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Les caractéristiques socio-économiques

Dans le document MARS 2015 (Page 18-22)

3.1 CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DE LA REGION

3.1.2 Les caractéristiques socio-économiques

3.1.2.1 Revenus

En 2011, d'après les statistiques fiscales disponibles (Statbel), le revenu moyen des Bruxellois s'élève à 25.094 euros par déclaration. Il s'agit du revenu le plus faible parmi les 3 Régions belges.

Tab. 3-1 : Revenus fiscaux (2011)

Ces revenus sont en outre inégalement répartis au sein de la population, le revenu médian étant inférieur. La Région bruxelloise compte une plus grande proportion de déclarations fiscales de très bas revenus par rapport à l’ensemble du pays et autres grandes villes.

2011

Région de

Bruxelles-Capitale Région flamande Région wallonne BELGIQUE

Nombre de déclarations 584.749 3.622.583 2.014.652 6.221.984

Revenu moyen par habitant 12.885 17.146 15.277 16.106

Revenu moyen net imposable 25.094 30.058 26.892 28.566

Revenu médian net imposable 17.771 22.999 20.265 21.615

Revenus fiscaux (euros - 2011)

Source : Statbel (SPF Economie, PME, Classes moyennes et Energie )

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Fig. 3-4 : Part des déclarations par classe de revenus (revenus 2011)

Sources : SPF Economie, Direction générale Statistique et Information économique (DGSIE), Statistiques fiscales 2012

Ainsi, en 2011, en Région bruxelloise (Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles-Capitale, 2013) :

- Les 10% de déclarations de revenus les plus élevées représentent 35% du total des revenus imposables tandis que les 10% les plus basses ne représentent que 0,5% du total.

- 50% des déclarations de revenus les moins élevées représentent seulement 20% du total des revenus imposables.

Ces inégalités se creusent de plus en plus : entre 2005 et 2011, la part des 10% des déclarations les plus basses a ainsi diminué tout comme la limite supérieure de revenus de cette part.

Environ un tiers de la population bruxelloise vit avec un revenu inférieur au seuil de risque de pauvreté (seuil établi à 60% du revenu disponible équivalent médian de la Belgique, d’après les données de l’enquête européenne « Statistics on Income and Living Conditions » EU-SILC). Cette proportion est bien plus élevée que dans l’ensemble du pays (Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles-Capitale, 2013).

3.1.2.2 Population en âge de travailler

En 2012, parmi les 1.138.854 habitants de la Région, 68% ont entre 15 et 64 ans et sont donc considérés comme "en âge de travailler". Parmi ceux-ci, 65% sont effectivement disponibles sur le marché du travail ("population active"), le taux de chômage étant de 17,5%. D'après Actiris, le nombre de demandeurs d'emploi inoccupés s'élève à 107.854 (en 2012).

Le taux de chômage a fortement augmenté depuis le milieu des années 90. Et il touche particulièrement les jeunes : plus d’un jeune bruxellois de 15 à 24 ans sur 3 est au chômage. Ce constat est à mettre en relation avec le manque de qualification des jeunes (environ un jeune bruxellois de 18 à 24 ans sur 5 a quitté l’école prématurément) qui rend difficile l’insertion sur le marché du travail alors que le marché du travail bruxellois est de plus en plus composé d’emplois très qualifiés. Mais le niveau d’études n’est pas le seul facteur explicatif : les exigences de bilinguisme et des pratiques discriminatoires à l’embauche (Englert, 2013) expliqueraient aussi le taux de chômage élevé de la Région bruxelloise (Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles-Capitale, 2013).

En outre, le chômage en Région bruxelloise se caractérise par une proportion importante de chômeurs longue durée et très longue durée (Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles-Capitale, 2013).

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Tab. 3-2 : Population en âge de travailler en RBC (15-64 ans) et position socio-économique

Le taux de risque de pauvreté est environ 5 fois plus élevé parmi les personnes au chômage que parmi les personnes qui travaillent (Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles-Capitale, 2013 d’après l’enquête européenne EU-SILC 2011).

3.1.2.3 Activités économiques et emplois

La Région de Bruxelles-Capitale comptait près de 690.000 emplois en 2011, nombre en constante augmentation (+ 5% par rapport à 2003). Cependant cette évolution est moindre que dans d’autres grandes villes belges (Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles-Capitale, 2013). Elle se caractérise par un secteur tertiaire largement dominant (92,6% en 2011).

Fig. 3-5 : Entreprises bruxelloises avec personnel - répartition par secteur d'activités (2011) Source : IBSA, d'après SPF Économie - DGSIE croisement TVA-ONSS

Les emplois créés sont en grande partie des emplois requérant un certain niveau de qualification et/ou de connaissance linguistique (Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles-Capitale, 2013).

La valeur ajoutée (brute aux prix de base, à prix courant) de la Région s'est élevée à plus de 60 milliards d'euros en 2011. Elle est essentiellement liée aux activités tertiaires (90%), les principales étant les activités financières et d'assurance, les administrations publiques, le commerce (de gros et de détail) et la réparation des véhicules.

Le produit intérieur brut par habitant est tout particulièrement élevé par rapport à la majorité des autres régions européennes : 62.053 € en 2011.

A noter que les emplois et la richesse produite sur le territoire bruxellois ne profitent pas à bon nombre de ses habitants puisque plus de la moitié des travailleurs à Bruxelles résident dans les deux autres régions du pays (Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles-Capitale, 2013).

En 2011, la Région comptait ainsi 84.876 entreprises, dont 19.542 avec personnel (soit environ le quart). Parmi celles-ci, 88% ont moins de 20 employés et 87% sont associées à une activité tertiaire.

2000 2005 2008 2009 2010 2011 2012

Population active 401.149 440.564 469.029 475.073 491.824 491.710 502.930 dont population active occupée 345.130 367.986 393.857 399.757 406.278 407.589 415.030 dont population au chômage 56.020 72.579 75.172 75.316 85.546 84.121 87.900 Population inactive 226.247 230.516 239.306 250.602 249.877 265.485 266.268 Population totale en âge de travailler 627.396 671.081 708.335 725.675 741.701 757.195 769.198

Taux de chômage 14,0% 16,5% 16,0% 15,9% 17,4% 17,1% 17,5%

Taux d’activité 63,9% 65,7% 66,2% 65,5% 66,3% 64,9% 65,4%

Taux d’emploi 55,0% 54,8% 55,6% 55,1% 54,8% 53,8% 54,0%

Population en âge de travailler en RBC (15-64 ans) et position socio-économique Source : DGSIE, d'après l'Enquête sur les Forces de Travail (EFT)

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3.1.2.4 Dépenses des ménages

Fig. 3-6 : Dépenses moyennes par personne et par an (en €) en 2012 Source : Enquête sur le budget des ménages 2012

Selon l'enquête sur le budget des ménages de 2012, les ménages bruxellois dépensent en moyenne plus de 30% de leurs revenus aux frais du logement. Cette part est encore supérieure pour les personnes seules avec enfants ou pour les ménages du 1er décile de revenu (De Keersmaecker, 2012 in Baromètre social 2013 et CLIMACT, Université de Mons, ULB-CEEES, 2012).

En ce qui concerne les dépenses liées à l’énergie, en 2009, la part des dépenses en énergie liées au logement pour un ménage au revenu moyen s’élevait à 4%. Avec les dépenses liées au carburant, ce chiffre s’élève à 5,6%. En revanche, pour les ménages du premier décile de revenu (tranche de 10 % des revenus les plus bas), ces chiffres passent respectivement à 10,9 % et 12,2 % du revenu du ménage. La hausse du prix de l’énergie aura donc des conséquences plus importantes pour les ménages à faibles revenus, entre autres pour l’accès aux biens et services de première nécessité comme le logement, l’alimentation, et la santé.

Les diagnostics effectués au domicile des ménages en difficulté révèlent souvent que les ménages pauvres se privent pour ne pas générer de trop grosses factures (Réseau des acteurs de la Pauvreté et de la Précarité Energétique dans le Logement, 2014).

Les impayés d’énergie sont en constante augmentation : selon le Baromètre social (2013), le nombre de « clients protégés »9 a crû de façon continue entre 2007 et 2011. 6.873 points de fourniture (gaz et électricité) bénéficient de ce statut au 31 décembre 2012. Le tarif social, appliqué à certaines catégories de ménages, concernait 31.272 familles en 2010.

Le prix des loyers est influencé par la taille, le type de logement, le niveau de confort mais également la localisation du logement. Le loyer médian pour la Région bruxelloise est de 600€

(De Keersmaecker, 2012 in Baromètre social 2013). Entre 2000 et 2011, les loyers ont augmenté d’environ 45%. Cette augmentation a été plus rapide que celle de l’indice santé10 (qui a crû dans le même temps d’approximativement 25%) (Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles-Capitale, 2013).

L’accès aux logements locatifs s’est ainsi dégradé de façon importante entre 1993 et 2011 du fait de l’augmentation rapide des loyers sur cette période : en supposant qu’un logement est accessible si son loyer ne représente pas plus d’un quart du revenu du ménage, les 60% de la population bruxelloise aux revenus moins importants n’a accès qu’à 13% du parc locatif en 2011, contre 57% en 1993 (Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles-Capitale, 2013).

L’accès à la propriété n’est pas non plus aisé en raison des prix de vente élevés.

9 Statut de consommateurs en difficulté de paiement pour leur facture d’énergie.

10 L’indice santé reflète l’évolution des prix à la consommation.

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