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La Fédération des Femmes Démocrates de Roumanie (FDFR)

Les organisations féminines du PCR 1944-1954

1.5. La Fédération des Femmes Démocrates de Roumanie (FDFR)

Le congrès de fondation de la Fédération des Femmes Démocrates de Roumanie a eu lieu à Bucarest, entre le 4 et le 8 mars 1946. La campagne de promotion menée en vue de l’organisation de cet événement n’a pas manqué de consistance, comme le prouvent les 500

déléguées présentes aux débats48. Le résultat concret des 4 jours de discussions a été

l’adoption en unanimité du projet du statut de la FDFR. Conformément à ce document, la

Fédération des Femmes Démocrates de Roumanie se proposait de « réunir dans ses rangs

toutes les organisations féminines démocrates et antifascistes de tout le pays, aussi bien que les groupes de femmes des partis et des organisations démocrates (syndicats, coopératives,

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sociétés d’assistance sociale, associations culturelles etc.) sans distinction de race, nationnalité, confession ou parti politique »49. Parmi les organisations féminines fondatrices de la FDFR se trouvaient : les Femmes Ortodoxes, l’Union des Femmes Antifascistes de Roumanie, les Syndicats, la Défense Patriotique, le Parti National des Paysans, l’Union des

Femmes Ouvrières50.

1.5.1. Le but

La mission de la FDFR était la participation active à la reconstruction du pays, la consolidation du régime démocrate, la promotion des droits des femmes, tant sur le plan politique que social, économique et culturel, la protection de la santé publique, la lutte contre l’analphabétisme, les mesures de protection sociale, spécialement la protection de la maternité.

L’adhésion d’une organisation à la FDFR se faisait sur demande et seulement si la sollicitation recevait l’avis favorable du Conseil et du Congrès de l’organisation. L’exclusion ne pouvait se faire que par le vote de 2/3 des membres du Conseil pour les déviations suivantes : la transgression des statuts, des directives et des résolutions du Congrès, le retard de 8 trimestres dans le paiement des cotisations. Pour être prise en considération, une

proposition d’exclusion devait être soutenue par, au moins, 5 membres du Congrès51.

1.5.2. Structure / Fonctions Au centre

Les travaux de la Fédération devaient être dirigés par l’intermédiaire des commissions permanentes ou spéciales, en fonction de la nature du problème indiqué par le Comité Exécutif. Les organes de direction de la FDFR étaient le Congrès, le Conseil, le Comité Exécutif et le Secrétariat.

Le Congrès des Femmes de Roumanie, selon sa dénomination officielle dans le satut de la FDFR, était composé des déléguées des organisations féminines adhérentes et detenait l’autorité suprême dans le cadre de la Fédération. Il pouvait être convoqué tous les trois ans, par la décision du Conseil, du Comité Exécutif, ou à la demande d’un tiers des associations membres de la Fédération.

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49 ANHC, fonds du CC du PCR- Section Organisationnelle, dossier 20 / 1946, f. 9.

50 Ibid.,

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Les attributs du Conseil étaient : l’examen et l’adoption des résolutions, l’appréciation

des problèmes soulevés à l’ordre du jour du Congrès, la modification du statut avec deux-tiers des voix, la ratification de l’adhésion ou de l’exclusion d’une organisation membre, l’élection de la Direction formée de la présidente de la Fédération, quatre vice-présidentes, deux secrétaires et deux caissières, le choix et la vérification des rapports concernant l’activité du Comité Exécutif, du Secrétariat et de la Commission de Vérification, l’élection du présidium qui dirigeait la séance, la prise en charge de la responsabilité de diriger les travaux du Congrès. Il y avait aussi d’autres fonctions comme : l’approbation du budget annuel, l’approbation des plans de travail et la mise en pratique des décisions prises pendant le Congrès, la désignation du lieu et de la date d’organisation du Congrès.

Le Conseil était élu par le Congrès des Femmes de Roumanie. Chaque organisation adhérente allait être représentée dans le Conseil en des proportions établies par le Statut. Les représentantes du Conseil étaient élues parmi les membres participantes au Congrès et leur nombre ne pouvait dépasser 10% du total des membres convoquées. Le Conseil se réunissait au moins une fois par an, et pendant l’intervalle entre deux congrès il était l’organe de

direction de la FDFR52.

Le Comité Exécutif était élu pour une période de 3 ans. Les 15 membres dont il était formé étaient désignées par le Conseil et cette élection était ratifiée par le Congrès. Les séances du Comité Exécutif avaient lieu tous les mois. Il avait la tâche de diriger la FDFR entre les séances du Conseil, et d’assurer l’application des décisions prises par le Conseil et le Congrès. Une autre tâche importante était la préparation du projet d’ordre du jour du Congrès qui était transmis aux organisations féminines présentes dans la Fédération.

Le Secrétariat était formé de 3 secrétaires élues par le Conseil des membres du Comité Exécutif, ayant toutes des prérogatives égales. Cette structure s’occupait des problèmes administratifs de la Fédération. Le Secrétariat désignait la direction des différents

services de la FDFR53, coordonait la propagande et l’instruction des organisations féminines,

rédigeait et distribuait en province les bulletins et le matériel confectionné par la Fédération54.

La Commission de vérification était désignée par le Congrès, étant formée de 5

membres. Le rôle principal de la Commission était de vérifier les registres de la Fédération. Périodiquement, était rédigé un rapport sur l’activité réalisée qui était présenté au Comité Exécutif, au Conseil et au Congrès.

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52 Ibid., f. 150.

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!Ibid., f. 151.

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Le financement de la Fédération était assurée par les cotisations des organisations adhérentes mais aussi par des donations et d’autres revenus particuliers. Pour maintenir le contact avec les organisations affiliées on allait éditer un rapport trimestriel.

L’un des principes de base de la nouvelle Fédération était la descentralisation et la conservation du caractère particulier de chaque organisation adhérente. Dans le document de fondation on précisait clairement que le plan d’action sera mis en pratique par les organisations affiliées, par l’intermédiaire de leurs organes habituels. Pendant cette étape, le PCR se contentait de faire la propagande des idées du FND parmi les membres des différentes organisations présentes dans la Fédération. La présence de l’organisation des femmes du Parti National des Paysans dans la FDFR semblait confirmer l’efficacité de la démarche communiste. La politique des petits pas - petits, mais décidés et surtout constants - dans la formation d’une organisation unique des femmes en Roumanie donnait des résultats. En respectant le principe fédératif, chaque organisation gardait, en apparence au moins, son indépendance. En ce sens, l’Union des Femmes Antifascistes de Roumanie est un bon exemple. Les rapports départementaux de l’UFAR ont été rédigés pendant les deux années suivantes à titre personnel. La structure de l’organisation n’a pas été affectée.

Dans le territoire

La Fédération devait mettre en pratique, au niveau national, un plan de mesures

commun. Au niveau régional, départemental et communal, des commissions étaient

responsables du bon déroulement de l’activité. Au niveau départemental ont été établis des

conseils formés des représentantes de chaque organisation adhérente dans le département respectif, leur composition étant validée par la direction de la Fédération. Le rôle principal de ce Conseil était la transmission dans toutes les organisations du plan d’activités initié par le Conseil de la FDFR. Quatre sections étaient responsables de la supervision de toute l’activité dans le département: la Section économique et coopératiste, la section culturelle et civique, la section de l’assistance juridique, la section de la santé publique, de l’hygiène, de la mère et de l’enfant. La direction de cette filiale départementale était assignée à une présidente, aidée par deux vice-présidentes et deux secrétaires.

En pratique, la création de la Fédération des Femmes Démocrates de Roumanie n’a pas eu l’effet escompté. Les filiales départementales de l’UFAR ont continué leur activité sous les formes établies au moment de sa création, le seul changement visible étant l’introduction dans les rapports d’activité de la rubrique „FDFR” dans laquelle était décrit le degré de réussite des actions initiées par la Fédération. Cette situation était due en premier lieu au financement insuffisant des différentes organisations de femmes comme l’UFAR. Les

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déclarations démagogiques des leaders communistes à la fondation de la FDFR ne pouvaient remplacer les fonds nécessaires pour mettre en pratique les projets enoncés dans le statut de la Fédération. La principale cause de cette situation était la forme de finacement qui ne pouvait pas soutenir, de manière réelle, les organisations intégrées dans la nouvelle structure. La filiale UFAR du département de Vaslui rapportait, au milieu de l’année 1946, à plus d’un

an depuis sa fondation, qu’elle n’avait pas de siège où dérouler son activité55. La conséquence

était le manque d’une activité cohérente de l’organisation : il n’y avait pas de comités de rue, d’instructrices, on n’avait pas organisé de cours d’alphabétisation, il n’y avait pas d’organe de presse à la disposition de l’organisation, on n’avait organisé aucune action contre le commerce illicite, on n’avait fondé aucune bibliothèque, à ce moment-là il n’y avait aucune

institution d’assistance56. La filiale régionale de l’UFAR Oradea était confrontée au même

problème : le manque de fonds57. Dans le cas des départements de Transylvanie, un obstacle

important le représentait la présence la population d’ethnie hongroise. La collaboration dans

les organisations mixtes était très difficile, voire impossible parfois 58. Si on analyse tous les

aspects présentés, on peut tirer la conclusion que la création d’une Fédération construite autour de l’UFAR n’a mené ni à l’amélioration de l’activité de cette organisation ni à un renforcement de l’influence du PCR sur les autres organisations des femmes.

1.6. La section féminine auprès du Comité Central du Parti Communiste