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Notes crItiques

BARBIERJean-Marie,GAIATANUOlga (dir.)(1998).

-

Action,affectsetformation de soi. Paris : PUF,287p.

Celivrea lavolonté eflemérite de réunirdesapproches théoriques traditionnelle¬

ment cloisonnées dans le champ de la recherche en France, et de proposer des modèlessur lamanièredont chacune interrogelesliensentre affects,action ettrans¬

formation desoi (pourreprendreletitre de l'ouvrage), mais égalementcognition, construction etdéveloppement desoi.

Les auteurs montrent que l'on peut repérer dans différentes filiations intellectuelles l'existence«d'unparadigme depenséedistinguantde façon récurrentele PENSER, l'AGIR,et le SENTIR » etque,sidesarticulationssontparfois proposées,elles lesont toujoursentermededominance,dedéterminationou d'intégration.

«L'hégémonieetlaguerreidéologiquesévissentdanslessciences humaines» sou¬

ligneMax Pages,«et lechercheur quis'aventureenterrain découvert risqued'être fusilléde deux ou plusieurs côtés, ou ignoré ce qui revient au même »... il nous paraît doncd'autantplus importantdesaluercetteouverture.

Maissiunconsensussedégage pourdire queDescartes nousa entraînésdansdes modesde pensée restrictifs (remplaçonsle cogitoergosum, par « potioretcogito ergosum»)etqu'ilseraittemps depenserl'être humain danssatotalité, l'ouvrage nousmontrebien lacomplexité ducheminàaccomplir;noussommesà unconstat d'approches multiplesetsilareconstructions'amorce elleresteàl'étatd'articulations parcellaires : l'approche « polysystémique » évoquée par M. Pages n'est encore qu'interdisciplinaire.

La richesseetla diversitédescontributions ne permettentpas untravail derecons¬

tructiondel'ensemble,et unexposélinéaireirait,noussemble-t-il, àl'encontre dela volontédesauteurs.

177

Pages177-190 RECHERCHEetFORMATION N° 29 - 1998

LECTURES

Notes crItiques

BARBIERJean-Marie,GAIATANUOlga (dir.)(1998).

-

Action,affectsetformation de soi. Paris : PUF,287p.

Celivrea lavolonté eflemérite de réunirdesapproches théoriques traditionnelle¬

ment cloisonnées dans le champ de la recherche en France, et de proposer des modèlessur lamanièredont chacune interrogelesliensentre affects,action ettrans¬

formation desoi (pourreprendreletitre de l'ouvrage), mais égalementcognition, construction etdéveloppement desoi.

Les auteurs montrent que l'on peut repérer dans différentes filiations intellectuelles l'existence«d'unparadigme depenséedistinguantde façon récurrentele PENSER, l'AGIR,et le SENTIR » etque,sidesarticulationssontparfois proposées,elles lesont toujoursentermededominance,dedéterminationou d'intégration.

«L'hégémonieetlaguerreidéologiquesévissentdanslessciences humaines» sou¬

ligneMax Pages,«et lechercheur quis'aventureenterrain découvert risqued'être fusilléde deux ou plusieurs côtés, ou ignoré ce qui revient au même »... il nous paraît doncd'autantplus importantdesaluercetteouverture.

Maissiunconsensussedégage pourdire queDescartes nousa entraînésdansdes modesde pensée restrictifs (remplaçonsle cogitoergosum, par « potioretcogito ergosum»)etqu'ilseraittemps depenserl'être humain danssatotalité, l'ouvrage nousmontrebien lacomplexité ducheminàaccomplir;noussommesà unconstat d'approches multiplesetsilareconstructions'amorce elleresteàl'étatd'articulations parcellaires : l'approche « polysystémique » évoquée par M. Pages n'est encore qu'interdisciplinaire.

La richesseetla diversitédescontributions ne permettentpas untravail derecons¬

tructiondel'ensemble,et unexposélinéaireirait,noussemble-t-il, àl'encontre dela volontédesauteurs.

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Pages177-190 RECHERCHEetFORMATION N° 29 - 1998

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Lectures

Nous avons donctenté d'organiserlesdifférentescontributionsautourde quelques grandes questions quiémergent... laissantlibrecours à nos propres affinités (voire affects?)...

Nous proposonsuneentréeautourdespsychologieset des sciencesdulangage, qui tissentdes liensentredifférentsconcepts clefs,Puis uneentrée sur desapportsplus ponctuelsde modèles dedéveloppementetde construction dela personne,etenfin, lesapports de psychologues et philosophes quimettent enperspectivel'ensembledes interrogations qui traversent cet ouvrage.

La notion d'affects pour les psychologues et psychosociologues renvoie de façon marquée au concept d'ÉMOTION. E. M. Lipiansky développe son rôle central :

«Médiationentre lapensée etl'action,elle estau centredelavie psychique,... elle est la manifestation immédiate de notre relation à notre environnement et aux autres »car«lesystèmeémotionnelest(...)toutensembleunefaçond'éprouverle monde, dese lereprésenter etde communiqueravecautrui. »

Cettenotionde constructionestrepriseparI. GetzetT. Lubartquidécriventun pro¬

cessusdetransformation de soioù les émotions jouentun rôle fondamental : elles sontconsidéréescomme«desconstructionsorganiséespardesfacteursbiologiques, sociauxetpsychologiques. »

J. R. Averill, à son tour, en montrantque lesémotionsnesontpasdu domaine du seul«soi »,des«réactionsinstinctives del'animalhumain »,mais desconstructions sociales, souligne lerôledéterminantduLANGAGE : « L'interactionà troisdimen¬

sionsentrel'émotion, lessoiet lasociété,sefaitenpartie, au traversdulangage »; ilvaavoirunrôle non seulement dans l'acquisitiondesémotions (apprentissagesde réponses ritualisées des situations/expériences, et mises en mots dès la petite enfance), maistout au longde la vie,comme« catalyseurdestransformationsémo¬

tionnelles»;cetteconstructiondel'individu commeêtresocial nepeutfairel'écono¬

miede la référence àdes VALEURS:uneémotionet lafaçondont elle s'exprime vont être plusou moins conformes dans chaque société; lediscours émotionnel est un moyendesepositionner dans lasociété.

Enfin,s'il éludeledébat sur la primautédel'intellectoudel'affectcommeforcesuni¬

ficatrices danscequi fait l'unité d'une vie, il insiste surl'idée que« l'ensemblede l'expérience sociale humaine»est« profondément conversationnel».

Undétourparlasémiotiquedes passions (D.Bertrand),nousmontre, à travers l'ana¬

lysede récits, donc activité langagière, comment« le sujetintentionnel del'action intègrelesujetextensionnel de lapassion ».

RECHERCHEetFORMATION 29 - 1998

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Nous avons donctenté d'organiserlesdifférentescontributionsautourde quelques grandes questions quiémergent... laissantlibrecours à nos propres affinités (voire affects?)...

Nous proposonsuneentréeautourdespsychologieset des sciencesdulangage, qui tissentdes liensentredifférentsconcepts clefs,Puis uneentrée sur desapportsplus ponctuelsde modèles dedéveloppementetde construction dela personne,etenfin, lesapports de psychologues et philosophes quimettent enperspectivel'ensembledes interrogations qui traversent cet ouvrage.

La notion d'affects pour les psychologues et psychosociologues renvoie de façon marquée au concept d'ÉMOTION. E. M. Lipiansky développe son rôle central :

«Médiationentre lapensée etl'action,elle estau centredelavie psychique,... elle est la manifestation immédiate de notre relation à notre environnement et aux autres »car«lesystèmeémotionnelest(...)toutensembleunefaçond'éprouverle monde, dese lereprésenter etde communiqueravecautrui. »

Cettenotionde constructionestrepriseparI. GetzetT. Lubartquidécriventun pro¬

cessusdetransformation de soioù les émotions jouentun rôle fondamental : elles sontconsidéréescomme«desconstructionsorganiséespardesfacteursbiologiques, sociauxetpsychologiques. »

J. R. Averill, à son tour, en montrantque lesémotionsnesontpasdu domaine du seul«soi »,des«réactionsinstinctives del'animalhumain »,mais desconstructions sociales, souligne lerôledéterminantduLANGAGE : « L'interactionà troisdimen¬

sionsentrel'émotion, lessoiet lasociété,sefaitenpartie, au traversdulangage »; ilvaavoirunrôle non seulement dans l'acquisitiondesémotions (apprentissagesde réponses ritualisées des situations/expériences, et mises en mots dès la petite enfance), maistout au longde la vie,comme« catalyseurdestransformationsémo¬

tionnelles»;cetteconstructiondel'individu commeêtresocial nepeutfairel'écono¬

miede la référence àdes VALEURS:uneémotionet lafaçondont elle s'exprime vont être plusou moins conformes dans chaque société; lediscours émotionnel est un moyendesepositionner dans lasociété.

Enfin,s'il éludeledébat sur la primautédel'intellectoudel'affectcommeforcesuni¬

ficatrices danscequi fait l'unité d'une vie, il insiste surl'idée que« l'ensemblede l'expérience sociale humaine»est« profondément conversationnel».

Undétourparlasémiotiquedes passions (D.Bertrand),nousmontre, à travers l'ana¬

lysede récits, donc activité langagière, comment« le sujetintentionnel del'action intègrelesujetextensionnel de lapassion ».

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Lectures

Partantégalementd'approches scientifiques du langage, les auteurs de l'ouvrage (OlgaGalatanu et Jean-MarieBarbier)affinentetprécisentunensemblede notions (définitions à travers différents espaces designification) ; ils développent les liens 3uisenouent entreellesdansledéveloppementdel'action-liendeconcomitanceou esolidarité, lien de codépendance, liendetransformationsmutuellesitératives, lien deconsubstantialitépartielle.

Les liens qui se nouentdans l'action vontcontribuerà la compréhension du déve¬

loppement et la transformation des identités des acteurs; cette notion d'IDENTITÉ permetd'unifierl'appréhension delapersonnedans sa complexitéetde lierl'être organique, psychique, socialetactionnel.

Lanotion deREPRÉSENTATIONS,nousparaîtjouerun rôle central dans l'argumen¬

taire développé par les auteurs, puisque point de passage constant dans les constructions langagières, affectives, expérientielles et cognitives.

Maistravaillerà latransformationdesreprésentationspour la TRANSFORMATION DE SOI est-il suffisant? L'apport delathéorie psychanalytique(S. Lebovici) meten évidence que la représentation peut être refoulée mais pas l'affect (exemple de

« représence »d'afrects). Freuddistingueeneffet (rappelle l'auteur) la représenta¬

tionde chosesquines'exprimepasparlelangage etsessymboles;c'estlelangage de l'inconscient; ledéchiffrageintellectuel dessymptômesne sauraitaboutirà leur disparition; il faut quel'affect sedéplace. Cetapportsouligne uneautre frontière danslesclivagesdesscienceshumainesmaisneproposepasde modèleplus englo¬

bantpourledépasser, à moins quecenesoitlemodèle analytiquelui-même,

pre-nantencompte laglobalité,qui seveutla réponse? | ^79

E. M. Lipiansky, en prolongementdestravaux de Rogers, faitavancer la question, noussemble-t-il,enproposantunmodèlede«dynamiqueémotionnelle». Ilpropose unmodèle de changementfondésurl'expression libredesoi dans une communica¬

tion empathiqueavec autrui : « Seul l'hommepeut sechanger; mais il ne peut se changerseul»et«c'est àtraversuntravailémotionnelimpliquantautruiqu'onpeut faire que les émotions nesoientplus une entraveaux processus cognitifs mais au contraireles stimulent». Pour changeril ya donc un travail sur soi, sur la repré¬

sentationde soi,sursesémotionsquipassentparla prisede distance,ledireetdonc unecognition desoi...

Cesapportstissent doncdes imbrications multiples entre émotion/cognition/trans-formafion de soi, proposent des concepts médiateurs qui permettent de naviguer entre ces notions, langage et représentation, etdes concepts fédérateurs qui per¬

mettentd'unifierl'ensemblecommel'identitéou lesvaleurs.

RECHERCHEetFORMATION N° 29 - 1998 Lectures

Partantégalementd'approches scientifiques du langage, les auteurs de l'ouvrage (OlgaGalatanu et Jean-MarieBarbier)affinentetprécisentunensemblede notions (définitions à travers différents espaces designification) ; ils développent les liens 3uisenouent entreellesdansledéveloppementdel'action-liendeconcomitanceou esolidarité, lien de codépendance, liendetransformationsmutuellesitératives, lien deconsubstantialitépartielle.

Les liens qui se nouentdans l'action vontcontribuerà la compréhension du déve¬

loppement et la transformation des identités des acteurs; cette notion d'IDENTITÉ permetd'unifierl'appréhension delapersonnedans sa complexitéetde lierl'être organique, psychique, socialetactionnel.

Lanotion deREPRÉSENTATIONS,nousparaîtjouerun rôle central dans l'argumen¬

taire développé par les auteurs, puisque point de passage constant dans les constructions langagières, affectives, expérientielles et cognitives.

Maistravaillerà latransformationdesreprésentationspour la TRANSFORMATION DE SOI est-il suffisant? L'apport delathéorie psychanalytique(S. Lebovici) meten évidence que la représentation peut être refoulée mais pas l'affect (exemple de

« représence »d'afrects). Freuddistingueeneffet (rappelle l'auteur) la représenta¬

tionde chosesquines'exprimepasparlelangage etsessymboles;c'estlelangage de l'inconscient; ledéchiffrageintellectuel dessymptômesne sauraitaboutirà leur disparition; il faut quel'affect sedéplace. Cetapportsouligne uneautre frontière danslesclivagesdesscienceshumainesmaisneproposepasde modèleplus englo¬

bantpourledépasser, à moins quecenesoitlemodèle analytiquelui-même,

pre-nantencompte laglobalité,qui seveutla réponse? | ^79

E. M. Lipiansky, en prolongementdestravaux de Rogers, faitavancer la question, noussemble-t-il,enproposantunmodèlede«dynamiqueémotionnelle». Ilpropose unmodèle de changementfondésurl'expression libredesoi dans une communica¬

tion empathiqueavec autrui : « Seul l'hommepeut sechanger; mais il ne peut se changerseul»et«c'est àtraversuntravailémotionnelimpliquantautruiqu'onpeut faire que les émotions nesoientplus une entraveaux processus cognitifs mais au contraireles stimulent». Pour changeril ya donc un travail sur soi, sur la repré¬

sentationde soi,sursesémotionsquipassentparla prisede distance,ledireetdonc unecognition desoi...

Cesapportstissent doncdes imbrications multiples entre émotion/cognition/trans-formafion de soi, proposent des concepts médiateurs qui permettent de naviguer entre ces notions, langage et représentation, etdes concepts fédérateurs qui per¬

mettentd'unifierl'ensemblecommel'identitéou lesvaleurs.

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Lectures

Quelques contributions interrogent les processus de construction du rapport au monde, àl'école, à la société.

Commentunensembled'émotionsseconstruisent-elleschezl'enfantet contribuent-ellesàsondéveloppement? C'est autourde lanotion de«contour de vitalité »,que D.Stemtentederendre compte, de modéliser la façon dontlesémotionssont vécues entemps réel, dans uneapprocheécologique.

J.-Y. Rochex,affirmelecaractère dialectique durapportentrecequirelève du déve¬

loppement cognitifetce qui relèvedu développement subjectif. Reprenantcertains desestravauxsurl'analyse de l'expérience scolaire, il montre commentdes élèves sesituentdans unedynamiqued'ouverture au mondeet àautrui,enycherchantles significations etlesespacesoùilspeuventsesaisirentant quesujet(travail desub¬

jectivation).

Autremodalité de construction de l'homme : la mimesis. PourC.Wulf,elleest imi¬

tation créative: «Cetermedécritleprocessusd'unerelation avecl'autre»;cepro¬

cessus estaucentre du développementdel'enfantlaressemblanceetl'actedese

fairelesemblabledequelquechose sont desmomentscruciaux dans l'évolution de l'enfant ») etau centre du développement des sociétés(renvoie à la question des rituels en anthropologie) ; il permet de lire et de comprendre des phénomènes sociaux comme phénomènes demimesissociale.. . Maissilesprocessusmimétiques vont depairaveclecorporelcene sont pasdesimplesreproductions;ily a pourles sujets une réinterprétation d'un monde symbolique déjà interprété. C'estdonc un processus complexe: « Lecomportementmimétique inclutl'ambitiondemontrerun monde créé symboliquement de telle manièrequ'ilpuisseêtrevucomme un monde bénéfique. »

Cette dernière partiedéplace lesquestionsd'articulation/intégration en proposant d'autres voies pourcomprendre l'Homme,lapersonne, lavie...

M. Pages a porté une attention particulière au problème de l'intégration possible/impossiblededifférentscourants des sciences humaineset plusparticuliè¬

rementen psychothérapie : celal'a amené àabandonnerle niveau métathéorique desPrincipes ultimes(Libido, Instinctdemort, Luttedesclasses...)pourtravaillersur desthéoriesintermédiaires etdes processus.Ilmontre que différentes approchesthé¬

rapeutiquesalors débarrassées deleurssuperstructures métathéoriques, nesemon¬

trent pascontradictoires mais peuventêtrecomplémentaires. Le risquealors estde lesaffadiretd'arriverà unesortede«meltingpot» ;ils'agit de dynamiserlesoppo¬

sitions, tout en conservant l'identité propre à chaque approche. L'auteur propose u'on se situedans la problématiquede la complexité, chère à Morin, plutôt que lanscelledel'intégration.

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Quelques contributions interrogent les processus de construction du rapport au monde, àl'école, à la société.

Commentunensembled'émotionsseconstruisent-elleschezl'enfantet contribuent-ellesàsondéveloppement? C'est autourde lanotion de«contour de vitalité »,que D.Stemtentederendre compte, de modéliser la façon dontlesémotionssont vécues entemps réel, dans uneapprocheécologique.

J.-Y. Rochex,affirmelecaractère dialectique durapportentrecequirelève du déve¬

loppement cognitifetce qui relèvedu développement subjectif. Reprenantcertains desestravauxsurl'analyse de l'expérience scolaire, il montre commentdes élèves sesituentdans unedynamiqued'ouverture au mondeet àautrui,enycherchantles significations etlesespacesoùilspeuventsesaisirentant quesujet(travail desub¬

jectivation).

Autremodalité de construction de l'homme : la mimesis. PourC.Wulf,elleest imi¬

tation créative: «Cetermedécritleprocessusd'unerelation avecl'autre»;cepro¬

cessus estaucentre du développementdel'enfantlaressemblanceetl'actedese

fairelesemblabledequelquechose sont desmomentscruciaux dans l'évolution de l'enfant ») etau centre du développement des sociétés(renvoie à la question des rituels en anthropologie) ; il permet de lire et de comprendre des phénomènes sociaux comme phénomènes demimesissociale.. . Maissilesprocessusmimétiques vont depairaveclecorporelcene sont pasdesimplesreproductions;ily a pourles sujets une réinterprétation d'un monde symbolique déjà interprété. C'estdonc un processus complexe: « Lecomportementmimétique inclutl'ambitiondemontrerun monde créé symboliquement de telle manièrequ'ilpuisseêtrevucomme un monde bénéfique. »

Cette dernière partiedéplace lesquestionsd'articulation/intégration en proposant d'autres voies pourcomprendre l'Homme,lapersonne, lavie...

M. Pages a porté une attention particulière au problème de l'intégration possible/impossiblededifférentscourants des sciences humaineset plusparticuliè¬

rementen psychothérapie : celal'a amené àabandonnerle niveau métathéorique desPrincipes ultimes(Libido, Instinctdemort, Luttedesclasses...)pourtravaillersur desthéoriesintermédiaires etdes processus.Ilmontre que différentes approchesthé¬

rapeutiquesalors débarrassées deleurssuperstructures métathéoriques, nesemon¬

trent pascontradictoires mais peuventêtrecomplémentaires. Le risquealors estde lesaffadiretd'arriverà unesortede«meltingpot» ;ils'agit de dynamiserlesoppo¬

sitions, tout en conservant l'identité propre à chaque approche. L'auteur propose u'on se situedans la problématiquede la complexité, chère à Morin, plutôt que lanscelledel'intégration.

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Lectures

Le philosophe L. Sève dénonce les dérives d'une idéologie qui nierait les affects.

Dansla lignée despsychologues soviétiques,il voitdansledésir« l'essence même del'homme», maisl'affectivitéestvuecommeactivité, activitéd'êtreaumonde,de devenir humaincar«ondevienthomme ensefaisantparticipant actifaumondede l'homme », mais il regrette les carences des psychologues contemporains et leur incapacité à répondre à la question centrale : « Quelle sorte d'homme veut-on contribuer àformeretpour quel monde humain? »

Ph. Malrieu, en posantla question des « vraies » valeurs, pose le décor de l'en¬

semble desinterrogations etde la constructionà effectuer:entre lasubjectivation et lasocialisation,lesvoiesde compréhension ducomportement humain sontmultiples;

mais c'estuntriangle quisansdoute permetdesaisir la complexitéd'une trajectoire humaine,letroisièmepôlede notre histoire personnelle étantleprojet historique que l'ona de l'homme,c'est-à-direlesensquel'on sedonneetqui transcendelehic et nunc de la psychologîeetde la sociologie.

Cetouvrage marquelenouveau visagequisedessinedanslesscienceshumaines. Il nes'agitpas de renoncerauxobjectifsscientifiquesdessciences del'homme mais d'ouvrirlavoie àunnouveauparadigme, à une nouvelle objectivité qui permetteun dialogue entre différents champs etde les revisiter par des questions sur le sujet social,le sensdesonactionet«desvraiesvaleurs».

AnnetteGONNIN-BOLO IUFMde Nantes

BLANCHARD-LAVILLEClaudine,FABLETDominique(coor.).

-

Analyserlespratiques professionnellescollectives. Paris: L'Harmattan, 357p.

Comme le précédentouvrage L'analyse des pratiques professionnelles également coordonnéparlesmêmesauteurs,chez lemêmeéditeur,celui-ciestconstituédedif¬

férentsapports. Maisilsconvergenttousdansl'optiqued'une analysedespratiques professionnelles.Touràtoursont présentéesdanslestroisparties du livre:

-

l'analysedespratiques etla formationprofessionnellecontinue;

-

l'analysedespratiques etla formation professionnelleinitiale;

-

lesinterventionsetconsultationsd'équipe.

«Personne, groupe, institution »remarque F.Oualid sontlesmaîtresmots quibali¬

sent lechamp des pratiques analysées. Il s'agit chaque fois, à partir d'exemples théorisés,de comprendrel'agirsocialhumain,lesphénomènesd'interactiondansun groupe avec lapartimportantedescoefficientssubjectifsàdécrypter etlescristalli¬

sations institutionnellesauxquellescetagirdonnelieu. Lapsychanalyse individuelle

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Le philosophe L. Sève dénonce les dérives d'une idéologie qui nierait les affects.

Dansla lignée despsychologues soviétiques,il voitdansledésir« l'essence même del'homme», maisl'affectivitéestvuecommeactivité, activitéd'êtreaumonde,de devenir humaincar«ondevienthomme ensefaisantparticipant actifaumondede l'homme », mais il regrette les carences des psychologues contemporains et leur incapacité à répondre à la question centrale : « Quelle sorte d'homme veut-on contribuer àformeretpour quel monde humain? »

Ph. Malrieu, en posantla question des « vraies » valeurs, pose le décor de l'en¬

semble desinterrogations etde la constructionà effectuer:entre lasubjectivation et lasocialisation,lesvoiesde compréhension ducomportement humain sontmultiples;

mais c'estuntriangle quisansdoute permetdesaisir la complexitéd'une trajectoire humaine,letroisièmepôlede notre histoire personnelle étantleprojet historique que l'ona de l'homme,c'est-à-direlesensquel'on sedonneetqui transcendelehic et nunc de la psychologîeetde la sociologie.

Cetouvrage marquelenouveau visagequisedessinedanslesscienceshumaines. Il nes'agitpas de renoncerauxobjectifsscientifiquesdessciences del'homme mais d'ouvrirlavoie àunnouveauparadigme, à une nouvelle objectivité qui permetteun dialogue entre différents champs etde les revisiter par des questions sur le sujet social,le sensdesonactionet«desvraiesvaleurs».

AnnetteGONNIN-BOLO IUFMde Nantes

BLANCHARD-LAVILLEClaudine,FABLETDominique(coor.).

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Analyserlespratiques professionnellescollectives. Paris: L'Harmattan, 357p.

Comme le précédentouvrage L'analyse des pratiques professionnelles également coordonnéparlesmêmesauteurs,chez lemêmeéditeur,celui-ciestconstituédedif¬

férentsapports. Maisilsconvergenttousdansl'optiqued'une analysedespratiques professionnelles.Touràtoursont présentéesdanslestroisparties du livre:

-

l'analysedespratiques etla formationprofessionnellecontinue;

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l'analysedespratiques etla formation professionnelleinitiale;

-

lesinterventionsetconsultationsd'équipe.

«Personne, groupe, institution »remarque F.Oualid sontlesmaîtresmots quibali¬

sent lechamp des pratiques analysées. Il s'agit chaque fois, à partir d'exemples théorisés,de comprendrel'agirsocialhumain,lesphénomènesd'interactiondansun groupe avec lapartimportantedescoefficientssubjectifsàdécrypter etlescristalli¬

sations institutionnellesauxquellescetagirdonnelieu. Lapsychanalyse individuelle

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