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I.2.1.Les emprunts scientifiques

II. L’écriture du désordre

On pourrait imaginer une histoire de la littérature, ou, pour mieux dire : des productions de langage, qui serait lřhistoire des expédients verbaux, souvent très fous, dont les hommes ont usé pour réduire, apprivoiser, nier, ou au contraire assumer ce qui est toujours un délire, à savoir lřinadéquation fondamentale du langage et du réel. Roland Barthes, Leçon, 1977.

Dans les éléments précédents nous avons montré que nos trois autofictionnalistes font éclater à bon escient les frontières de leurs récits pour absorber dřautres genres littéraires et

663

JENNY, L., « La stratégie de la forme », op. cit., p. 269.

664

DEDOMON, C., « Le schème du désordre à lřépreuve des textes romanesques de Marie Darrieussecq »,

Loxias, Loxias 30, mis en ligne le 02 septembre 2010, art. en ligne : http://revel.unice.fr/loxias/index.html?id=6344 (consulté le 12-04-2014).

665

GENON, A., cité in ZUFFEREY, J. (dir), L'Autofiction: variations génériques et discursives, Louvain-la-Neuve, Academia-LřHarmattan, coll. « Au coeur des textes », 2012, p.172.

666

BAYARD, C., « Le genre et le postmodernisme », La mort du genre 2, Actes du colloque tenu à Montréal en octobre 1987, Québec, La nouvelle Barre du jour (nbj), 1989, p. 49.

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paralittéraire. Ils poussent également leur action fragmentaire au niveau de la langue employée, nous remarquons alors que dans les trois textes lřemploi de la ponctuation est très abusif et lřespace textuel est structuré dřune manière anarchique.

Lřemploi dřune ponctuation aléatoire chez nos autofictionnalistes émane de leur besoin de briser la structure de la phrase et de répudier la logique grammaticale. Ainsi, ils utilisent anarchiquement des signes de ponctuation comme le point, le tiret et les points de suspension. Observons dans les exemples suivants lřemploi excessif du point :

La douleur est ma maîtresse. Elle guide mon souffle. Le bloque. Crie, bon sang, crie. Délivre-toi. Tu es en gésine. Mais tu nřaccoucheras de rien. Du vent. Seulement du vent. Misère. Où est tu ? Où te caches-tu ? Papapersonne ne répond plus. Personne au bout du fil. Plus de mille ans dřabsence. Plus de mille ans. Nous. Je. Je nřai plus de repos. Jamais je ne suis à mon aise667

.

Chez Bachi, lřemploi exagéré du point permet de rendre compte de lřétat dřâme de lřauteur-personnage, qui souffrant de douleurs atroces à cause dřune maladie rare, tient un langage délirant. La récurrence aléatoire du point est justement la manifestation de ce délire qui sřétend au niveau langagier, il représente également lřincapacité de lřauteur-narrateur à agencer ses phrases et parfois-même à articuler ses mots (« papapersonne »). Cette expression hachée et saccadée est aussi la représentation de la langue orale qui permet justement de telle distorsions langagières et où la répétition par exemple nřest pas signe dřerreur, comme cřest le cas dans la citation ci-dessus où nous remarquons la répétition du pronom personnel « je ».

A lřinstar de Bachi, la langue chez Delaume est aussi affectée par lřirruption du point violentant les phrases : « Jřai peur donc je déserte. Cřest une constatation. (…) je nřai pas le droit de voir des morts. Jřobéis. Jřai moins peur. Je ne suis pas soulagée668 .» Lřexpression hachée chez Delaume est le signe dřune crise identitaire qui ne peut se projeter que dans le fragmentaire.

Lřemploi abusif du point rompt donc la linéarité du texte et lui donne un rythme allusif engendrant à cet effet une lecture discontinue et concomitante, et installe une sorte de communication télégraphique entre le texte et son lecteur.

667

BACHI, S., Autoportrait avec Grenade, op. cit., p.74.

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Outre le point, les auteurs emploient dřautres signes comme les multiples tirets et les points de suspension. Les points de suspensions expriment souvent les hésitations des personnages : « Je me souviens …Quoi encore ! Je me souviens, dis-je de mes années algériennes où je calmais ces putains de douleurs669 ».

Le choix dřune telle ponctuation donne lřimpression dřune pensée saccadée et délirante, cette forme dřécriture dévoile le désir des auteurs de défier les normes canoniques de lřécriture traditionnelle et de se lancer dans une aventure scripturale guidée par la logique du désordre. En effet, cette ponctuation consciemment défectueuse est lřun des aspects déconstructeurs de lřécriture fractale et turbulente que prônent les autofictionnalistes.

Outre lřemploi du point nous remarquons chez Delaume lřutilisation de signes mathématiques quřelle insère entre les paragraphes ou au niveau même de la phrase. En effet, dans le chapitre intitulé « Une femme, deux hommes, 666 possibilités670 » elle intègre le signe (+) entre les paragraphes qui portent, chacun, le titre de scénario en gras accompagné dřun chiffre, et elle énumère quatre scénarios relatant ses différentes hypothèses au sujet de sa conception. Lřauteure-narratrice cherche ainsi lřéquation correcte qui pourrait lui révéler sa vérité en confrontant au sein des possibles les trois pôles de son malheur : le père, la mère et le géniteur. Et toujours avec des signes mathématiques elle définit son équation ainsi : « A Trinidad vivait une famille, Trinidad =Trinité= le père la mère = le géniteur671 ». Les signes mathématiques permettent à lřauteure-narratrice dřappréhender son histoire et dřen chercher une issue :

Je cherche mes contours, je ne connais de moi que la périphérie et quelques axes centraux. Alors je pars en quête et parfois je calcule. Lettres, numérologie. 5+7=12, 1+2=3 ; avant cřétait 8+6=14, 1+4=5. Jřai ouvert grand le livre, jřai dit sřarrêtent ici ces très mauvais chapitres, je ne subirai plus, je mřécrirai moi-même. Jřai fait dévier mon chiffre, en magie il vaut plus. Mais ce nřest pas suffisant672.

Les signes mathématiques révèlent aussi un aspect de lřécriture de lřinconscient qui nřa aucune logique où tout type de raisonnement et de discours peuvent coexister.

Les textes autofictionnels sont aussi lřespace de lřexpérimentation sur le plan typographique où les auteurs rejettent la linéarité et expérimentent de nouvelles

669

BACHI, S., Autoportrait avec Grenade, op. cit., p.68 .

670

DELAUME, Ch., Dans ma maison sous terre, op. cit., p.83.

671

Ibid., p.201.

672

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dispositions textuelles : les mots et les lignes suivent alors une logique de désordre sur la page. En effet, les auteurs introduisent des alignements aléatoires au niveau des mots et des phrases et rejettent toute sorte de règles de syntaxe, comme est le cas de Bachi qui déconstruit complètement certains passages dans son récit en interrompant les phrases et en alignant leurs segments dřune manière anarchique à gauche et à droite comme dans lřextrait suivant :

Elle avait des mains sentinelles

(souvent lřétranger prend demeure dans lřesprit

de sa compagne

lui parle lřaime

lřemprisonne)673

En brisant lřunité syntaxique de la phrase et en disposant ses segments sur un plan vertical et dans les deux sens à gauche et à droite, Bachi accorde une importance particulière à la figuration des mots isolés et mis les uns au -dessous des autres puisquřils arrivent dans ce sens à suggérer de la signifiance supplémentaire. Ainsi, les mots « esprit », « sa compagne » et « lui parle » suggèrent lřenvahissement de lřesprit de la compagne par la parole de son amant, mais en retournant à gauche avec les mots « lřaime » et « lřemprisonne » le pouvoir de cette parole devient plus significatif car il est mis en valeur. Bachi commente dans son récit ce désir de tout fragmenter au sein de son écriture, la logique pour lui est celle de « […] Tout détruire pour réduire le monde en mots. Des mots, des mots, des morts. Immense champ de cadavres. Fosses communes où sřentassent nos illusions 674». Cette violence textuelle est à lřimage du mal qui ronge lřauteur-narrateur (maladie et crise identitaire), mais aussi celui qui affecte son pays natal lřAlgérie ; et cřest cette réalité complexe qui donne le ton à une écriture de turbulence : « Jřessaye dřécrire sur une réalité complexe et fluctuante, sans manichéisme. Il me faut pour cela mettre en place des stratégies différentes, multiples, aussi bien narratives que stylistiques675. »

Delaume déconstruit également lřaspect typographique de son texte en interrompant la narration et en y intégrant un dialogue sous forme de répliques de pièce de théâtre comme dans le cas où Théophile sřadresse à une défunte :

673

BACHI, S., Autoportrait avec Grenade, op. cit., p.132.

674

Ibid., p.50.

675

167 Elle

Excusez-moi, monsieur, je me cherche, vous ne mřauriez pas vu par hasard ? Moi

Je crois que vous êtes devant moi. Elle

Je ne me retrouve pas, ça devient agaçant. Moi

Je crois que vous êtes devant moi. Elle

Vous avez bien de la chance, moi je ne crois plus en rien.

La disposition du dialogue sous forme de répliques met en exergue les deux personnages avec les pronoms (Elle/Moi) et permet une confrontation visuelle de leurs propos dans un espace épuré. Cette forme typographique, étrangère au roman, sřétend sur six pages dans

Dans ma maison sous terre, et montre de ce fait la volonté de Delaum de déstabiliser son

texte et dřy installer une forme dřhybridité sur le plan du fond et de la forme.

En outre, nous avons remarqué que chez Delaume et Bachi lřutilisation de lřitalique vient perturber le texte puisquřils y font appel dřune manière anarchique. En effet, Delaume utilise lřitalique dřune manière qui affecte lřaspect typographique du texte. Elle reprend par exemple onze fois les mots de la ritournelle de la chanson Scandale dans la

famille de Distel « Ton père n’est pas ton père, mais ton père ne l’sait pas » et la parachute

dans le texte dřune manière illogique, cette clausule de la chanson revient ainsi scander le texte et sřexprimer comme une hantise : « Dans ma tête ça ne sřarrête pas Ton père n’est

pas ton père mais ton père ne l’sait pas 676

». En outre, elle fait appel à lřitalique pour souligner les propos déplaisants de la grand-mère et les mettre à distance sous forme de « mentions » : « Folle comme son père tordue comme lui caractérielle677 », « Une merde de petite salope et un tissu de saloperie 678», ou encore des propos racistes «50°/°arabe 679», et parfois pour désigner sa mère « l’orgueil d’ailleurs on voit où ça l’a menée680

». A cet effet, lřemploi de lřitalique est une forme de violence faite au texte

pour exprimer la souffrance qui sillonne lřâme de lřauteure-narratrice : « Mais les syllabes éraflent, lřitalique creuse en moi681

». Delaume ne se lasse pas de torturer la cohérence de son texte avec un italique haletant :

676DELAUME, Ch., Dans ma maison sous terre, op. cit., p.67.

677 Ibid., p.69. 678 Ibid., p.44. 679 Ibid., p.43. 680 Ibid., p.69. 681 Ibid., p.69.

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(…) cřest bien ça Théophile vous voulez que jřoublie, que jřoublie et pardonne comme si cřétait possible comme si cřétait souhaitable soufflez très fort sur la

bougie et le vœu s’accomplit (…) Jřai mal et envie de me taire. Pour de bon,

pour de vrai, tout le temps. Soufflez très fort sur la bougie et le vœu s’accomplit

: que lřhorreur reste brute et que le sang soit mien. Soufflez très fort sur la bougie et le vœu s’accomplit : quřon trouve les responsables, quřils soient

exécutés. Soufflez très fort sur la bougie et le vœu s’accomplit : que ce nouveau cauchemar je puisse apprivoiser682.

Dans une langue poétique, les mots se suivent au sein dřune mélodie de cauchemar, et la narratrice en répétant lřexpression « Soufflez très fort sur la bougie et le vœu

s’accomplit », semble jeter un sort plus que formuler un vœu. Le mal qui la ronge est

tellement intense que le pardon ne peut être accordé.

Lřutilisation de lřitalique est très remarquable aussi dans Autoportrait avec Grenade où, outre le marquage des citations et des poèmes quřil insère dans son texte, Bachi mentionne tout un passage en italique et dépourvu de ponctuation :

Il se prit à regretter les années de plomb, quand les habitants de la cité étaient privés de toute expression ; là, au moins, ils ne risquaient pas de prendre des décisions inconsidérées, ni de porter au pouvoir lřInquisition ! Et le pire ne lui fut pas épargné au cousin comme si quelque chose une force ou un charme le

poursuivait oh non rien ne fut épargné à ce jeune homme fier que nous regardions le matin quand il allait les rejoindre homme parmi les hommes et à peine le soleil se dressait hors le berceau à peine né le soleil au sortir de chez lui le pas vif leste comme porté par l’écume incandescente qui dégoulinait du ciel et de l’astre en son berceau lui qui brava tous les interdits lui qui ne recula devant aucune armée il marcha vers son destin sous les huées de la foule et seuls ses amis l’acclamaient le portaient en triomphe leur héros et dans le quartier on murmurait son nom comme une sorte de mot de passe ou un talisman le Cousin le Cousin le Cousin, quand il revint la veille de la fermeture,

histoire de humer une dernière fois lřatmosphère qui avait bercée ses nuits pendant ces nombreux mois683.

Le passage mentionné en italique nřest ni une citation, ni une allusion, mais il est plutôt le résultat dřun acte volontaire de transgression textuelle de la part de lřauteur qui, tout comme son personnage le Cousin, tente de « braver les interdits » et de casser les normes canoniques du récit traditionnel en utilisant ce démarquage typographique dřune manière illogique. En outre, nous notons lřabsence de tous signes de ponctuation au niveau de ce passage mis en italique, retenant à cet effet le souffle du lecteur et torturant son rythme de lecture ; la violence ainsi faite au texte vise également à affecter le lecteur. Lřabsence de ponctuation nous semble aussi traduire la vitesse avec laquelle le cousin court vers un

682

Ibid.., p.38-39.

683

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destin inéluctable. Nous y notons une sorte dřaccélération du temps et de lřimage, comme au cinéma à lřapproche dřune catastrophe fatale ; le procédé est très clairement cinématographique. Il nous semble aussi que lřitalique transforme le cousin en personnage littéraire arborant une dimension épique. Le caractère transgressif du comportement du cousin est rendu aussi par lřallusion au « Bateau ivre » de Rimbaud : « Ce fut son plus beau voyage. Il navigua entre des croupes, escalada des mamelons, éprouva lřivresse des sommets, investit des gorges où coulaient des fleuves turbulents, connut des échouages insensés684 ». Cependant cette allusion est plutôt ironique puisque lřexploration dont il sřagit est celle des femmes dřun bordel. En outre, Bachi ne démarque pas seulement ce passage par lřitalique et par lřabsence des signes de ponctuation, mais aussi par une ouverture et une clausule identiques représentées par le mot le Cousin : « au Cousin…le

Cousin », cřest le début et la fin de son expérience scripturale.

Nous notons la même utilisation particulière de lřitalique chez Delaume, en effet, elle mentionne aussi des passages en italique sans justification et les prive de signes de ponctuation ; dans lřexemple suivant cřest lřun des personnages qui prend la parole pour raconter les derniers instants de sa vie, alors quřil va mourir asphyxié :

Je compris que là où j’étais l’air ne se renouvelait point, et que j’allais mourir.

Je nřai pas levé les mains, ni même tâté les morts. Je ne reconnus pas un vide

entre ma tête et le fumier humain supérieur. Pourtant grâce à la précipitation

avec laquelle on nous avait jetés pêle-mêle, Odette et Jean-Bernard s’étaient

croisés au-dessus de moi de manière à décrire un angle semblable à celui de deux cartes mises l’une contre l’autre par un enfant qui pose les fondements d’un château. Je savais que chaque bras tiendrait à quelque chose, et quřà plus

aucun os je ne devrais mon salut685.

Delaume emploie lřitalique, dans la citation ci-dessus, dřune manière aléatoire pour exprimer peut-être le trouble du personnage qui se trouvait entre la vie et la mort. Lřabsence de ponctuation accompagne lřemploi de lřitalique quand elle évoque aussi sa mère : « Elle devient comme lřinitiatrice de son malheur détricoté maille à lřenvers maille à lřendroit filer la laine et puis voilà Ton père n’est pas ton père et ton père ne l’sait

pas686 ». Cela pourrait renvoyer à la perte de maîtrise de son destin par la mère, et la parole

de la chanson mise en italique lřa entraînée dans un engrenage dont elle ne pourra plus sortir et qui conduira à sa mort. La poctuation disparaît aussi quand la narratrice parle de

684

Ibid., p.91.

685

DELAUME, Ch., Dans ma maison sous terre, op. cit., p.167. (Cřest nous qui soulignons)

686

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ses membres de famille maternelle : « Jřentends je sens je vois folle comme son père

tordue comme lui caractérielle 687», cela semble traduire lřinvasion incontrôlable de la parole des autres, elle est comme submergée par leurs mots, et son esprit ne peut faire rempart à ce flux de paroles agressives.

Cette pratique de lřitalique chez Delaume et chez Bachi révèle leur passion pour lřexpérimentation en soumettant leurs textes à tout type de renversement et de perturbation dans un jeu ludique quřils partagent avec leurs lecteurs.

Cependant, lřutilisation de lřitalique nřest pas exagéré dans Folle, dřailleurs outre les citations explicites et les emprunts de langues, Arcan lřemploie une seule fois en évoquant la passion du père de son amant : « Le plus grand souhait de sa vie nřétait pas tant dřobserver des étoiles explosées, mais de voir des étoiles exploser, il voulait surprendre leurs volées de gaz où se trouvait peut-être lřâme 688». Lřexpression « de voir des étoiles

exploser » est mise en italique afin de la mettre en exergue puisquřelle fait référence au

vécu de lřauteure-narratrice qui partage la même passion que le père de son amant mais dans des dimensions différentes. En effet, tout comme le père de son amant la narratrice cherche à saisir le secret de lřâme non pas à travers lřexplosion des astres mais plutôt à travers « lřexplosion » de lřêtre humain au moment de sa mort, et cřest pour cette raison quřelle pense sans cesse à son suicide et à la manière de lřexécuter pour pouvoir découvrir lřâme dans ses instants dř « explosion ».

En définitive, nous pouvons dire que les différentes stratégies scripturaires visant à déstabiliser les textes en répudiant toute notion dřordre et de logique syntaxique révèlent lřangoisse existentielle des auteurs-narrateurs souffrant de crise identitaire ; le texte est alors lřespace où se projettent leurs maux dans un désordre apparent mais qui est en réalité une forme de structuration de lřinconscient, comme lřécrit Lacan : « lřinconscient est une langue structurée ». En dřautres termes la désintégration du langage exprimant le chaos qui régit lřesprit des auteurs-narrateurs, dissémine une organisation bien structurée qui rejoint la logique de la déconstruction/ reconstruction de soi.

687

Ibid., p.69.

688

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Toutefois, la turbulence de lřécriture chez nos trois auteurs ne se manifeste pas seulement au niveau syntaxique et typographique, mais également à travers les notions thématiques traitées et manipulées dans le texte. Cřest ce que nous verrons dans le point suivant.