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Les besoins en mobilité

Dans le document MARS 2015 (Page 176-179)

4.5 MOBILITE

4.5.2 Les besoins en mobilité

Les mesures suivantes sont notamment concernées : - Axe 2 : Transports

o Mesure 22 : Agir sur l’aménagement du territoire

Action 42 : Mettre en œuvre les principes d’aménagement du territoire figurant dans le PRDD

93 Mise à jour et adaptation du plan ACE des déplacements urbains de la Région de Bruxelles-Capitale - Evaluation environnementale et analyse coût -bénéfice des scénarios testés

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RAPPORT SUR LES INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES DE L’AVANT-PROJET DE PLAN REGIONAL AIR-CLIMAT-ENERGIE

o Mesure 23 : Rationaliser les déplacements, en particulier les déplacements domicile-travail

Action 43. Encourager le télétravail

Action 44. Encourager l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC)

Action 45. Etudier les différentes modalités d’incitation financière pour encourager les travailleurs à vivre à proximité du lieu de travail

4.5.2.1 Encourager le télétravail

Le télétravail est une forme de travail où les employés peuvent mener leurs activités en dehors du lieu de travail habituel, tout en disposant d’un horaire flexible.

Différentes formes de télétravail existent. Dans un premier type, le télétravail s’effectue sur le site de l’entreprise, mais dans un autre bâtiment que le lieu habituel de travail. On parle de bureau satellite ou « telecottage ». Le deuxième type est le travail à domicile, la forme la plus populaire du télétravail,.

La troisième forme de télétravail concerne le télétravail mobile ou nomade, sur un site autre que celui de l’entreprise ou le domicile. Enfin, on peut considérer une quatrième forme de télétravail, partiel cette fois-ci, lorsque le télétravailleur se rend à son lieu habituel de travail selon un horaire décalé et après quelques heures de télétravail, afin d’éviter les heures de pointe.

Recours au télétravail dans les grandes entreprises bruxelloises

Une étude a été réalisée sur l’impact du télétravail dans les grandes entreprises en Région bruxelloise94. Selon la même étude, le télétravail tend à assumer un rôle positif du point de vue des employés et des employeurs ainsi que d'un point de vue social. Le télétravail peut contribuer à la fois à une importante réduction des problèmes de mobilité et de leurs coûts environnementaux dans la Région de Bruxelles-Capitale, à l'amélioration du bien-être et de la productivité des employés et à réduire les coûts de transport et d’utilisation des bureaux pour les entreprises.

Bilan en termes de déplacements

En termes de mobilité, la principale force du télétravail est la réduction (si travail satellite) ou l’élimination (si travail à domicile) de la distance domicile-travail et du temps de déplacement qui y est associé. Cela peut évidemment contribuer à une mobilité durable vu la réduction des kilomètres parcourus, d’autant plus que l’heure de pointe du trafic peut être soulagée car les employés qui travaillent chez eux ou qui profitent d’horaires flexibles peuvent l’éviter. En outre, un taux d'occupation moindre du bâtiment principal de l’employeur (suite au télétravail) peut créer des opportunités dans le domaine de la mobilité, comme par exemple, la diminution du nombre d’emplacements de stationnement et l’utilisation de cet espace de manière alternative et plus durable tout en fournissant davantage d’accessibilité aux usagers des transports alternatifs à la voiture. Les effets les plus importants en termes de mobilité peuvent être réalisés en cas de travail à domicile car dans un tel cas, le déplacement est complètement évité.

Cependant, il y a aussi des éléments qui pourraient réduire cet effet positif sur la mobilité. Ainsi, en pratique le fait que les employés arrivent plus tard sur leur lieu de travail n’est pas toujours accepté, ce qui explique que les horaires flottants soient rarement utilisés. Une autre menace provient du fait que le trajet au bureau satellite se fasse le plus souvent en voiture, malgré le fait que de nombreuses entreprises s'efforcent de localiser leurs bureaux satellites près d'une gare. Cette tendance s'explique, en partie, du fait que les abonnements de transports en commun ne sont pas suffisamment adaptés à la flexibilité que le télétravail permet. En outre, certains travailleurs à domicile effectuent des déplacements locaux supplémentaires en voiture. Toutefois, ce comportement, bien qu’il crée des coûts supplémentaires sur la mobilité, reste inférieur au profit qui peut être obtenu en évitant le déplacement vers le bâtiment principal de l’entreprise. A cet égard, notons que la distance domicile travail moyenne dans les grandes entreprises bruxelloises (>100 travailleurs) est élevée (24,2km).

Les stratégies visant à assurer que le télétravail puisse contribuer à une mobilité durable devraient donc se concentrer sur :

- D’une part la sensibilisation des employeurs et employés, de sorte qu’il y ait un changement de mentalité à accepter des horaires plus flexibles ;

94 Source : VUB, 2011.

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- D'autre part, l'offre par les entreprises de transport public d'abonnements adaptés qui prévoient la possibilité de visiter des lieux différents et/ou qui tiennent compte du fait que l’on travaille aussi parfois à domicile. L'emplacement du bureau satellite est également très important pour son succès ; son accessibilité en transport public doit être facile.

Bilan environnemental

En termes d'environnement, les avantages les plus importants sont obtenus via la réduction des déplacements, surtout lorsqu'ils sont accompagnés d’une réduction du kilométrage en voiture. Le télétravail permet aussi des économies en termes de consommation d’énergie ; en particulier, lorsque l’entreprise la régule en fonction de l’occupation ou non des bureaux. En pratique, les économies d'énergie à l’état actuel sont très limitées puisque les entreprises sont généralement équipées d’espaces ouverts qui éclairent et chauffent/refroidissent, indépendamment du nombre de travailleurs effectivement présents.

Un point négatif du télétravail d’un point de vue environnemental est qu'il conduit à une augmentation de la consommation d'énergie dans les domiciles des télétravailleurs pour le chauffage/refroidissement, l'éclairage et pour l'utilisation d’appareils électroniques (ordinateurs portables, etc.). Toutefois, cette énergie supplémentaire est réduite par rapport aux bénéfices environnementaux potentiels à tirer en termes de coûts environnementaux externes.

Bilan socio-économique

Réduire la distance de déplacement et de temps de trajet résultant du télétravail offre également des opportunités d’un point de vue économique. L’économie de temps pour se rendre au travail permet aux employés de travailler de manière plus continue et de rendre leurs horaires de travail plus flexibles ce qui a un impact positif sur la productivité des employés. D’autres économies pour l'entreprise peuvent être tirées du fait que les distances domicile/lieu de travail raccourcissent, entraînant ainsi une réduction des frais éventuels que l’entreprise doit verser pour le déplacement de son employé vers le site principal. La faible occupation du bureau offre également la possibilité de réaliser des économies de coûts grâce à l'utilisation efficace de l’énergie et la réduction de l'espace nécessaire des bureaux.

Au niveau social, il faut s'assurer que le télétravail ne dégénère pas en un dérèglement de la séparation entre travail et vie privée ou ne conduise à l'isolement social. Dans ce cas, l'équilibre entre travail et vie privée n'est plus assuré et peut conduire à la démotivation et à une perte de productivité.

Il est donc recommandé de faire du télétravail limité à un nombre de jours par semaine ou par mois. Il est également important de prêter attention à l'acceptation du télétravail, tant parmi les employés que parmi les managers.

Potentiel et difficultés

Actuellement, il existe un grand potentiel pour augmenter le développement de l’impact durable du télétravail sur la mobilité. Il y a encore une marge de manœuvre considérable pour augmenter la pratique du télétravail dans les entreprises. En effet, d’après les données de PDE, en 2008, à peine 36% des travailleurs étaient occupés dans une entreprise (>200 travailleurs) qui pratiquait le télétravail. En 2011, les données des PDE montrent une augmentation considérable, atteignant 53%

des travailleurs. Dans ces entreprises, ce n’est toutefois qu’une partie limitée des travailleurs qui sont réellement autorisés à télétravailler. Il s’agit d’à peu près 6% des travailleurs des entreprises PDE. En moyenne, les 6% de personnes concernées font 1 jour de travail à domicile par semaine. Le télétravail permet donc d’éviter 1,2% des déplacements domicile-travail.

De manière globale, les entreprises ont fixé comme objectif d’augmenter de 60% le nombre de télétravailleurs d’ici 2014, et la part de télétravailleurs devrait passer à 9,3%. Cette pratique continuera donc à croître, en particulier dans les organismes publics (sauf les communes), les entreprises de service, les bancassurances et la Police.

La grande faiblesse du télétravail est actuellement l'absence d'un cadre clairement réglementé. Il existe aujourd'hui encore des incertitudes considérables. Afin d'encourager davantage le télétravail durable, un cadre juridique bien structuré et un cadre technique d'assurance pour les travailleurs satellites et les travailleurs à domicile sont nécessaires rapidement.

Les actions 43 et 44 du plan, visant à encourager le télétravail via la mise en place de cadres juridiques et techniques nécessaires en collaboration avec le gouvernement fédéral, via la poursuite

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de la sensibilisation et des formations dans le cadre des PDE et un encouragement à l’utilisation des TIC. Ces actions contribueraient à lever une série de freins à une exploitation maximale du potentiel de télétravail à Bruxelles. Moyennant un encouragement à limiter l’usage de la voiture dans les politiques des entreprises, l’augmentation du télétravail aurait, comme démontré ci-dessus, un impact positif sur l’environnement et la mobilité durable. Afin de maximiser ces impacts positifs, le télétravail gagnerait à être accompagné au sein des entreprises d’une réflexion approfondie sur les méthodes et formes de travail.

L’encouragement à l’utilisation des TIC ne se limite pas uniquement au télétravail. Le recours aux TIC permet également de limiter les déplacements dans le cadre de réunions, conférences, etc. mais également dans le cadre des démarches administratives des citoyens et entreprises via l’e-gouvernement. Dans ce cadre, les TIC ont donc un impact positif sur l’environnement et la mobilité.

4.5.2.2 Encourager les travailleurs à vivre à proximité de leur lieu de travail

A côté de la mise en œuvre des principes d’aménagement du territoire figurant dans le PRDD (action 42), le plan prévoit également d’étudier les différentes modalités d’incitation financière pour encourager les travailleurs à vivre à proximité de leur lieu de travail (action 45).

C’est un constat partagé par l’OCDE : « En Belgique (comme aux Pays-Bas), le marché du logement est rigide et les travailleurs ont du mal à rapprocher leur domicile de leur lieu de travail ». L’OCDE constate également que l’importance des subventions versées au titre des trajets domicile-travail a, dans les faits, supprimé la majeure partie des signaux de prix qui auraient autrement encouragé les navetteurs à adapter leur mode de transport et leur lieu de résidence.

Une étude sera donc lancée sur les modalités d’incitation financière pour encourager les travailleurs à se rapprocher de leur lieu de travail. L’étude devrait évaluer la faisabilité dans la pratique mais aussi les impacts d’une telle mesure, notamment sur l'offre de logement (nous avons vu au chapitre 3.2.1 que celle-ci n'est pas suffisante actuellement à Bruxelles), le prix de l'immobilier et le risque de dualisation de la société (via une concurrence sur les logements au bénéfice des ménages disposés à payer plus).

o Mesure 24. Rationaliser l’usage des poids lourds

Action 46. Mettre en œuvre une tarification au km pour les poids lourds o Mesure 25 : Rationaliser l’usage des voitures

Action 48. Définir un plan d’action pour la mise en œuvre d’une tarification à l’usage pour véhicules particuliers

Action 49. Revoir la fiscalité des voitures de société o Mesure 26 : Favoriser les alternatives à la voiture individuelle

Action 50. Renforcer et promouvoir l’intermodalité des transports

Action 51. Promouvoir et étoffer l’offre de transports publics

Action 52. Mettre en œuvre le RER cyclable et poursuivre le développement des itinéraires cyclables régionaux

Action 53. Etendre l’offre de parkings vélos via les permis d’environnement et d’urbanisme

Action 54. Renforcer l’offre de véhicules partagés

Action 55. Etoffer l’offre de transports collectifs (taxis et collecto)

Action 56. Promouvoir le covoiturage

o Mesure 27 : Poursuivre et renforcer la démarche des plans de déplacement

Action 57. Renforcer les plans de déplacements d’entreprises

Action 58. Mettre en œuvre les plans de déplacements d’activités o Mesure 28 : Sensibiliser le public aux alternatives à la voiture individuelle

Action 59. Renforcer la sensibilisation aux alternatives aux déplacements en voiture individuelle

4.5.3.1 Rationnaliser l’usage des voitures individuelles

Le plan prévoit plusieurs actions visant à encourager l’usage rationnel des voitures individuelles.

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