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CHAPITRE IV : METHODOLOGIE DE RECHERCHE

4.4 LES OUTILS DE RECUEIL

4.4.1.2 L’administration du questionnaire

Pour le questionnaire I destiné à l’étudiant-maître, nous avons bénéficié de la collaboration de nos collègues pour leurs remettre le questionnaire et le récupérer une fois remplie. Ensuite nous nous sommes déplacées pour les récupérer.

Quant au questionnaire II, adressé aux enseignants formateurs du niveau universitaire, nous avons eu la possibilité de le leur remettre en mains propres et de leurs expliquer ce que nous cherchions à obtenir à partir des informations qu’ils allaient nous fournir. C’était aussi pour nous l’occasion de les mettre au courant de nos intentions de recherches. Nous leur avons ensuite accordé plusieurs jours pour remplir le questionnaire

En ce qui concerne le questionnaire III destiné aux enseignants du niveau primaire, nous avons bénéficié de la collaboration des directeurs des établissements scolaires pour leur remettre le questionnaire et le récupérer une fois rempli. Nous leur avons accordé quelques jours pour aller le récupérer au niveau de chacune des écoles.

4.4.2 L’entretien

Contrairement au questionnaire, l’entretien exige un échange direct entre le chercheur / enquêteur et l’informateur, ce qui fait que les données dépendent de l’un comme de l’autre. Cela suppose que la position énonciative du chercheur soit bien précisée au départ, et notamment qu’il n’interfère pas (en droit ou en fait) avec les structures professionnelles et universitaires d’évaluation dont dépendent les personnes avec qui le chercheur échange. Pour que les enseignants et les étudiants-maîtres ne nous perçoivent pas comme des inspecteurs/évaluateurs, nous leur avons expliqué clairement le but de notre visite e t nous avons insisté sur le fait que notre intérêt portait sur différents aspects du cours et les programmes de formation.

Sur cette question Van Der Maren (op.cit : 83), précise que bien que l’enquêteur ait conçu en avance quelques questions, il ne peut pas savoir quelles seront les réponses ou prévoir ni l’ordre des questions dont il dispose, ni la liste des questions supplémentaires qu’il devra poser. Nous avons prévu dans le contexte de notre recherche deux entretiens :

 Le premier avec les enseignants qui nous ont reçue et pour certains d’entre eux, après l’observation de leur classe.

 Le deuxième avec les étudiants-maîtres qui avaient participé à nos enquêtes. Dans le cas du premier entretien nous avons prévu quelques questions dans le but de donner à l’enseignant l’occasion de commenter, entre autres, ses propres pratiques de classe, le (s) manuel (s), utilisé (s), le programme d’étude, les conditions de travail … nous avons en plus cherché à obtenir des renseignements plus précis, notamment :

 Depuis combien de temps avez vous ces élèves à votre charge ?

 Que pensez-vous du cours que vous venez de donner ?

 Y a t il quelque chose que vous feriez différemment la prochaine fois ?

Nous précisons que nous avons été amenée à reformuler ces questions à plusieurs reprises. Nous n’avons pas exclu la possibilité que certains sujets préfèrent ne pas

répondre à certaines questions et donnent des réponses risquant de nous faire dévier de nos objectifs.

Pour notre rencontre avec les étudiants-maîtres, nous avons réalisé un entretien semi-directif dans un but plus large. Nous rappelons que nous disposions déjà de quelques informations importantes concernant ces étudiants : ils avaient rempli un questionnaire, ils venaient de participer aux observations de classe lors des stages pratiques. En plus de cela, certains documents nous avaient fourni des données importantes sur le programme de formation qu’ils venaient de suivre.

Cet entretien (au cours de notre dernière séance avec eux, après un certain temps de travail ensemble), devrait remplir l’un des usages de l’enquête par entretien qui est selon Blanchet et Gotman (op.cit : 42), celui de : « compléter une enquête ou replacer dans leur

contexte des résultats obtenus préalablement par des questionnaires ou par des sources documentaires ».

Nous souhaitons que cet entretien (dont nous présentons la transcription écrite en annexe11), nous facilite d’une certaine façon l’interprétation des données produites au niveau du questionnaire.

Selon Mucchielli (op.cit : 51), l’entretien semi-directif regroupe un « ensemble de

méthodes » qui ont en commun le fait que la question posée par l’enquêteur est tirée d’une

liste de questions ouvertes qui correspondent au discours de l’interviewé « pour élucider

le sens pour lui d’un concept ou d’une situation » (op.cit). Nous avons nous même

procédé par des questions dont le but principal était de provoquer une discussion ouverte. Nous avons souhaité que toutes les réponses soient laissées à l’initiative des sujets, et que ces derniers se sentent libres d’intervenir sur un sujet qui les concerne d’aussi près.

Les discours que l’enquêteur a la possibilité de recueillir ne sont donc ni provoqués ni fabriqués par les questions posées mais plutôt par le « prolongement d’une expérience

concrète ou imaginaire » comme disent Blanchet et Gotman (op.cit : 40). Les questions

que nous avons conçues pour amorcer ou faire avancer la discussion avaient aussi pour but de mettre les sujets à l’aise et les encourager à parler, par exemple :

« que pensez-vous du programme que vous venez de suivre ? »

En plus de cela, nous avons évité de designer les informateurs pour obtenir des réponses, préférant leur laisser la liberté de s’exprimer. Des trois types d’interventions dont dispose l’interviewé, notamment « contradictions, consignes, relances » Cf Blanchet et Gotman (1995 : 90), nous avons privilégié la relance. D’après Blanchet et Gotman, les deux premiers présentent des inconvénients qui risquent d’empêcher la continuité de l’entretien. La contradiction, nous le savons, irait à l’encontre des objectifs même d’un entretien et devrait être écartée. Le rôle de l’interviewé à notre avis n’est pas d’argumenter sur le sujet, puisqu’il s’agit de recueillir des informations et non de juger les discours. Quant à la consigne, son usage « entraîne des ruptures de la linéarité des

discours des interviewés …et a pour conséquence, une baisse de la prolixité discursive »

(op.cit).

En revanche, les relances constituent les interventions les plus efficaces pour soutenir la production discursive de l’interviewé. Nous avons donc opté pour la relance avec des questions comme « vous êtes d’accord ? Qu’est-ce que vous en pensez ? Vous avez

quelque chose à ajouter ? C’est sûr ? D’autres commentaires ? D’accord …, ce que vous dites est très intéressant…c’est juste… » Il nous semble que nous sommes parvenue à

faire avancer l’entretien.