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Un certain nombre de facteurs, individuels et sociaux, ont été identifiés par différents travaux menés en psychologie de l’orientation comme intervenant dans le processus décisionnel de carrière. Parmi ceux-là, le soutien parental, l’identité vocationnelle ou encore, le concept de soi et l’estime de soi sont ceux qui apparaissent les plus saillants (Kabore, 2014 ; Lent, 2008 ; Orly-Louis, Guillon, & Loarer, 2013).

2.4.1. Le soutien parental

La prise de décision vocationnelle nécessite la mobilisation d’un certain nombre de ressources, aussi bien individuelles que contextuelles (Vondracek, Lerner, & Schulenberg, 1986). Si l’on se centre sur les travaux portant sur les ressources dites contextuelles, il apparaît que les choix et les aspirations inhérents au domaine vocationnel s’élaborent et se développent via deux sphères de vie essentielles que sont l’école et la famille ( Guichard, 1993).

Aussi, bien que les jeunes tendent à se distancier de leurs parents à mesure de leur développement, notamment en raison d’un besoin d’autonomie grandissant (Youniss & Smollar, 1985), il n’en reste pas moins que les parents restent des partenaires privilégiés pour discutés des questions importantes, notamment celles liées à l’avenir scolaire et professionnel (Whiston & Keller, 2004). En cela, les parents se posent en tant que référents identitaires auprès desquels les jeunes recherchent conseils et soutien permettant de les accompagner dans ce processus décisionnel (Lopez, 1989 ; Paa & McWhiter, 2000).

2.4.2. L’identité vocationnelle

Dans ses travaux, Super (1963) conçoit le développement vocationnel comme un processus où s’actualise l'image de soi si bien que l’on parle d’image de soi vocationnelle pour rendre compte de « la constellation des attributs du soi que la personne considère comme pertinents sur le plan vocationnel » (Bujold, 1989, cité par Kabore, 2014, p. 22).

Lorsque les personnes s’engagent dans un processus décisionnel impliquant leur avenir scolaire et professionnel, elles passent forcément par une phase d’exploration active d’informations sur soi, son environnement et les professions. Par-là, elles se construisent une véritable identité

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vocationnelle qui devient progressivement plus claire et plus stable. D’après de nombreux travaux portant sur la question, l’indécision vocationnelle peut alors résulter de difficultés liées à la formation de l’identité personnelle et de l’identité professionnelle de par sa relation étroite avec la connaissance soi (Holland & Holland, 1977).

2.4.3. Le concept de soi et l’estime de soi

L’indécision vocationnelle apparaît également fortement liée aux notions de concept de soi et d’estime de soi au sens où « en exprimant une préférence professionnelle, la personne transcrit en termes professionnels l’idée qu’elle se fait d’elle-même » (Guichard & Huteau, 2006, pp. 102-103).

Inhérent au rôle que la personne occupe dans ses différents contextes de vie, le concept de soi peut effectivement être questionné dans la sphère professionnelle en termes de concept de soi vocationnel. Dans son modèle fondé sur une approche cognitive des choix vocationnels, Huteau (2007) avance d’ailleurs que les préférences vocationnelles seraient établies à partir de « la correspondance entre des schémas de soi et des prototypes professionnels [de sorte que] les choix retenus seraient ceux où la correspondance serait la plus forte » (Guichard & Huteau, 2007, cité par Dulu, 2014, p. 106). D’un autre côté, l’estime de soi, en tant que composante socio affective de soi, permet d’accéder à l’autoévaluation que font les individus d’eux-mêmes dès lors qu’ils sont engagés dans un processus décisionnel engageant leur devenir scolaire et professionnel.

Synthèse

À partir de la définition de l’approche orientante, ce second chapitre nous a permis de resituer l’intérêt d’appréhender l’orientation en tant que processus qui sous-tend le développement d’un certain nombre de compétences vocationnelles permettant aux jeunes d’élaborer au mieux leurs projets d’avenir et de prendre des décisions les concernant (Canzittu & Demeuze, 2017). L’intérêt porté au concept d’indécision vocationnelle nous a aussi amené à interroger les difficultés que peuvent rencontrer les jeunes dès lors qu’ils s’engagent dans un processus décisionnel, permettant ainsi de signifier l’importance d’en identifier les mécanismes sous-jacents afin de pouvoir proposer des actions adaptées. Par-là même, la prise en compte de l’évolution des différentes conceptions de l’indécision vocationnelle nous a permis de souligner l’intérêt de la

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considérer dans son aspect multidimensionnel et de fait, de l’intégrer dans une approche globale et contextuelle de l’orientation scolaire et professionnelle (Brown & Rector, 2008 ; Nauta, 2012). Finalement, l’évocation des principaux facteurs associés nous a permis de signifier les ressources potentielles pouvant être mobilisées dans le processus décisionnel pour en favoriser le cours.

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CHAPITRE 3

Facteurs sociaux et personnels impliqués dans le développement vocationnel

Dans le champ de la psychologie de l’orientation, différents travaux ont récemment identifié un certain nombre de facteurs intervenant dans le processus décisionnel de carrière (Kabore, 2014 ; Lent, 2008 ; Orly-Louis, Guillon, & Loarer, 2013). Dans ce troisième chapitre, nous nous proposons de les expliciter tout en démontrant la place et le rôle qu’ils occupent dans le processus décisionnel. Dans un premier temps, nous présentons l’évolution des rôles parentaux au cours du développement afin de questionner les fonctions parentales fondamentales et de mieux cerner la place des parents dans le domaine scolaire et, plus spécifiquement, vocationnel. Dans un deuxième temps, nous retraçons l’évolution des conceptions de l’identité au regard des travaux princeps d’Erikson (1959) et du paradigme des statuts identitaires de Marcia (1966), avant d’en présenter les modèles plus contemporains. Dans la continuité de ces travaux, et pour introduire le concept d’identité vocationnelle, nous metons en relation les études portant sur le développement identitaire et celles relatives au développement vocationnel. Enfin, dans un troisième et dernier temps, nous distinguons le concept d’estime de soi du concept de soi avant de questionner sa structure, son évolution au cours du développement et son rôle dans le domaine vocationnel.

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