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L’origine sociale, l’éducation et l’emploi chez les femmes 82

4.2 Analyse de la relation entre l’origine sociale, l’éducation et l’emploi 68

4.2.3 L’origine sociale, l’éducation et l’emploi 78

4.2.3.2 L’origine sociale, l’éducation et l’emploi chez les femmes 82

À partir de notre échantillon féminin initial, soit 6 496 femmes, 1 094 d’entre elles formèrent le groupe des femmes de 25 à 64 ans « ayant travaillé avant la fin de leurs études », ce qui correspond à 16,8 % de l’échantillon total féminin. En ce qui concerne le second groupe, 2 068 femmes âgées entre 25 et 64 ans (31,8 %) formèrent le groupe des femmes « n’ayant pas travaillé avant la fin de leurs études ».

Le tableau 9 expose la relation entre l’origine sociale, l’éducation et l’emploi pour les femmes ayant travaillé avant la fin de leurs études. Nous pouvons observer l’ambiguïté de la relation entre les trois variables, ambiguïté se reflétant dans la représentation triadique de ces trois variables. Ainsi, pour les femmes d’origine sociale « inférieure » et « moyennement inférieure », nous observons que la relation est de forme parabolique avec des crêtes aux extrêmes, autrement dit, pour les femmes « faiblement scolarisées » et « hautement scolarisées ». Ensuite, la forme de la relation tend à la linéarité décroissante

pour les femmes d’origine sociale « moyennement supérieure », les femmes « faiblement scolarisées » étant surreprésentées dans l’emploi atypique. Finalement, la forme de la relation change à nouveau pour devenir linéaire et presque constante. Similairement au tableau 9 où les relations étaient divergentes les unes des autres, nous pouvons voir que les tendances se dessinant dans le tableau 10 sont également fort divergentes. Nous avons, d’abord, une relation sinusoïdale, chez les femmes d’origine sociale « inférieure », avec des crêtes pour les femmes « faiblement scolarisées » et « moyennement scolarisées II ». Chez les femmes d’origine sociale « supérieure », un seul creux est à constater chez les « moyennement scolarisées II ». D’autre part, nous retrouvons deux relations décroissantes, soit chez les femmes d’origine sociale « moyennement inférieure » et « moyennement supérieure », et, dans les deux cas, la crête se trouve chez les femmes « moyennement scolarisées I ».

Qu’observe-t-on lorsque nous comparons les tableaux 9 et 10 concernant l’insertion dans l’emploi typique chez les femmes? Il ne fait pas de doute, celles n’ayant pas travaillé avant la fin de leurs études ont davantage de chance d’occuper un emploi typique à la fin de leurs études comparativement aux femmes ayant travaillé. Ainsi, indépendamment de l’éducation, les femmes n’ayant pas travaillé durant leurs études intègreraient davantage l’emploi typique, données du tableau 10, que les femmes ayant travaillé, soit les données du tableau 9, ce qui laisserait présager que le capital humain (Becker, 1992) agirait négativement dans l’accès à l’emploi typique.

Tableau 9 : L’origine sociale, l’éducation et l’emploi chez les femmes de 25 à 64 ans ayant travaillé six mois avant la fin des études, au Canada

ORIGINE SOCIALE ÉDUCATION EMPLOI TOTAL

Typique Atypique % N Inférieure Faiblement scolarisées 75,6 % 24,4 % 100 86 Moyennement scolarisées I 91,9 % 8,1 % 100 86 Moyennement scolarisées II 82,6 % 17,4 % 100 23 Hautement scolarisées 75,0 % 25,0 % 100 8 Total 83,3 % 16,7 % 100 203 Moyennement inférieure Faiblement scolarisées 85,1 % 14,9 % 100 168 Moyennement scolarisées I 86,7 % 13,3 % 100 135 Moyennement scolarisées II 92,7 % 7,3 % 100 41 Hautement scolarisées 72,2 % 27,8 % 100 18 Total 85,9 % 14,1 % 100 362 Moyennement supérieure Faiblement scolarisées 79,6 % 20,4 % 100 113 Moyennement scolarisées I 85,4 % 14,6 % 100 89 Moyennement scolarisées II 91,2 % 8,8 % 100 34 Hautement scolarisées 93,8 % 6,3 % 100 16 Total 84,1 % 15,9 % 100 252 Supérieure Faiblement scolarisées 87,3 % 12,7 % 100 79 Moyennement scolarisées I 87,9 % 12,1 % 100 99 Moyennement scolarisées II 87,1 % 12,9 % 100 70 Hautement scolarisées 89,7 % 10,3 % 100 29 Total 87,7 % 12,3 % 100 277

Source : Enquête sociale générale, cycle 9, 1994, calcul de l’auteur

Nous pouvons remarquer, dans le tableau 9, que la présence dans l’emploi atypique pour les extrêmes, soit les femmes d’origine sociale « inférieure » et « supérieure », tend vers l’inégalité sociale lorsque nous considérons la catégorie éducationnelle. Ainsi, pour les femmes d’origine sociale « inférieure », nous retrouvons un taux de présence dans l’emploi atypique équivalent entre les femmes « faiblement scolarisées » (24,4 %) et les femmes « hautement scolarisées » (25,0 %). À l’opposé, pour les femmes d’origine sociale « supérieure », nous remarquons que le taux de présence dans l’emploi atypique est presque constant avec, pour les femmes « faiblement scolarisées »,

12,7 % et 10,3 %, pour les femmes « hautement scolarisées ». Malgré cela, toutes les relations, entre l’origine sociale, l’éducation et l’emploi, du tableau 9 se révélèrent non-significatives, p > 0,01, au test du Chi-2.

Tableau 10 : L’origine sociale, l’éducation et l’emploi chez les femmes de 25 à 64 ans n’ayant pas travaillé avant la fin des études, au Canada

ORIGINE SOCIALE ÉDUCATION EMPLOI TOTAL

Typique Atypique % N Inférieure Faiblement scolarisées 90,5 % 9,5 % 100 370 Moyennement scolarisées I 91,3 % 8,7 % 100 173 Moyennement scolarisées II 85,7 % 14,3 % 100 28 Hautement scolarisées 100,0 % 0,0 % 100 7 Total 90,7 % 9,3 % 100 578 Moyennement inférieure Faiblement scolarisées 89,7 % 10,3 % 100 448 Moyennement scolarisées I 86,5 % 13,5 % 100 185 Moyennement scolarisées II 91,9 % 8,1 % 100 37 Hautement scolarisées 100,0 % 0,0 % 100 16 Total 89,2 % 10,8 % 100 686 Moyennement supérieure Faiblement scolarisées 90,4 % 9,6 % 100 198 Moyennement scolarisées I 89,9 % 10,1 % 100 149 Moyennement scolarisées II 93,0 % 7,0 % 100 43 Hautement scolarisées 100,0 % 0,0 % 100 22 Total 91,0 % 9,0 % 100 412 Supérieure Faiblement scolarisées 91,3 % 8,7 % 100 149 Moyennement scolarisées I 91,2 % 8,8 % 100 148 Moyennement scolarisées II 93,9 % 6,1 % 100 66 Hautement scolarisées 86,2 % 13,8 % 100 29 Total 91,3 % 8,7 % 100 392

Source : Enquête sociale générale, cycle 9, 1994, calcul de l’auteur

Contrairement au tableau 9, le tableau 10 laisse apparaître une certaine similarité entre les taux de présence dans l’emploi atypique pour les femmes n’ayant pas travaillé avant la fin de leurs études. Chez ces femmes d’origine sociale « inférieure », nous pouvons voir que les femmes « faiblement

scolarisées » sont davantage présentes dans l’emploi atypique (9,5 %) que les femmes « hautement scolarisées » (0,0 %). Pour les femmes d’origine sociale « supérieure », nous observons une tendance inverse, la surreprésentation touchant les femmes « hautement scolarisées » : 8,7 % des femmes « faiblement scolarisées » avaient occupé un emploi atypique comparativement à 13,8 % des femmes « hautement scolarisées ». Encore là, comme pour le tableau 9, toutes les relations triadiques du tableau 10 se révélèrent non-significatives au test du Chi-2, p > 0,01.

Au regard des tableaux 9 et 10, nous pouvons conclure que la relation entre l’origine sociale, l’éducation et l’emploi chez les femmes est non- significative, tout comme l’était la relation pour les hommes. Malgré quelques écarts pouvant laisser sous-entendre qu’une inégalité sociale était présente, cette hypothèse est infirmée par les tests statistiques de même que par les données globales des tableaux 9 et 10.