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L’évaluation en compréhension des élèves de l’étude Lire et Écrire

Chapitre 3 Les supports d’enseignement de la lecture

3. Un cadre de référence pour segmenter les textes supports de lecture

4.4. L’évaluation en compréhension des élèves de l’étude Lire et Écrire

Dans l’étude Lire et Écrire, l’évaluation des élèves en compréhension a reposé sur trois épreuves : une épreuve de vocabulaire passif, une épreuve de compréhension de phrases lues par l’évaluateur et une épreuve de compréhension de textes entendus. Les scores de ces trois épreuves ont été centrés et réduits puis additionnés pour le calcul d’un score unique à l’entrée du cours préparatoire (variable compz).

4.4.1.1. L’épreuve de vocabulaire passif

Les performances en vocabulaire ont été mesurées à l’aide de la version dite « passive » du TVAP46 (Deltour et Hupkens, 1980) : l’enfant doit choisir, parmi six images, celle qui

100 correspond exactement au mot prononcé par l’évaluateur. Cette épreuve inclut 30 mots47

courants ou plus rares évalués sur une échelle de 0 à 2 (2 points pour une réponse correcte, 1 point pour une réponse approchante, comme le choix de l’image d’une grande maison pour le mot « château »). Voici, ci-dessous, les images proposées pour le mot « hiver » (cf. figure 9).

Figure 9. Extrait de l’évaluation TVAP

4.4.1.2. L’épreuve de compréhension de phrases lues par l’évaluateur La compréhension de phrases a été évaluée à l’aide d’une épreuve syntaxico-sémantique qui compte vingt-sept propositions de cinq à dix mots (L’ÉCoSSe48, Lecocq, 1996). Les deux premières servent d’exemples et visent à garantir la compréhension de la consigne par l’élève ; les vingt-cinq suivantes correspondent aux items évalués. Les phrases sont construites selon six structures syntaxiques différentes :

- cinq phrases à la voix active (par exemple, « La fille pousse le cheval. »), - quatre à la voix passive (par exemple, « L’homme est poursuivi par le chien. »),

- quatre phrases exigent de traiter correctement un pronom (par exemple, « La vache les regarde. »),

- quatre phrases comprennent deux négations (par exemple, « Le garçon n’a ni chapeau ni chaussures. »)

- quatre phrases comprennent une relation spatiale (par exemple, « Le crayon est derrière la boite. »)

- quatre phrases comprennent une proposition relative et une relation spatiale (par exemple, « Le chien poursuit le cheval qui se retourne. »).

Pour réussir, l’élève entoure parmi quatre illustrations celle qui correspond à la phrase lue par l’évaluateur.

47 Liste des 30 mots évalués : hiver, travailler, clou, offrir, lettre, rire, âne, scier, creuser, s’éveiller, courir,

château, bâiller, coquillage, potage, éclabousser, gravier, canif, ficeler, briser, vautour, jonquille, librairie, récolter, poutre, averse, diligence, flacon, chaudron, borne.

101 4.4.1.3. L’épreuve de compréhension de textes entendus (trois récits enregistrés49)

Cette épreuve compte trois sous-tests, trois textes courts intitulés Anatole, La sorcière Gribouille et Le bel oiseau et la pluie. Chaque récit a préalablement été enregistré par un même lecteur adulte et ce sont ces enregistrements qui ont été diffusés auprès de l’ensemble des élèves évalués. Chaque histoire n’est entendue qu’une seule fois par les élèves et les écoutes sont immédiatement suivies de quatre questions littérales ou inférentielles.

4.4.2. À la fin du cours préparatoire

Trois épreuves ont été retenues pour évaluer les compétences des élèves en compréhension à la fin du cours préparatoire. Deux ont été proposées selon une modalité écrite, une troisième sous une forme orale. L’épreuve de vocabulaire passif a été remplacée par une épreuve de compréhension de texte en lecture autonome.

4.4.2.1. L’épreuve de compréhension de phrases isolées

Afin d’évaluer la capacité des élèves à comprendre des phrases isolées qu’ils décodent sans aide, six items de l’épreuve de compréhension syntaxico-sémantique de l’ÉCoSSe proposée en début de cours préparatoire ont été repris. Chacun de ces items renvoie à une des structures syntaxiques suivantes :

- phrase active : « La fille pousse le cheval. »,

- phrase passive : « Le garçon est poursuivi par le mouton. », - traitement d’un pronom « La vache les regarde. »,

- double négation : « Le garçon n’a ni chapeau ni chaussures. », - relation spatiale : « La boite est derrière la tasse. »,

- relation spatiale et proposition relative « Le crayon qui est sur le livre est gris. ».

Les élèves choisissent parmi quatre images celle qui illustre le mieux la phrase qu’ils viennent de lire.

49 Les trois récits peuvent être écoutés sur le site Lire et Écrire de l’Ifé :

- http://etudecp.ens-lyon.fr/web/sons/Anatole.mp3 - http://etudecp.ens-lyon.fr/web/sons/BelOiseau.mp3 - http://etudecp.ens-lyon.fr/web/sons/SorciereGribouille.mp3

102 4.4.2.2. L’épreuve de compréhension de textes entendus (deux récits enregistrés)

Dans la mesure où deux sous-tests évaluant la compréhension de textes entendus - Anatole et Le bel oiseau et la pluie - avaient donné lieu à de fortes différences initiales, ils ont été à nouveau proposés en fin de CP. Ils permettent de mesurer la compréhension écrite en la dissociant des compétences de décodage. L’épreuve a été passée strictement selon les mêmes modalités qu’en pré-test.

4.4.2.3. L’épreuve de compréhension de texte en lecture autonome « La poule noire et ses trois poussins » © IFÉ50

Cette épreuve permet d’évaluer la compréhension écrite en fin de CP dans des conditions de lecture autonome, associant ainsi les capacités de compréhension aux capacités de décodage. Elle comprend quatre étapes. L’élève lit le début d’un texte narratif en autonomie puis reconstitue le scénario de l’histoire à l’aide d’un décor et de personnages. Il lit ensuite la seconde partie du texte et répond à des questions posées par l’évaluateur.

Le score final en compréhension (variable compfz) a été établi à partir des scores centrés et réduits des trois épreuves précédemment décrites. Ainsi, les variables compz et compfz permettent d’évaluer les effets des pratiques d’enseignement sur les performances des élèves en compréhension. La variable compautoz, établie à partir du score centré et réduit de la troisième épreuve, permet d’évaluer les effets des pratiques d’enseignement sur la compréhension de texte en lecture autonome.