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Chapitre III : Le Pérou et son système éducatif (1994-2004)

1. Présentation du pays

1.2 Indicateurs économiques et sociaux

L’économie : principaux secteurs d’activité, croissance et dette extérieure de l’Etat

Sur le plan économique le Pérou a privilégié le développement de la Côte et de la capitale, Lima, marginalisant la Sierra, la plus peuplée à l'époque précolombienne, ainsi que la région amazonienne.

Le secteur de l’agriculture a crû pendant les dix années de la période couverte par notre recherche, durant laquelle sa contribution au PIB a augmenté de 7,6% à 8,3%, avec un sommet à 9% en 2002 (INEI, 2005). Cette croissance est due notamment à l’exploitation de nouvelles terres et à la substitution de cultures dans les vallées côtières, pour la production de nouvelles cultures d'exportation, alors que le développement agricole de la zone de la Sierra reste en retrait avec la majorité de la production agricole destinée à l’autoconsommation.

Par rapport à la pêche, le Pérou est la deuxième puissance mondiale dans l’extraction de produits de la pêche, les captures annuelles sont de l'ordre de 8 à 10 millions de tonnes, desquelles environ 95% sont destinés à la production de farine et d’huile de poisson, dont le Pérou est le premier producteur et exportateur mondial (ICEX, 2011).

L’activité minière est une des branches principales de l’économie et la source la plus importante de revenus du pays. Le cuivre et l’or sont les premiers produits d'exportation minière, que suivent le zinc, le plomb, l’étain et le fer. Le secteur a expérimenté un grand développement suite à de nouveaux investissements réalisés, à la privatisation des nombreuses entreprises étatiques, à la mise en place de nouvelles exploitations et à l'agrandissement des exploitations existantes. Le Pérou est le premier exportateur mondial d’argent, le deuxième

responsable des divers acteurs de l’éducation, et à l'action entreprenante et intersectorielle de l'État dans ses différents niveaux de gouvernement. » (trad. DS)

exportateur de cuivre et de zinc et le sixième producteur d’or. Sa législation le rend attractif pour les entreprises minières au niveau mondial (MEM, 2011).

Le graphique suivant, qui indique l’évolution des exportations minières de 1997 à 2007, montre que si ces exportations ont crû énormément depuis 2004, leur croissance était déjà soutenue dans la décennie précédente.

Graphique # 3

En 1990, lorsque Fujimori accède à la présidence du pays, l'inflation avoisinait 40% par mois. Lors de son premier mandat présidentiel (1990-1995), Fujimori tente d’arrêter l'hyperinflation, qui retombe à 10,2% en 1995 pour ensuite baisser régulièrement et remonter de 1,5% à 3,7% entre 2002 et 2004.

Tableau # 4 Inflation annuelle : évolution de l’inflation 1994-2004 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

15,4 10,2 11,8 6,5 6,0 3,7 3,7 -0,1 1,5 2,5 3,7

Source : Comunidad Andina, Secretaría General. Programa Estadístico Comunitario, Decisión 488.

CEPAL – Balance Preliminar de las Economías de América Latina y el Caribe, 2004.

La croissance annuelle du PIB est assez forte entre 1995 et 1997, puis elle chute à partir de 1998 pour reprendre en 2002, comme le montrent les deux tableaux ci-dessous indiquant respectivement le PIB par habitant et la variation annuelle en pourcentage du PIB.

Tableau # 5 Produit intérieur brut par habitant (US$ courants) 1994-2004 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 1 951 2 261 2 310 2 399 2 261 2 017 2 050 2 039 2 225 2 232 2 483

Source : Comunidad Andina, Secretaría General. Programa Estadístico Comunitario, Decisión 488.

CEPAL – Balance Preliminar de las Economías de América Latina y el Caribe, 2004.

Tableau # 6 Produit intérieur brut : variation annuelle en pourcentage 1995-2004 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

8,6 2,5 6,8 -0,7 0,9 2,9 0,2 4,9 4,0 4,8

Source : CEPAL – Balance Preliminar de las Economías de América Latina y el Caribe, 2004.

Finalement, le tableau suivant indique la variation de la dette externe. Elle avoisine 34 milliards de dollars en 1996, puis elle baisse en 1997 pour se situer, jusqu’en 2004, entre 29 et 30 milliards de dollars.

Tableau # 7 Dette externe brute totale (en millions de dollars US) : 1995-2004

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

33 378 33 805 28 642 29 477 28 704 28 150 27 195 27 840 29 708 29 792

Source : CEPAL – Balance Preliminar de las Economías de América Latina y el Caribe, 2004.

Quant au total du service de la dette, il a augmenté de 1,8% du PIB (1990) à 4,1%

(2001), niveau auquel il se maintient jusqu’en 2004, où il représente 4,0% du PIB (PNUD, 2003, 2006).

La population : croissance, répartition entre zones urbaine et rurale, pauvreté, populations autochtones

Le graphique ci-dessous montre l’accroissement très prononcé de la population péruvienne, surtout depuis 1960.

Graphique # 4

Le document “Plan Nacional de Educación para Todos” (2003) du Ministère de l’éducation (MED, 2003 c) montre une évolution de la population proche de celle indiquée par Bello ci-dessus. Entre 1993 et 2003, la population péruvienne a crû de 18%, soit de 4,1 millions de personnes, passant de 23,0 millions en 1993 à 27,1 en 2003. Durant cette période, les taux de croissance économique ont chuté de 1,9 pour la période 1990-95 à 1,7 pour 1995-2000 et 1,5 pour 2001-2003. La population péruvienne vit pour 70% en zone urbaine, selon le recensement national de 1993. Selon le rapport annuel de 1997 du Grupo de iniciativa nacional por los derechos del niño (GIN, 1997), la population de moins de 18 ans représente 41% du total: 12%

de 0 à 4 ans; 16% de 5 à 11 ans et 13% de 12 à 17 ans (Bello, 2002).

Le tableau ci-dessous donne les chiffres pour les principaux indicateurs démographiques selon les recensements de 1993 et de 2007, à savoir la répartition de la population nationale par genre, par grand groupe d’âge, par zone de résidence (urbaine ou rurale) et par région naturelle.

En ce qui concerne les grands groupes d’âge, nous pouvons remarquer que c’est le groupe des 0-14 ans qui a crû le moins entre 1993 et 2007. Par ailleurs, les proportions de la population habitant les zones rurales et la Sierra diminuent. Finalement, les seules indications que les recensements de 1993 et de 2007 donnent sur le nombre de membres des populations autochtones se fondent sur la langue maternelle, ce qui est un critère plutôt restrictif. Selon ce critère la population ayant une langue autochtone comme langue maternelle est passée de 19.5% en 1993 à 15.9% en 2007.

Tableau # 8

5/ Incluye la lengua Quechua, Aymara, Asháninka y Otra lengua nativa.

Source : INEI - Censos Nacionales de Población y Vivienda, 1993 y 2007.

Le tableau suivant montre que la tendance de la diminution de la population rurale par rapport à la population urbaine est constante depuis au moins 50 ans. En 1940, la population rurale représentait 64% de la population totale, alors qu’en 2007, elle n’en représente plus que 24%, avec une croissance en chiffres absolus de quelques 12'000 habitants entre 1993 et 2007, ce qui représente en moyenne moins de mille habitants de plus par année.

Tableau # 9

Le tableau suivant donne des chiffres sur l’évolution du taux de pauvreté dans la population selon les zones de résidence (urbaine – rurale) et les régions naturelles (Côte, Sierra et Amazonie). Nous incluons ici des données pour les années 2004 à 2009 car les mêmes informations n’existent pas pour la période de 1994 à 2004. Comme ce graphique le montre clairement, les plus grandes proportions de pauvres dans la population se trouvent dans les zones rurales et notamment dans les zones rurales de la Sierra (où, en 2004, 75,8% de la population est pauvre) et de l’Amazonie (où ce chiffre correspond, pour la même année, à 63,8%).

Tableau # 10

Toujours à propos du taux de pauvreté, le graphique ci-dessous montre que la pauvreté affecte presque deux fois plus les personnes qui ont une langue autochtone comme langue maternelle que les personnes qui ont l’espagnol pour langue maternelle. Les données ci-dessous se réfèrent à une période postérieure à celle couverte par notre étude, car des données similaires n’existent pas pour la période 1994-2004. Etant donné la tendance qui se dégage sur ce graphique quant à la pauvreté des populations autochtones, nous pouvons postuler que la situation était au moins similaire pour les années couvertes par notre étude. Nous pouvons remarquer que le taux de pauvreté parmi les populations autochtones passe entre 2007 et 2009 de 63,1% à 55,6% soit de 7,5 point de pourcentage alors que durant la même période le taux de pauvreté de la population non-autochtone passe de 32,6% à 29,0% (soit 3,2 point de pourcentage). Néanmoins, le taux de pauvreté des populations autochtones reste environ le double du taux de pauvreté dans la population non-autochtone (ce rapport est de 1,94 en 2007, de 2,03 en 2008 et de 1,92 en 2009).

Graphique # 5

1/ comprendre : quechua, aymara y lenguas amazónicas Source : INEI, 2010.

Analphabétisme et scolarisation

Les données des recensements de 1993 et 2007 relatives à l’éducation montrent en premier lieu l’augmentation des taux de scolarisation pour les tranches d’âges qui correspondent au niveau primaire (6 à 11 ans) et secondaire (12 à 16 ans), respectivement de 87% à 95% et de 79% à 88%. En ce qui concerne l’analphabétisme, nous pouvons remarquer dans le tableau ci-après que la diminution entre 1993 et 2007 a été plus importante chez les hommes que chez les femmes, où le taux d’analphabétisme en 2007 reste encore de plus de 10%. En termes de zones de résidence, en 2007 le taux d’analphabétisme reste environ 5 fois plus élevé dans les zones rurales que dans les zones urbaines.

Tableau # 11

PERÚ: PRINCIPALES VARIABLES E INDICADORES SOCIALES, CENSOS 1993 y 2007

Source : INEI – Censos Nacionales de Población y Vivienda, 1993 y 2007.

Le graphique qui suit indique le niveau d’éducation atteint par la population de 15 ans et plus selon la zone de résidence et montre des différences très marquées entre les zones urbaines et rurales. Ainsi, près de 20% de la population rurale n’a pas terminé l’école primaire, tandis que 45% n’a achevé que le niveau primaire, alors que 29% de cette population a achevé le niveau secondaire et seulement 6% des études supérieures. En comparaison, un peu plus de 40% de la population urbaine a achevé des études secondaires et la même proportion, près de 38%, des études supérieures. Les chiffres confirment une fois encore l’inégalité massive entre la population des zones urbaines et rurales.

Graphique # 6

Source : INEI – Censos Nacionales de Población y Vivienda, 1993 y 2007.