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PARTIE I. LA CHINE ET L’ALLEMAGNE, UNE HISTOIRE PARTAGÉE

CHAPITRE 2. LES CHINOIS DANS ET À TRAVERS LE MONDE

1. L’immigration en Allemagne au XX e

1.3. L’immigration japonaise, coréenne et vietnamienne en RFA et en RDA

L’immigration japonaise en Allemagne date des années 1960. Elle s’est limitée à l’Allemagne de l’Ouest et s’est concentrée surtout en Rhénanie du Nord-Westphalie, où la communauté japonaise est toujours très importante. Contrairement aux habituels « travailleurs invités », les Japonais ne furent pas employés par des entreprises allemandes mais par des firmes japonaises. Ils représentaient donc en ce sens un cas particulier. Une large majorité de ces entreprises s’est installée à Düsseldorf201

où s’est créée une infrastructure entrepreneuriale japonaise exemplaire puisque plus de la moitié des firmes japonaises présentes en Europe s’y sont implantées. Compte tenu de ces circonstances, les postes occupés par les travailleurs (diplômés) d’origine japonaise étaient d’un niveau plutôt élevé, ce qui leur garantissait un statut social reconnu, incomparable avec celui des Gastarbeiter du Sud qui se situaient au bas de la hiérarchie professionnelle et de l’échelle sociale. En 1961, le nombre de travailleurs immigrés japonais en RFA s’élevait à environ 1 000 personnes. Il s’agissait donc d’une toute petite minorité que nous avons cependant tenue à signaler. Elle révèle en effet la diversité des profils des travailleurs immigrés présents en Allemagne à l’époque, dont on n’a pas nécessairement connaissance, les immigrés d’origine asiatique ayant formé des communautés à part, distinctes202 des groupes majoritaires venus du Sud. Il est à noter enfin que les travailleurs immigrés japonais ne cherchaient a priori pas à s’intégrer dans la société allemande si bien que leurs séjours furent, pour la grande majorité d’entre eux, temporaires. Au 31 décembre 2015, la communauté japonaise comprenait 35 004 individus (c’est la cinquième communauté asiatique d’Allemagne), le nombre de Japonais qui immigrent en

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La thèse de Linda Koiran est une des références sur laquelle repose la partie sur l’immigration asiatique en RFA. Cf. Koiran, Linda, Schreiben in fremder Sprache. Yoko Tawada und Galsan Tschinag. Studien zu den deutschsprachigen Werken von Autoren asiatischer Herkunft, op.cit., p. 36-38. Voir aussi: Heinrich-Böll-Stiftung (dir.), Asian Germany – Asiatische Diaspora in Deutschland, Berlin, Heinrich Böll Heinrich-Böll-Stiftung, 2014, p. 35-79 et p. 90-100.

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En 2004, Düsseldorf abritait la troisième communauté japonaise en dehors du Japon.

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Leur singularité a reposé sur leur nombre plus réduit, leurs domaines d’occupation, les conditions de leur séjour et leur socialisation en Allemagne des années 1960 à 1980.

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Allemagne augmentant régulièrement depuis une dizaine d’années (+4 564 personnes depuis 2008)203.

Le deuxième groupe d’immigrés asiatiques qu’il nous faut évoquer est celui des Coréens du Sud qui, après la guerre de Corée (1950-53), virent dans le départ pour l’Allemagne un moyen de fuir la pauvreté et le manque de perspectives sévissant dans leur pays204. Dans les années 1960-70, ce sont près de 8 000 mineurs et plus de 10 000 infirmières sud-coréennes qui se rendirent en RFA dans le cadre d’un accord bilatéral qui leur donnait la possibilité de travailler en Allemagne de l’Ouest pour une durée d’abord limitée à 3 ans, puis graduellement indéfinie205. Fait particulier, le recrutement de mineurs, d’infirmières et d’aides-soignantes coréens se prolongea jusqu’en 1977, quatre ans après la fin officielle de la politique de recrutement des Gastarbeiter. La majorité des travailleurs immigrés coréens étaient détenteurs de diplômes universitaires et présentaient des qualifications relativement élevées comparativement aux autres Gastarbeiter, issus pour la plupart du secteur agricole et industriel. Les responsabilités et tâches des travailleurs coréens nécessitant, notamment dans le domaine médical, des aptitudes relationnelles et communicationnelles élevées, leur recrutement dépendait d’un certain nombre de conditions qu’ils eurent à remplir avant de pouvoir quitter la Corée du Sud. Ils durent par exemple assister à des cours d’allemand, se familiariser avec la culture allemande, faire des stages, suivre des formations, etc.206. Sur place, la communauté d’origine sud-coréenne connut des difficultés semblables à celles auxquelles étaient confrontés les immigrés de façon générale, à savoir la barrière de la langue, le changement parfois douloureux des habitudes alimentaires207, la solitude, le manque de

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Statistisches Bundesamt, Bevölkerung und Erwerbstätigkeit. Ausländische Bevölkerung. Ergebnisse des Ausländerzahlregisters 2015, op.cit., p. 29-41.

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Cf. Lee, You Jae, « Glückauf die Kyopos – 50 Jahre koreanische Arbeitsmigration nach Deutschland », in: Heinrich-Böll-Stiftung (dir.), Asian Germany – Asiatische Diaspora in Deutschland, p. 35-40. Voir aussi : Thomas, Volker, « In Deutschland angekommen – 50 Jahre deutsch-koreanisches Anwerbeabkommen », in: Goethe Institut [en ligne], 2013 [consulté le 01/06/2016]. Disponibilité et accès: http://www.goethe.de/lhr/prj/daz/mag/mig/de10986481.htm

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Les premiers travailleurs d’origine sud-coréenne arrivèrent en Allemagne de l’Ouest en 1963.

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« Und dann endlich entschied ich mich, als Bergarbeiter nach Westdeutschland zu gehen und ging nach Seoul, um dafür ausgebildet zu werden. In den ersten sechs Wochen Deutschunterricht lernte ich die Fachsprache, die man im Bergwerk verwendet, sechs Wochen lang. Es gab dort auch noch einen besonderen Kurs von so einem Doktor, der in Innsbruck studiert hatte. Der wurde eingeladen und brachte uns bei, was man machen musste, wenn man nach Deutschland ging. […] Nach den Sprachkursen haben wir […] in einem Kohlebergwerk ein zweiwöchiges Praktikum absolviert. » Lee, You Jae, « Kim Gŭn-ch’ŏl im Zeitzeugengespräch mit You Jae Lee. ‚Hier bin ich ewiger Wanderer‘», in: Heinrich-Böll-Stiftung (dir.), Asian Germany – Asiatische Diaspora in Deutschland, op.cit., p. 42-43.

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« Das deutsche Essen konnten wir überhaupt nicht essen. Wann hatten wir schon einmal Milch getrunken? Aber die Deutschen kannten uns nicht und gaben uns Milch. Es waren damals nicht wenige, die Durchfall

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reconnaissance professionnelle et sociale, l’absence de perspectives, une perte de repères et des conditions de travail et de vie parfois très précaires (surtout chez les mineurs). D’après certains témoignages, les travailleurs coréens étaient en outre victimes de discrimination208 et de xénophobie209. C’est dans ce contexte que les infirmières et mineurs sud-coréens ont organisé, respectivement en 1978 et en 1979-80, des protestations et luttes politiques (dans le cadre du Koreanische Frauengruppe notamment210) qui leur ont valu la prolongation de leurs autorisations de séjour arrivées à expiration211.

Des Gastarbeiter sud-coréens, environ la moitié retourna finalement en Corée, lorsque la situation économique du pays s’améliora à la fin des années 1970 et que le régime devint plus attentif aux aspirations démocratiques d’une partie de ses citoyens (qui furent amèrement déçus par la suite, puisque le mouvement démocratique fut écrasé par le gouvernement militaire sud-coréen en mai 1980).

L’Allemagne de l’Est quant à elle avait accueilli dans les années 1950 quelques centaines d’étudiants nord-coréens auxquels fut dispensée une formation technique. Les tensions allant croissant entre Moscou et Pékin dans les années 1960-70, Pyongyang se solidarisant avec la

bekamen, weil sie Milch getrunken hatten. Wir konnten ja eigentlich nur Reis essen. » Lee, You Jae, « Lee Mun-sam im Zeitzeugengespräch mit You Jae Lee. ‚Mit diesem Geld wird meine Familie diesmal ausgiebig Reis essen können‘», in: Heinrich-Böll-Stiftung (dir.), Asian Germany – Asiatische Diaspora in Deutschland, op.cit., p. 51.

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« Die Annahme, dass Menschen aus der ‚Dritten Welt‘ weder über Fachwissen noch technisches Know-How verfügten legitimierte für Krankenhausverwaltungen selbst den Einsatz zertifizierter, langjährig berufserfahrener Pflegefachkräfte im hauswirtschaftlichen Bereich für mindestens zwölf Monate. Die Vorurteile von weißen Deutschen gegenüber Frauen of Color waren besonders unerträglich für jene Krankenschwestern, die eine vierjährige Fachausbildung in Südkorea absolviert hatten und einen höheren professionellen Status gewohnt waren. Viele von ihnen erinnern diese Situation als eine der traumatischsten und erniedrigendsten Erfahrungen in Deutschland. » Hong, Young-Sun, « Migrantischer Transnationalismus: Geteilte Geschichten zwischen West-Deutschland und Südkorea im Spannungsfeld von Rassifizierung und Gender », in: Ha, Kien Nghi; Nicola Lauré al-Samarai; Sheila Mysorekar (dir.), re/visionen. Postkoloniale Perspektiven von People of Color auf Rassismus, Kulturpolitik und Widerstand in Deutschland, Münster, UNRAST-Verlag, 2016, p. 79.

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« In der Sprache seines Landes, in seiner Kultur zu leben, ist das Glücklichste. In einer anderen Sprache, in einer anderen Umgebung zu leben, birgt immer Schwierigkeiten. Egal wie gut wir Deutsch sprechen, unseren Gesichtern nach sind wir Koreaner. Ich werde als Koreaner behandelt und nicht als Deutscher. […] Hier bin ich ewiger Wanderer. », in: Lee, You Jae, « Kim Gŭn-ch’ŏl im Zeitzeugengespräch mit You Jae Lee. ‚Hier bin ich ewiger Wanderer‘», op.cit., p. 48.

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Un récapitulatif sur l’histoire de cette formation politique coréenne et féminine en Allemagne ainsi que des témoignages directs de membres du groupe ont été réunis dans le recueil suivant : Berner, Heike ; Sun-jo Choi (dir.), Zuhause. Erzählungen von deutschen Koreanerinnen, Berlin, Assoziation A, 2006.

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Voir : Berner, Heike ; Sun-ju Choi, « Koreanische Krankenschwestern in Deutschland », in: Ha, Kien Nghi ; Nicola Lauré al-Samarai ; Sheila Mysorekar (dir.), re/visionen. Postkoloniale Perspektiven von People of Color auf Rassismus, Kulturpolitik und Widerstand in Deutschland, op.cit., p. 361-362 ; Cho-Ruwwe, Kook-Nam ; Hyun-Sook Kim ; Sa-Soon Shin-Kim ; Hyun-Sook Song, « ‘Wir sind keine Ware, wir gehen zurück, wann wir wollen!’ – Ein Gespräch über den Politisierungsprozess der Koreanischen Frauengruppe » Ibid., p. 363-371; Hong, Young-Sun, « Migrantischer Transnationalismus: Geteilte Geschichten zwischen West-Deutschland und Südkorea im Spannungsfeld von Rassifizierung und Gender », op.cit., p. 73-85 et : Lee, You Jae, « Glückauf die Kyopos – 50 Jahre koreanische Arbeitsmigration nach Deutschland », op.cit., p. 37.

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Chine et la RDA prenant le parti de l’URSS, les Nord-Coréens qui se trouvaient à ce moment-là en RDA ont pour la plupart quitté la République démocratique. Certains sont revenus par la suite, si bien qu’au 31 décembre 2015, 997 personnes d’origine nord-coréenne vivaient sur le sol allemand.

La population d’origine sud-coréenne comptabilise quant à elle 30 243 personnes qui forment ensemble la sixième communauté asiatique d’Allemagne212

.

Jusqu’en 1975, l’immigration vietnamienne en Allemagne se limita à quelques centaines d’individus, répartis entre la RDA et la RFA213

. La plupart des immigrés vietnamiens de cette époque étaient des étudiants (il y avait aussi des réfugiés, des boat-people qui fuyaient la guerre du Vietnam ayant sévi de 1955 à 1975214 et quelques travailleurs) qui appartenaient aux classes supérieures, respectivement du Nord- et du Sud-Vietnam. Une fois leur formation terminée, une grande partie des étudiants présents en RDA rentra, tandis que ceux qui avaient vécu plusieurs années en RFA obtinrent pour beaucoup le droit d’asile et restèrent.

Après 1975, l’on distingue deux grands groupes d’immigrés vietnamiens : les boat-people215

qui arrivèrent de 1975 à 1986 en Allemagne de l’Ouest et les travailleurs immigrés, qui furent engagés par l’Allemagne de l’Est dans les années 1980.

À la fin des années 1970, environ 38 000 réfugiés vietnamiens vinrent s’installer en Allemagne de l’Ouest, où leur fut accordé le statut de demandeurs d’asile puisqu’ils avaient échappé à la domination communiste qui s’étendait sur leur pays. Ils eurent droit à un permis de séjour et de travail ainsi qu’à un certain nombre d’aides financières, à la formation

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Derrière les immigrés d’origine chinoise (1), vietnamienne, (2), [indienne (3)], thaïlandaise (4) et japonaise (5) – situation au 31 décembre 2015, in : Statistisches Bundesamt, Bevölkerung und Erwerbstätigkeit. Ausländische Bevölkerung. Ergebnisse des Ausländerzahlregisters 2015, op.cit., p. 29-41.

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Nous nous fondons ici principalement sur les données contenues dans le document suivant: Deutsche Gesellschaft für technische Zusammenarbeit (GTZ), Die vietnamesische Diaspora in Deutschland, Eppelheim, Aksoy Print, 2007.

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« Über 300 Kinder wurden damals nach Deutschland geschickt, aus den verschiedensten Regionen Vietnams, aus dem Süden, aus dem Norden, aus den Bergregionen, von überall her. Versammelt haben wir uns alle in Hanoi, von dort aus ging es mit dem Zug über China, die Mongolei, Russland, und Polen nach Deutschland. […] Als ich in Dresden ankam […]. Zu der Zeit gab es in Dresden auch noch sehr viele Schutthaufen, seit dem Kriegsende 1945 waren ja erst neun Jahre vergangen. » Nguyen, Phuong-Dan et Stefan Canham, « Rückkehr nach Vietnam », in : Heinrich-Böll-Stiftung (dir.), Asian Germany – Asiatische Diaspora in Deutschland, op.cit., p. 90.

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(linguistique et professionnelle) et à l’emploi, ce qui favorisa considérablement leur intégration au sein de la société ouest-allemande216.

Bien que des étudiants et ouvriers nord-vietnamiens se fussent déjà trouvés en Allemagne de l’Est avant 1980, un accord bilatéral en vue du recrutement d’une main-d’œuvre nord-vietnamienne ne fut signé entre les deux pays socialistes que le 11 avril 1980. Cette même année, 1 500 travailleurs se rendirent en RDA. Ils étaient près de 60 000 en 1989. La plupart d’entre eux étaient arrivés dans les trois années précédant 1989, or, après la chute du Mur, la RDA connut un exode massif de Nord-Vietnamiens si bien qu’il n’en restait plus que 48 en 1990. Les travailleurs vietnamiens recrutés par la RDA l’étaient sans prérequis professionnels précis : beaucoup de Nord-Vietnamiens étaient en réalité surqualifiés pour les emplois qu’ils durent occuper dans le secteur industriel (la métallurgie, l’industrie du textile, le bâtiment) et agricole. Les tâches qui leurs étaient attribuées étaient pénibles (travail physique, à la chaîne, en rotation, avec des équipes se relayant au même poste les unes après les autres, selon un rythme intensif en 2 x 8 heures ou 3 x 8 heures) et leur salaire faible (les six premiers mois, ils recevaient une paye d’apprenti). Les contrats stipulaient un séjour de cinq ans, au terme duquel le retour dans le pays d’origine était obligatoire. Rien d’ailleurs n’était fait pour que les travailleurs nord-vietnamiens s’intègrent et se mélangent à la population locale217. Ils étaient logés dans des foyers sur leur lieu de travail et faisaient l’objet d’une surveillance et de contrôles policiers constants, ce qui contribuait à les isoler résolument de leurs collègues allemands et de la société est-allemande en général.

Après la réunification, les Vietnamiens employés par la RDA qui restèrent en Allemagne perdirent à la fois leur travail et leur logement tandis que le statut administratif qui les avait autorisés à immigrer disparut. Il fut décidé que seuls ceux qui occuperaient un emploi d’ici à avril 1994 se verraient octroyer un permis de séjour à durée limitée. En 1997, la loi s’assouplit pour transformer ces autorisations en permis de séjour à durée indéfinie. Depuis, parmi les Vietnamiens qui étaient repartis au Vietnam dans les années 1990, certains reviennent chaque année s’installer en Allemagne. Aujourd’hui, la communauté vietnamienne réunit 87 214 personnes. C’est la deuxième communauté asiatique la plus importante d’Allemagne.

Les immigrations japonaise, coréenne et vietnamienne sont intéressantes parce qu’elles révèlent, malgré le rôle certain qu’elles ont joué dans l’histoire du recrutement de

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Signalons que la bonne réputation des jeunes Vietnamiens, souvent considérés (de manière stéréotypée, il est vrai) comme des « élèves modèles » (Musterschüler) perdure encore aujourd’hui.

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« travailleurs invités » et de « travailleurs immigrés contractuels » (Vertragsarbeiter était le terme usuel en ex-RDA) en Allemagne dans la deuxième moitié du XXe siècle, à quel point les communautés asiatiques présentes sur le sol allemand sont ignorées ou méconnues par le discours officiel et la population allemande en général. Qui en Allemagne se souvient aujourd’hui de l’immigration japonaise, coréenne ou vietnamienne et du quotidien vécu dans les années 1960 à 1980 voire 1990 par les travailleurs d’Asie de l’Est et du Sud-Est venus louer leur force de travail aux économies est- et ouest-allemandes ? Si l’histoire de l’immigration turque fait partie de la culture générale en Allemagne, où la communauté d’origine turque rassemble aujourd’hui plus de 1,5 millions de personnes, l’intérêt pour les personnes originaires d’Asie et les circonstances de leur présence dans la République fédérale semble rester l’apanage d’une minorité de connaisseurs et de personnes intéressées ou directement concernées218. Cela paraît d’autant plus vrai concernant la communauté d’origine chinoise219. Si l’on a sans doute mieux réalisé son existence et suivi davantage son actualité depuis le boom économique de la Chine dans les années 1990-2000 et son traitement médiatique exponentiel partout en Europe et dans le monde, il n’en reste pas moins que l’histoire de l’immigration chinoise en Europe d’abord et en Allemagne plus particulièrement ensuite est un sujet marginal, que l’on aurait bien du mal à aborder avec une personne ne l’ayant pas étudiée au préalable (ou, bien évidemment, ne l’ayant pas vécue).