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INTRODUCTION

Une philosophie sous-tend le roman symbolique, au sens où s'en dégage une vision du monde et peut-être surtout de la place que l'homme y occupe et de sa façon de l'habiter, entrecroisant les notions d'incarnation, de part spirituelle de la réalité et de sacré. Il y a de fait une dimension philosophique à l'horizon des récits dès lors que, dans une optique proche du travail de Gaston Bachelard sur les rapports entre les éléments et l'imaginaire, la figuration des personnages dans leur relation avec ce qui les entoure, leur perception du monde tangible et la posture qu'ils y tiennent, peuvent être porteuses de significations à portée générale sur l'homme et sa place dans l'univers. La composition de systèmes symboliques ayant notamment pour fonction d'aider l'être humain à se situer dans le monde, et dans le prolongement de ce qui dans notre première partie concerne l'idée de « lisibilité », il semble nécessaire d'évaluer ce que ces œuvres romanesques doivent à une vision analogique du monde, empruntant par exemple au platonisme et à la pensée symbolique médiévale, mais aussi d'établir en quoi elles se démarquent de cette perspective et conduisent ainsi en retour à affiner, voire à déplacer, la notion de symbole.

Si le symbole médiéval se construit presque toujours, en effet, sur une relation de type analogique, appuyée sur la ressemblance entre deux mots, deux notions ou deux objets, et repose sur l'établissement d'unecorrespondance entre une chose et une idée, c'est dans l'optique de nouer un lien entre quelque chose d’apparent et quelque chose de caché, entre ce qui est présent dans le monde d’ici-bas et ce qui a sa place parmi les vérités éternelles de l’au-delà. Ainsi un mot, une forme, une couleur, une matière, un nombre, un geste, un animal, un végétal ou même une personne, peuvent avoir une fonction symbolique dès lors qu'ils servent à évoquer, représenter ou signifier autre chose que ce qu’ils sont en première approche. Un univers littéraire déclencheur d'interprétation peut dans cette optique devenir l'image d'une appréhension de la réalité selon laquelle les choses tangibles ne sont jamais que la partie émergée de quelque chose de plus vaste et en grande partie voilé. Le monde physique lui-même en appelle alors à l'exégèse, qui consiste à cerner une relation entre le matériel et l’immatériel, et à l’analyser pour retrouver ce qui serait la vérité cachée des êtres et des choses. Expliquer ou enseigner consiste dès lors à rechercher et dévoiler ces significations cachées, le but étant d'aller au-delà du référent immédiat. Une logique platonicienne distinguant la sphère des apparences et celle des

idées peut dès lors sous-tendre une telle façon d'aborder la réalité. C'est là aller plutôt vers l’allégorie avec notre terminologie actuelle.

Or, ce qui se met en place dans les romans symboliques s'inscrit en partie dans cet esprit de l'analogie, sur un point important : on y voit se manifester en effet une volonté de connaissance qui tend vers une totalité, constitutive de l'idée même de monde ou de cosmos, et qui s'incarne au cœur des fictions romanesques, via des situations variées ayant en commun le dépassement de ce qui est perceptible. Le monde tangible figuré dans les romans comporte des éléments, ou implique des attitudes, qui prennent valeur de symboles puisqu'elles conduisent à une mise en relation avec l'univers. Des manières de s'élever vers une forme de totalité, qui définit le sentiment du monde, sont de fait figurées dans les romans, transcendant le rattachement à un point précis de l'espace et du temps à partir de sensations ou de postures individuelles. Elles s'inscrivent, dans une certaine mesure, dans la filiation avec la pensée analogique en général, par l'articulation qui s'y met en place entre une forme de lecture, une interprétation de la nature, et in fine une conception du monde religieuse au sens large, qui n'est pas sans lien avec l'augustinisme par exemple :

Les Écritures parlent par figures parce qu'elles emploient des mots, mais aussi et surtout parce qu'elles racontent des faits : l'allégorie peut être soit in verbis soit in factis. Il faut alors assigner une valeur symbolique […] aux faits eux-mêmes. Donc pour comprendre les sens indirects de l'écriture, il faut comprendre l'univers. Saint Augustin le sait, et il le dit dans le De Doctrina Christiana : il faut connaître non seulement le sens des noms, mais aussi la physique, la géographie, la botanique, la minéralogie1.

Une vision symbolique au sens large du terme se définit ainsi comme l'instauration d'un va-et-vient entre l'appréhension du monde qui entoure l'homme et des préoccupations de nature spirituelle, d'autant plus lorsque ces deux ordres sont reliés par une opération de lecture, de déchiffrement. Nous verrons donc dans quelle mesure ce que nous appelons le roman symbolique s'inscrit dans cette logique – et de quelle façon il s'en démarque parfois.

Quand on parle d’univers symbolique pour le haut Moyen Âge, l’idée que les

1 Umberto Eco, « Le mode symbolique », in Sémiotique et philosophie du langage, Paris, Presses Universitaires de France, collection « Quadrige – Grands textes », 1988, p. 224. Dans le propos liminaire de la revue intitulée Le Symbole, et publiée en décembre 1959, les auteurs affirment ainsi qu'une « philosophie d'inspiration platonicienne comme l'augustinisme pourrait alors faire au symbolisme une large et belle place » ; « il y a dans les tourbillons de la matière une image des mouvements de la vie ; les dynamismes et les constances de la vie sont une approche et une esquisse prophétiques des forces spirituelles de création et de fidélité qui sont dans l'homme [...] ». (Le Symbole, « Recherches et débats du centre catholique des intellectuels français », op. cit., p. 11). La saisie de la matière dans ce qu'elle a de vivant peut conduire à l'approche de la spiritualité en l'homme. La relation qui se tisse entre le monde tangible et une vision générale de l'homme, englobant ce qu'il peut y avoir de spirituel en lui, peut dès lors être rapprochée des pensées platonicienne et augustinienne et de leur rapport avec la notion de symbole.

choses visibles représentent l’invisible permet d'aller jusqu'à suggérer que le monde est comme un livre écrit par le doigt de Dieu. Or, cette vision du monde conçu comme auréolé d'invisibilité connaît des échos à travers les siècles et notamment, plus près de nous, à travers le surnaturalisme romantique et le Symbolisme en tant que mouvement poétique, dans sa relecture des correspondances baudelairiennes. Tandis que pour le Moyen Âge, toute chose serait absurde si sa signification se bornait à sa fonction immédiate et à sa phénoménalité, mais tend au contraire, par essence, vers l’au-delà, la réflexion tend à se resserrer autour de l'art et de la poésie pour Baudelaire, prenant l'exemple de Victor Hugo pour évoquer le rôle que doit tenir le poète dans la révélation des mystères de l'analogie :

Le vers de Victor Hugo sait traduire pour l'âme humaine non seulement les plaisirs les plus directs qu'elle tire de la nature visible, mais encore les sensations les plus fugitives […] qui nous sont transmises par l'être visible, par la nature inanimée, ou dite inanimée ; non seulement, la figure d'un être extérieur à l'homme, végétal ou minéral, mais aussi […] son enchantement ou son horreur ; enfin, en d'autres termes, tout ce qu'il y a d'humain dans n'importe quoi, et aussi tout ce qu'il y a de divin, de sacré ou de diabolique2.

Ainsi la poésie peut-elle prendre une signification métaphysique quand elle puise ses images dans « l'inépuisable fond de l'universelle analogie », en congruence avec « cette vérité que tout est hiéroglyphique », qui fait du poète « un traducteur, un déchiffreur3». À travers les siècles apparaît ici le renouvellement de cette forme de pensée qui relie en profondeur l'écriture, la nature, et une sphère relevant du sacré ou de la spiritualité, rencontrant la notion de symbole en tant que mise en relation de ces différents termes.

Or, les romans de notre corpus ont une parenté avec cette vision dans la mesure où ils tendent parfois vers un horizon spirituel ou métaphysique. À partir des réalités de premier plan qui font l'objet de la fiction, et parce qu'ils contiennent des faits et une figuration du monde naturel qui se prêtent à la recherche de sens seconds, ils inscrivent au sein même de la trame narrative l'ambition d'atteindre à une connaissance du monde et de ses arcanes. En cela, ils se rapprochent d'une philosophie du symbole qui montre que l'expérience de la réalité tangible peut, sous certaines conditions, être à la source d'un élan, tendant vers la saisie de l'univers à la compréhension duquel on est conduit si et seulement si l'on sait déchiffrer le livre du monde.

2 Charles Baudelaire, « Sur mes contemporains : Victor Hugo », in Critique littéraire, Œuvres complètes, Tome II, texte établi, présenté et annoté par Claude Pichois, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1976, p. 132.

3 Ibid., p. 133. Cette vérité implique aussi selon l'auteur que « les symboles ne sont obscurs que d'une manière relative, c'est-à-dire selon la pureté, la bonne volonté ou la clairvoyance native des âmes ».

Contre une pensée rationaliste ou positiviste, renvoyant à l'imagination et à la pensée confuse le symbolisme, et ne voyant dans « la pensée par signes » que « théologie anthropomorphique et cosmologie préscientifique4 », une « pensée symbolique » entend relier l’art mais aussi l'homme à ses sources anthropologiques que sont la religion et la magie. Or, selon Jean Trouillard, le symbole, par la dialectique entre les apparences sensibles et les idées vers lesquelles il renvoie, procède nécessairement de cette approche : « Si nous étions bloqués dans une sorte de positivisme rationnel, nous ne mettrions jamais en question les apparences. Nous ne pouvons renvoyer le sensible à l'intelligible qu'en rattachant l'intelligible à un foyer supérieur5 ». La tension, l'élan vers autre chose que le tangible suppose en soi une vision symbolique qui se distingue du rationalisme positiviste.

Pour souligner les implications philosophiques de l'inscription dans une telle représentation du monde, il importe donc d'intégrer dans la réflexion le rôle tenu par l'imagination dans la saisie de la réalité. Il convient en effet de rappeler la critique, conduite par Gilbert Durand, des réflexions de Sartre dans L'Imaginaire : quand Sartre voit dans l'image une « dégradation » du savoir, une « maîtresse d'erreur » qui « ressemble beaucoup à l’erreur dans le spinozisme6 », Durand s'étonne et se demande « pour quelles raisons […] Sartre a manqué à ce point l'image7 ». Il propose un élément de réponse dans le fait que chez Sartre « jamais l'image ou l'œuvre d'art n'est prise dans son sens plein, mais toujours tenue pour message d'irréalité8 ». Il en conclut qu'il est « paradoxal d'avoir tenté l'étude du phénomène d'imagination sans daigner consulter le patrimoine imaginaire de l'humanité que constituent la poésie et la morphologie des religions9 ». Cette charge permet de suggérer qu'à l'inverse, en prolongement de ce que nous avons établi en première partie quant au recours à l'imagination assumé par les auteurs du corpus, ces écrivains doivent être inscrits dans une partie de l'histoire des idées qui les englobe et les dépasse, pour

4 Nous rappelons que ce sont les termes avec lesquels sont résumées les positions d'Auguste Comte et d'Alain au sujet du symbole par les auteurs du propos liminaire de la Revue Le Symbole, « Recherches et débats », op. cit., p. 9-10.

5 Jean Trouillard, « Symbole et distance », in Le Symbole, « Recherches et débats », op. cit., p. 41.

6 Jean-Paul Sartre, L'Imaginaire, cité par Gilbert Durand, Les Structures anthropologiques de l'imaginaire, Paris, [Bordas, 1969], réédition Dunod, 1992, p. 18.

7 Ibid., p. 19.

8 Ibid., p. 20.

9 Ibid. Pour Durand, Sartre est aussi dans l'erreur en ravalant le rôle de l'image dans la vie psychique « à celui d'une possession quasi démoniaque ». Durand relie ainsi ce qui s'apparente chez Sartre à une « incapacité […] à saisir le rôle général de l’œuvre d'art et de son support imaginaire » à sa pratique artistique même et à « la lourde tentative de réintégration totale du réel » à laquelle il procéderait, puisqu'il « subordonne l’œuvre d'art à un ''engagement'' utilitaire » et « répudie les conceptions de l'art pour l'art » (ibid., p. 20).

laquelle la vision de l'homme et de sa situation dans le monde est ancrée dans des sources religieuses et magiques. Le recours aux symboles procède de cet enracinement, indiquant que l'imagination ne saurait être réduite à son statut de folle du logis quand il s'agit de saisir la réalité. En somme, une étude du déploiement dans le roman d'une vision symbolique, non seulement amène à ne pas dissocier radicalement le symbole et la réalité, mais doit de façon plus profonde partir du postulat selon lequel « l'imaginaire fait partie de la réalité10 » et impose la prise en compte de soubassements à tout le moins spiritualistes pour pouvoir être saisie dans sa spécificité.

Mais nous pouvons aussi signaler d'emblée que le roman symbolique se distingue du platonisme et de la pensée médiévale, en déjouant d'abord tout système d'équivalence entre une réalité visible et une signification intelligible qui se réduirait à une analogie finalement perceptible de façon totalement rationnelle ; et ensuite, en refusant le paradoxe mais aussi le mépris du monde qui conclurait au caractère illusoire du monde des apparences. En d'autres termes, nous verrons que la vision symbolique du monde doit être distinguée avec soin de la perspective de recherche d'un « autre monde » qui abolirait la réalité de premier plan, transposition philosophique de l'opération allégorique dont la conséquence peut être de rendre vain le récit sur lequel elle s'appuie, une fois que le déchiffrement en a donné la clef. La conception du monde qui se lit dans le roman symbolique repose certes en partie sur un héritage platonicien, augustinien et médiéval, qui peut contribuer à singulariser les auteurs étudiés dans leur temps, caractérisés par leur adhésion à une approche métaphysique de la réalité et de leur art. Mais elle est aussi nourrie par les apports notamment du Symbolisme, de la psychanalyse, du surréalisme, entre autres influences : la tension vers un sens, éventuellement caché, passe par l'ouverture de voies d'accès plurielles. Dans une perspective littéraire, cette tension se décline en posant la double question de l’herméneutique et de l’heuristique. Si le roman symbolique prend une dimension heuristique, et semble conduire vers une forme de connaissance dont il faudra préciser les contours, c'est en sollicitant un art de l’interprétation qui donne une importance centrale au cheminement dans la découverte. C'est là ce qu'indique la présence, à l’échelle de la fiction, de personnages campés en interprètes de signes et du monde qui les entoure, transposition d'une quête de sens plus large que les romans relayent.

10 Sous-titre de l'introduction de Michel Pastoureau à Une histoire symbolique du Moyen Âge occidental, op. cit., p. 11.

L'horizon de cette littérature, dont nous avons souligné aussi le caractère savant et intertextuel qui permet le croisement de ces héritages, est une philosophie suggérant que ces réalités cachées peuvent être abordées par le sacré ou la liturgie autant que par l'art ou l'exploration de l'inconscient. Il en ressort une vision moins absolument cohérente et moins directement religieuse qu'au Moyen Âge par exemple, et qui ne se résume nullement bien entendu à la magie ou à l'irrationnel. Ces romans montrent surtout que la vision symbolique du monde ne détourne pas de lui et ne se substitue pas à la réalité tangible, mais y ramène et détermine une autre façon de l'habiter, plus pleinement, se présentant en somme comme une mise en œuvre de l'incarnation et une phénoménologie de l'imaginaire bien plus que comme un dualisme.

Loin de figurer une appréhension du monde qui annihilerait son caractère de réalité, le symbole conduit donc plutôt vers une auréole de surréalité à comprendre davantage comme une réalité au carré que comme sa négation. Une telle ouverture à « la réalité de la réalité » suppose une perception plus profonde à l'égard de laquelle le sacré, l'art, et l'exploration de l'intériorité jouent un rôle primordial, d'autant plus s'ils s'articulent sans s'opposer. La notion de symbole, intervenant dans ces différents domaines, ne renvoie donc pas à l'illusion, qu'il s'agisse de celle de l'image (Sartre) ou de celle que représenterait la réalité elle-même (vision platonicienne) ; mais elle permet de cristalliser les modalités par lesquelles la perception du réel s'ouvre et s'approfondit.

Par conséquent, nous allons tenter d'établir que la notion de roman symbolique permet d'une part de rattacher ces œuvres à une vision du monde particulière, qui a des résonances spirituelles, ce qui permet de singulariser ces romans dans un contexte où l'inscription du sacré dans des constructions littéraires ne va pas de soi. Au-delà des références culturelles dont ces textes sont porteurs, c'est en effet tout un être-au-monde qui est figuré, qui ne se limite pas à la référence mais qui atteste d'une forme d'adhésion. Mais d'autre part, ces romans conduisent aussi à préciser les contours de cette sphère à laquelle on accole le qualificatif de symbolique. Elle conduit en effet à dépasser la seule fonction de figuration concrète d'une réalité abstraite, pour poser comme une hypothèse que, si ce qui relève du symbole conduit vers la révélation de « choses cachées », c'est moins par sa capacité à tourner l'esprit vers une sorte de ciel des Idées que par sa faculté de mise en relation. C'est à partir d'une expérience de la réalité parfois épiphanique que se construit le sentiment même du « monde », appréhendé par les sens autant que par l'esprit, qui apparaît

non pas comme une chose à considérer de l'extérieur, mais comme ce à quoi nous appartenons, ce qui modifie la perspective.

C'est pourquoi nous aborderons cette partie suivant une conception dynamique de la notion de symbole : nous allons voir en quoi les situations romanesques que nous y rencontrons débouchent sur la peinture d'une sorte de « condition de l'homme symbolique » d'après laquelle la représentation de l'homme et du monde qui l'entoure rejoint non pas une « définition » du symbole, courant le risque d'être figée, mais les fonctions du symbole selon Dominique Jameux, exprimées par le biais de verbes, indiquant que le symbole agit. Selon Jameux, en effet, le symbole unit, puis montre : dans les romans, nous déterminerons donc qu'une vision symbolique se dessine quand le personnage se met en relation avec ce qui l'entoure, et s'y trouve uni suivant une logique de participation qui ne reflète pas seulement l'idée de monde, mais qui la constitue. Ainsi le fait d'unir se prolonge-t-il assez naturellement vers l'action de donner forme : nous verrons donc que ce qui relève de l'ordre symbolique « montre », c'est-à-dire permet d'appréhender ce qui justement résiste à la figuration. Les romans montrent en effet par quelles voies peut s'opérer la représentation de ce qui, sans cela, risquerait de rester informe – notamment ce qui gît dans l'intériorité de l'être dont les gouffres sont ainsi sondés. Le corpus propose des représentations variées de l'exploration des profondeurs, se confrontant au défi de la figuration de mystères échappant à l'évidence de la perception. Une telle formulation de ce