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Figure : représentation schématique de l’apprentissage

GRILLE POUR UN DESCRIPTEUR DE NIVEAU B1 Source :Tagliante C, Op.cit,p., 71 )

II.4. Typologie de l’évaluation

II.4.2. L’évaluation formative :

D’après Joëlle Morissette , un accord émerge entre les chercheurs sur le concept de l’évaluation formative des apprentissages , pourtant , la prise en change de la conception de l’apprentissage par ses variantes a du constituer un obstacle pour en formuler une définition précise . D’une façon générale, comme cela a été conçu par Cigle et Andrade dans leur ouvrage 2009 , p7 :

« Une évaluation serait dite formative lorsqu’elle est constituée d’une collection de données sur les apprentissages de l’élève , recueillies au cours même des activités d’enseignement , apprentissage .»

Scallon , à son tour dans son ouvrage (2000,p16) , avance qu’une évaluation formative fait office d’un régulateur des apprentissages au cours même des apprentissages (cours , formation , séquence …etc.) . Autrement dit , réguler les apprentissages signifie le traitement des difficultés surgies lors de l’apprentissage . Ce type d’évaluation permet de juger plus les compétences que les savoirs.

« […] Elle est au cœur de l’acte d’apprendre y apporte une dynamique et en garantit l’efficacité » ( Meirieu PH,(1990), l’école , mode l’emploi , des « méthodes actives » à la pédagogie différenciée.

Paris, ESF)

« Cette évaluation, qui relève de l’évaluation continue, complète celle sommative ; permet d’analyser les comportements et les stratégies des élèves et peut déboucher si nécessaire, sur une pédagogie différenciée » (Robert J.P , 2008, p 84) .

Morissette ajoute que l’objectif de l’évaluation formative est de repérer les points forts et les points faibles des apprenants, pour amener les apprenants à prendre conscience de leur apprentissage. Il existe aussi le critère du « moment de l’évaluation » qui semblait d’un grand intérêt. Cela n’est sans obstacle quand plusieurs évaluations se succèdent sans avoir les mêmes objectifs. Au Québec, le critère pris en charge pour classer l’évaluation est celui de la

« fonction de l’évaluation » , c’est ce qu’a donné naissance à la typologie de Bloom (1971).

Au fur et à mesure des années ; Scallon a proposé la définition suivante pour l’évaluation formative :

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« Processus d’évaluation continu ayant pour objectif d’assurer la progression des individus engagés dans une démarche d’apprentissage ou de formation ; selon deux voies possibles : soit par

des modifications de la situation ou du contexte pédagogique, soit en offrant à chaque individu l’aide dont il a besoin pour progresser ;

etc ; dans chacun des cas ; pour apporter s’il y a lieu des améliorations ou des correctifs appropriés, la décision « action » ,

c’est-à-dire la régulation , a pour objet soit la situation d’apprentissage, soit l’individu lui-même » .

Cette définition parait globale et résume ce qui a été dit ou conçu précédemment. C’est ainsi qu’une évaluation est constituée d’actions successives pour modifier la situation d’apprentissage ou la démarche adoptée par l’apprenant voire ce dont il a besoin pour améliorer son apprentissage. Il est donc judicieux de considérer le concept même de l’évaluation formative comme relativement tributaire de la situation d’apprentissage, des objectifs poursuivis . Il est aussi évident que la régulation prend la part du lion dans ce processus, ce que nous allons expliciter afin de mieux cerner l’évaluation formative.

Si nous examinons la pratique pédagogique, nous aboutirons au résultat selon lequel, l’acte pédagogique n’échappe pas à l’évaluation, au contrôle, et à la vérification . Traditionnellement, l’évaluation se prolifère sous forme de : exercices, récitation d’un cours, examen … etc. Aujourd’hui, l’évaluation connait un essor considérable qui se clôture par la notion de l’évaluation formative dont l’objectif est d’apporter plus de progression au sein de l’établissement scolaire. Nous allons examiner les origines du concept afin de mieux le cerner.

Des chercheurs précisent une définition de l’évaluation formative :

« L’évaluation est dite formative à partir du moment où elle apporte , à l’intérieure même des séquences d’enseignement /apprentissage , l’information nécessaire à l’adaptation des situations proposées aux

élèves.»

Cette définition souligne l’importance de la fonction régulatrice de ce type d’évaluation du moment où elle intervient au milieu du processus d’enseignement –apprentissage ; elle renferme de cette façon une façon d’améliorer les conditions d’apprentissage.

Raymond Vienneau ( 1999) voit que la plupart des stratégies utilisées en classe de FLE , à nos jours s’inspirent du modèle constructiviste ou socio- constructiviste de

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l’enseignement – apprentissage comme :l’apprentissage par projets , apprentissage coopératif. D’autres modèles d’enseignement privilégient d’inculquer les connaissances tels que : le modèle d’apprentissage par découverte , l’approche expérimentale ….etc.

Nous allons à la manière de Vienneau , présenter deux modèles que nous jugeons au service de la démarche pédagogique que nous allons adopter dans la partie pratique.

II.4.2.1. Les origines de l’évaluation formative

Selon Scallons Gérard , c’est Crolbachs (1963) qui a le premier projeté l’idée d’une évaluation ayant comme objectif l’amélioration de l’apprentissage , et ce , sans pour autant employer les termes « l’évaluation formative »,il a pu distinguer trois sortes de décisions qui devraient être prises lors de l’enseignement : l’amélioration de l’enseignement , la détermination des besoins des apprenants et la régulation administrative. ( Colbachs 1963).

Trois années plus tard , Scriven a lancé les termes de « évaluation formative » dans un article sur les méthodes de l’évaluation . Cet auteur place l’évaluation formative dans le cadre de l’évaluation des programmes et des outils d’enseignement. Scriven pense que les projets composant les programmes doivent être évalués. Cette évaluation vis- avis des projets est appelé sommative dont l’objectif est d’accepter le programme ou le refuser. La vérification des projets passent avant tout par des phases au cours même de leur réélaboration en vue de les améliorer, appelée : « évaluation formative. »

Ce sont là , les principales typologies mises en exergue par Scriven .

En 1971, Bloom , Madras et Hastings ont emprunté cette typologie dans le champ des apprentissages scolaires .

II.4.2.2. Régulation des apprentissages :

Selon Scallon , le terme « régulation » a été cité par Cronboch en 1963. Ce qui a généré l’idée d’une correction apportée au cours de la préparation d’un programme.

La régulation est :

« le fait d’en régler le fonctionnement ou le mode de fonctionnement ; notamment pour l’adapter aux conditions extérieures ou résultat à obtenir » (CNRS , 1990)

Si la régulation est adoptée par les tenants de l’évaluation formative dans le champ didactique, l’objet à réguler serait l’apprentissage ou l’amélioration de l’apprenant.

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C’est dans ce sens que Allal, 1991 p 48 affirme que l’évaluation formative se solde par une adaptation du processus d’enseignement -apprentissage ; c'est-à-dire adaptation des activités choisies. Cette notion de régulation nous semble cruciale du moment où elle recouvre une adaptation qui est le propre de notre démarche à expérimenter ou à mettre à l’épreuve avec l’évaluation de la production écrite et spécifiquement une évaluation thématique globale de la production écrite en FLE. Nous allons expliquer la notion de régulation vu son intérêt à mieux clarifier le concept d’évaluation formative.(Scallon G,2004,Pp., 23,24).

Si nous puisons dans les différentes théories d’apprentissage, nous réaliserons que la conception de l’évaluation formative a connu une nuance selon la théorie à laquelle les chercheurs se sont référés. Ainsi, dans le courant béhavioriste avancé par Bloom, l’évaluation formative a pour fonction la régulation externe de l’apprentissage (Bloom, 12998,allal, 1979/1985,1988). Le courant socio-costructiviste de l’apprentissage prône une régulation interne de l’apprentissage .Pour les chercheurs de ce courant, l’apprenant est le centre d’apprentissage , c’est lui qui construit son apprentissage , dés lors , l’évaluation est formatrice ou égale à l’auto-évaluation selon ( Bonniol et al , Nunziati 1990, Vial, 1987) . C’est ainsi que Bonniol (1986,1988,1989) fait la distinction des critères de réussite et des critères de réalisation. L’enseignant relève les réussites et les erreurs des apprenants, ajuste le processus d’enseignement / apprentissage (Allal ; 1988,1991), les apprenants à leur tour sont guidés à la réalisation de leurs tâches, ils comprennent ainsi, les jugements de l’enseignant et peuvent modifier leur action et prennent distance vis-à-vis de leur processus d’apprentissage pour une amélioration de leur niveau. Aussi ; une autonomie est visée par ce type d’évaluation. Finalement, l’enseignement devrait être planifié par le biais de l’évaluation formative. Morrissette , (2010), signale qu’une évaluation formative exige deux processus : le premier ; implique que les apprenants collaborent avec leur enseignant pour que ce dernier puisse juger leur apprentissage par rapport aux objectifs fixés . Le deuxième processus comprend l’intervention de l’enseignant pour appuyer l’apprentissage. Ces deux processus peuvent être : des tests ; devoirs, portfolio, observations, questionnement oral, discussion de classe, projets et tâches complexes ; autoévaluation (Cizek , 2009).

Pour ne citer que la revue de la littérature spécifique au domaine des langues et qui a mis en avant le concept de l’évaluation , nombreuses recherches ont été évaluées, ( la lecture, brook hart, moss long 2010) des langues ( Leung / Mohan ; 2004) . Allal , 1979 signale que l’évaluation formative a pour but de donner des indices favorisant une adaptation de l’enseignement par rapport à l’apprentissage des apprenants selon des différences qui existent

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entre eux . Nous avons jugé utile de mettre l’accent sur ce type d’évaluation qui est convenable au début de l’apprentissage , dans ce cas , cette évaluation oriente le parcours des études . Malgré les différentes appellations que recouvre l’évaluation diagnostique portant des nuances, ce type d’évaluation nous semble utile à notre expérimentation.

II.4.2.3. L’évaluation sommative :

« Contrôle les acquis à la fin du cours et leur attribue une note ou un rang. Il ne s’agit pas forcément d’une évaluation de la compétence, en fait , l’évaluation sommative est souvent normative , ponctuelle et teste le savoir » ( Robert J.P Rosent et Reinhardt ,2001)

En effet, étant focalisée sur l’examen des savoirs, cette forme d’évaluation est la plus employée étant donnée que les établissements exigent un classement vis-à-vis des résultats des apparents.

L’évaluation est dite sommative quand elle survient au terme d’un enseignement – apprentissage pour sanctionner ou certifier l’atteinte des objectifs assignés lors d’un apprentissage ou une formation .Cette évaluation pouvait constituer un indicateur sur les compétences à la fin de la période de formation .

Scallon ajoute que le terme « évaluation sommative »tend à être remplacé par

«Evaluation certificative » vu la confusion que revêtit le mot « sommative » avec celui de

« somme ».

C’est à Weiss (1977) que revint le terme de « certification » pour qui "évaluation certitative » se rattache au terme de l’apprentissage. Tourneur (1985) a distingué l’évaluation certificative externe spécifique aux compétences professionnelles et celle interne inhérente à la poursuite des apprentissages.

« L’évaluation sommative » a soulevé le problème du produit fini car ce dernier n’existe pas à la fin même des apprentissages voire de la formation. Alors que l’évaluation formative a été adoptée et trouve son écho dans la pratique pédagogique du moment où il s’agit de modifier le rythme d’apprentissage dans n’importe quel instant .