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L'approche indirecte

Dans le document Tradition, vocation et progrès - RERO DOC (Page 138-144)

première moitié du

Chapitre 6. Le mariage bourgeois pendant la restauration

2. Les différents types d'unions

3.1.2. L'approche indirecte

Aussi délicate soit-elle, l'approche d'un parti à Genève s'appuie traditionnellement sur le très haut degré de solidarité de statut des familles bourgeoises. Jamais l'approche d'un parti n'est

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STROEHLIN, Jean-Baptiste (1813-1889), Journal de 1836. [s’étend de janvier à avril et concerne une période d’étude à Paris]. BPU, cote Ms Suppl. 1354, p. 1-2.

586 Ibidem, p.3. 587

directe. La demande, formulée indirectement, est transmise à un intermédiaire, souvent membre éloigné de la famille cible, parfois allié politique, associé ou ami. Cet intermédiaire a la charge de se renseigner sur les dispositions du père de la famille cible, et d'en transmettre la réponse à l'intéressé. Bien entendu, le choix de cet intermédiaire répond à des critères bien précis, dont le respect rend plus ou moins probables les chances de réussite. L'intermédiaire est de sexe masculin et dispose d'une certaine autorité, parfois issue d'un mandat politique présent ou passé, voire plus rarement un éminent négociant, qui peut assurer d'un futur prometteur du requérant. Son âge est le plus souvent similaire au père de la famille cible, voire un peu plus jeune, si cet intermédiaire est déjà marié. Systématiquement l'intermédiaire est plus âgé que le demandeur. Cet intermédiaire doit connaître les deux parties en présence, même s'il ne connaît que les parents des deux familles. Il peut ainsi plaider la cause du requérant auprès de la famille cible.

L'origine de l'approche peut être diverse, variant entre le père du demandeur ou le demandeur lui- même. Par contre la forme de la demande est pratiquement toujours identique. Le demandeur explique oralement sa requête à l'intermédiaire, qui est chargé de prendre un contact généralement oral. Cet intermédiaire donne quelques jours plus tard une réponse, généralement écrite si elle est positive, au demandeur. Dans le cas où le demandeur passe par son père, la réponse peut plus facilement être orale. Un parfait exemple de l'approche d'un parti se trouve dans les archives Prévost:

"15 mai 1830. Premières réponses aux avances indirectes de A[lexandre] pour G[uillaume] relatives à B[lanche] C[ayla]. Cette réponse est favorable.

27 mai 1830. Reçoit et nous rapporte pour Guillaume, par la voie de Monsieur Fr , l’acceptation de la famille C[ayla]. Réponse annoncée, à un certain point, par celle du 15, mais que Guillaume et nous-mêmes attendions avec impatience. (…) Nous sommes encore pour 3 semaines, sous le secret".588

Dans ce passage tiré du journal intime de Pierre Prévost, les acteurs de la demande de son fils Guillaume Prévost sont connus grâce à la correspondance. L'intermédiaire, n'est autre que le frère aîné de Guillaume, Alexandre-Louis Prévost. L'inconvénient que pose ici le lien familial entre demandeur et intermédiaire est symptomatique d'une situation économique largement en faveur de la famille Prévost. D'abord, Alexandre est de 11 ans plus âgé que Guillaume. Surtout, il est déjà allié à une famille respectable (les Martin), et connaît en 1830 des affaires florissantes avec sa banque, Morris Prévost & Cie. Par conséquent, il est suffisamment respectable pour endosser le rôle d'intermédiaire pour son frère, ce qui ne l'a tout de même pas empêché de faire preuve de prudence, en faisant des avances "indirectes". De plus, la réponse donnée par la famille cible, en l'occurrence les Cayla, a été multiple et a emprunté un second intermédiaire, "Monsieur Fr", qu'il n'a pas été possible d'identifier avec certitude. Une confirmation orale a d'abord été donnée aux avances indirectes d'Alexandre pour son frère, puis, deux semaines plus tard, une confirmation écrite a définitivement sanctionné la requête. L'utilisation d'un intermédiaire pour approcher quelqu'un à qui une demande doit être effectuée est une pratique loin d'être limitée à la seule approche matrimoniale. Bon nombre de questions politiques, voire familiales, ont été discutées et réglées par ce biais très pratique, car il évite aux parties de devoir s'exposer. Un exemple intéressant peut également être tiré des archives Prévost. Lorsque Alexandre Prévost fait fortune en Angleterre, son père, ruiné à la

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révolution, souhaite pouvoir jouir d'une campagne. Cette délicate demande est transmise à Alexandre par l'intermédiaire de son oncle Gaspard Marcet, également installé en Angleterre.589 Sans que les détails de l'affaire soient connus, Alexandre décide quelque temps après d'acheter pour son père une propriété aux Petits-Philosophes à Plainpalais,590 choix qu'il indique avoir fait uniquement pour plaire à son père: "L’idée d’en faire ma retraite n’entrait guère alors dans mon esprit, car si j’avais été dominé par cette idée, j’aurais certainement fait choix d’un endroit plus élevé et du côté du lac ou tout au moins de la vue. Pour mon père, il ne souhaitait qu’une promenade champêtre, une verte pelouse et de l’ombre".591 Toute la différence entre les communes de Cologny, Genthod et Plainpalais.

Prudente et politiquement correcte, cette méthode de communication est facilitée par les vastes liens de parenté qui ont rendu les intermédiaires potentiels particulièrement nombreux. Cette communication avait en plus l'avantage d'éviter les affrontements, puisque la demande était effectuée indirectement, et qu'en cas de premier refus, elle n'est pas l'objet d'une sollicitation directe. Nul ne peut perdre la face.

3.2. Le consentement & l'information à la communauté

Une fois une demande en mariage effectuée et la réponse positive connue, les événements ne tardent pas. La diligence avec laquelle sont menées les unions dans la Genève du XIXe siècle est ambiguë. En effet, si l'approche d'un parti est une affaire mûrement réfléchie et patiemment menée, la conclusion de l'union est par contre menée rapidement, comme si elle ne constituait plus qu'une formalité. Assentiment de la famille de l'épouse, rencontre en tête-à- tête des deux futurs époux, et signature du contrat de mariage se déroulent dans un espace de moins d'un mois, sauf si un élément perturbateur, âge trop jeune de l'un ou l'autre des futurs époux ou éloignement géographique, ne retarde le processus. A cette brève période, il est parfois nécessaire d'ajouter ce "temps de secret", pour reprendre les mots de Pierre Prévost, pendant lequel l'union reste confidentielle. Il est difficile aujourd'hui de dire si ce secret est généralisé et s'il ne s'évente pas malgré tout par le biais des réseaux familiaux et de connaissances de la Haute Ville. Il n'empêche que la conclusion d'une part non-négligeable des unions fait suite à une période de secret.

Les sources privées insistent souvent sur le moment de rencontre des deux futurs époux, en tête-à-tête, bien que ce moment ne joue pas de rôle déterminant dans la conclusion de l'union. Ces descriptions permettent cependant de mesurer combien le fossé social séparant les deux sexes est grand. Les futurs époux se connaissent, dans le sens qu'ils savent à quelle famille ils ont à faire et se sont déjà rencontrés, mais jamais en dehors de pratiques sociales, telles que: les fêtes (dont les bals font partie), les célébrations religieuses, voire les réunions de famille. Aussi, ce premier moment de rencontre intime, rendu possible grâce aux consentements mutuels des deux familles, représente pour les jeunes gens un moment extrêmement fort, dont l'intensité est reprise par les biographes pour confirmer la présence d'un amour réciproque. Jean- Louis Prévost narre le premier baiser de son frère avec sa future femme, lors de leur première rencontre: "Ce baiser les embrasa tous les deux du feu qui brûle encore".592 Ces témoignages, qui alimentent généreusement les histoires familiales tiennent cependant une

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Ibidem, p. 90. 590

A l'emplacement de l'actuelle rue Prévost-Martin. 591

Idem. Un autre raison semble avoir joué un rôle. Pierre Prévost était en effet adepte des bains dans l'Arve, reconnue au XIXe siècle pour ses vertus curatives, comme le démontre son journal, où sont consignés les dates de ses bains. BPU, PREVOST, Pierre, journal,[document manuscrit], 3 vol., cote Ms Fr 4743.

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place importante car ils constituent une subtile mue qui change des mariages de raison en mariages d'amour.

Enserrés dans des pratiques sociales dans lesquelles les familles alliées jouent le rôle de barrière difficilement franchissable, les jeunes Gene vois issus d'anciennes familles bourgeoises ne peuvent que se conformer au moule dans lequel ils ont toujours été habitué. La question du libre choix adopte dans ces conditions, une forme ambivalente. Certes, ce libre choix existe, mais le terrain dans lequel il s'exerce a tellement été bien délimité qu'un individu n'imaginerait que très difficilement en sortir. La délimitation de ce terrain ne s'arrête pas au choix du conjoint. La transformation d'un mariage finalement très fortement incité en un mariage passion est une action qui participe, volontairement ou involontairement, à la perpétuation du système. Pourquoi chercher ailleurs l'amour passion, puisque ce dernier a été, pour nombre d'individus, trouvé au sein de la classe bourgeoise?

"7 juin 1830. Aujourd’hui (…) j’envoie par centaines les billets de faire-part du mariage de mon fils Guillaume avec Mlle Blanche Cayla, le mariage aura lieu du 20 au 24 juillet".593

L'annonce de l'union aux parents et amis marque la dernière étape du consentement après laquelle un renoncement n'est plus possible. La communauté est informée de la prochaine union. A partir des annonces directes par cartes, l'information est rapidement relayée à l'ensemble des familles amies, proches ou éloignées et les engage de manière définitive. Stendhal note à ce sujet que "rien n'est plus rare que de voir rompre un mariage

communiqué".594 A ce niveau, les correspondances jouent un rôle primordial. La diaspora genevoise étant ce qu'elle est, l'information ne peut atteindre les Genevois installés à l'étranger que grâce aux correspondances que chaque famille tient avec les siens. Pour l'historien, ces échanges de lettres démontrent l'homogénéité de classe des anciennes familles bourgeoises, puisqu'on y trouve régulièrement des annonces de futurs mariages, et souvent pour des personnes très éloignées, sinon extérieures à la famille. Même loin de sa terre d'origine et de ses amis, tout Genevois lié aux époux apprend la nouvelle rapidement, même lorsque ce dernier se trouve en Australie: "Monsieur Moilliet m'a écrit en date du 27 septembre, toutes les bonnes nouvelles de sa maison. Le mariage d'Amy, et la naissance d'une fille".595

3.3. L'établissement des règles de l'union

"17 juin 1830. Aujourd’hui samedi à 1 heure, se passe le contrat de mariage de mon fils Guillaume, chez madame Cayla, grand-mère".596

La rédaction du contrat de mariage constitue le moment clé lors duquel sont définies les règles de l'union. L'importance de cette étape est liée à la délicate question de mettre éventuellement par écrit ce qui a été imaginé séparément par les deux familles. Une fois encore, la tradition vient au secours des intervenants en enserrant les aspirations de chacun dans des coutumes. Cette étape est une nouvelle illustration qu'on peut donner du haut degré de solidarité des familles bourgeoises. En effet, la conclusion du contrat est sujette à une réunion s'apparentant

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Tiré de BPU, PREVOST, Pierre, journal,[document manuscrit], 3 vol., cote Ms Fr 4743. 594

La mise en italique est de l'auteur. STENDHAL, op. cit., p. 81. 595

AFB, Lettre d'Antoine Baumgartner (fils) à son père, lettre du 14 décembre 1854 (n°7, reçue le 15 mars 1855), 1854-1855. Le très long délai entre envoi et réception s'explique par la distance parcourue, puisque la lettre a été postée en Australie.

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plus à une cérémonie familiale solennelle qu'à la signature d'un acte purement administratif. En cela, la pratique genevoise n'est pas particulière, puisque Germain et Mireille Sicard ont observé exactement la même chose pour le midi toulousain. 597 Tout dans la conclusion du contrat porte le poids de l'appartenance sociale à l'élite de la République, à commencer par le lieu où elle se déroule et les personnes présentes.

Le lieu peut varier, mais le plus souvent les contrats se concluent chez les grands-parents ou les parents de l'épouse. Ceci implique que le notaire doit se déplacer pour enregistrer l'acte, comme dans le pays toulousain.598 Le rôle des grands-parents est central dans la mesure où ils tiennent une place capitale de symbole de la continuité des traditions. Et si ces grands-parents sont absents de Genève ou trop malades pour participer directement, il y a invariablement une référence à leur consentement dans le contrat de mariage. Du moment qu'un membre de la plus vieille génération des familles est encore vivant lors de la conclusion du contrat, ce dernier s'appuie en partie sur le consentement de cette personne.

L'aspect solennel de l'établissement d'un contrat de mariage est visible au travers des signatures qu'il comporte. Ces dernières ne sont pas limitées aux proches membres des deux familles. De nombreux témoins y participent également, bien que leur présence ne corresponde pas à une nécessité impérative fixée par la loi. Les témoins sont d'autant plus nombreux qu'il s'agit de riches et importantes familles et ils est rare qu'ils n'appartiennent qu'aux seules familles restreintes de chacun des époux. En 1841, pour le mariage d'Emile Plantamour et de Marie Prévost, on ne dénombre pas moins de 64 signataires du contrat de mariage, dont certains noms illustres comme celui du premier syndic Jean-Jacques Rigaud.599 Généralement, les contrats de mariages bourgeois comprennent entre 20 et 35 signatures, majoritairement des hommes. Cependant le rôle des femmes n'est pas à négliger. Les femmes présentes lors de ces cérémonies sont soit membres des familles, soit épouses d'un témoin. Parmi les signataires, il pouvait se trouver un certain nombre de veuves, alliées aux familles, mais aussi des épouses de négociants absents de Genève et agissant comme signe d'un assentiment de leurs époux.

Le contenu d'un contrat de mariage est conforme à une coutume pesante qui exclut pratiquement toute originalité, ce qui est pratique pour l'historien, car les lignes directrices se dégagent d'autant plus facilement. Par exemple, c'est pratiquement toujours le premier article du contrat qui définit le régime légal choisit par les époux, ce qui n'est par ailleurs pas une exigence du Code Napoléon. Ce dernier précise simplement que: "[les époux] peuvent cependant déclarer d'une manière générale qu' ils entendent se marier ou sous le régime de la communauté, ou sous le régime dotal".600 Sans précision c'est le régime communautaire qui s'applique.601 Dans le cas des bourgeois, c'est le régime dotal qui est le plus fréquent d'où l'importance de bien le stip uler en premier dans le contrat. Le premier rôle de ce document de mariage à Genève est paradoxalement de préparer les époux, et surtout les femmes, à une situation financière fragilisée par la perte du conjoint. Conséquemment, les biens de chacun, leurs apports (possibles aussi sous forme de rente), la part de la fortune paraphernale, les

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SICARD; Germain, SICARD, Mireille, "les contrats de mariage de la noblesse toulousaine en 1786", in SICARD, op. cit., p. 50.

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Idem note précédente. 599

AEG, Archives notariales, Maître Jean-François Salomon Binet, acte du 24 avril 1841. 600 Extrait de l'article 1391 du Code Civil. AEG, Code Civil des Français, Paris, An XIII (1805). 601

éventuels biens dotaux sont précisés. La situation de chaque époux au sein du futur ménage est ainsi définie jusqu'au-delà de l'union.

"(…)La dite Marguerite Catherine Long, épouse autorisée du dit Paul Lullin, et de plus conseillée et autorisée par Jean-Paul Martin et Paul Martin, ses neveux et ses proches parents, voulant témoigner sa satisfaction du présent mariage constitue en dot à la dite demoiselle sa fille 3600 livres argent courant payable après le décès de la dite dame Lullin sans intérêts".602

Cette disposition, qui pourrait très bien avoir sa place dans un testament, illustre parfaitement le lien direct qui existe entre le contrat de mariage et la mort, même si dans ce cas présent, c'est un cas de figure original, à savoir le décès de la mère de la mariée, qui est l'objet d'une dotation. Les familles bourgeoises, par le biais des contrats de mariage, offrent à leurs enfants, et surtout aux femmes, l'équivalent d'une assurance sociale qui leur garantit un revenu déterminé sur le long terme. Ce fait n'est pas nouveau. Les édits civils de 1713, par exemple, avaient fixé l'augment dû à la femme en cas de prédécès du mari équivalent à la moitié de la dot réversible aux enfants.603 Le but de telles dispositions est toujours d'offrir une certaine protection à celle qui, loi naturelle oblige, a plus de probabilités de survivre à son conjoint. Un autre cas possible, et souvent employé par les parents d'une future épouse, consiste à offrir une rente annuelle, sortie de leur succession, "pour elle au futur époux" (…)"pendant la vie du survivant des dits constituants".604 Cette somme ne doit son existence qu'à la survie de l'épouse ou à la survie d'un de ses enfants. Par une telle disposition, ces parents assurent sur leur fortune une situation donnée à leur fille, mais gérée par l'époux.

La protection de l'épouse est nécessaire en ce sens que la femme au sein du ménage est subordonnée aux décisions de son époux, qui agit comme un tuteur. Dans le cas, le plus fréquent, d'un régime dotal défini par le contrat, le régime choisi est une séparation des biens des époux, avec gestion de ceux de la femme par son mari, comme le montre le passage suivant: "Les futurs époux déclarent qu'ils entendent contracter sous le régime dotal, tel qu'il est déterminé dans le code civil des Français en vigueur dans ce canton, sauf les modifications qui seront ci-après stipulées, renonçant expressément à toute espèce de communauté de biens entr'eux".605 La suite du contrat définit plus particulièrement la nature de la protection prévue pour les biens de l'épouse, notamment pour les revenus perçus en cours de mariage: "La demoiselle future épouse demeure autorisée à toucher et recevoir sur ses simples quittances, le quart de tous ses revenus, pour servir à ses besoins personnels".606 Le pouvoir marital est ici clairement délimité.

3.4. La cérémonie

Etape ultime de la réalisation d'un mariage, la cérémonie ne peut être totalement absente de la présente description. Pourtant, le moins que l'on puisse dire, c'est que Calvin n'a pas donné à

602 Tiré du contrat de mariage de Pierre Rigot et Marguerite Lullin; AEG, archives notariées, Me Pierre-Louis

Girod, septembre 1796.

603

Cette disposition est présente dans le titre XIV des Edits de 1713. AEG, Edits Civils de la République de

Genève, Genève, 1713.

604

Contrat de mariage entre Pierre André Sayous et Elisabeth Baumgartner; AEG, archives notariées, Me Jean- François Richard, acte du 26 mai 1831.

605 Idem. 606

cette cérémonie du mariage un quelconque faste. "La célébration du mariage doit se faire au début d’un culte public, à l’heure exacte, et sans faute".607 Cette pratique n'a sans doute pas beaucoup changé au cours du temps puisque les témoignages du XIXe siècle ne s'appesantissent pas sur le sujet: "Le lundi 22 [février 1819] je conduisis mademoiselle Louise Martin à l’église où la cérémonie religieuse sanctionna notre union".608 Dans le présent cas de figure, la cérémonie religieuse a donc eu lieu en semaine, alors que le mariage civil s'est déroulé trois jours auparavant, le vendredi 19 février.609

4. Un exemple pratique de mariage de familles établies: Le mariage

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