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I. LES SITES FORTIFIES

I.2. La boucle de l’Halys

A l’âge du bronze, la région comprise à l’intérieur de la boucle de l’Halys était le cœur de la civilisation hittite (carte 5). Après l’effondrement de son empire, au XIIe s., les cités connurent une réduction drastique de leur occupation. Les recherches menées à Boğazköy,

Alişar Höyük ou Kaman Kalehöyük ont permis de montrer que ces sites furent réoccupés,

parfois sans solution de continuité83. Dès le début de l’âge du fer, on assiste à de profonds changements dans la culture matérielle liée à un changement d’économie. La production est de moindre qualité, la céramique est rarement tournée et l’architecture est exclusivement domestique. Le développement des sites à la fin de l’âge du fer ancien et particulièrement à l’âge du fer récent s’explique par un accroissement démographique et par l’afflux progressif et en plusieurs vagues de populations originaires de l’Est et de l’Ouest qui viennent se mélanger à la population locale, c'est-à-dire post-hittite84. Les phases d’occupation datées de l’âge du fer moyen ou récent ont longtemps été qualifiées de phrygiennes. Cette appellation, par défaut, était à mettre en rapport avec le matériel phrygien ou d’inspiration phrygienne découverte dans la région. Or, il existe d’importantes différences typologiques liées aux habitudes de la population locale donnant à la céramique un faciès particulier (Alişar IV).

82 Bakır-Akba

şoğlu, 1997, 229-238; Bakir-Akbaşoğlu et Polat, 1998, 77-82; Bakır, 2001, 169-180; 2006, 61-71.

83 Pour un inventaire des sites du XIIe au VIe s., voir Prayon et Wittke, 1994. Sur l’âge du fer dans la région, voir

les travaux de Genz, 2003, 179-191 ; 2011 331-368 ; Wittke, 2004.

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Le site de Kaman Kalehöyük est le plus occidental des sites de la boucle de l’Halys85. Il ne se trouve pas pour ainsi dire au cœur de l’ancien empire hittite, ni en Phrygie centrale, mais il présente des affinités avec les deux régions. S’il fut fortifié à l’âge du bronze les traces d’une construction défensive datant de l’époque suivant ne sont pas très claires. Un mur a toutefois été mis au jour et pourrait être identifié comme un mur de fortification86. La datation et le tracé de cet ouvrage restent imprécis87. Ce site a manifestement subi une occupation importante à l’âge du fer puisque pas moins de 18 niveaux différents ont été mis au jour88. Un grand bâtiment à caractère officiel, qui pourrait dater du IXe s., a en outre été exhumé et témoignerait d’une activité qui n’était pas simplement domestique89. Certains éléments mettent en avant une parenté avec Gordion et la Phrygie centrale (habitat, céramique, bâtiment de type mégaron)90. L’organisation générale du site est encore obscure mais Kaman Kalehöyük avait certainement une importance particulière dans la sphère culturelle phrygienne.

Boğazköy se trouve dans les hauts plateaux de l’intérieur de la boucle de l’Halys91

(fig. 64-84). Le site est connu pour avoir été la capitale de l’empire hittite (Ḫattuša). Munis

d’importants remparts, de sommets rocheux facilement défendables et surplombants de riches terres fertiles bien irriguées, le site était idéal pour l’installation d’une communauté importante. A l’âge du fer, la population semble avoir répartie en plusieurs noyaux répartis à l’intérieur de l’enceinte de l’âge du bronze. Les traces de cette occupation ont été mises au jour à différents endroits : le Büyükkale, le Südburg la pente au nord-ouest du Büyükkale, le Büyükkaya92 et le secteur près du Grand Temple. Les deux premiers lieux furent fortifiés et leurs murs protégeaient maisons et ateliers et formaient un noyau dense et groupé. La pente nord-ouest a aussi livré des traces d’occupation de l’âge du fer comptant un bâtiment de grande taille et un mur de fortification très lacunaire et mal daté. La période dite phrygienne est généralement découpée en deux périodes principales, Bk II b-a (période ancienne) Bk I c-a (période récente), en rapport avec la chronologie définie après les fouilles du Büyükkale.

85 Sur Kaman Kalehöyük, voir en particulier les Anatolian Archaeological Studies I à XVI publiés chaque année

depuis 1992 par l’institut japonais d’archéologie. Voir également les publications annuelles dans les KST depuis 1987.

86

Mori et Omura, 1995, 5 ; Genz, 2011, 336.

87 Genz (2003, 179) rapporte qu’il serait daté de l’âge du fer ancien. Mellink (1991, 133) parle d’une fortification

phrygienne.

88 Gates, 1997, 257-258. 89

Ibid.,1996, 297.

90 Wittke, 2004, 337-338.

91 Les fouilles des niveaux de l’âge du fer ont été menées par K. Bittel, P. Neve, J. Seeher et H. Genz.

92 Les premières traces de réoccupation (céramique) datent au moins du IXe s. mais il semble que l’endroit fut

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Le Büyükkale93, situé dans la partie orientale du site, mesure 250 x 140 m (fig. 67- 80). C’est l’ancienne forteresse royale de l’âge du bronze. Les Hittites avaient entouré ce piton rocheux d’un puissant système de défense protégeant de grands bâtiments officiels. Le lieu fut réinvesti à l’âge du fer. D’après K. Bittel, cette installation sur le Büyükkale ne serait pas antérieure au VIIIe s. Deux phases distinctes de constructions ont été révélées ainsi que plusieurs étapes de renforcement. Elles ont eu lieu dans la période Bk I c-a soit entre la fin du VIIe s. et la première moitié du VIe s. Le mur de la première phase apparaît avoir été fondé directement sur le mur hittite. Il enserrait la totalité de la citadelle et était muni de tours rectangulaires et de deux portes. La première s’ouvrait dans la partie sud-est du rempart et était accessible par une rampe pavée aboutissant à une cour en tenaille construite en avant de l’entrée. Dans sa partie nord, un groupe de statue, dont une représentait Kybele, a été découverte. Elle se tenait sur un piédestal muni d’un petit toit. Dans cette seconde phase de fortification, un escalier en pierre a été aménagé dans le glacis en contrebas des murs. Il partait du chemin de ronde à proximité de la porte ouest de la citadelle. Celui-ci descendait parallèlement à la section ouest du mur d’enceinte. Il était flanqué de part et d’autre de murs de protection d’environ 1,80 m et menait à un puits auquel les habitants de Büyükkale pouvaient venir puiser de l’eau même en cas de menace94.

L’occupation de cette aire fortifiée fut assez intensive et les fouilleurs ont mis au jour de nombreux bâtiments domestiques et notamment plusieurs maisons à cours. Il a aussi été noté que l’occupation de l’âge du fer s’étendait en contrebas de la citadelle et notamment dans la dépression située entre le Büyükkale et le Südburg.

Le Südburg est situé au sud du Büyükkale (fig. 81-83)95. L’aire fortifiée s’étend sur 72 m de large et sur 140 m de long. Sa fortification est composée d’un mur de terrasse massif composé de pierres brutes et d’éclats de pierre provenant de constructions antérieures. Ce gros remblai pourrait être d’origine hittite. Le rempart de l’âge du fer serait postérieur à celui du Büyükkale mais sa construction est placée dans la même phase (Bk I c-a). Il a été fondé sur la grosse terrasse de blocaille, sur des bâtiments antérieurs ou directement sur le rocher. L’analyse des vestiges et les fouilles ont permis de déterminer que cette enceinte fut construite au cours d’un seul et même programme de construction. Plusieurs réaménagements

93 Bittel, 1955, 1-36; 1958, 63-72; Bittel et Neve, 1970, 5-26; Neve, 1982 (publication finale).

94 Un tel dispositif n’est pas sans rappeler les tunnels escaliers de la Cité de Midas et des autres sites des Hautes

Terres de Phrygie.

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ont toutefois été notés, toujours au cours de la période Bk I c-a. La porte a été décalée de quelques mètres vers le sud-ouest et certaines sections furent renforcées96. Le principal changement est intervenu après cette phase de réaménagement et a essentiellement concerné le secteur occidental. Le mur a tout simplement été éliminé à cet endroit et des maisons ont été installées à sa place. L’objectif semble avoir été de relier les murs du Südburg à ceux du Büyükkale afin d’enclore la dépression située entre les deux éminences. La phase de

construction phrygienne comprend donc trois périodes

(construction/renforcement/remodelage). L’érection de la forteresse aurait débuté dans la deuxième moitié du VIIe s. et elle aurait été utilisée jusqu’à la fin du VIe s. soit peu après l’invasion des Perses. La surface à l’intérieur des murs était assez densément occupée à la fois par des maisons particulières et des ateliers d’artisanat. Certains de ses bâtiments s’organisaient autour de cours.

Sur la pente nord-ouest du Büyükkale (Büyükkale Nordwesthang), les fouilles menées dans les années 1960 et reprises à partir des années 1990 ont révélé la présence de constructions de l’âge du fer (fig. 66 et 84)97. Un grand bâtiment composé de plusieurs pièces et de deux grandes cours à été découvert. Il daterait du début de la période Bk I (vers le milieu du VIIe s.) et aurait eu une fonction officielle98. Il est assez similaire à ceux que l’on rencontre sur le Büyükkale et sur le Südburg. La présence d’un système de défense contemporain de ce bâtiment a été confirmée lors des recherches récentes. Les traces sont très minces. Au sud, le mur de l’époque hittite semble avoir été réutilisé et à l’ouest, à mi-chemin entre Büyükkale et la ville basse, un nouveau mur a été érigé. Il vient buter contre le mur hittite et son tracé se poursuit vers le nord-est. Cette construction témoigne peut-être la mise en place d’une véritable enceinte fortifiée qui serait venue compléter les deux ouvrages précédemment décrits. Les découvertes effectuées sur la pente ouest ont révélé que l’occupation de l’âge du fer était relativement importante entre le milieu du VIIe s. et le milieu du VIe s.

Le höyük d’Alişar domine de 30 m une grande plaine irriguée par le Konak Suyu (fig. 85-91). Le site se présente sous la forme d’une grande colline conique dont les dimensions à la base sont de 520 m de long pour 350 m de large. Le site a connu une très intense occupation à l’âge du bronze et était alors doté d’un double système de fortification.

96 Ce renforcement a probablement dû survenir après l’effondrement de certaines parties du mur dont les

fondations peu profondes devaient être assez fragiles.

97 Schirmer, 1969, 14-18; Genz, 2006(a), 98-158 ; Genz, 2007, 135-151. 98

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Le site fut refortifié à l’âge du fer mais dans des proportions plus réduites99. La période 4 (Alişar IV) correspond à l’occupation de l’âge du fer. Cette période se divise en trois sous

périodes : 4cM (XIe-IXe s.), 4bM (IXe-VIIIe s.) et 4aM (VIIe-VIe s.). Les défenses du site ont subi des réaménagements dans chacune de ces trois phases. Les murs de la citadelle, construits à l’époque hittite, ont été modifiés à trois reprises de même que les bâtiments répartis à l’intérieur de l’aire fortifiée. Les fouilleurs ont émis l’hypothèse qu’il pourrait s’agir d’une résidence aristocratique100. C’est pendant la phase 4bM que l’établissement aurait doté d’une enceinte extérieure dont les murs furent reliés à ceux de la citadelle101. Les murs de la citadelle comptaient plusieurs tours ou bastions. Ils étaient interrompus par une porte approchée par une rampe oblique. L’enceinte extérieure comptait huit tours ou bastions. Elle ne comptait qu’une entrée dont le plan n’est pas conservé.

Sur le site voisin, Çadır Höyük, les fouilles ont mis au jour plusieurs sections d’une fortification comprenant au moins une porte, le tout en partie installé sur les vestiges hittites (fig. 92-93)102. Cet ouvrage et l’occupation correspondante sont datés de l’âge du fer moyen et récent mais il semble que le site fut occupé en continu depuis l’âge du bronze103. La chronologie du site et de ses défenses est relativement imprécise. Un mur de fortification aurait protégé l’établissement à l’âge du fer moyen mais un certain nombre de modifications auraient été apportées pendant la période suivante. Il n’existe pas encore de synthèse portant sur l’âge du fer à Çadır mais il apparaît que le site était assez densément occupé et recouvrait la totalité du höyük car les vestiges se rencontrent aussi bien au nord qu’au sud de la colline et à tous les endroits où des sondages ont été effectués104. Près de la porte désignée comme phrygienne (Upper South Slope), l’empreinte d’une construction peut-être destinée à abriter une statue a été découverte. L’hypothèse a été avancée que ce dispositif pourrait s’apparenter à celui de la porte du Büyükkale à Boğazköy, abritant l’effigie de Kubaba/Cybèle105. Une datation au VIIe s. ou dans la 1ère moitié du VIe s. est envisageable pour la construction de la fortification et le développement de l’occupation à Çadır.

99 Sur les fouilles d’Ali

şar IV et les fortifications, voir en particulier Bittel, 1937, 290-339.

100

La découverte de céramique fine (polychrome à cercles concentriques) dans la citadelle pourrait suggérer la présence d’une certaine catégorie d’individus.

101 Bittel, 1937, 339.

102 Gorny, 2006 (a), 15-16 et fig. 4. Sur les fouilles de Çadır voir les rapports de fouille de S. Paley dans les KST

à partir de 2005 mais aussi les rapports d’activité de R. Gorny à partir de 2003 dans The Oriental Institute

Annual Reports. Voir aussi Ross, 2010, 67-87.

103 A Çadır Höyük, l’âge du fer moyen est compris entre 1000 et 500 (phase Va). Voir Gorny, 2004, table 1. 104 Paley, 2006, 527-528.

105

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Le site d’Alaca Höyük se trouve à proximité d’Alişar. A l’âge du fer, la population se

tenait derrière les murs de la ville de l’âge du bronze (fig. 94)106. D’après le matériel découvert lors des fouilles, cette phase d’occupation ne remonterait pas au-delà de la seconde moitié du VIIIe s. L’étalement des vestiges à l’intérieur de la fortification hittite tend à montrer que le site était occupé à grande échelle107. Un édifice composé de 4 pièces se trouvait juste derrière la porte des sphinx. D’autres constructions, dont un mégaron, ont encore été découverts dans la partie est de la colline. La plupart des bâtiments de cette époque paraissent avoir bénéficié des matériaux des édifices précédents. Le site de l’âge du bronze présentait deux lignes de fortification (citadelle et ville basse). L’occupation de l’âge du fer semble s’être essentiellement limitée à l’espace compris à l’intérieur de l’ancienne citadelle. Les nouveaux occupants du site ont pu réutiliser les fortifications de l’époque hittite mais cette hypothèse reste à confirmer. Enfin, si certains éléments permettent de penser que l’occupation du site remonte au plus tôt vers 750, il semble que, pour l’essentiel, Alaca aurait connu sa principale phase de développement au cours du VIIe s. (à partir de 650 ?).

Le site de Pazarlı se trouve plus au nord que les précédents. Il est placé sur une haute colline dominant une plaine bien irriguée (fig. 95-96). Trois niveaux d’occupation « phrygiens » ont été identifiés. Ils succèdent presque directement aux couches du Chalcolithique car le site ne témoigne pas d’une grande occupation à l’âge du bronze. Le site a livré un grand nombre de constructions domestiques, des bâtiments officiels et/ou religieux richement décorés, ainsi qu’un mur de fortification au tracé particulièrement sophistiqué108. Il présente en effet un tracé à décrochements très prononcés et était muni de grosses tours en saillie. Le site n’a été fouillé que partiellement de sorte que l’on ne possède pas une image complète des vestiges. Cependant, il apparaît que dans les deux premières phases, les bâtiments se tenaient tous à l’intérieur du périmètre fortifié109. Ce n’est que dans la troisième que l’on rencontre des constructions extramurales. La chronologie du site est obscure et les différents vestiges ne sont pas datés précisément. Une occupation au VIIIe s. est envisagée. Les éléments décoratifs (mosaïque en cônes de terre cuite et revêtements) ornant les édifices monumentaux seraient datables des VIIe-VIe s. il est donc possible de penser que la fortification et l’habitat sont contemporains de cette période. G.D. Summers110, date les terres

106 Arik, 1937; Ko

şay, 1944 et 1951 ; Çinaroğlu et Genç, KST 2000 à 2006 ; Çinaroğlu et Çelik, KST 2006 à

2008 ; Yıldırım et Gates, 2007, 296-298.

107 Ko

şay, 1951, 111 ; Crespin, 2001, 172, Wittke, 2004, 297-298.

108 Ko

şay, 1938 et 1941.

109 Notons que les bâtiments de la première phase ont été détruits par un incendie de nature indéterminé. 110

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cuites architecturales de Pazarlı au début de la période de domination achéménide (soit dans la deuxième moitié du VIe s.). Il interprète l’établissement comme le manoir d’un prince phrygien ou « phrygianisé » régnant sur un petit territoire. Le site est parfois défini comme lieu de culte111.

Aucune construction défensive n’a encore été découverte sur le Kaletepe à Büyük

Güllücek, situé à l’ouest de Pazarlı. Une phase d’occupation dite « phrygienne » a été mise en

lumière grâce aux fouilles112. L’organisation de l’établissement reste toutefois très mal connue et son plan difficile à lire.

Des couches considérées comme phrygiennes ou post-hittites ont été révélées à

Eskiyapar, situé à l’ouest de Pazarlı113. Les maisons seraient de conception similaire à celles de Gordion, d’Alişar ainsi que du Büyükkale à Boğazköy114.

Sur le Maşat Höyük, la population du début du premier millénaire était circonscrite à l’intérieur des murs de l’ancienne citadelle hittite115. Trois phases d’occupation « phrygiennes » ont été identifiées : elles s’échelonnent entre les VIIIe et IIIe s. Dans l’état actuel des recherches, aucune de ces phases n’implique la construction d’un ouvrage fortifié. L’utilisation des dispositifs défensifs antérieurs reste à prouver mais les nouveaux occupants ont tout de même réutilisé les bâtiments existants. Pendant la phase III (750-650), qui est la période la mieux documentée, les fouilles ont révélé plusieurs petites maisons dont certaines étaient dotées d’une cour. Les matériaux utilisés proviennent des constructions domestiques hittites. D’après T. Özgüç, Maşat Höyük est l’exemple classique des petites villes de citadelle

de l’époque phrygienne116. Selon lui le site est tout à fait comparable à Alişar, Boğazköy ou

encore Kültepe. La datation de l’occupation vers 750-650/600 soutien ce parallèle117.

A l’est de Maşat, plusieurs sites ont également livré des vestiges de l’âge du fer mais

ils n’ont pas (encore ?) livré de vestiges de murs de fortification. Çayköy, Dökmetepe,

111 Wittke, 2004, 359. 112

Koşay et Akok, 1957. Voir aussi Crespin, 2001, 174.

113 Bayburtluo

ğlu, 1979, 293-303.

114 Neve, 1982, 147. 115 Crespin, 2001, 180-181. 116

Özgüç, 1982, 93: « The small towns in Phrygian citadels of Central Anatolia are very similar in type. This

system can be seen to have spread to the North in Maşat Höyük ».

117 Wittke (2004, 351) contredit l’hypothèse d’Özgüç selon laquelle le début de l’occupation à Ma

şat ne

remonterait pas au-delà du milieu du VIIIe s., en prenant notamment pour témoin la céramique ancienne, la réparation de l’ « Altargebäude » et la simplicité de certaines constructions.

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Kaletepe et, plus au nord, Hacıpazar n’ont livré que du matériel « mobile » alors qu’Aktepe/Bolus présente les traces de constructions domestiques (murs en briques crues,

sols et foyers)118. Encore une fois, l’occupation de la première moitié du Ier millénaire semble s’être limitée aux parties hautes du site (citadelle).

A l’extrême nord de la boucle de l’Halys se trouve Akalan, situé à 16 km à l’ouest de Samsun (fig. 97-98). Le site a fait l’objet d’une fouille au début du XXe s. et de plusieurs prospections119. Outre la céramique de l’époque hittite, le site à livré des tessons phrygiens et des terres cuites peintes qui pourraient être semblables à celles de Pazarlı. Le site est composé d’une citadelle fortifiée (300 x 50/70 m) dotée d’un glacis très comparable à celui de Kerkenes. Il semblerait que cet établissement fut défendu par un second mur de fortification établi en contrebas. Cette enceinte serait longue d’1 km120. La datation du site est particulièrement incertaine. Une datation au milieu du VIIIe s.121 a été avancée mais de nouvelles recherches suggèrent qu’aucun matériel datable ne remonte au-delà du dernier quart du VIIe s.122. La ressemblance frappante du glacis de la citadelle avec celui de Kerkenes, bâti à la fin du VIIe s. ou au début du VIe s. appuierait l’hypothèse d’une datation basse. Le dispositif en question pourrait cependant être plus tardif que le mur de fortification.

La même datation est proposée pour le Çeşka Kale qui se trouve à mi chemin entre Kerkenes et Boğazköy, au nord de la ville actuelle de Yozgat (fig. 99)123. Le site n’est pas bien connu mais il a livré les vestiges de murs de fortifications qui auraient