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5. Notre processus design

5.3. La phase implémentation

La phase implémentation (changement d’échelle) consiste à mettre en place l’offre de façon pérenne avec un suivi attentif.

Cette phase a permis de faire évoluer notre concept en l’expérimentant et l’améliorant grâce à l’avis des usagers-médiateurs. Il s’agit de la phase de test des prototypes en conditions réelles. Une fois conçu le métamodèle PRECAUCUS, chaque médiateur a commencé à l’utiliser dans sa pratique professionnelle. Nous avons prévu – chercheur et équipe – de nous retrouver pour faire le point et la « mise à jour » éventuelle de notre métamodèle PRECAUCUS, la perspective de notre travail étant de continuer d’ouvrir le champ des possibles avec d’autres médiateurs.

Rappelons que le design thinking ne suit pas forcément un cheminement linéaire. Ainsi, si nous avons travaillé sur quatre prototypes, c’est qu’il nous a fallu après évaluation, développement, selon les avis partagés en équipe, revoir certains points d’usage tels que, initialement, par exemple, le fait de n’avoir ciblé que le modèle tête-cœur-mains, ou bien le visuel du métamodèle, ou bien la liste des déterminants, les modes d’emploi des outils pour le guide de l’utilisateur. Il était, par exemple, essentiel que le visuel du métamodèle contribue à la mémorisation des étapes du PRECAUCUS et l’usage des outils proposés. Pour cela, nous avons mis en commun les avis de chacun, et établi des heuristiques (« qu’est-ce qui a été bien perçu, compris ? », « quelles difficultés ont été exprimées ? », etc.).

Nous avions convenu avec les médiateurs de tests sur cinq processus de médiation, soit 35

médiations au total ou 70 entretiens préliminaires individuels (deux parties en médiation), en phase pratique de trois mois (test et changement d’échelle, implémentation).

Notre évaluation s’est basée sur le retour d’informations quant aux avantages, bénéfices reconnus par et pour les médiateurs eux-mêmes, les parties en médiation, la pratique du métamodèle. Le processus nécessite du temps : non seulement celui de la durée des médiations engagées mais aussi le temps nécessaire aux ajustements pour arriver à un résultat concret.

Le prototype est la première étape vers la concrétisation de notre projet : les idées abstraites ont été transformées en réalités tangibles, modélisées. Au fur et à mesure nous sommes arrivés à une version plus aboutie de l’offre que nous souhaitions mettre en place : à ce moment-là tout se déroule dans la réalité de l’expérimentation par les usagers-médiateurs. Le projet peut évoluer en recueillant les données nécessaires auprès des médiateurs pour l’implémentation finale. L’équipe travaille de façon autonome, dans sa pratique professionnelle.

L’implémentation consiste à mettre en place l’offre de façon pérenne. Il ne s’agit toutefois pas forcément de la version définitive. Le modèle va faire l’objet d’un suivi attentif dans un cadre formalisé et sur une durée définie et avec l’intervention possible de nouveaux acteurs.

En design thinking, il y a au moins deux moments particulièrement essentiels au cours desquels il est nécessaire de solliciter le public, les usagers :

39 au démarrage du projet et après avoir réalisé des prototypes, pour recueillir les réactions.

Les tests usagers ont pour but d’avoir de nouvelles idées pour progresser. Ce sont donc des outils d’exploration : il ne s’agit pas de savoir si l’idée est simplement bonne ou mauvaise mais de vérifier si les besoins sont satisfaits, si la faisabilité et viabilité du projet sont établies et de trouver comment faire évoluer le nouvel outil.

Nous verrons plus loin les retours d’informations de l’équipe de médiateurs pour pouvoir nous projeter à plus long terme et pérenniser notre projet.

Conclusion.

Les pages précédentes présentent le « synopsis » de notre learning story, de la méthodologie design appliquée à la concrétisation de notre recherche et la création de notre métamodèle, la dynamique de notre projet, cadre et processus.

Durant le processus design, autrement dit les phases d’inspiration, idéation et implémentation, le travail sur les trois réponses possibles aux besoins de médiateurs, les travaux de prototypages, les tests usagers, nous avons régulièrement diffusé nos idées (dissémination) pour toucher et intéresser un public de médiateurs plus au large.

Pour rester, avant tout, dans la logique d’une approche séquencée méthodologique, les pages qui suivent présentent les points of view de notre recherche, autrement dit l’état de l’art de la recherche dans la littérature scientifique, référentiels du développement de notre thèse et de l’élaboration des réponses apportées aux problématique et hypothèse énoncées, jusqu’à la finalisation de notre objectif de recherche.

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Etat des lieux de la littérature scientifique.

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Les points of view. Définition.

Nous avons délibérément choisi de présenter l’état des lieux de la littérature scientifique - autrement dit les points of view qui vont suivre - tels qu’ils ont été élaborés et utilisés au fil de nos rencontres de travail avec l’équipe de médiateurs-usagers, pour rester au plus proche de nos réalités de recherche, et de méthodologie design thinking appliquée, de tous les questionnements qui ont animé notre travail. Dans cet esprit design de démarche apprenante et d’apprentissage, nous avons gardé les structures et élaborations des textes avec l’illustration d’exemples, de check-lists, questionnaires, commentaires, de modèles 10.

Un point of view, c’est le recadrage d’un défi de conception dans un énoncé de problème, c’est une phase convergente et itérative d’inspiration et idéation, un pivot entre les besoins et ceux pour qui on veut innover et une nouvelle perspective de valeur qui va générer des idées de solutions et permettre de choisir un angle de vue praticable, actionnable, constructif (Brown, 2014 ; Silberzahn, 2015).

Un point of view fournit

- un angle d’attaque et de réflexion, cadre le problème et le décentre, - inspire l’équipe,

- offre des références,

- permet à l’équipe de prendre des décisions,

- stimule les idées en suggérant des questions du type « comment pourrions-nous… ? », - capture le cœur et l’esprit des gens, des usagers,

- évite la tâche impossible de développer des concepts trop vastes,

- permet de revisiter et reformuler au fur et à mesure par l’histoire apprenante et d’apprentissage, par la mise en pratique,

- guide les efforts d’innovation. …

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Point of view 1.

043 Les réalités humaines. Le cadre ontologique du conflit.

Point of view 2.

066 Le conflit. Une nouvelle définition.

Point of view 3.

075 L’analyse du conflit.

Point of view 4.

085 Le médiateur modélisateur et cartographe du conflit.

Point of view 5.

092 Les dimensions psychiques. Normalité. Déformations et interventions.

Point of view 6.

158 Le métamodèle PRECAUCUS.

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