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2.2 Un regard dans le pr´ esent

2.2.7 Les institutions

Presque toutes les institutions du village sont rassembl´ees dans la rue principale. L’essentiel de la vie publique du village est concentr´ee, `a travers ces institutions, sur cet ”axe central” du village autour duquel gravite la vie du village en tant que communaut´e. L’´eglise orthodoxe est situ´ee presque au milieu de la rue principale du cˆot´e droit, dans le sens sud-nord, en allant vers Pˆıncota, donc au centre g´eographique

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du village, comme le montre le plan urbain g´en´eral (en annexe).

A cot´e de l’´eglise et dans le mˆeme p´erim`etre cadastral se trouvent l’´ecole primaire et le coll`ege.

Dans la mˆeme zone centrale se trouvent encore la cr`eche, la ”maison de la culture”, aujourd’hui abandonn´ee, et le magasin universel construit pendant la p´eriode du communisme. Aujourd’hui il est transform´e en bar et en magasin. Par- fois, on y organise des soir´ees disco. En face, il y a le moulin et le si`ege de l’ex C.A.P., aujourd’hui la Soci´et´e agricole ”Servagromec”. Si l’on peut consid´erer que l’´eglise et l’´ecole constituent le centre culturel, alors on peut affirmer aussi que ”Servagromec” constitue le pˆole ´economique, car il influence, par ses travaux, les activit´es agricoles des villageois qui y font appel. Aux deux extr´emit´es de la rue principale se trouvent deux magasins et un bistrot.

Le village Caporal Alexa est rattach´e administrativement `a la ville de Sˆıntana, ainsi que deux autres villages voisins. La Mairie et la Police se trouvent dans la ville de Sˆıntana. Le village a eu, pendant les l´egislatures d’apr`es la R´evolution, deux ou trois conseillers locaux ´elus dans le Conseil local de Sˆıntana. Il y a aussi un agent

de police de Sˆıntana, qui est charg´e des affaires du village. En dehors de ces deux institutions, on observe que la liaison proche entre Caporal Alexa et Sˆıntana est renforc´ee par les d´eplacements des villageois vers le march´e, le lyc´ee, la gare ou vers les amis ou la famille qui r´esident dans cette petite ville. On n’a pas d’informations sur la nature des liaisons avec la ville de Pˆıncota, en dehors des ´echanges occasionn´es par la fr´equentation assidue du march´e des animaux, le samedi.

L’´eglise orthodoxe est de loin, par sa hauteur et par sa cour d’environ 3 ha la plus imposante construction. La partie devant de la cour, vers la rue principale, offre, avec plusieurs chˆataigniers et tilleuls, l’aspect d’un parc. Au milieu du parc, un sentier m`ene au bˆatiment de l’´eglise situ´e derri`ere le parc, bien masqu´e pendant la p´eriode de v´eg´etation. Le sentier m`ene `a l’entr´ee lat´erale de l’´eglise, plac´ee au milieu de sa longueur. C’est l’entr´ee la plus utilis´ee.

A l’entr´ee frontale de l’´eglise sont plac´es les tombeaux des deux prˆetres de la paroisse, (leur histoire est racont´ee `a la fin de ”l’Histoire de la famille Stan”, en annexe). Derri`ere l’´eglise, une petite construction abrite la centrale thermique de

l’´eglise ; vient ensuite la cour eccl´esiale. L’´ecole primaire et le coll`ege sont construits dans le p´erim`etre de la mˆeme cour. L’Etat, le propri´etaire de l’´ecole, paie pour cela, un loyer modique `a la paroisse, propri´etaire du terrain. La maison paroissiale, actuellement r´enov´ee, et recouverte en stuc (poudre de marbre), est habit´ee par la famille du prˆetre orthodoxe du village (les derniers trois prˆetres ont habit´e ici, eux aussi). Elle est situ´ee en face de l’´eglise, un peu en diagonale. Rappelons que les prˆetres orthodoxes charg´es d’une paroisse sont toujours mari´es (sauf les moines qui eux sont toujours c´elibataires et ne vivent pas dans une paroisse).

L’´eglise baptiste est situ´ee non loin de la rue principale, dans la premi`ere rue `a droite apr`es l’´eglise orthodoxe. L’´eglise pentecˆotiste est situ´ee dans la deuxi`eme rue `

a droite. L’une et l’autre sont des constructions de la taille d’une maison habituelle, mais leur plan est celui d’une salle rectangulaire sp´eciale, avec des annexes.

On a observ´e que certaines personnes ˆag´ees pratiquent une sorte de rituel d´eploy´e pendant les jours f´eri´es ou les jours de march´e et acquis avec le temps, qui consiste dans un programme strict et incontournable qui commence `a la sortie de la maison

et finit avec le retour `a la maison : le march´e, l’´eglise, la poste, le magasin ou le bar et le dernier arrˆet- le banc. Probablement, ce rituel ne marque pas seulement la sortie de la maison mais aussi la sortie d’un espace habituel, priv´e, vers un espace mondain, collectif ou public, ou la sortie d’une temporalit´e quotidienne, uniforme vers une temporalit´e plus festive, voire sacr´ee. Nous avons rencontr´e des gens qui, avant de partir au magasin, `a un bureau de l’administration ou au march´e, mettaient des habits un peu plus propres et soign´es.

En ce sens-l`a les gens de ce village t´emoignent de la pertinence de la distinction entre institution priv´ee et institution publique.