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SITUATION ACTUELLE DE LA PÊCHE DANS LES PROVINCES DE L’ESTUAIRE

Carte 8 : Densité de poisson dans la zone nord et sud du Cap Lopez en

5.2. Les autres espèces touchées 1 Les tortues marines

L’Afrique Centrale apparaît être une région remarquable pour les différentes espèces de tortues marines. Au Gabon, ont estime les 94 km de plages situées entre Mayumba et la frontière avec le Congo comme un site atlantique exceptionnel de ponte pour la tortue luth Dermochlelys coriacea. Dans la province de l’Estuaire se trouve également un site de ponte à la pointe pongara. Une étude (Rieuceau, 2001) a estimé le nombre de femelles adultes à 5 800, avec un pic de ponte qui se situe entre les mois d'octobre et mai.

Le long du littoral ouest africain, le Gabon arrive en tête des sites de nidification de cette espèce alors que la région Guyane Surinam semble jouer ce rôle de l’autre côté de l’atlantique.

Les tortues marines à écaille (la tortue verte (Chelonia mydas), la tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea) et la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) sont fréquentes en Afrique Centrale et ont été signalées au Gabon.

Ces espèces ont des sites de nidification sur les îles de Sao Tomé avec des zones de ponte qui se situent principalement sur la côte ouest. Des sites de nidification ont également été découverts au Gabon.

Compte-tenu des migrations des tortues marines vers les lieux de ponte, la zone Gabon - Congo- Sao Tomé peut être un lieu de concentration saisonnier de femelles. La tortue caouanne (Caretta caretta) ne nidifierait que dans la partie nord de l’Afrique de l’Ouest, mais des accouplements d’individus de cette espèce ont été observés dan les eaux de Sao Tomé.

Les tortues marines font l’objet de mesures internationales de protection parmi lesquelles on peut citer les conventions de Berne, CITES et convention de Bonn. Par ailleurs, les tortues marines font l’objet d’une stratégie globale de conservation (UICN) qui propose des recommandations pour une gestion intégrée et scientifiquement adéquate des tortues. Les tortues vertes, olivâtres et caouannes sont inscrites sur la liste rouge de l’UICN comme en danger, les tortues luths et imbriquées sont sur la liste rouge comme en danger critique.

Dans la région d’Afrique Centrale, les tortues marines sont soumises à la prédation de l’homme sur les femelles et les oeufs lors de la nidification, et à des atteintes par les pollutions et activités liées aux forages pétroliers. En ce qui concerne la pêche, les tortues marines sont également potentiellement victimes des méthodes de pêche côtières, parmi lesquelles le chalut et le filet maillant. Au Gabon et dans les pays de la sous-région où il existe une pêcherie au chalut (crevettes et poissons) dans les petits fonds, les prises accidentelles de tortues sont probables.

Finalement, les éléments dont on dispose font apparaître qu’il existe un risque élevé d’interactions entre les pêches pratiquées dans la ZEE gabonaise, notamment les pêches les pêches chalutières avec les populations de tortues marines qui s’y trouvent concentrées lors de la nidification ou lors de l’accouplement.

5.2.2. Les requins

En pêche industrielle, quelques captures de requin sont souvent enregistrées, même si celles- ci restent faibles. La capture mensuelle de cette espèce montre que le mois de janvier arrive en tête des captures (figure 22).

Les requins sont des espèces à faible taux de renouvellement spécifique qui les rendent vulnérables à des mortalités par pêche (croissance lente, faible fécondité). Face à l'augmentation des prises, liée aux changements d'espèces cibles et à l'expansion géographique de pêcheries palangrières et aux obligations découlant de la convention de Montego Bay, la FAO a mis en place dans le cadre du Code de conduite un instrument international, l'IPOA shark destiné à encourager les pays à gérer les pêcheries de requins de manière responsable.

Figure 22 : Capture mensuelle de requins en pêche industrielle chalutière en 2007

0 10 20 30 40 Janv . Fevr . Mar s Avr il Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Mois T o n n e Requin bouldogue Requin marteau

Deux espèces sont particulièrement concernées par la pêcherie palangrière dans l'océan atlantique, le requin peau-bleu et le requin mako. La pêche à la senne capture relativement peu de requins.

Pour la première fois, le Comité Scientifique de l'ICCAT a tenté d'évaluer le stock des deux principales espèces pêchées, le requin peau-bleu (Prionace glauca) et le mako (Isurus oxyrhincus). Les estimations rendues ont été jugées très préliminaires du fait du manque de données historiques sur les captures et les rejets de ces espèces, et des incertitudes pesant sur la connaissance des paramètres biologiques. Pour le requin peau-bleu, le stock atlantique nord serait dans un état tout à fait satisfaisant, proche de l'état de stock vierge. Pour le mako, les analyses conduisent vers le diagnostic d'un état de surpêche dans l'atlantique nord, comme dans l'atlantique sud, mais à un degré moindre.

L'ICCAT a pris plusieurs mesures pour mieux contrôler ces stocks. Ainsi, les parties contractantes doivent fournir des informations détaillées sur les prises et le commerce des requins, et s'engager à ne pas augmenter l'effort sur ces espèces tant que les effets de la pêche sur les populations naturelles sont mal connus. En 2005, l'ICCAT interdira également la pratique du finning qui consiste à ne prélever que les ailerons et rejeter les carcasses. Aucune mesure technique visant à rendre la pêche plus sélective n'est pour l'instant prévue. Les scientifiques américains ont commencé à explorer quelques pistes comme l'usage d'appâts spécifiques qui n'attirent pas les requins tout en continuant d'attirer les espèces cibles, ou l'usage de dispositifs pour ôter les hameçons des bouches des requins pris afin de les relâcher vivants. Des recherches sont encore nécessaires dans ce domaine.

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