objet le plus emblématique de l’affirmation d’une profession universitaire autonome. Sa possession est traditionnellement ce qui fonde l’appartenance à la corporation universitaire sous l’Ancien Régime. Il est l’élément de définition de l’universitaire contemporain, puisqu’il s’agit d’un titre

16 La discipline historique a donné lieu, pour l’Europe, à une étude de grand ampleur permettant d’interroger à la fois les logiques nationales de constitution des communautés académiques et les modalités de leurs interactions au niveau européen et international : Ilaria Porciani et Lutz Raphael (dir.), Atlas of European historiography: the making of a profession, 1800-2005, Palgrave McMillan, 2011 ; Ilaria Porciani et Jo Tollebeek (dir.), Setting the Standards. Institutions, Networks and Communities of National Historiography, Palgrave McMillan, 2012. 17 Gérard Noiriel, Sur la crise de l’histoire, Paris, Belin, 1996, p. 239 sq.

18 Une bonne revue de la littérature scientifique sur cette question peut être trouvée dans Liliane Bonnal et Jean-François Giret, « La stabilisation des jeunes docteurs sur le marché de l'emploi académique », Revue d'économie politique, n° 3, 2009, p. 373-400.

universellement attendu pour occuper une position universitaire permanente. Plus élevé des grades scolaires qui puissent être conférés, il marque l’appartenance à une communauté restreinte située au sommet de la hiérarchie des systèmes d’enseignement. Les enjeux autour de sa définition et de son contrôle sont donc considérables dans une logique d’affirmation professionnelle.

Mentionné dès le décret du 17 mars 1808, le doctorat, troisième et plus élevé des grades conférés par l’Université, est dès l’origine le signe distinctif de la profession universitaire, puisqu’il est réglementairement obligatoire, en France19, de le posséder pour prétendre remplir une fonction enseignante dans les facultés, qu’elle soit permanente ou temporaire20, même s’il semble qu’une tolérance existe dans la première moitié du siècle21. Deux siècles plus tard, il s’est définitivement imposé comme la condition minimale pour prétendre à une carrière dans la profession académique, puisque le CNRS et l’EHESS, deux institutions qui lors de leur fondation s’étaient distinguées de l’université en recrutant des non docteurs, ne le font plus aujourd’hui. Le doctorat ne constitue pas seulement une épreuve initiale discriminante. Il occupe une place centrale dans le système professionnel, à la fois comme élément d’articulation des carrières et comme objet principal de la définition de la juridiction d’exercice. C’est au travers des thèses (forme, contenu et jury) que l’on saisit sans doute le mieux l’affirmation et les transformations de la profession universitaire, dont la spécialisation discipline par discipline constitue un principe essentiel d’organisation.

Sans reprendre les travaux qui détaillent avec soin la formalisation croissante des doctorats dans chaque champ disciplinaire, on peut analyser les évolutions générales que connaît cette étape cruciale de la carrière académique comme autant de marqueurs sensibles des transformations des cadres professionnels, dont elle s’affirme comme le pivot organisationnel22. Réduire le doctorat à sa seule fonction de certification préalable à l’entrée dans la

19 Il faut souligner la précocité du caractère obligatoire du doctorat dans les carrières de l’université de la période contemporaine en France. En Angleterre par exemple, l’accès à un poste d’enseignant à Oxford ou Cambridge n’est pas conditionné à la détention d’un PhD avant les années 1920, et reste encore non obligatoire statutairement. Cf. Robert Anderson, « England » in Ilaria Porciani et Lutz Raphael (dir.), Atlas of European historiography, op. cit. ; encore aujourd’hui, il est possible d’accéder à des postes permanents au Royaume-Uni sans être détenteur d’un PhD. Cf. Simon Paye, Différencier les pairs. Mise en gestion du travail universitaire et encastrement organisationnel des carrières académiques (Royaume-Uni, 1970-2010), thèse de sociologie, Science Po Paris, 2013, p. 154.

20 Dans le statut sur la composition des facultés des sciences et des lettres de Paris, du 7 août 1812, il est indiqué que seuls les docteurs peuvent être appelés pour suppléer les professeurs titulaires.

21 Voir l’arrêté qui fixe le terme après lequel le grade de docteur sera obligatoire pour être admis aux chaires de faculté, 12 août 1818.

22 Une intéressante introduction à une sélection de textes réglementant les doctorats en France propose un survol rapide de ces transformations : Claude Jolly et Bruno Neveu, « Éléments pour une histoire de la thèse », Mélanges de la Bibliothèque de la Sorbonne, n° 12, 1993.

profession serait ignorer son rôle beaucoup plus complexe d’axe autour duquel s’organisent les carrières, les hiérarchies et le pouvoir académique. L’obtention d’un doctorat ne constitue pas, à proprement parler, le commencement mais une articulation permettant le passage d’un état professionnel (en attente de confirmation) à un autre (confirmé). La période de préparation du doctorat induit à la fois une relation hiérarchique et de dépendance, et dans le même temps l’incorporation dans le groupe professionnel avec partage des pratiques et des fonctions : tout le monde enseigne dans les mêmes institutions, selon les mêmes normes, docteurs ou non docteurs. Cette homologie fonctionnelle contribue à fixer le périmètre d’un groupe professionnel, qui n’est pas seulement défini par la possession des titres réglementaires nécessaires à sa pratique. Elle est au cœur des tensions qui iront croissantes avec l’augmentation des effectifs enseignants et la diversification des conditions d’exercice, dont toute une partie seront à l’origine des transformations réglementaires du doctorat.

Sa position temporelle dans le déroulement de la carrière n’est pas une constante et ces variations s’articulent étroitement avec ses caractéristiques formelles et intellectuelles, qui elles-mêmes évoluent dans le temps ainsi qu’en lien avec les logiques démographiques et statutaires. Si elle est bien le préalable obligatoire à l’obtention d’une chaire, au moins après le milieu du XIXe, la possession du doctorat semble une nécessité encore longtemps théorique, quand on considère les textes relatifs aux maîtres de conférences (et chargés de cours desquels ils ne sont pas différenciés à la fin du XIXe siècle) qui distinguent à de nombreuses occasions des maîtres de conférences docteurs de ceux qui ne le sont pas. A l’inverse, elle est désormais une condition qu’aucun établissement ou organisme d’enseignement supérieur ou de recherche ne peut ignorer. On pourrait en quelque sorte écrire l’histoire de la profession à travers les trois âges du doctorat à vocation académique23, tels que les définissent les textes réglementaires. Une longue période fondée sur un doctorat unique qui articule carrières et relations professionnelles (1808-1954), une période d’incertitude où il se multiplie et se diversifie dans un contexte de transformations rapides (1954-1984) et une simplification apparente qui masque en fait de nouvelles modalités de différenciations. Toute la période se caractérise par une activité intense de réglementation, signe de l’importance accordée à cette étape de la carrière.

La première grande rupture qui met fin au monopole24 du doctorat ès lettres et ès sciences comme épreuve initiale à l’intégration d’une carrière

23 Il existe en effet, à partir de 1896, un doctorat d’université, mais il ne donne pas accès à la carrière académique.

24 La thèse n’existe que sous une seule forme jusqu’à la fin du XIXe siècle, quand est créée la thèse d’université. Délivrée directement par l’université de soutenance, cette dernière ne bénéficie pas des mêmes garanties, ni des mêmes contraintes que le doctorat ès lettres ou ès science, et n’autorise pas en particulier à prétendre à un poste de professeur de faculté. Cette forme secondaire de la thèse est particulièrement prisée par les étrangers (qui ne peuvent de

académique de titulaire se produit à la veille des années 1960. Deux décrets instaurent la thèse de 3e cycle en sciences (décret du 20 juillet 1954) et en lettres (décret du 19 avril 1958), qui permet d’être recruté dans le nouveau corps de titulaires, les maîtres-assistants, créé en 1960. Ce nouveau doctorat se déroule initialement sur une durée de deux ans à l’issue de laquelle l’étudiant peut soutenir une thèse devant un jury de trois personnes, toutes docteurs et dont deux sont professeurs d’université. Il y a soutenance et rapport, et la thèse ainsi soutenue peut « être tenue pour équivalente à une thèse complémentaire de doctorat »25. En 1964, le diplôme d’études approfondies d’une année est institué en sciences, en préalable à la thèse de 3e cycle26.

La thèse classique posait en effet, depuis quelques décennies déjà, le problème sensible de sa durée. Croissante depuis le milieu du XIXe siècle27, elle était susceptible d’imposer une appartenance plus longue à la catégorie des prétendants qu’à celles des élus, en particulier en lettres. Mais surtout, elle posait des problèmes structuraux dans un contexte de croissance des effectifs et d’accélération de l’activité scientifique. Il fallait trouver une solution à ces deux transformations majeures du système d’enseignement supérieur, ce que propose la mise en place de ce nouveau duo diplôme/corps intermédiaire dans les années 1950. En introduisant une thèse de 3e cycle dont la possession autorise à intégrer le corps des maîtres-assistants, titulaires de l’enseignement supérieur, on réorganise la profession entre trois groupes et les carrières en trois séquences. Les non permanents en situation de pré-thèse, les permanents intermédiaires titulaires du premier des deux diplômes et des permanents dominants titulaires des deux diplômes. Là n’est pourtant que théorie et la norme n’est pas une carrière linéaire adossée à cette triple séquence. Certains parmi les non permanents ne souhaiteront jamais appartenir au corps des permanents intermédiaires et se consacreront à la réalisation d’une thèse leur permettant un accès direct au haut de la hiérarchie des positions. Mais surtout, l’obligation de la thèse de 3e cycle comme préalable au recrutement des maîtres-assistants n’est pas plus systématique que l’était celle de la thèse pour les maîtres de conférences au moins jusqu'à l’entre-deux-guerres.

fait prétendre intégrer la fonction publique française), les femmes et ceux qui ne souhaitent pas poursuivre une carrière académique.

25 Le doctorat se compose jusqu’en 1968 de deux volumes, une thèse principale et une thèse complémentaire d’un volume beaucoup plus réduit.

26 Décret n° 64-857 du 19 août 1964.

27 La circulaire relative au doctorat ès lettres, 14 novembre 1903 « attire l’attention [des recteurs] sur l’étendue parfois excessive qu’ont prise, depuis quelques années, les thèses françaises ». En 1943 (circulaire du 5 janvier), puis en 1974 (circulaire du 24 mai), la nécessité de maintenir la durée de la thèse dans des délais raisonnables est rappelée. Dans une note de Jean-Baptiste Duroselle destinée au cabinet du ministre de l’Éducation nationale, et transmise à la direction de l’enseignement supérieur le 27 février 1969 (AN, F17 17 589), on trouve une proposition de limitation à 6 ans, qui se retrouve, légèrement minorée dans l’arrêté du 16 juin 1969 (5 ans).

La thèse classique reste cependant la norme pour la poursuite d’une carrière complète, puisqu’elle seule autorise le recrutement sur les postes de maîtres de conférences ou de professeur. La différence entre les deux est précisée dans les décrets qui les accompagnent : « Le doctorat d’État sanctionne la reconnaissance, par un jury, de l’aptitude du candidat à mettre en œuvre une recherche scientifique originale de haut niveau »28 ; quand le doctorat de 3e cycle « sanctionne une formation acquise dans la pratique de la recherche »29. On ne dispose pas de véritable étude sur la thèse de 3e cycle, et seuls les travaux sur l’histoire des disciplines nous renseignent quelque peu sur les pratiques et les usages dont elle a été l’objet30. Elle semble n’avoir, en général, joué qu’un rôle de préalable à la grande thèse et parfois même n’avoir fait l’objet dans un premier temps que d’un intérêt distancié, voire très critique dans les disciplines littéraires les plus canoniques31. Son existence ne remet pas en cause la place de la thèse dans l’architecture et la hiérarchisation du système, et il faut attendre les reconfigurations réglementaires consécutives à la loi Faure de novembre 1968 pour que la situation commence à se modifier significativement.

Si l’on reprend l’expression de Pierre Verschueren pour la physique, il semble bien que se mette en place, dans les années soixante, avec la diversification des thèses, des « écologies doctorales »32. La différenciation des doctorats contribue fortement à la fragmentation des carrières, mais tous ressortissent cependant du même espace de production. On peut en voir un exemple dans l’opération de recension de l’ensemble des doctorats soutenus en histoire contemporaine, qu’ils soient d’État (avec ses deux thèses), de 3e cycle ou d’université auquel se prête Jean-Baptiste Duroselle en 196733, tout en insistant sur leur différence de nature (les doctorats de 3e cycle par exemple constituent, selon lui, des « titres » monnayables sur un marché de l’emploi privé34). Mais surtout, ces différents doctorats marquent la première rupture avec le système linéaire précédent en distinguant ceux qui « atteignent leur plénitude » avec la thèse de 3e cycle et pourront faire une carrière de

maître-28 Arrêté relatif au doctorat d’État, 16 avril 1974. 29 Arrêté relatif au doctorat de 3e cycle, 16 avril 1974.

30 Pierre Verschueren en propose une analyse précise pour la physique, intégrant également celle de la thèse d’université. Cf. P. Verschueren, Des savants aux chercheurs. Les sciences physiques comme étier (France, 1945-1968), thèse d’histoire, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2017. On connaît un peu les conditions de mise en place du doctorat ès sciences en sciences, dans un contexte de réflexion sur la nécessité de former des travailleurs scientifiques, alors que Gaston Berger est directeur de l’enseignement supérieur et Henri Longchambon secrétaire d’État à la Recherche, soit durant une petite fenêtre d’opportunité modernisatrice. 31 Cf. par exemple Pierre Bourdieu, Homo Academicus, Paris, Éditions de Minuit, 1984, p. 137-138.

32 Cf. Pierre Verschueren, Des savants aux chercheurs, op. cit.

33 Jean-Baptiste Duroselle, « Les Thèses d'Histoire contemporaine. Aires cultivées et zones en friche », Revue d’histoire moderne et contemporaine, n° 1, 1967, p. 71-77.

34 Jean-Baptiste Duroselle, « Thèses d'histoire contemporaine. Faut-il bouleverser le système ? », Revue d’histoire moderne et contemporaine, n° 2, 1967, p. 175.

assistant, sans s’épuiser à la thèse d’Etat comme le font les autres prétendants. Dans la hiérarchie des travaux cependant, seule la grande thèse peut être envisagée comme une œuvre et fonder la légitimité scientifique :

« l’une des originalités de l’école historique française est précisément qu’elle oblige les siens à faire, une fois dans leur vie, un travail monumental. […] Il n’y a pas de pays au monde, excepté la France, où les nécessités de la carrière rendent indispensables ces robustes travaux. […] Il n’y a pas de meilleure méthode pour former un spécialiste éprouvé que de l’obliger à travailler dix ans dans le domaine qu’il a choisi »35.

On retrouve un jugement identique dans d’autres disciplines comme la géographie par exemple où la thèse d’Etat est envisagée comme étant autant d’occasion du renouvellement disciplinaire36. Ce clivage entre deux carrières, dont il qualifie l’une de « cursus honorum », explique bien la dichotomie qui est l’effet de la croissance très rapide des années 1960.

Après 1968, la situation évolue rapidement. L’architecture du système doctoral hérité, même rénovée par la thèse de 3e cycle, subit une profonde remise en cause, en particulier du fait de la relation de domination et de soumission qu’induit la thèse de doctorat entre le doctorant et son directeur. Le mode de fonctionnement du système, adossé aux « patron[s] et [leur] cercle »37, mis en évidence par Terry Clark depuis la fin du XIXe siècle, est dénoncé38. A la suite de la loi Faure, plusieurs décisions libéralisent les doctorats : la thèse de 3e cycle n’est plus soumise à un contrôle aussi étroit qu’elle ne l’était initialement (disparition de la commission nationale et de l’obligation de validation d’un séminaire), c’est la fin de la thèse complémentaire et la possibilité d’une soutenance de doctorat ès sciences ou ès lettres sur travaux39.

Progressivement, la norme d’une carrière en trois étapes, sanctionnées par deux diplômes doctoraux successifs, semble se diffuser et la thèse de 3e cycle devient le préalable souvent normal (même si non obligatoire) de la dorénavant dénommée thèse d’Etat40. On peut noter la croissance de la première en histoire à partir du tableau réalisé avec les données proposées par

Jean-35 Ibid., p. 177.

36 Cf. Serge Bourgeat, La thèse d’État en géographie (1960-1984) : la diffusion de l’innovation au risque des contraintes disciplinaires, thèse de doctorat, Université Joseph Fourier Grenoble, 2007 ; p. 44 sq ; il cite par ailleurs une intervention du médiéviste Robert Fossier qui déplore la disparition de ces « gloires de l’École historiques française », L'histoire et son monde : clés pour entrer dans la recherche, Association Histoire au présent, 1996.

37 Terry N. Clark, « Le patron et son cercle : clé de l’université française », Revue française de sociologie, n° 12, 1971, p. 19-39.

38 Pierre Bourdieu, Homo Academicus, op. cit., p. 126 sq.

39 Jean­Baptiste Duroselle, « Thèses d’histoire contemporaine, faut-il bouleverser le système ? » art. cit., p. 177.

Baptiste Duroselle. Le nombre des thèses de 3e cycle toutes disciplines confondues augmente rapidement (la première en lettres est soutenue en 1960) et elles en viennent à représenter 86,5 % de l’ensemble des thèses en 198641. L’année d’entrée en 3e cycle (le DEA) est généralisée et permet un sas sélectif qui contrôle l’accès à l’inscription en thèse. Celle-ci est dorénavant conditionnée à l’accord d’un directeur, qui ne peut avoir qu’un nombre limité de doctorants (20 dans l’arrêté du 16 juin 1969, un nombre déterminé par les conseils de chaque université en 197442) et le sujet d’étude est enregistré dans un fichier central, qui a pour fonction de mettre à l’abri d’un chevauchement des thématiques 43 . Les distinctions entre les sciences et les lettres disparaissent, les textes régissant les doctorats devenant communs à partir de 1974.

Nombre moyen de thèses d’État soutenues en lettres de 1946 à 198744

41 Jean-Pierre Calvignac, « Les thèses : un fonds majeur de la bibliothèque de la Sorbonne », in Claude Jolly et Bruno Neveu, Éléments pour une histoire de la thèse, op. cit., p. 230.

42 Circulaire relative au doctorat d’État, 24 mai 1974.

43 Arrêté relatif au doctorat ès lettres et sciences humaines, 16 juin 1969. 44 Données issues de Jean-Pierre Calvignac, « Les thèses… », art. cit., p. 220.

0 100 200 300 400 500 600 700 800 1946-1950 1951-1960 1961-1970 1971-1978 1981-1987

Moyennes annuelles du nombre de thèses d'Etat