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Après l’occupation, la fondation de la Corée du Sud sous le régime dictatorial

Construction et reconstruction du « nous »

I.1. Reconstruction d’une nation : l’idéologie de l’Un

I.1.1. Après l’occupation, la fondation de la Corée du Sud sous le régime dictatorial

I.1.1. Après l’occupation, la fondation de la Corée du Sud sous le régime dictatorial

La situation internationale à la fin de la Deuxième Guerre mondiale n’est pas très favorable à la Corée, bien qu’elle soit libérée de 35 ans d’occupation par le Japon. Depuis la Deuxième Guerre mondiale, selon Benedict Anderson, toute révolution réussie se déclare « nationale30. » La libération de la Corée ne semble pourtant pas être exactement une révolution « réussie » menée par le peuple coréen et pour le peuple coréen : au contraire, l’espoir d’une vie nouvelle après la libération est rapidement brisé, et c’est une nouvelle forme de pouvoir colonial qui s’installe, l’administration des États-Unis. En effet, ceux-ci rétablissent, selon leur intérêts, une administration militaire au sud de la ligne du 38e parallèle, une autre forme d’occupation, pourtant légitime31. Cela suscite une recrudescence du nationalisme coréen, qui avait auparavant provoqué la volonté d’indépendance vis-à-vis du Japon, dirigé contre et pour ce nouveau régime colonial (d’ailleurs, contre et pour les dictateurs ; j’y reviendrai). Depuis, le nationalisme coréen perdure.

L’occupation de la Corée par le Japon, selon Immanuel Wallerstein32, disparaît du discours officiel pendant cette période. L’une des raisons de cette omission est la répartition des zones d’influence entre l’Union soviétique et les États-Unis : l’URSS veut contrôler le Nord-Est de l’Asie et les États-Unis veulent contrôler le reste de l’Asie.

Les États-Unis ont hérité des legs coloniaux de la Greater East Asia Co-Prosperity Sphere (sphère de coprospérité de la Grande Asie orientale) et ont établi un réseau de bases militaires, instaurant ainsi un système de sécurité collective en Asie de l’Est. Tout en isolant les États nationaux les uns des autres en Asie du Nord-Est, les décideurs américains ont cherché à mettre en place, de manière bilatérale, des rapports semi-coloniaux entre les États-Unis et chacun de ces États. C’est ainsi qu’à l’exception de la Chine et de la Corée du Nord, l’Asie du Nord-Est a été unifiée par un centre lointain qui se trouvait de l’autre côté du Pacifique33.

Lors de cet arrangement entre les pouvoirs de contrôle, la responsabilité du Japon n’est pas mise en cause ; l’omission des fautes du Japon nuira toujours à la situation politique de la

30 Benedict Anderson, Imagined communities, Londres-New York : Verso 1992, p. 2.

31 Selon la Conférence de Yalta, l’Union soviétique a occupé le nord à partir du 38e parallèle, et le sud a été occupé par les États-Unis depuis 1945. Cette ligne reste toujours comme une ligne de cessez-le-feu après la guerre de Corée (1950-1953), bien qu’elle ait été un peu ajustée. Concernant la division et la réunification, on peut consulter un livre récent en français : Robert Charvin & Guillaume Dujardin,

La Corée vers la réunification, Paris : l’Harmattan, 2010.

32 Immanuel Wallerstein, « The Agonies of liberalism », New Left Review, n° 204, 3-4/1994.

33 Naoki Sakaï, « Le gender, enjeu politique et langage du nationalisme postcolonial japonais »,

Corée du Sud. Pendant la guerre froide, l’administration militaire des États-Unis vise à utiliser la situation géopolitique de la Corée du Sud pour en faire une base militaire arrière contre le communisme, et surtout contre l’Union soviétique : elle a besoin donc de maintenir le personnel coréen en poste sous l’occupation japonaise. Par conséquent, l’administration est confrontée à la résistance des Coréens qui voulaient l’épuration. Par ailleurs, la Corée du Sud sert également de colonie économique34.

Dans une telle configuration géopolitique, Syngman Rhee, anticommuniste, nationaliste35 et évangéliste36, parvient à se faire élire comme premier Président avec le soutien des États-Unis au sud de la ligne du 38e parallèle, alors que l’administration militaire américaine touche à sa fin, ce qui fonde la Corée du Sud37. Depuis, la Corée est toujours divisée en deux États et les Corées demeurent dans l’ère de la guerre froide. Rhee cherche à enterrer les problèmes de l’occupation afin d’utiliser le système du pouvoir et le réseau humain déjà en place sous l’occupation. Sur ce point, les États-Unis et Rhee partagent les

34 En effet, plusieurs traités dissymétriques de libre-échange sont toujours en cours. Cela continue malgré la contestation du peuple : en 2008, il y a eu la manifestation contre le libre-échange, surtout de la viande. Cf. La Corée du Sud ne digère pas le bœuf états-unien, Juin 2008, Humanité : disponible sur http://www.humanite.fr/node/49456

35 Seungsook Moon explique comment la Corée du Sud a construit la Nation en s’appuyant sur le nationalisme. Depuis Rhee, tous les pouvoirs qui n’avaient pas la légitimité du pouvoir, pour se justifier, ont choisi le nationalisme et s’en servaient ; elle appelle ce nationalisme le « nationalisme officiel ». « Begetting the Nation : The Androcentric discourse of National History and Tradition in South Korea », Dangerous Women : Gender and Korean Nationalism, New York : Rutledge, 1998, p. 33-66 ; trad. de l’anglais par Eunmi Park, Séoul : Samin, 2001, p. 53-88.

36 Dans la reconstruction nationale de la Corée du Sud, l’église a joué un rôle important. Les Coréens ont eu besoin d’une sorte de consolation et de justification pour de telles situations et d’encouragement pour s’en sortir. Les évangélistes y ont répondu ; la théologie binaire a donné la réponse en poussant le peuple coréen vers la reconstruction économique. L’esprit de théologie de la prospérité a encouragé une donation d’abord pour l’église : si vous êtes avec Dieu et que vous donnez à Dieu, Dieu vous le rendra ; la Corée du Sud progressera, la Corée du Sud sera un pays élu, parce que l’église l’aidera à s’en sortir. Et vous serez au Paradis. Pendant la période de la croissante violente, les entreprises ont souvent favorisé l’église ; elles ont construit leurs églises en leur sein pour contrôler des ouvriers qui sont venus de la campagne et qui se sont retrouvés perdus et isolés dans une grande ville. L’entreprise et l’église se sont occupées des problèmes personnels des ouvriers comme le mariage ou la retraite en empêchant l’organisation du syndicat ; pour des ouvriers isolés, l’église a été une sorte de refuge. Malgré leurs conditions de travail atroces, les ouvriers se sont, sans doute, sentis protégés par l’église ou plutôt par la promesse du paradis. La volonté du peuple de sortir de la misère était encouragée par le discours évangéliste-nationaliste ; je rappelle que le premier président était évangéliste conservateur. Cf. AA.VV, Etat, religion et répression en Asie, Karthala, 2011.

37 En fait, la fondation de la République de Corée n’a pas été si simple, parce qu’il fallait d’abord réprimer tous les mouvements voulant la justice. L’administration militaire des Etats-Unis a transmis le pouvoir à la main des extrêmes nationalistes pour leurs intérêts. Par conséquent, beaucoup de sans a coulé, pendant l’occupation japonaise et américaine, et après ces occupations. Cf. Alain Delissen, « Chapitre IV Un demi-siècle de division (1945-1998) : guerre froide, guerre civile, et réunification », AA.CC., L’Asie orientale et méridionale aux XIXe et XXe siècle. Chine Corée, Japon, Asie du

mêmes intérêts : ils étouffent la justice pour servir leurs visées politiques, et par conséquent tous les collaborateurs de l’occupation sont maintenus au pouvoir.

La guerre de Corée débute en 1950 et dure trois ans ; elle détruit le pays. La guerre joue en effet un rôle déterminant pour le maintien du gouvernement de Rhee. L’existence de la Corée du Nord justifie plus facilement le pouvoir dictatorial de Rhee, qui met l’accent sur la nécessité de la réunification de la nation contre le communisme, avec le mot d’ordre « D’abord la réunification », qui permet en outre d’enterrer la question de la décolonisation38. Les effets et la menace permanente de la guerre restent toujours un des moyens principaux pour maintenir le pouvoir dictatorial en Corée39. La menace de la guerre n’est pas, pour ainsi dire, complètement « irréelle », mais elle se situe entre réel et irréel, parce qu’elle ne relève pas de l’ordre du tangible, mais de l’ordre de la croyance, d’une certaine nécessité qui justifie l’État exceptionnel en permanence pour préserver l’État de manière permanente. Face à cette nécessité, qui « n’a pas de loi – ce qu’il faut entendre en deux sens opposés : “La nécessité ne reconnaît aucune loi” et “la nécessité crée sa propre loi” (ou comme on dit, nécessité fait loi)40, » la justice est reportée sans délai. Cette nécessité crée sa loi qui permet le pouvoir des dictateurs : effectivement, il ne s’agit pas d’un dictateur.

Le pouvoir de Syngman Rhee cesse finalement grâce à l’événement sanglant du 19 avril 1960, qui entraîne la mort de nombreux jeunes41, sans pour autant permettre d’accéder à la démocratie. Jung-Hee Park provoque un coup d’État (1961), et s’empare du pouvoir de 1963 à 197942. Issu de l’école militaire sous l’occupation, Park est d’abord

38 Cette justification a également servi à rendre justice à la Corée du Nord. Pendant l’occupation et lors de la libération, les Corées ont chanté le même hymne national, mais après la fondation séparée de chaque côté, les deux Corées ne le chantent plus depuis 1947. L’hymne national est Aegukga en Coréen ce qui signifie la chanson qui manifeste l’amour pour la nation, ou la chanson pour l’amour de la patrie. Je voudrais citer une petite partie d’une des chansons de la Corée du Nord que l’on peut classifier comme une sorte d’Aegukga pour que l’on puisse voir le même esprit, le même nationalisme et donc la même justification pour la réunification. C’est une chanson pour les vœux de la réunification (je traduis) : « Nous sommes Un »: Un, nous sommes un / Un, notre lignée du sang est aussi un / Un, notre terre est aussi un / Un dont nous ne pourrions pas vivre, étant partagé en deux. http://www.youtube.com/watch?v=hFWQ3IZMxQY ; l’hymne national de la Corée du Nord est disponible sur http://coreedunord.over-blog.fr/pages/Hymne_national-480420.html

39 L’histoire montre sans cesse que la guerre ou la menace de l’extérieur ou de l’intérieur était malheureusement un moyen de résoudre de nombreux problèmes contre le peuple pour un pouvoir dictatorial comme celui des Corées. Provoquer la peur s’est d’ailleurs répandu dans le monde entier au lieu de trouver les solutions pour les problèmes réels et concrets.

40 Giorgio Agamben, Etat d’exception, Paris : Seuil, 2003, p. 43-44.

41 Je l’évoquerai à travers Dictée de Theresa Hak Kyung Cha ultérieurement dans la deuxième partie : l’auteur écrit l’histoire de la Corée du Sud sous forme de lettre adressée à sa mère.

42 Il a utilisé surtout des figures et des institutions militaires ou des révoltes militaires pour se rendre justice. Cf. Seungsook Moon, « Begetting the Nation : The Androcentric discourse of National History and Tradition in South Korea », op. cit., p. 71.

commandant militaire dans le Mandchoukouo (la Manchourie)43 ; après la libération, il intègre l’armée nationale. Sa politique n’est qu’une imitation des politiques japonaises.

Park avait été profondément marqué par son éducation « japonaise ». Outre que son vocabulaire et ses idées participent du Japon de Meiji, ses pratiques politiques gardèrent le pli colonial : État fort, bureaucratie militaire, autoritarisme, pouvoir personnel44.

Des élites (ou non) originaires de la colonie, qui ont suivi une éducation favorable aux politiques colonisatrices pendant l’occupation, reproduisent leurs apprentissages au moment de la reconstruction du pays après la libération. Le passé de Park n’est pas remis en cause, au contraire, son anticommunisme et sa volonté de reconstruction d’une nouvelle nation, comme sa politique prônant « d’abord le développement économique, après le bien-être du peuple » l’a bien résumé, justifient d’une certaine manière son pouvoir. Depuis, la situation politique de la Corée du Sud est restée soumise à un régime dictatorial et militaire jusqu’en 1993, même si les aspirations populaires à la démocratie explosent en 1987. Après 1993, les militaires ne sont plus officiellement liés au pouvoir, mais la situation politique de la Corée du Sud n’a guère avancé. Si la Corée du Sud est effectivement sortie d’une extrême pauvreté, c’est au prix du sacrifice du « bien-être du peuple », qui n’est pas toujours avéré. D’énormes conglomérats se sont installés sous le régime de Park, et soustraient sans cesse les droits et les intérêts du peuple. La situation politique et l’écart marqué entre les classes sociales sont donc liés : la politique de Park règne d’une certaine manière toujours comme l’obsession de croissance.

Dans mon analyse, le nationalisme et la guerre ne sont que des cas extrêmes de la construction d’un sujet (politique) souverain. Le mécanisme en est binaire. Ceci est un fait de la modernité occidentale. Le nationalisme, le chauvinisme, l’intégrisme, sont les promoteurs auto-gratifiants de l’ego qui définissent l’autre (groupe) comme « inférieur » et soi-même comme supérieur aux autres. Le but du sujet est d’éliminer ou d’exclure l’autre du pouvoir et de la représentation en le dominant. Ceci se fait en s’appropriant la fonction de représentation et d’universalisation. Un sujet se constitue donc dans et par une certaine violence45.

Les nationalismes des deux Corées partagent la même logique et la même fierté du sang pur. La Corée du Nord est pour la Corée du Sud comme un reflet dans un miroir, dans la même logique du nationalisme soutenu par la menace de la guerre : chacune est pour l’autre une justification du régime dictatorial. Ce rapport entre les deux Corées et la construction du sujet du discours politique sont nécessairement violents : l’une est supérieure à l’autre, par

43 Une nation fondée et contrôlée par l’Empire du Japon qui a existé de 1932 à 1945.

44 Alain Delissen, « Chapitre VI. La Corée du Sud – Han’guk : Miracle et mirages sur le Han », op.

cit., p. 220.

ailleurs l’une est le « bien » et l’autre est le « mal », il faut donc éliminer l’une pour sauver l’autre. L’idéologie de l’Un du pouvoir militaire et nationaliste exige la réunification dans cette perspective : pouvoir retrouver la fierté, justifier son pouvoir. Plus la réunification semble nécessaire, plus la violence est présente afin de se rendre à nouveau fière grâce à l’élimination de l’autre qui est en « nous ».

La politique de réunification ne se manifeste pas toujours sous le visage du régime militaire, mais tous les régimes dictatoriaux et militaires se justifient par la mise en valeur de la pureté du sang et de la langue coréenne, censée unir le peuple coréen dans la fierté. Cela a été appliqué au niveau de la nation par l’Institution nationale. Le gouvernements de Lee et de Park connaissent l’industrialisation et la modernisation, durant laquelle un certain nombre d’institutions sont mises en place, comme le système d’éducation nationale. J’analyserai ce système d’éducation, qui a diffusé l’idéologie du régime, et la langue coréenne dans laquelle cette éducation a eu lieu et la loi s’est appliquée. Mais je traiterai d’abord le mythe de la fondation nationale, qui révèle la logique et une certaine mentalité du nationalisme.

I.1.2. Mythe de la fondation nationale

Je voudrais examiner le rôle du mythe de la fondation après l’occupation du Japon, dans la re-construction de la Corée du Sud : comment a-t-il fonctionné pour la filiation dans l’Histoire ? Et quel rôle a joué la femme ? Cette approche nous permettra de constater que l’Histoire et le mythe ne sont pas neutres, mais qu’ils ont joué un certain rôle dans la construction de la nation, lequel n’est pas neutre non plus.

Dans la péninsule coréenne – donc le territoire actuel des deux Corées – se sont développées diverses identités qui ne coïncident pas dans une seule identité nationale ; même si l’on prétend qu’il n’existe qu’une même identité nationale, fondée sur une ethnie coréenne un même sang, plusieurs exemples vont à l’encontre de cette proposition46. Cette notion

46 Depuis le XIXe siècle par exemple, les cultures occidentales ont commencé à pénétrer en Corée et de nouveaux discours, donnant lui à d’autres identités, sont répandus. Un exemple en est la religion. Je cite l’exemple d’une nouvelle subjectivation par la religion, la Mutinerie de Jae-Soo Lee : au début du XXe siècle il y a eu conflit dans l'île de Jeju entre les habitants catholiques et les habitant non-catholiques. Les habitants n’étaient en effet plus les mêmes habitants de l’île de Jeju, c’est-à-dire qu’ils n’avaient pas la même identité coréenne : les catholiques se sont identifiés aux citoyens français par la religion, et les autres se sont identifiés toujours aux Coréens. Les catholiques étaient donc pour eux, la force extérieure et de cette différence, le conflit est survenu. C’est un conflit entre deux différentes identités. Eunsil Kim, « La modernité coloniale et l’expérimentation de la modernité des femmes : études sur une nouvelle méthodologie et une interprétation de l’oral des expériences des

d’identité nationale, introduite lors de la seconde moitié des années 1890, a commencé à se répandre à partir des années 1910, au début officiel de l’occupation47.

Le nationalisme a voulu effacer la diversité et la différence pour souligner une seule identité nationale d’une nation fondée par une ethnie du sang, supposée se transmettre avec cohérence à travers les époques historiques et jusqu’à nos jours. Pour réaliser cette identité continue, un mythe a été mis en œuvre, le mythe de Tan’Gun. Tous les pays qui ont occupé la péninsule possèdent leurs mythes de fondation nationale, celui de Tan’Gun est à l’origine de la nation coréenne. Il met en scène une figure de père de la nation, pour que les gens puissent s’y identifier malgré leurs différences considérables : « Dans les mythes de refondation historique […], apparaît la figure du père de la nation comme instance supérieure qui regroupe toutes les différences en les éliminant. Les gens s’y identifient en renonçant à leurs différences autres48. »

Les nouveaux mythes de fondation pseudo-historique jouent ici un grand rôle. Qu’ils n’aient aucun lien nécessaire avec la réalité vécue et le passé qu’ils reprennent n’a pas d’importance. Leur véracité est située dans leur réinterprétation, dans la narration productive elle-même, dans la fiction précisément, et non dans les événements racontés. Le récit lui-même devient alors réalité49.

femmes », La modernité de la Corée du Sud et la transformation du patriarcat, Séoul : Ewha Women’s University Press, 2003, p. 51.

Par ailleurs, les habitants de l’île de Jeju avaient des histoires compliquées avec le gouvernement et la tendance à l’indépendance demeurait. Par exemple, le soulèvement de Jeju du 3 avril 1947 : l´île de Jeju est une région où il existait des mouvements fort indépendantistes influencés par la gauche pendant l’Occupation. Jeju s’est révolté contre le projet de fondation du pays séparé par Syngman Rhee et l’administration militaire des États-Unis. Cette révolte et sa répression ont coûté beaucoup de vies. L´intervention de l´armée sud-coréenne a été particulièrement brutale, causant la destruction de beaucoup de villages et suscitant des rébellions dans la péninsule ainsi que la mutinerie de plusieurs centaines de soldats. L’oppression violente de l´île de Jeju dura jusqu’en 1954, après la fin de la guerre de Corée. Le gouvernement coréen a traité l´île de Jeju comme une région communiste, une des causes de la guerre, la discrimination de l´île de Jeju a été particulièrement sévère et brutale. Cf. Jung-Sim Yang, Le soulèvement de Jeju 4.3, Séoul : Sunin, 2008 ; Institution de Jeju 4,3 http://www.jeju43.org