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La famille – cellule de la société

L’Époque Ceauşescu – l’époque des projets

4.1. La politique démographique

4.1.2. La famille – cellule de la société

Une seconde direction d’action était la promotion et le maintien de l’idée de famille. Les actions commençaient très tôt, avec l’appui de l’Union de la Jeunesse Communiste, dans les foyers des célibataires, les maisons de culture, les clubs, les foyers culturels, à l’intention des jeunes employés, au but de leur inoculer plus de responsabilité dans la fondation d’une famille et de les rendre conscients du rôle de celle-ci. Des cours pratiques étaient organisés à l’attention des seules jeunes filles, les préparant pour la future mission de mère et épouse, en tant qu’uniques

responsables des travaux ménagers: « Le conseil de la famille », « L’école des adolescentes », «

Des conseils prémaritaux », « L’école de la famille », « Le conseil de la jeune femme au foyer », « Conseil de la mère aux jeunes filles ». L’égalité promise par l’État communiste, dans la société

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8 Ibid.

9 Le film a été réalisé en 1975, mis en scène par Andrei Blaier. Laura (l’actrice Carmen Galin) arrive dans une petite ville au bord du Danube pour interrompre une grossesse indésirable. Elle s’adresse à Irina (Elena Albu) et à la mère de celle-ci (Eliza Petrăchescu) pour un avortement provoqué, à la suite duquel elle perd la vie. Accablée d’une faute qui ne lui appartenait pas, Irina se suicide.

10 Voir Corina Dobos (coord.), Luciana M. Jinga, Florin S. Soare, Politica prionatalistă a regimului nicolae Ceusescu , vol. I, Iasi, Polirom, 2010.

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et au lieu de travail, cessait au moment de l’entrée dans la sphère privée, là où les rôles tracés par le PCR étaient très bien dessinés. La direction du parti, par l’intermédiaire de l’organisation féminine, préparait la jeune génération pour une division traditionnelle des rôles en famille. Des cours similaires n’étaient jamais organisés pour les jeunes hommes. Une fois le mariage contracté, la commission des femmes continuait à soutenir la jeune épouse qui, en vue d’un

mariage réussi. Elle était « conseillée et soutenue à résoudre tous les problèmes ménagers »11. Si

dans le couple il y avait des incompatibilités qui menaient finalement au divorce, c’étaient toujours les commissions et les comités de femmes qui, à l’aide de représentants des instances judiciaires et de l’association des juristes, organisaient des débats au lieu de travail des époux en

train de divorcer, «en utilisant la force du collectif, son opinion, pour refaire les relations de

famille détériorées à cause des choses mineures»12. À part les taxes juridiques prohibitives, et le lourd procédé légal qu’on devait suivre, le premier facteur qui décourageait le divorce était l’opprobre public. L’opinion de la communauté s’est prouvée, pour la majorité de ceux qui auraient souhaité la dissolution du mariage, plus importante que tout problème d’ordre technique. Le but de l’État communiste roumain était celui de prévenir l’abandon familial. Dans la perspective communiste, les familles monoparentales étaient considérées la principale cause de l’échec social des enfants issus de tels mariages échoués.

4.1.3. L’avenir de la patrie – les enfants

Le dernier, mais pas le moins important problème pour la direction du PCR et implicitement pour le Conseil National des Femmes, était la diminution de l’indice de mortalité infantile. En Roumanie, après la Deuxième Guerre Mondiale, la mortalité infantile a enregistré des baisses constantes et significatives, à partir d’un taux de 50 décès pour 1000 nouveau-nés vivants en 1950, jusqu’à 3 décès pour 1000 nouveau-nés vivants en 1989. Il faut pourtant présenter deux amendements importants à cette situation. Le premier souligne le fait que les valeurs de cet indice pour l’espace roumain, concernant la deuxième moitié du XXe siècle, ont été constamment plus grandes que les valeurs enregistrées dans les autres pays européens, que ce soit des démocraties occidentales ou des États gouvernés par des régimes communistes. En second lieu, l’adoption du décret 770 /1966 et toutes ses modifications ultérieures ont mené à la

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!SJAN Olt, fonds du Comité Départemental des Femmes Olt, dossier 13/1977, f. 42.!

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croissance significative de la mortalité infantile de 5 à 10%. Ces augmentations correspondaient au même moment au taux de la mortalité infantile de pays comme la Norvège, la France ou la

Suisse13. Les principales causes de la mortalité infantile, comme il ressort des nombreux rapports

du ministère de la Santé, étaient: les maladies de l’appareil respirateur, (plus spécialement les pneumonies), et la dystrophie. Les deux causes pouvaient êtres évitées par l’amélioration des conditions de vie et la hausse du niveau d’éducation de la famille. En même temps, que les actions de contrôle pour le dépistage et la prévention des interruptions de grossesse, aux commissions et aux comités de femmes incombait le devoir d’organiser et accompagner les cadres médicaux dans les visites obligatoires au domicile des familles où il y avait des enfants de moins d’un an. De la même manière que les femmes enceintes qui était enregistrées dans les statistiques médicale des cabinets médicaux placés dans les zones où elles habitaient, le nouveau-né était lui-aussi enregistré dès la sortie de l’hôpital, pour que son évolution soit suivie en permanence. À part les visites ponctuelles chez les jeunes mères, l’organisation de femmes réalisait des actions de grande ampleur pour élever le niveau de culture sanitaire de la population, en général, et améliorer les connaissances hygiéniques et sanitaires des femmes, en spécial, en mettant l’accent sur les mesures concernant les soins et l’éducation des enfants. Parmi les tâches

des organisations de femmes se retrouvait également « l’éducation des femmes dans l’esprit

d’une famille nombreuse »14. Les méthodes utilisées pour réaliser cet idéal étaient déjà classiques : des cours et des conférences sur des thèmes qui mettaient en évidence l’importance et le rôle des enfants dans la vie de famille, le soin du nourrisson et du petit enfant. Dans les formes d’activité propres au mouvement des femmes, les clubs « Fémina », les lectorats, les cercles d’éducation socialiste, la thématique de la famille avait une importance particulière, tant pour la direction de parti que pour celle de l’organisation de femmes et imposait l’adaptation du discours et des matériaux présentés aux réalités locales spécifiques. Dans le cas d’une mortalité infantile accrue – situation qui caractérisait tous les départements du pays – les cours organisés étaient du type « École des mères », où les jeunes mères apprenaient la manière correcte de soigner le

nouveau-né, et quelles étaient les maladies spécifiques à l’âge de 0-1 an15. Dans le même but,

étaient utilisés des films éducatifs et des matériaux imprimés à caractère éducatif-sanitaire, publiés par le ministère de la Santé et l’organisation La Croix Rouge. Dans les revues dédiées

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!AMS, fonds du Cabinet du Ministre de la Santé, dossier 36/1989, non numéroté.!

14 « Din activitatea comisiilor de femei » in Femeia, 1958, décembre 1989!

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aux femmes, spécialement Femeia, l’Almanach Femeia et Dolgnozo no, les rubriques dédiées

aux soins et à l’éducation des enfants ne manquaient jamais16.

Un autre effet de la politique démographique a été la croissance spectaculaire de l’abandon des enfants. La capacité des orphelinats s’est beaucoup accrue entre 1967 et 1980, évoluant de 4000 à 11.000 places, et arrivant à une capacité maximale officielle de 13.000 places en 1989. Dans le système de protection sociale accordé aux enfants mineurs en dehors de la famille (hôpitaux, orphelinats, foyers des enfants irrécupérables ou partiellement récupérables),

en 1989 se trouvaient, d’après nos estimations17, 125.000 mineurs abandonnés. Le

sous-financement du système d’assistance sociale, y compris l’absence de personnel, a déterminé les officialités de l’État communiste à faire appel au Conseil National des Femmes pour suppléer les déficits du système. Les comités et les commissions de femmes devaient se substituer aux familles, mais également à l’État communiste qui avait abandonné en partie le système de protection des enfants. Près de chaque établissement qui accueillait des mineurs abandonnés ou sortis de leurs familles ont été organisés, à partir de l’année 1976, des comités d’appui qui s’occupaient du contrôle et de la bonne gestion de ces institutions. Concrètement, les comités d’appui, formés de 5-10 femmes pour chaque établissement, devaient s’assurer que la respective institution de protection était bien approvisionnée, surtout en temps d’hiver, que le processus d’éducation se déroulait en conditions appropriées, que les conditions hygiéniques et sanitaires étaient respectées, le linge et les vêtements des enfants étaient en bon état etc. Ils s’occupaient également de l’aménagement et l’entretien des terrains de jeu et des espaces verts, de l’embellissement des salles avec des objets d’artisanat travaillés par les femmes bénévoles, de l’organisation de menus variés, du soutien des enfants assistés jusqu’à leur embauche et la

fondation d’une famille18. Les programmes comprenaient aussi l’organisation, avec la

participation de cadres spécialisés, de symposiums et débats concernant le développement psychomoteur des enfants. En théorie, les comités d’appui organisés par les comités de femmes

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16 Tout de suite après l’adoption du décret 770/1966, la revue Femeia a commencé la diffusion du feuilleton « Raluca », qui, pendant 2 ans a suivi chaque mois l’évolution d’une petite fille. Les parents recevaient des indications sur la diète, les examens médicaux, l’évolution psychosomatique normale de l’enfant pendant les premières années de vie. « Raluca », in Femeia, 1967-1969.

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!Luciana-Marioara Jinga, « Étonnement et frémissement – les conséquences de la politique nataliste de l’État communiste roumain pendant les années 1980 », communication présenté à la Conférence 20 ans après.

Perspectives sur la chute du communisme en Roumanie: causes, effets, conséquences, Iaşi, 12-13 novembre

2009.!

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avaient la prérogative de vérifier le mode d’utilisation des fonds d’investissement et des budgets annuels. En réalité, les femmes qui formaient ces comités ne pouvaient pas remplacer, par leur activité, l’aide financière de l’État et cela a eu pour conséquence l’augmentation du taux de

maladies et de la mortalité enregistrées dans ces institutions au niveau national19. Ce qui est le

plus regrettable est le silence gardé sur la réalité des conditions existantes dans ces institutions. Dans les procès-verbaux des réunions des comités de femmes, au niveau local ou d’entreprise, provenant des périodes et des unités territoriales différentes, le problème des enfants élevés dans des institutions sociales est pratiquement absent. Les comités et les commissions de femmes n’étaient pas des organisations charitables. L’initiative d’améliorer les conditions de vie pour les mineurs n’appartenait pas à leur milieu de travail; c’était une simple directive de parti qui devait être mise en pratique et sur l’accomplissement de laquelle il fallait rapporter périodiquement. Les représentantes du Bureau Exécutif du CNF effectuaient de temps en temps des contrôles dans tous les départements du pays. L’équipe était formée, dans les années 1980, par Maria Bobu, Susana Galpal et Lidia Orădean. Si la première et la seconde n’avaient pas de relations particulières avec la protection sociale, Lidia Orădean travaillait à la direction du Ministère de la

Santé et connaissait la situation réelle de ces institutions20. Malgré cela, on n’a pas pris de

mesures particulières et les conditions de vie dans les institutions de protection se sont détériorées constamment jusqu’à la chute du régime communiste.

Beaucoup plus substantielle a été l’activité des représentantes des commissions de femmes qui faisaient obligatoirement partie des commissions départementales décidant dans les actions de tutelle, adoption et d’autres actions qui se proposaient de trouver de nouvelles familles pour les enfants abandonnés. Les mêmes commissions analysaient également la situation des mineurs qui commettaient des infractions, décidant sur leur internement dans des institutions de

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19 Le plus grave cas en°egistré dans les scripts du ministère de la Santé est celui de Iaşi où, pendant l’année 1986, sur un total de 600 entrées et sorties d’enfants dans et de ces établissements il y a eu 40 décès. Dans les foyers-hôpital pour les irrécupérables, la situation était beaucoup plus grave que celle des orphelinats. Au foyer-foyers-hôpital de Cighid étaient internés en moyenne 100 enfants. Au cours de l’année 1988, on y a en°egistré 54 décès et, en 1989, 52 décès parmi les enfants. Les causes mentionnés dans le registre médical sont édificatrices pour le régime d’extermination qui régnait dans les établissements pour les mineurs irrécupérables: hydrocéphalies, défaut cardiaque, crise d’épilepsie, septicémie, dysenteries, congestions pulmonaires. Choquantes sont les mentions du type « noyé dans son vomissement » ou le diagnostic « paralysé ». La simple paralysie ne peut conduire au décès que dans le cas où le patient manque de tout soin. Nombreuses sont également les congestions pulmonaires aux suites létales. Conformément au personnel embauché au foyer de Cighid, ce diagnostic était donné aux enfants morts à cause du gel. À Cighid il n’y avait aucune source de chauffage, par conséquent, beaucoup d’enfants mouraient en hiver d’hypothermie. AMS, fonds de la Direction d’Assistance Médicale - la Protection de la Mère, de l’Enfant et de la Jeunesse, dossier 5/1987, non numéroté.!

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rééducation, ou bien le retrait des enfants qui ne bénéficiaient pas de soins appropriés de leurs familles. Pendant les années 1980, les commissions de femmes et les autorités tutélaires signalaient presque 1 million de mineurs en difficulté, sur lesquels 400.000 nécessitaient le

retrait urgent de leurs milieux familiaux21.

4.2. La Promotion des femmes 4.2.1. Le temps des actions

Après la prise du pouvoir par Nicolae Ceauşescu, le problème de la « promotion des femmes

» est devenu un des points obligatoires du discours officiel de l’État communiste dans sa relation

avec la population féminine. Le Comité National des Femmes a reçu la tâche de prendre des mesures concrètes à cet égard. La première mesure était d’identifier dans chaque secteur d’activité des femmes susceptibles d’occuper des fonctions de direction et les promouvoir selon

la ligne du parti et de l’État22. Dans la deuxième moitié des années 1960, l’organisation de

femmes a pris son rôle au sérieux et a commencé une série de vérifications dans diverses entreprises industrielles, pour établir quelles étaient les femmes les plus capables pour occuper des positions d’autorité.

La conclusion du sondage n’a pas été une liste de noms proposés, mais une liste de motifs qui expliquaient justement pourquoi la présence féminine était pratiquement insignifiante dans les postes de direction: une conception patriarcale sur les capacités des femmes d’organiser et de diriger une activité, l’absence des qualifications nécessaires, la méfiance de la population féminine dans ses propres forces, la crainte d’être rejetées par le collectif, ou tout simplement l’impossibilité de maintenir un équilibre entre la vie professionnelle et celle de famille. Les

responsables du CNF déclaraient : « Nous connaissons plusieurs cas où les femmes proposées

pour certaines fonctions décisionnelles ont refusé, en invoquant des raisons d’ordre secondaire, derrière lesquelles se cachait en réalité un esprit conservateur. Il y a encore des femmes qui préfèrent le rôle de subalternes à cause d’une croyance ancestrale dans la suprématie de l’homme, ou parce qu’elles croient que leur travail n’est qu’une compensation qui a l’unique but d’arrondir le budget de la famille, ou encore, tout simplement, par pure commodité »23. Dans la

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!La loi 3/1970, Le Bulletin Officiel de la RSR, n°. 28 du 28 mars 1970.!

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!« De l’activité des commissions et des comités de femmes » (rubrique permanente) in Femeia, 1958-décembre 1989.!

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cadre de la même enquête, Elena Brateş, directrice dans le Ministère de l’Industrie Alimentaire,

parlant de l’effet produit par le mariage dans la vie d’une femme, affirmait : « le mariage est un

moment qui transforme l’existence d’une femme. Aux préoccupations professionnelles s’ajoutent les soins de ménage et familiales, et, partagée entre ces rôles, elle perd parfois son équilibre. D’ici un sentiment de culpabilité, de conflit intérieur »24. Pour maintenir cet équilibre, Aneta Spornic, vice-recteur de l’Académie des Études Économiques et présidente du comité des

femmes de la ville de Bucarest, recommandait l’élimination des pertes inutiles de temps : « Nous

ne nous permettons le luxe de discuter des banalités pendant les heures de travail, ni celui de tricoter lorsqu’on devrait lire, ni compliquer notre vie en maintenant des coutumes et des traditions de l’époque révolue de l’économie domestique »25.

La revue Femeia lance une série d’enquêtes sous le titre : « Les femmes peuvent-elles

diriger?». L’opinion unanime a été qu’elles peuvent le faire, à deux conditions : améliorer leur

niveau de qualification et être promues par décision politique, en évitant comme ça les mécanismes qui, jusqu’à ce moment-là, avaient constitué des obstacles à leur promotion. Le Conseil National des Femmes, par l’intermédiaire des commissions des entreprises, a organisé des écoles professionnelles, des cours de qualification et de spécialisation avec un chiffre de scolarisation de 100.000 femmes par an. Dans le bilan d’activité, Suzana Gâdea montrait son mécontentement à l’égard du nombre des élèves, considérant que l’organisation de femmes avait

la capacité d’instruire beaucoup plus d’ouvrières26.

Parallèlement, les commissions de femmes présentaient aux comités de parti leurs propositions pour les divers postes dirigeants. Le processus était très lent, et, à l’exception de quelques postes de directrices dans des domaines féminisés, spécialement l’industrie textile, d’autres résultats notables n’ont pas été obtenus. Pour cette raison, la direction du Conseil

National des Femmes considérait : « que c’est le devoir des ministères et des autres institutions

d’État dans les unités desquels travaillent un grand nombre de femmes de se préoccuper davantage de la promotion en fonctions décisionnelles des femmes qui se font remarquer par

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!« La promotion dans l’objectif du cas concret » in Femeia, XXIIe année, n°. 3, mars 1969, p. 7-8. !

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!« Ipostaze feminine contemporane » in Femeia, XIXe année, n°. 12, décembre 1967, p. 5.!

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!« Le rapport du Conseil National des Femmes de la République Socialiste de Roumanie concernant l’activité déroulée depuis la dernière Conférence Nationale des Femmes et les tâches qui reviennent au mouvement des femmes dans la lumière des décisions du IXe congrès du Parti Communiste Roumain », in Femeia, XVIIIe année, n°. 7, juillet 1966, p. 8. !

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leur formation professionnelle et leur talent de bonnes organisatrices, en les aidant à accomplir avec succès les fonctions confiées »27

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L’État communiste a implémenté la décision du mois de juin 197328, concernant la

croissance du rôle des femmes dans la société et l’établissement des quotas de représentation

féminine dans les organisations de parti, en décembre 197629.

En fonction du niveau auquel ils actionnaient, les comités et les commissions de femmes avaient la mission de surveiller la mise en pratique du principe des quotas établies par les deux décisions, de 1973 et 1976. En cas d’écarts flagrants, les comités de femmes pouvaient proposer de refaire la liste des membres d’un organe de direction. Édifiant est le cas de la constitution, en 1973, du Conseil National Sanitaire Supérieur, institution qui coordonnait avec le ministère de la Santé, les programmes d’assistance médicale. La liste des membres présentait des disproportions évidentes entre le nombre des hommes et celui de femmes, les premiers étant nettement avantagés. À la sollicitation du Conseil National des Femmes, la liste des membres a été refaite deux fois, jusqu’à l’obtention des proportions établies par la loi de 1973. Tout ce processus a

tardé d’environ 12 mois le fonctionnement de facto du Conseil National Sanitaire Supérieur30.

De telles prises de position n’étaient pas si nombreuses qu’auraient voulu les leaders du mouvement féminin. L’influence effective des commissions et des comités de femmes dépendait en grande mesure des circonstances locales et temporelles. Aux Plénières du Conseil National des Femmes on posait le problème de l’absence des femmes au niveau des fonctions de direction