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CHAPITRE IV : METHODOLOGIE DE RECHERCHE

4.4 LES OUTILS DE RECUEIL

4.4.5 L’observation de la classe

Etant donné que parmi les objectifs principaux de notre travail figure celui de cerner les besoins des futurs enseignants en vue de les prendre en compte dans les programmes de formation. Nous avons jugé qu’il était pertinent de lier le programme de formation de l’université, de l’ENSET et des IFPM à la situation réelle que représente la classe de français à l’école primaire.

De nombreuses recherches et travaux ont été consacrés à l’observation de classe comme outil de recueil de données pour l’étude des pratiques de classe dans le cadre de salle de classe.

L’observation, mieux que tout autre moyen d’enquête, permet de se rendre compte des rôles différents joués par l’enseignant d’un côté et les élèves de l’autre pour que les activités de classe se réalisent. Si l’enseignant est responsable de l’ambiance dans la salle de classe, le rôle des élèves n’est pas moins important, puisque le résultat de chaque leçon, nous disent Allwright et Bailey (1991), est le résultat de tout un processus d’interaction.

4.4.5.1 La grille d’observation

L’important dans tous les moyens d’enquête et en particulier dans l’observation, est d’obtenir le maximum d’informations que nous pouvons analyser dans le but d’en tirer les conclusions sur la réalité de l’objet étudié, principalement les pratiques pédagogiques.

Après avoir fixé notre but et constitué notre corpus, il s’agit à ce niveau de concevoir un instrument d’observation.

Selon Marcel Postic et Jean-Marie De Ketele (1988 : 13), « l’observation est un

processus dans la fonction première immédiate est de recueillir de l’information sur l’objet pris en considération ».

Les instruments d’observations sont nombreux. Il peut s’agir de techniques d’observations systématiques ou de techniques narratives. Certains auteurs nous

proposent le questionnaire d’enquête, le guide de l’interview et la grille d’observation, d’autres proposent les carnets de bord.

Vu les contraintes dans les quelles nous avons été obligée de travailler, nous avons opté pour la grille d’observation. A notre sens, la grille d’observation est un instrument pratique et facile d’utilisation. Dans la construction de la grille d’observation, plusieurs éléments doivent être pris en considération. En tant que dispositif d’observation, elle revêt une grande importance.

Selon Marcel Postic (1988 : 17), « observer des situations, c’est centrer son attention

sur les partenaires qui y sont engagés, c’est analyser l’interdépendance de leurs comportements ».

Pour l’élaboration de notre grille d’observation, nous nous sommes inspirée de celles déjà élaborées et utilisées dans des contextes différents et pour des situations différentes.

A ce sujet, nous nous sommes inspirée aussi de celle de Postic (1981) et celle conçue et utilisée par les inspecteurs de français au niveau du primaire en Algérie (que nous présentons en annexe). (10)

Il était important pour nous d’adapter cette grille à notre domaine d’analyse. Dans le but de recueillir le maximum d’information possibles, relatives aux différentes activités en classe, au comportement de l’enseignant et de l’apprenant, nous avons proposé une grille d’observation assez détaillée et facile à utiliser.

Dans le cadre de notre recherche et particulièrement dans celui de l’élaboration de la grille d’observation, nous avons tenu à préciser nos hypothèses sur la base et dans les limites de notre formation et celles de nos expériences.

Nous avons suggéré d’observer d’une part l’enseignant et d’autre part l’apprenant. Nous avons tenue à tester cette grille au cours des observations à l’université de Sidi Bel Abbés, dans une classe de première année de français composée de vingt étudiants en compagnie de deux enseignantes. Le cours observé durait deux heures et comprenait des activités de grammaire et d’expression orale. Cette grille a été revue avec quelques étudiants stagiaires de l’I.F.P.M d’Oran afin de pouvoir éventuellement prendre en considération les divers avis et leurs suggestions sur la base de leurs connaissances dans le domaine de l’apprentissage du français et pour prévoir à l’avance le type de données

Nous savons que quelque soit l’outil d’observation utilisé, les personnes observatrices au sein d’un même groupe, d’un même événement, ne voient pas forcément la même chose. Nous proposons d’observer l’enseignant par rapport aux composantes verbales et non verbales au niveau de la communication pédagogique : les gestes, les voix, le rythme de la parole, les intonations, l’enthousiasme …

Il était aussi important de voir comment l’enseignant organise sa classe par rapport à son cours : l’atmosphère est-elle favorable aux interactions entre les apprenants entre eux d’une part et entre eux et l’enseignant d’autre part ? Le cours est-il bien préparé ? Les supports éventuellement prévus, sont-ils bien utilisés ? Comment l’enseignant utilise-t-il l’espace et les ressources disponibles ? Quelles stratégies d’enseignement sont observables ?

Chez l’apprenant, ce qui nous intéresse en tant qu’observatrice c’est sa participation aux différentes activités qui lui sont proposées, son interaction avec les autres apprenants et avec l’enseignant, sa participation individuelle dan les jeux de rôle et pendant les séquences de travail en groupe. Certaines observations sont souhaitables : la prise de parole par l’apprenant est-elle volontaire ou sollicitée ? Le degré d’application des apprenants dans le travail écrit et oral, les stratégies d’apprentissages qu’il mettent en œuvre sont elles observables ?…

Ce qui est important enfin c’est la relation entre l’enseignant et l’apprenant, ce type de rapport fait appel à l’expérience et au professionnalisme de l’enseignant. Cette relation est observable à travers la manière dont l’enseignant interpelle les élèves (comment les désigne-t-il ? par leurs noms, leur prénoms ou d’une autre manière).

L’importance du groupe et l’hétérogénéité omni-présente sont pris en considération dans notre étude, en effet l’enseignant est souvent confronté aux classes surchargées et donc à une population hétérogène.

Le comportement de l’enseignant et celui des apprenants sont variables face à des imprévus qui peuvent se représenter pendant le déroulement du cours. L’enseignant est souvent appelé à modifier son plan du cours en fonction des situations qui se présentent (retard des élèves, absences…).

L’observateur doit être attentif à ce genre de situations même normales ainsi qu’au comportement de l’enseignant en face de telles situations. En face d’un groupe important, comment l’enseignant s’y prend pour maintenir l’attention des élèves et la discipline au sein de la classe ? Est-il à l’aise ? Comment crée-t-il une ambiance favorable ? Les élèves sont-ils encouragés à prendre la parole ? Comment l’enseignant récompense-t-il les élèves ? Comment s’y prend-il pour les motiver ? Quels moyens utilise-t-il pour évaluer le travail des élèves ?

4.4.5.2 Le déroulement de l’observation.

Pour tous les cours que nous voulions observer, nous avons dû introduire une demande auprès de l’administration des différents établissements concernés. De cette manière, nous avons pu expliquer le pourquoi de notre visite et expliquer l’objectif de notre étude.

Nous avons pris contact avec les enseignants concernés, nous nous sommes mis d’accord avec eux sur les détails afin de planifier et d’organiser les différentes séances d’observation dans les différents établissements scolaires. Ce genre de contact avec les enseignants est primordial en ce sens qu’il facilite par la suite les rapports entre observateur et observé.

L’observateur d’une situation pédagogique selon Marcel Postic et Jean-Marie De Ketele (1988 : 29) « peut être une personne en formation, un formateur, un enseignant

participant à une expérience pédagogique, un chercheur, un inspecteur ». Cependant,

chacun va agir dans un cadre et selon des buts différents : l’inspecteur est en position hiérarchique, il fait appliquer, contrôle, peut aussi aider ; le formateur cherche à aider et il évalue, en général de façon formative; le chercheur rassemble des données en vue de faire progresser la connaissance d’un terrain, des données d’un problème, etc. Et donc, toujours selon ces mêmes auteurs (op.cit) « selon le statut et le rôle qui lui sont attribués par les

partenaires de la situation, les conditions psychologique changent ».

Nous avons multiplié les contacts avec ces mêmes enseignants des fois en présence des élèves pour que l’observation ait lieu dans un cadre normal, plus naturel. Car pour Marcel Postic et J.M. De Ketele (op.cit), « tantôt il s’agit d’une intrusion qui introduit des

La plupart des observations ont été enregistrés sur des cassettes audio ce qui nous permettait de mieux nous concentrer et observer le déroulement des cours. Nos comptes-rendus et les différents détails des moments d’observations sont présentés dans le chapitre 8. Les enregistrements audio nous permettaient de réécouter les interventions des enseignants et des élèves afin de mieux les transcrire.