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L’origine sociale, l’éducation et l’emploi chez les hommes 78

4.2 Analyse de la relation entre l’origine sociale, l’éducation et l’emploi 68

4.2.3 L’origine sociale, l’éducation et l’emploi 78

4.2.3.1 L’origine sociale, l’éducation et l’emploi chez les hommes 78

À partir de notre échantillon masculin initial de 5 380 hommes âgés entre 25 et 64 ans, 1 294 hommes furent conservés dans la catégorie « ayant travaillé avant la fin des études ». Ce groupe représente 24,1 % de l’échantillon total masculin. Pour la seconde catégorie, soit les hommes « n’ayant pas travaillé avant la fin des études », nous avons obtenu un échantillon représentant 31,2 % des hommes, soit 1 732 hommes âgés entre 25 et 64 ans.

Dans le tableau 7, nous pouvons examiner la répartition de notre premier groupe d’hommes selon leur origine sociale, leur catégorie éducationnelle et leur catégorie d’emploi et seulement pour ceux ayant travaillé 6 mois avant la fin de leurs études. Nous remarquons que, indépendamment de l’origine sociale, la relation entre celle-ci et l’emploi est davantage sinusoïdale, tel qu’observé dans la relation entre l’éducation et l’emploi chez les hommes n’ayant pas travaillé. Autrement dit, la relation est divisée, par alternance, en creux et en crête. Le tableau 8 reprend le même croisement de variables que le tableau 7 sauf qu’il cible les hommes n’ayant pas travaillé avant la fin de leurs études. Les relations, selon l’origine sociale, sont d’autant plus différentes entre elles qu’elles le sont comparativement au tableau 7. Ainsi, chez les hommes d’origine sociale « inférieure » ou « supérieure », la relation entre l’origine sociale, l’éducation et l’emploi est linéairement décroissante. Par contre, chez les hommes d’origine sociale « moyennement inférieure » et « moyennement supérieure », la relation est plutôt parabolique avec un creux chez les hommes « moyennement scolarisés II ».

Tableau 7 : L’origine sociale, l’éducation et l’emploi chez les hommes de 25 à 64 ans ayant travaillé six mois avant la fin des études, au Canada

ORIGINE SOCIALE ÉDUCATION EMPLOI TOTAL

Typique Atypique % N Inférieure Faiblement scolarisés 95,7 4,3 100 117 Moyennement scolarisés I 94,8 5,2 100 96 Moyennement scolarisés II 96,3 3,7 100 27 Hautement scolarisés 77,8 22,2 100 9 Total 94,8 5,2 100 249 Moyennement inférieure Faiblement scolarisés 87,9 12,1 100 173 Moyennement scolarisés I 96 4 100 177 Moyennement scolarisés II 92,1 7,9 100 38 Hautement scolarisés 100 0 100 24 Total 92,5 7,5 100 412 Moyennement supérieure Faiblement scolarisés 90,6 9,4 100 139 Moyennement scolarisés I 92,6 7,4 100 121 Moyennement scolarisés II 87,1 12,9 100 31 Hautement scolarisés 100 0 100 22 Total 91,7 8,3 100 313 Supérieure Faiblement scolarisés 91,1 8,9 100 112 Moyennement scolarisés I 97,2 2,8 100 106 Moyennement scolarisés II 94 6 100 50 Hautement scolarisés 96,2 3,8 100 52 Total 94,4 5,6 100 320

Source : Enquête sociale générale, cycle 9, 1994, calcul de l’auteur

En comparant les tableaux 7 et 8, nous observons que les plus avantagés, quant à la faible présence dans l’emploi atypique, se trouvent être, d’une part, les hommes d’origine sociale « inférieure » et « moyennement inférieure » ayant travaillé avant la fin des études et, d’autre part, les hommes d’origine sociale « moyennement supérieure » et « supérieure » n’ayant pas travaillé avant la fin de leurs études. Cependant, en précisant la catégorie éducationnelle pour chacun des groupes d’origine sociale, nous pouvons voir qu’il s’agit, en réalité, de certains groupes spécifiques qui sont avantagés quant à leur faible présence dans l’emploi atypique. Ainsi, pour les hommes d’origine sociale « inférieure », seuls

ceux étant « faiblement scolarisés » furent avantagés face à l’emploi typique. Il apparaît de même pour les hommes d’origine sociale « moyennement inférieure » qui se trouvent être, totalement, avantagés face à l’emploi typique, en excluant, toutefois, les hommes « moyennement scolarisés II ». Loin d’être sans équivoque, le capital humain (Becker, 1992) ne semble pas être la clef de l’insertion dans l’emploi typique. Bien au contraire, la relation entre le capital humain (Becker, 1992) et l’emploi typique semble davantage ambiguë. Voyons maintenant, pour les tableaux 7 et 8, la comparaison des extrêmes, soit l’origine sociale « inférieure » et « supérieure ».

En ciblant, dans le tableau 7, la distinction entre les hommes « faiblement scolarisés » et les hommes « hautement scolarisés » provenant de l’origine sociale « inférieure », nous pouvons remarquer que les hommes « hautement scolarisés » sont surreprésentés dans l’emploi atypique, surreprésentation que nous ne retrouvons pas chez les hommes provenant de l’origine sociale « supérieure ». Pour ces hommes étant « faiblement scolarisés », la présence dans l’emploi atypique est plus grande que pour les hommes « hautement scolarisés ». Malgré tout, les relations entre les divers groupes d’origine sociale, l’éducation et l’emploi ne se révélèrent aucunement significatives selon le test du Chi-2, p > 0,01 pour toutes les relations du tableau 7.

Tableau 8 : L’origine sociale, l’éducation et l’emploi chez les hommes de 25 à 64 ans n’ayant pas travaillé avant la fin des études, au Canada

ORIGINE SOCIALE ÉDUCATION EMPLOI TOTAL

Typique Atypique % N Inférieure Faiblement scolarisés 90,1 9,9 100 394 Moyennement scolarisés I 97,1 2,9 100 68 Moyennement scolarisés II 100 0 100 22 Hautement scolarisés 100 0 100 8 Total 91,7 8,3 100 492 Moyennement inférieure Faiblement scolarisés 87,7 12,3 100 382 Moyennement scolarisés I 89,5 10,5 100 105 Moyennement scolarisés II 95,3 4,7 100 43 Hautement scolarisés 95 5 100 20 Total 88,9 11,1 100 550 Moyennement supérieure Faiblement scolarisés 91,7 8,3 100 193 Moyennement scolarisés I 93 7 100 71 Moyennement scolarisés II 100 0 100 32 Hautement scolarisés 87,5 12,5 100 16 Total 92,6 7,4 100 312 Supérieure Faiblement scolarisés 92,5 7,5 100 147 Moyennement scolarisés I 97,5 2,5 100 81 Moyennement scolarisés II 97,7 2,3 100 88 Hautement scolarisés 100 0 100 62 Total 96 4 100 378

Source : Enquête sociale générale, cycle 9, 1994, calcul de l’auteur

Contrairement au tableau 7, la relation, dans le tableau 8, entre l’origine sociale, l’éducation et l’emploi pour les hommes d’origine sociale « inférieure » et « supérieure » est identique. Autrement dit, il y a surreprésentation des hommes « faiblement scolarisés » dans l’emploi atypique, qu’ils proviennent de l’origine sociale « inférieure » ou « supérieure ». Nous pouvons même remarquer que, pour les deux groupes d’origine sociale, les hommes « hautement scolarisés » sont entièrement intégrés à l’emploi typique, contrairement aux données du tableau 7 où 22,2 % des hommes « hautement scolarisés » d’origine sociale « inférieure » et 3,8 % des hommes d’origine

sociale « supérieure » se retrouvèrent dans l’emploi atypique. Toutefois, comme pour les relations du tableau 7, toutes les relations entre l’origine sociale, l’éducation et l’emploi contenues dans le tableau 8 sont non-significatives selon le test du Chi-2, p > 0,01.

Nous pouvons ainsi conclure que, malgré la présence de certaines relations pouvant s’apparenter à une inégalité dans l’accès à l’emploi typique chez les hommes ayant ou n’ayant pas travaillé avant la fin de leurs études, la relation globale entre l’origine sociale, l’éducation et l’emploi chez les hommes de 25 à 64 ans est non-significative. Autrement dit, les données infirment l’hypothèse selon laquelle l’origine sociale, en relation avec l’éducation, affecterait l’accès à l’emploi typique de manière inégalitaire.